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Khrys’presso du lundi 29 mai 2023
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)
Brave New World- En Australie, une femme de 95 ans meurt après avoir été tasée par la police (huffingtonpost.fr)
Clare Nowland a reçu une décharge de taser dans sa maison de retraite de l’État de Nouvelle-Galles du Sud. Le fait divers a provoqué l’émoi dans le pays.
- Piotr Kucherenko, vice-ministre russe, meurt mystérieusement après avoir critiqué Poutine (huffingtonpost.fr)
Le vice-ministre des Sciences et de l’Enseignement supérieur de Vladimir Poutine avait critiqué la guerre en Ukraine et le « degré de brutalisation » de l’État russe auprès d’un journaliste.
- Iran : une exécution publique pour terroriser les manifestant·es (liberation.fr)
Un homme a été pendu jeudi 25 mai sur une place publique dans le nord-ouest de l’Iran devant une vaste foule et en présence de médias. Des ONG dénoncent des exécutions visant à « distiller la peur » pour étouffer le vent de colère qui souffle sur le pays depuis plus de huit mois.
- En Afrique de l’Est, les LGBT par pertes et profits politiques (afriquexxi.info)
Réputé moins répressif que ses voisins d’Afrique de l’Est, le Kenya subit une pression croissante pour durcir sa législation contre les homosexuels. Influencé notamment par les évangéliques états-uniens, l’Ouganda vient de son côté de criminaliser les LGBT et ceux qui les soutiennent.
- Au Sénégal, les desseins de Frontex se heurtent aux résistances locales (afriquexxi.info)
Tout semblait devoir aller très vite : début 2022, l’Union européenne propose de déployer sa force anti-migration Frontex sur les côtes sénégalaises, et le président Macky Sall y semble favorable. Mais c’était compter sans l’opposition de la société civile, qui refuse de voir le Sénégal ériger des murs à la place de l’Europe. […] « Quel est ce monde dans lequel les droits de l’homme ne sont accordés qu’à certaines personnes en fonction de leur origine ? […] À chaque réunion internationale sur la migration, nous répétons aux dirigeants européens que s’ils investissaient un tiers de ce qu’ils allouent à Frontex dans des politiques de développement local transparentes, les jeunes Africains ne seraient plus contraints de partir. »
- Turquie : « Si Erdogan se maintient, lui et ses alliés vont encore plus se radicaliser » (basta.media) – voir aussi Élections en Turquie. Les rêves brisés des manifestant·es de Gezi (orientxxi.info)
- Législatives en Grèce : les conservateurs en tête, crédités de 10 points d’avance sur Syriza (liberation.fr)
La Nouvelle-Démocratie, le parti de droite du Premier ministre sortant Kyriakos Mitsotakis, recueillerait entre 36 % et 40 % des voix selon des sondages de sortie des urnes ce dimanche 21 mai. Loin devant le parti d’Alexis Tsipras, qui obtiendrait entre 25 % et 29 % des suffrages.
Voir aussi La défaite du modèle Tsipras et la victoire de la stratégie Mitsotakis : 10 points pour comprendre les résultats en Grèce (legrandcontinent.eu)
- Méditerranée : face aux bateaux, les orques ripostent en bandes organisées (liberation.fr)
Entre les côtes européennes et africaines, des groupes d’épaulards s’en prennent aux embarcations pour les couler. Leur mode opératoire interpelle : l’un des cétacés, traumatisé par une précédente agression, apprendrait ses techniques à ses congénères.
Voir aussi ce site d’infos sur les orques (orcaiberica.org)
- En Méditerranée, vers une sécheresse quasi permanente (reporterre.net)
« On se retrouve avec le climat de l’Afrique du Nord dans le sud de l’Europe »
Voir aussi Spain Browned by Drought (earthobservatory.nasa.gov)
- En Andalousie, l’agriculture régénérative s’épanouit sur des sols asséchés (reporterre.net)
- Leaked Government Document Shows Spain Wants to Ban End-to-End Encryption (wired.com)
In response to an EU proposal to scan private messages for illegal material, the country’s officials said it is “imperative that we have access to the data.”
- La majorité des pays de l’UE sont favorables au scan des messages privés, même chiffrés (numerama.com)
- Pfizer, the EU, and disappearing ink (politico.eu)
The European Commission has systematically blocked scrutiny of its COVID-19 vaccine deal with Pfizer. This week’s update to the contract is no different.
- Manifestation pour le climat aux Pays-Bas : près de 1600 interpellations, dont l’actrice Carice Van Houten (leparisien.fr)
« Nous revenons tous les mois, ou tous les deux mois, et à chaque fois le nombre de manifestants double »[…]« Il y a un large soutien populaire pour une véritable action climatique et les gens se rendent compte que le gouvernement s’y oppose activement en subventionnant l’industrie des énergies fossiles »
- Suisse : des activistes du climat bloquent l’aéroport de Genève contre les jets privés (liberation.fr)
Une centaine de militants ont occupé le tarmac de l’aéroport international de Genève mardi 23 mai, en marge d’un grand salon sur les avions privés. Environ 80 activistes ont été interpellés par la police genevoise.
- 35,000 cases of sexual misconduct or violence in NHS in five years (bbc.co.uk)
More than 35,000 incidents of sexual misconduct or sexual violence – ranging from derogatory remarks to rape – were recorded on NHS premises in England between 2017 and 2022.[…] 58 % involved patients abusing staff.
- La police écossaise « institutionnellement raciste » et « discriminatoire », admet son propre chef (liberation.fr)
Vu de France, l’autocritique peut paraître surprenante.
- Florida is too dangerous to visit, civil rights groups warn (vox.com)
Several civil rights organizations are now cautioning various minorities against traveling to Florida following a flurry of state legislation this year targeting the rights of Black Americans, immigrants, and LGBTQ individuals.
- Mexique : au-dessous du volcan, l’heure est à l’incertitude et au balayage des cendres (la-croix.com)
- Mozilla stops Firefox fullscreen VPN ads after user outrage (bleepingcomputer.com)
Firefox users have been complaining about very intrusive full-screen advertisements promoting Mozilla VPN displayed in the web browser when navigating an unrelated page.The ads popping in Firefox disable the web browser’s functionality, denying users access to the interface and graying out everything in the background until they close them.
- En voulant bloquer les cartouches tierces, HP casse (encore) ses propres imprimantes avec une mise à jour du firmware qui provoque un écran bleu. (developpez.com)
- Netflix restreint le partage de mots de passe dans plus de 100 pays (liberation.fr)
- Un avocat cite des affaires juridiques fictives inventées par ChatGPT, provoquant la fureur du juge et des sanctions potentielles. ChatGPT avait assuré à l’avocat que ces affaires étaient réelles (developpez.com)
- Gravitational-wave detector LIGO is back — and can now spot more colliding black holes than ever (nature.com)
- Un paraplégique remarche grâce à la pensée (et des électrodes), une première mondiale (huffingtonpost.fr)
- Elon Musk’s brain implant company Neuralink approved for in-human study (theguardian.com)
- Les xénobots, premiers robots vivants, parviennent à s’autoreproduire (courrierinternational.com)
Mis au point en 2020 par une équipe américaine à partir de cellules d’embryons de grenouilles, les xénobots viennent de franchir une étape supplémentaire : l’autoréplication. Une forme de reproduction encore jamais observée chez les animaux ni les plantes.
- Anthropocene ‘sixth mass extinction’ event predicted to be worse than previously thought (phys.org)
48 % of species have declining populations and just 3 % have rising populations. They also found evidence showing that 33 % of species currently classified as nonthreatened on the IUCN Red List are actually spiraling toward extinction.
- Présidence de la COP28 : une centaine d’élu·es américain·es et européen·nes exigent le retrait de Sultan Al-Jaber, PDG d’une entreprise pétrolière (liberation.fr)
- Guerre en Ukraine : à Cannes, Poutine s’invite (malgré lui) sur le tapis rouge (huffingtonpost.fr)
une mannequin ukrainienne du nom d’Alina Baikova était présente sur les marches, ce vendredi 26 mai, où elle a fait passer un message à travers sa tenue : « FUCK YOU PUTIN ». […] il n’a pas fallu beaucoup de temps avant que la sécurité des lieux ne l’encercle pour l’exhorter de refermer son manteau, avant de la rediriger vers la sortie.
- La Saoudienne Rayyanah Barnawi, 1ere femme arabe dans l’espace (courrierinternational.com)
- La lente féminisation du monde des échecs (theconversation.com)
Dans les mentalités, les échecs restent un sport masculin. L’Américain Bobby Fisher (1943-2008), vainqueur du « match du siècle » en 1972 qui avait mis fin à des décennies de domination soviétique sur la discipline, personnage à l’origine de nombreuses polémiques, affirmait ainsi sans ambages que les femmes étaient trop stupides pour y briller.
- Women jailed under El Salvador’s abortion ban are now fighting to end it (opendemocracy.net)
- Pregnant Texas woman threatened with arrest if she left hospital to seek abortion : lawsuit (rawstory.com)
Among the plaintiffs in the case is a woman named Kiersten Hogan, who says that she was rushed to the hospital when her water broke prematurely and who was told that she could not get an abortion legally until she became significantly ill […] she was threatened with arrest if she left the hospital to seek care elsewhere
- Odette Nilès, résistante communiste et « fiancée » de Guy Môquet est décédée à l’âge de 100 ans (liberation.fr)
Figure emblématique de la résistance, Odette Nilès a milité toute sa vie pour les droits des femmes et pour son idéal communiste.
- Tina Turner en sept titres de feu (telerama.fr) – voir aussi Après la mort de Tina Turner, pluie de réactions et d’émotions : « Quelle femme, quelle vie, quelle guerrière ! » (liberation.fr)
- Trente ans de Murat dans « Libé » (liberation.fr)
« je n’ai jamais pu saquer John Lennon. En plus d’avoir fait spliter les Beatles, ce type a fait des chansons qui peuvent servir au Crédit agricole ! Je déteste Imagine. Elle porte le poison du temps, c’est une chanson de Jean Paul II. Je déteste les gens qui imaginent, les gens qui parlent d’un autre monde, qui te font chier avec un autre monde. Le monde est ce qu’il est. »
- Retraites : proposition d’abrogation de la réforme et article 40 écarté… Comment l’opposition maintient sous pression le gouvernement (ladepeche.fr) – voir aussi Abrogation de la réforme des retraites : Braun-Pivet juge le texte du groupe Liot irrecevable, Coquerel fulmine (liberation.fr)
« Il faudra quand même m’expliquer cette logique qui veut que le bureau de l’Assemblée présidé par Yaël Braun-Pivet valide cette PPL y compris au titre de l’article 40 mais ensuite estime de façon aussi certaine qu’il me reviendrait de l’invalider »
Et Réforme des retraites : selon Elisabeth Borne, la proposition d’abrogation est un « manque de respect » vis-à-vis des Français (lemonde.fr)
- Chez EDF, RTE , Enedis… la réforme des retraites fait craindre de plus en plus de difficultés à recruter (basta.media)
- Avec 413 milliards d’euros, l’Élysée soigne la défense (humanite.fr)
La loi de programmation militaire, en débat à partir de ce lundi à l’Assemblée nationale, participe de l’inflation mondiale des dépenses militaires, particulièrement élevée sur tout le continent européen, entamée avant la guerre en Ukraine et accélérée depuis.
- Bâtiments repensés, bracelets de géolocalisation : après le drame de Reims, le gouvernement avance des pistes pour la sécurité des soignant·es (liberation.fr)
- Un foyer éligible sur trois ne recourt pas au RSA (liberation.fr)
Ce sont environ 3 milliards d’euros qui ne sont pas versés chaque année au titre du revenu de solidarité active.
Voir aussi Le non-recours au RSA : une discrétion qui arrange bien le gouvernement (liberation.fr)
Selon des estimations, ce sont chaque année plusieurs milliards d’euros que l’Etat économise quand des personnes en précarité renoncent à faire valoir leurs droits. Le nouveau projet de loi ne fera que stigmatiser davantage cette catégorie sociale.
- Plus de 11 milliards de dollars perdus en un jour : Bernard Arnault au coeur de remous boursiers (bfmtv.com)
Pour le Français à la tête d’une fortune estimée à 200 milliards de dollars (186 milliards d’euros), chaque petit pourcent de baisse de l’action correspond donc peu ou prou à 2 milliards de dollars perdus.
- Uber Files : moins de 1 % de lobbyistes contrôlés malgré une loi sur la transparence (francetvinfo.fr)
- Anticor, nouvelle guerre autour de l’agrément (blast-info.fr)
Deux ans après avoir été arraché au gouvernement dans la douleur, le précieux agrément d’Anticor est à nouveau menacé. Cette fois, l’affaire se joue devant le tribunal administratif qui pourrait retirer à l’association anticorruption cet outil l’autorisant à porter plainte dans les dossiers de probité publique. Chronique d’un combat sans fin dont l’épilogue semble avoir été écrit à l’avance par le pouvoir politique.
- Faux billets au Stade de France : les deux personnes soupçonnées d’escroquerie relaxées (leparisien.fr)
Depuis le fiasco de Saint-Denis, les rapports successifs sur cette finale ont réfuté la thèse d’une fraude massive de faux billets et ont plutôt pointé une succession de dysfonctionnements organisationnels et policiers.
- Dans le métro parisien, la pollution de l’air explose les limites recommandées pour la santé (lareleveetlapeste.fr)
- Lyon : 5 000 patient·es invité·es à se faire dépister pour le VIH et les hépatites après leur passage aux Hospices civils (liberation.fr)
Une enquête commencée début 2023 a mis à jour la possibilité d’une faille dans la stérilisation d’un matériel spécifique utilisé lors des soins reçus par ces patient·es, entre mai et décembre 2022
- En Gironde, une vague destructrice après le passage d’un paquebot, une enquête ouverte (liberation.fr)
En quittant le port de Bordeaux, le « Seven Seas Splendor » a créé une vague inhabituelle au confluent de la Garonne et la Dordogne, détruisant un jardin, charriant des roches et provoquant la fermeture d’une route. La vitesse excessive du paquebot semble être la cause de l’incident.
- Le Conseil d’État met un coup d’arrêt aux chasses traditionnelles (reporterre.net)
Trois arrêtés encadrant les chasses traditionnelles des oiseaux (à la glu, la tenderie…) sont définitivement abrogés
- En France, les pesticides coûtent deux fois plus chers que ce qu’ils ne rapportent à la société (lareleveetlapeste.fr)
- Même les sols cultivés en bio sont contaminés aux pesticides (reporterre.net)
- “Il y a quelqu’un qui pille l’eau” : à Volvic, pisciculteurs et brasseurs accusent le géant Danone d’accaparer l’eau (rtbf.be)
- Nucléaire : 2022 a été marquée par des « aléas » inédits (reporterre.net)
Habitué à dialoguer avec de gros industriels expérimentés, le gendarme du nucléaire se retrouve à devoir contrôler voire orienter des start-up que M. Doroszczuk décrit comme « des vendeurs, qui ne sont pas avant tout des exploitants », « ambitieux et [qui] veulent que ça aille très vite ». « Souvent, ils nous proposent des projets sans qu’il existe d’usine de fabrication, qui pourraient poser des questions de prolifération, sans se préoccuper du cycle aval et des déchets ni de la sécurité vis-à-vis des actes de malveillance, alors même qu’on ne sera pas dans le cas d’un site nucléaire entouré de barbelé »
- +4 °C en France : « Soit on s’adapte, soit on lutte contre » (reporterre.net)
- Métropolisation : « Nous n’avons plus d’autres choix que de décroître » (socialter.fr)
- Les femmes et les minorités de genre, en première ligne de la lutte pour nos retraites (contretemps.eu)
Les méfaits de la contre-réforme des retraites sur les femmes ont largement été dénoncés : du fait des carrières incomplètes, des contrats à temps partiels, des salaires plus bas, elles seraient plus nombreuses à devoir attendre 67 ans pour ne pas avoir à subir la décote […] Avec le système actuel, leurs pensions sont déjà inférieures de 40 % à celles des hommes.
- Éleveuse de lamas et Ariégeoise, qui est Laurence Marandola, nouvelle porte-parole de la Confédération paysanne ? (liberation.fr)
Première femme à endosser ce rôle en solo, la nouvelle porte-parole de la Confédération paysanne se dit « déterminée » face aux gros chantiers qui l’attendent.
- Cannes : où sont les « vieilles » femmes ? (humanite.fr)
À l’heure où s’exhibent à Cannes les hommes mûrs et les jouvencelles dans des robes à 15 000 euros, il convient de rappeler que, selon l’étude réalisée par Actrices & Acteurs de France Associés (AAFA), le nombre de femmes de plus de 50 ans au cinéma est trois fois inférieur à celui des hommes du même âge.
- Paris : des stickers anti-IVG placardés sur des Vélib le gestionnaire saisit la justice (liberation.fr)
Dans la nuit de mercredi 24 à jeudi 25 mai, un groupuscule a collé des stickers anti-avortement sur les garde-boue des vélos en libre-service de la capitale.
- Précarité menstruelle : des annonces insuffisantes et discriminantes (humanite.fr)
En France, en 2023, 4 millions de femmes se trouvent en situation de précarité menstruelle, un chiffre qui a doublé en seulement 2 ans.
- Esclavage moderne : plongée dans un monde vertigineux et effrayant (liberation.fr)
« Libération » publie une enquête édifiante sur l’évasion d’une Philippine réduite en esclavage par de riches employeurs. Sur les quelque 20 000 Philippines employées en France, combien sont exploitées de la sorte ?
- L’absence de réaction pendant un viol aurait une explication neurologique (liberation.fr)
Des membres figés, et des corps en proie à une incapacité de se mouvoir en dépit du désir de s’échapper : c’est le récit que partagent 70 % des femmes qui se sont rendues aux urgences après avoir été victimes d’une agression sexuelle ou d’un viol.
À ce propos, on (re)visionnera avec intérêt cette séquence d’Apple Tree Yard – Amygdala explanation (invidious.fdn.fr)
- Harcèlement scolaire : après le suicide d’une adolescente dans le Pas-de-Calais, cinq personnes mises en examen (liberation.fr)
une « première situation de harcèlement » à l’encontre de la collégienne avait déjà été signalée aux services académiques […] Une « commission de harcèlement » s’était réunie et des « sanctions adéquates » avaient été prononcées […] Pour rappel, 700 000 élèves sont en moyenne victimes de harcèlement chaque année, soit deux à trois enfants par classe.
- « La peur de Mélenchon est plus grande que la peur de Le Pen » : analyse ou confession ? (acrimed.org)
Aussi faiblement étayée soit-elle, l’une des évidences éditocratiques du moment, selon laquelle le mouvement contre la réforme des retraites aboutirait inéluctablement à la victoire de Marine Le Pen dans l’opinion et dans les urnes, a été mise en scène de manière outrancière dans le paysage audiovisuel.
- Florence Mendez virée par M6 après avoir traité Darmanin de violeur : « J’ai l’impression qu’on nous fait payer#MeToo (moustique.be)
Quand elle l’a croisé, les accusations de viol qui le concernent lui sont revenues directement en tête. La réaction de la comédienne belge a été épidermique, “émotionnelle et non préméditée”. « Je l’ai vu et je me suis juste dit ‘Oh non, pas lui !’
- Prozac (humanite.fr)
Les macronistes ont les nerfs fragiles. D’après le Parisien, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, « les crispe déjà ». On s’y attendait. Il semblait difficile d’en faire la caricature en Gauloise réfractaire : pas de moustache. Un fidèle du président, note le quotidien, rapporte que « ce qui (l)’a surpris, c’est la facilité avec laquelle elle a pris le costume. Le lendemain de son élection, elle (était) en manif, sur les plateaux, souriante. En termes de notoriété, elle est passée de zéro à 100 en quinze jours ». C’est bien le problème car, en même temps, peste un ministre, « elle dit à peine bonjour, elle exècre Macron » et, pour un autre, « elle est assez hard, pas sympa ». C’est la CGT quand même, pas un cocktail mondain.
- Harrison Ford chez Laurent Delahousse : un coup de gueule qui sent un peu trop le kérosène (telerama.fr)
À Cannes, l’acteur s’est lancé dans un vibrant plaidoyer climatique sur le plateau de France TV, appelant à “se bouger le cul” pour sauver la planète. C’est vrai… mais passablement gonflé quand on possède plusieurs jets et avions.
- Soutien au Poulpe, média indépendant attaqué par un industriel (reporterre.net)
Le groupe Valgo, mécontent d’une enquête du journal indépendant normand « Le Poulpe », a saisi la justice. Dans cette tribune, médias et organisations journalistiques s’alarment de cette atteinte au secret des sources.
- Le plan Macron contre l’abrogation des 64 ans, sa faisabilité et la Vème République (blogs.mediapart.fr)
Pour éviter un vote sur la proposition de loi du 8 juin abrogeant le passage à 64 ans, les stratèges macronistes ont imaginé un plan qu’ils présentent comme respectueux du règlement de l’Assemblée, mais ne l’est en fait pas. Le souci : il n’existe aucun moyen de les empêcher de le mettre en oeuvre.
- Un « pognon de dingue » : comment l’État redistribue nos impôts aux entreprises ? (humanite.fr)
- Politique de l’absurde – Le numérique et l’accès aux droits sociaux (laviedesidees.fr)
La dématérialisation de l’accès aux droits sociaux, loin de réduire le non-recours, ne fait qu’accentuer la fracture numérique. Si cette politique peut paraître absurde, elle est parfaitement délibérée.
- Réforme des retraites : le recours au « distanciel » peut-il freiner les mobilisations étudiantes ? (theconversation.com)
- Gérald Darmanin lance une campagne de prévention sur la sécurité des femmes dans l’espace public (lefigaro.fr)
À partir de mardi 30 mai et tout au long de l’été, cinq millions de flyers seront distribués par les policiers et gendarmes
- Transition écologique. Le gouvernement toujours hostile à faire contribuer les plus riches (humanite.fr)
Lundi, la Première ministre Élisabeth Borne, a présenté quelques mesures visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais sans proposer de solution de financement. L’économiste Jean Pisani-Ferry met sur la table l’idée d’un retour de l’ISF, fléché vers la transition écologique, retoquée par le gouvernement.
- Pour accueillir les JO, l’État veut réquisitionner des milliers de logements étudiants (basta.media)
- Malgré sa promesse, le gouvernement continue d’autoriser les vols intérieurs courts (reporterre.net) – voir aussi Le rail contre l’avion, ou comment un décret peut stériliser une loi (lagrandeconversation.com)
Prendre le train plutôt que l’avion, c’est une bonne manière de réduire sa contribution aux émissions des gaz à effet de serre. Surtout quand le gain de temps procuré par l’avion n’est pas significatif par rapport au rail. La suppression des trajets courts en avion a donc été inscrite dans la loi. Mais le décret d’application vide méthodiquement le texte de toute portée réelle.
- « T’as vu, j’ai dit du bien des pesticides ! » : dans quel contexte le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a-t-il prononcé cette phrase ? (liberation.fr)
- « Agriculteur actif » : la FNSEA enterre les paysan·nes avec son modèle entrepreneurial (confederationpaysanne.fr)
En poussant en catimini une définition de « l’agriculteur actif » qui permet à une personne ne détenant que 5 % des parts sociales d’une société d’être reconnue comme tel, le président de la FNSEA* Arnaud Rousseau et le Ministre de l’agriculture viennent, sans débat public, de consacrer un modèle où les « paysan·nes » ne sont en rien maîtres de leurs décisions et de leur outil de production.
- Le gouvernement veut activer à distance les appareils connectés pour surveiller la population « suspecte » (lareleveetlapeste.fr)
- Drones : le Conseil d’Etat autorise la surveillance aérienne des manifestations (liberation.fr)
Le juge des référés du Conseil d’Etat a rejeté mercredi 24 mai la demande de suspension du décret autorisant l’utilisation de drones équipés de caméras par les forces de l’ordre en manifestation. Il jugera « sur le fond » la légalité du décret « dans les prochains mois ».
Voir aussi Drones : qui fera atterrir le ministère de l’Intérieur ? (laquadrature.net)
- Laurent Wauquiez veut supprimer les autorités indépendantes comme l’Arcom et la CNIL, pour que la “volonté politique s’applique” (lessurligneurs.eu)
- Violences : Emmanuel Macron déplore le « processus de décivilisation » de la société française (liberation.fr) – voir aussi « Décivilisation » de la société : Macron adoubé par la droite et l’extrême droite (liberation.fr)
Les propos tenus mercredi 24 mai par le chef de l’Etat devant ses ministres sont salués par des responsables du parti Les Républicains et par Marine Le Pen.
- À Mayotte, l’opération Wuambushu relancée, la destruction du bidonville a commencé (liberation.fr) – voir aussi Opération “Wuambushu” à Mayotte : Gérald Darmanin “fait à Mayotte ce qu’il voudrait faire en métropole avec ses mesures sur l’immigration”, dénonce la LDH (francetvinfo.fr)
- Naufrage de 27 migrants au large de Calais en 2021 : cinq militaires mis en examen pour non-assistance à personne en danger (liberation.fr)
- À Rennes, des migrants délogés pour faire place à des sans-abri d’Île-de-France (huffingtonpost.fr)
L’hôtel de Montgermont a été évacué pour accueillir des sans-abri avant les Jeux olympiques de Paris 2024.[…] Certains ont été relogés dans d’autres départements bretons alors qu’ils sont parfois malades, ont des enfants scolarisés ou exercent un emploi dans la région rennaise[…]« On est écœurés de la façon dont ça s’est passé »
- Absences à l’école le jour de l’Aïd : ce que l’on sait du recensement réclamé par le ministère de l’Intérieur (liberation.fr)
Le ministère de l’Intérieur admet avoir demandé une « évaluation du taux d’absentéisme constaté à l’occasion de l’Aïd el-Fitr » mais nie tout « fichage ». La polémique enfle entre l’Etat d’une part et les syndicats et associations de défense des droits humains de l’autre.
- Centre de rétention administrative de Vincennes : un homme en attente d’expulsion est retrouvé mort (liberation.fr)
l’homme […] travaillait au noir en tant que vigile dans un bar à chicha et aurait été embarqué il y a trois semaines par des policiers après une rixe sur la voie publique à laquelle il n’avait pourtant pas participé. […] [Il] était malade depuis une semaine et il aurait été frappé par « trois policiers » dans la nuit du jeudi 25 mai au vendredi 26 mai.
- Le centre LGBTI de Tours attaqué à la bouteille explosive (liberation.fr)
Les trois personnes présentes ont pu s’échapper avant que la bouteille contenant un liquide explosif n’éclate. C’est la sixième attaque dont est victime le centre LGBTI de Touraine depuis le début de l’année.
- Une vingtaine de néonazis venus de toute la France sème la peur dans le centre-ville de Besançon (francetvinfo.fr)
- Devant l’AG de Total : « On nous a matraqués et gazés à bout portant » (humanite.fr)
les ONG présentes sur place dénoncent l’ampleur du dispositif policier déployé pour protéger l’AG de TotalEnergies, une entreprise privée, régulièrement critiquée pour sa politique fiscale, sociale et environnementale. « L’État est supposé défendre l’intérêt général, pas les intérêts privés d’une entreprise climaticide »
- Sous pression, la zad de Saclay déménage (reporterre.net)
Vendredi 26 mai, les militant·es qui occupaient un champ à Saclay (Essonne) pour protester contre le bétonnage du plateau et la construction de la ligne 18 du Grand Paris Express ont décidé de partir. Iels l’ont annoncé par un communiqué publié sur leur compte Twitter. Le collectif Non à la ligne 18 dénonce des menaces de la part du procureur, notamment des « amendes colossales et rétroactives pour quelques cabanes en palettes ».
- À Saint-Brevin, « la République debout » contre l’extrême droite (humanite.fr)
À l’appel de différentes organisations de gauche, plus de 3 500 personnes se sont réunies dans la cité balnéaire, mercredi après-midi. Objectif : serrer les rangs après la démission du maire, visé par une série d’attaques fascistes.
Voir aussi « Seule la gauche a soutenu le maire de Saint-Brevin » (politis.fr)
Hélène, membre du collectif antifasciste du Pays de Retz, à l’origine de nombreuses actions à Saint-Brevin, revient sur les critiques formulées par son maire démissionnaire Yannick Morez à l’encontre de la gauche.
- La lutte par le droit (politis.fr)
Depuis plus de deux mois, la boulimie préfectorale pour les arrêtés d’interdiction met en péril nos libertés fondamentales. Face à cela, une poignée d’irréductibles juristes résiste avec brio au moyen d’une stratégie américaine : le recours au contentieux.
- « Il n’y a pas le droit d’un côté et la société de l’autre » (politis.fr)
Entretien avec Liora Israël, directrice d’études de l’EHESS, sur la question de la lutte par le droit contre les mesures liberticides.
- Aux JO de l’hypocrisie on préfère les JO du zbeul ! (leprintempsducare.org)
Zbeulons les JO !Nous nous réjouissons à la perspective de la désorganisation engendrée par l’inscription de nombreux•ses militant•es pour devenir bénévoles lors des JO.Perturbons les chantiers et les compétitions, montrons ce que Macron tient tant à cacher à la face du monde : un peuple révolté qui ne veut plus de ce monde capitaliste et qui s’organise pour le détruire.
- Grand jeu de piste : trouvez la caravane du S.N.U ! (rebellyon.info)
Attention : lors des dernières étapes, le lieu d’installation de la caravane n’a été divulgué que quelques jours à l’avance. Et à Strasbourg, il a suffi d’une centaine de manifestants pour que l’endroit soit modifié le jour même ! C’est donc un jeu de piste que vous propose le gouvernement ; soyons à l’affût de toute information (par exemple sur leur compte twitter), et débusquons le SNU pour mieux lui sauter dessus !
- Discours de Justine Triet à Cannes : la palme d’or d’une main, un uppercut à la réforme des retraites de l’autre (liberation.fr)
Le Festival s’est ouvert sous la menace d’une coupure de courant de la CGT mais c’est finalement la réalisatrice d’« Anatomie d’une chute » qui a électrisé la cérémonie et « estomaqué » la ministre la Culture en attaquant la politique du gouvernement français sur la culture et les retraites.
- À Cannes, la CGT revendique une coupure de gaz à l’heure du déjeuner (huffingtonpost.fr)
En plein Festival de Cannes, de nombreux restaurants de la Croisette ont connu des perturbations durant le service du midi, notamment sur les plages. Une action revendiquée par la CGT pour protester contre la réforme des retraites.
- France’s Latest Way to Sound Anger Over Pensions Law : Saucepans (nytimes.com)
Protesters have been harassing the French government in clanky demonstrations that have gone viral in a country with no shortage of kitchenware.
- Comment la lutte des Vertbaudet devient une bataille nationale (rapportsdeforce.fr)
- À l’AG de BNP Paribas, huées contre des scientifiques venus alerter sur le climat (huffingtonpost.fr)
- « Patrick on est là ! Ton AG se passera pas ! » (liberation.fr)
Une centaine de militant·es pour le climat ont investi les rues entourant la salle Pleyel, dans le VIIIe arrondissement de Paris, en tout début de matinée ce vendredi dans l’espoir de bloquer l’assemblée générale de TotalEnergies qui doit commencer à 10 heures. Selon plusieurs journalistes sur place, des grenades lacrymogènes ont été tirées pour disperser les manifestant·es.
Voir aussi À l’AG de Total : « Nous sommes en route vers l’enfer climatique » (lareleveetlapeste.fr)
Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’entreprise a empoché 36 milliards de superprofits dopés par l’inflation, dont 9,4 milliards sont allés directement dans la poche des actionnaires.
- Crise climatique : des étudiant·es d’HEC perturbent une table-ronde pour dénoncer les projets “climaticides” de Shell et TotalEnergies (francetvinfo.fr)
Une trentaine d’étudiant·es ont perturbé une table ronde d’une journée du climat organisée par l’école de commerce pour protester contre l’invitation de représentants d’entreprises pétrolières.
- « Contre les répressions des forces de l’ordre », plusieurs rassemblements organisés à Bordeaux (rue89bordeaux.com)
- #OnVeutDesProfs : face au manque de remplaçants, la justice appelée à la rescousse (telerama.fr)
Le collectif de parents d’élèves compte assigner l’État devant les tribunaux pour exiger le remplacement des professeurs absents et le rattrapage des heures perdues.
- Romain Prunier, ouvreur de squats géants (streetpress.com)
Depuis 2016, Romain coordonne l’association United Migrants. Depuis 2020, il a ouvert trois squats géants qui permettent de loger plus de 900 exilés dans des conditions qui restent précaires. Portrait.
- La manif sanglante (lundi.am)
On traque, on gaze et on mutile Tous ceux qu’on ramasse au hasard. Nasse et garde-à-vue à la file, La peur du casque et du brassard Les procédures législatives Sont remplacées par la terreur Quarante-neuf trois et invectives, Et l’autre qui s’prend pour l’empereur Oui mais ! Le Zbeul est dans la rue ! Les mauvais jours finiront. Tout ça s’ra bientôt révolu, Quand tous les peuples s’uniront… Quand tous les peuples s’uniront !
- Meta : le géant américain condamné à une amende record de 1,2 milliard d’euros sur la protection des données (liberation.fr)
C’est l’amende la plus élevée jamais imposée en Europe pour ce type d’infractions.
- Obsolescence programmée : Apple attaquée pour la « sérialisation » de ses pièces détachées (lemonde.fr)
Le remplacement de certaines pièces détachées d’iPhone dotées d’un numéro de série provoque, en effet, des désagréments pour l’utilisateur, à moins de passer par un réparateur agréé par Apple. Certains éléments ne sont pas concernés, comme la vitre arrière et le haut-parleur des iPhone, mais les deux réparations les plus courantes sont ainsi entravées : l’écran et la batterie.
- “On parle d’un système de surveillance massif”, dénonce un ancien analyste de données d’Apple (francetvinfo.fr)
“On est en train de parler d’une situation où vous êtes susceptible d’être enregistré à tout moment”, explique l’analyste qui a démissionné quelques mois seulement après son embauche chez un sous-traitant du géant américain. “Je n’avais pas de smartphone et je ne compte pas en avoir”[…] Enregistrements aléatoires, conversations intimes… Depuis 2020, il ne cesse de raconter comment le géant du numérique surveille massivement ses clients, et ce, malgré sa clause de confidentialité. “On parle d’un système de surveillance massif”, dénonce-t-il sur franceinfo indiquant, en quelques mois, avoir écouté au moins 46 000 conversations. La plupart, sans le consentement des usagers.
- Twitter se retire du code européen contre la désinformation en ligne (lemonde.fr)
- Appel à dons : pour une critique et une transformation des médias (acrimed.org)
- Listes de discussion : Framasoft lance un nouveau service et un appel aux dons (zdnet.fr) – voir aussi Framalistes affiche complet, aidez-nous à ouvrir Framagroupes ! (framablog.org)
- Elon Musk : ce sujet mal traité par la presse généraliste (zdnet.fr)
Disons-le ouvertement : cela n’existe pas quelqu’un qui réussit tout seul. […] On a construit un narratif autour des nerds qui révolutionnaient le monde tout seul dans leur garage. La réalité est qu’il y a toujours eu des gens derrière […] Ce narratif de l’individu qui révolutionne le monde est néfaste à plus d’un titre. En premier, il oublie l’idée même de collectif […] Revenons sur les deux reportages. Ils posent la même question : Musk est-il un génie ou un mégalomane ? Les deux mon général. D’ailleurs, la question en elle-même n’a que très peu d’intérêt […] Ce qui aurait été plus intéressant est d’aborder la dimension politique du personnage. […] Mettre la focale sur la façon dont il entend occuper l’espace public, en devenant incontournable pour un grand nombre de personnes
- Ouvrir le code des algorithmes ? — oui, mais… (2/2) (framablog.org)
- AI writing assistants can cause biased thinking in their users (arstechnica.com)
With programs like ChatGPT being used to generate entire essays that make the human involved more of an editor than the primary writer, the sources of opinions start to blur. […] there is the issue of whether AI assistants can be exploited for their biases. The danger to this is that they can be modified to have stronger biases that may be used to push products, encourage behaviors, or further a political agenda.
- L’IA et la fin de la philosophie (legrandcontinent.eu)
- Informatique frugale : à quand un numérique compatible avec les limites planétaires ? (theconversation.com)
- Vouloir perdre, vouloir gagner (blog.mondediplo.net)
Quand un pouvoir en est à redouter des casseroles, des bouts de papier rouges et des sifflets, c’est qu’il est au bord de tomber. Est-on fondé à se dire. Et pourtant il tient. […] La faute la plus impardonnable de l’Intersyndicale, c’est de n’avoir à ce point rien fait d’une telle abondance d’énergie politique — c’est d’avoir failli comme pôle de la mise en forme stratégique. […] Ce mouvement imperdable […] n’a donc pas encore perdu. Pour peu que le pôle démissionnaire se restructure en pôle résolu — à remettre la grève à l’ordre du jour. On reste songeur que cette solution ait été aussi obstinément évacuée. […] La voie de la grande grève n’est pas fermée pour peu qu’un nouveau pôle vienne à se former, quitte d’ailleurs à ce que ce soit à partir de l’ancien. Un pôle qui soit capable d’analyse.
- Victoire de l’extrême droite au Chili : comment en est-on arrivé là ? (contretemps.eu)
- Deux semaines à l’usine
- Après-Borne
- LIOT
- Esprits de demain
- Décivilisation
- Acceptable
- Stop.
- JO
- Sans abris
- Petits, petits
- Préparation
- Info
- À l’aide !
- Part
- Rien vu
- Typical year
- Vas-y !
- Presque
- Podium
- Au tout début était Internet (1/2) et Au tout début était Internet (2/2) (peertube.ecologie.bzh)
- “Femmes sous algorithmes” : comment documenter les nouvelles injonctions ? (radiofrance.fr) – voir aussi la série Arte Femmes sous algorithmes (arte.tv)
- Justine Triet Palme d’or pour “Anatomie d’une chute” (discours complet) (invidious.fdn.fr – à écouter en particulier à partir de 4’40)
- Dévalider la virilité (binge.audio)
- L’Actu des Oublié.es : À qui profite le crime ? Luttes de l’enseignement (rapportsdeforce.fr)
- Tout ce que vous avez toujours voulu demander à une personne aveugle (vice.com)
- En quoi Matrix est-il une alternative grand public à WhatsApp ET Discord ? (arn-fai.net)
- Petit à petit, l’internet local et alternatif déploie son réseau (reporterre.net)
- À Montpellier, on teste une caisse alimentaire façon « Sécu » (reporterre.net)
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
Framalistes affiche complet, aidez-nous à ouvrir Framagroupes !
Et si on dorlotait un peu nos services Dégooglisons Internet ? Ce travail de soin constant, quotidien, avec des temps forts et des coups de bourre, Framasoft ne peut pas le faire seule. Pour le mener à bien, nous avons besoin de votre soutien.
« Dorlotons Dégooglisons »
Consacrer plus de temps et d’énergie à nos services en ligne, c’est un nouveau cap que nous voulons suivre. Et nous pourrons le garder grâce à vous, grâce à vos dons ! En savoir plus sur le site Soutenir Framasoft.
Avec 60 000 Framalistes, notre service affiche complet
Commençons par vous rassurer : Framalistes va continuer de fonctionner, le service ne va pas fermer, vos listes resteront bichonnées !
État des lieux sur Framalistes — Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0
Basé sur le logiciel libre Sympa, ce service vous permet de créer une liste de diffusion. Concrètement, vous obtenez un email de groupe de type « monsupergroupe@framalistes.org » auquel les gens peuvent inscrire leur propre email (vous pouvez bien sûr modérer les inscriptions). Ainsi, chaque personne inscrite à « monsupergroupe@framalistes.org » peut écrire à toutes les autres, juste en envoyant un mail à « monsupergroupe@framalistes.org ». Plus besoin de retenir les emails de tout le monde ou les mettre à jour (pratique, non ?) ! Les membres du groupe gardent le contrôle et peuvent toujours se désinscrire, modérer des messages ou encore mettre à jour l’adresse mail sur laquelle ils recevront les messages du groupe.
Framalistes ne ferme pas : vous pourrez encore continuer de gérer vos listes, envoyer des messages, ajouter ou supprimer des membres (faire vivre votre groupe, quoi !).
La seule chose qui s’arrête dès aujourd’hui, c’est la possibilité de créer une nouvelle liste, un nouvel email de groupe de type monautresupergroupe@framalistes.org.
Nous ne voulons pas laisser les nouveaux arrivant⋅es le bec dans l’eau, et leur dire « c’est fini, c’est complet, allez voir ailleurs ! ». Nous avons donc besoin de votre soutien et vos encouragements pour lancer un nouveau service : Framagroupes.
Contribuer à la collecte Dorlotons Dégooglisons
Framagroupes, le même mais en neuf (et en mieux)
Avec près de 60 000 listes, un million d’utilisateur·ices, et plus de 250 000 emails envoyés chaque jour, le serveur de Framalistes arrive aujourd’hui au maximum de ses capacités. Pourtant nous n’avons pas hésité à le chouchouter et à lui réserver une machine à la hauteur du besoin !
Car en 2023, le besoin de trouver des alternatives aux « Google Groups » (parfois décrits comme « laissés pour morts [EN] ») et autres listes de diffusion des géants du web est toujours aussi grand. Et les structures du numérique éthique qui peuvent en proposer sont peu nombreuses (on pense aux ami·es de RiseUp et leurs 20 000 listes), parce que gérer des emails, c’est lourd, c’est compliqué.
Framalistes est, à notre connaissance, le plus gros service de listes de diffusion libre. Cela ne nous emplit pas d’orgueil, mais d’un sens des responsabilités : il y a un gros besoin, nous savons y répondre, ce n’est pas le moment de s’arrêter.
Nous allons donc, d’ici deux semaines, ouvrir Framagroupes, et continuer de proposer un service éthique de listes de diffusion.
Framagroupes, ce sera comme Framalistes… mais sur un serveur tout neuf. Nous appliquerons aussi dès le départ les leçons apprises avec des années d’expérience sur Framalistes (on ne va pas s’étaler ici, on vous en parle prochainement sur ce blog !).
Framasoft mettant en place Framagroupes grâce aux apprentissages de Framalistes – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0
Alors oui, on aurait pu l’appeler « Framalistes 2 »… mais imaginez la confusion quand vous devrez expliquer à votre camarade au téléphone : « non l’adresse c’est monsupergroupe, tout attaché, arobase, oui at si tu veux oui, framalistes2, attention listes au pluriel, non pas d-e-u-x, deux en chiffre, le 2 au dessus du é, quoi, oui tout attaché… point org ! ». Sans vous parler du responsable de notre support, qui à la question « pouvez-vous m’aider avec ma Framalistes » devrait invariablement répondre « c’est une Framalistes tout court ou une Framalistes2 ? » faute de pouvoir consulter une boule de cristal…
Quoi qu’il en soit, avec votre soutien, nous souhaitons pouvoir offrir sur Framagroupes au moins autant de nouvelles listes que celles que nous hébergeons déjà sur Framalistes.
Contribuer à la collecte Dorlotons Dégooglisons
La collecte « Dorlotons Dégooglisons », pour nous aider à prendre soin des services vieillissants
Que vous regardiez le récent travail de mise à jour et de mise en valeur de Framavox (notre outil pour animer les discussions, votes et décisions de votre collectif), ou l’ouverture d’un nouveau serveur de listes avec Framagroupes, tout cela s’inscrit dans une nouvelle dynamique. Entre nous, nous l’appelons le projet « Dorlotons Dégooglisons ».
Car si vous regardez les 18 services que nous maintenons actuellement, certains existent depuis plus de 10 ans et commencent à accuser leur âge. Maintenir des services, ou en assurer le support, c’est déjà du boulot qu’on assure depuis plus de dix ans. Mais réaliser les grosses mises à niveaux, contribuer à leur amélioration et mettre en valeur leur évolution, ça c’est du Dorlotage !
Tout cela est un travail « de l’ombre », rarement valorisé, alors que l’accumulation de ces tâches demande un temps et des expertises non négligeables. Pour une fois, nous voulons mettre en valeur le coût de ce travail invisible (mais ô combien essentiel) de soin que nous apportons à ces outils financés par vos dons et mis à la disposition de toutes et tous.
Dorlotage version Framasoft – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0
Nous voulons surtout, sur les années à venir, vous donner un rendez-vous régulier pour faire le point sur les améliorations et contributions aux logiciels des services que nous proposons. Vos réponses à notre enquête de 2022 sont claires : vous aimeriez qu’on consacre de l’énergie à améliorer certains services (voire à leur donner un coup de jeune ?). Ça tombe bien : nous partageons cette envie !
Nous détaillerons nos envies de Dorloter Dégooglisons dans un article prochainement sur ce blog. Mais ne vous attendez pas à un nouveau plan triennal avec rétroplanning, diagramme de Kreuzbein-Field et 46 slides pour faire passer le tout ! L’idée est de, chaque année, prendre le temps de concrétiser des pistes d’améliorations que nous avons déjà identifiées.
Contribuer à la collecte Dorlotons Dégooglisons
3 semaines de collecte pour savoir si vous soutenez Dorlotons
Framasoft ne vit et n’agit que grâce à vos dons. Nous estimons que cette première année de Dorlotons coûte 60 000 € (« estimons », car c’est très dur de chiffrer précisément un travail de soin), et nous vous lançons le défi de les récolter en 3 semaines, d’ici le 13 juin.
Quand Framasoft estime le coût d’une année de « Dorlotons Dégooglisons » – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0
- Dès aujourd’hui, nous lançons la collecte et coupons la possibilité de créer de nouvelles listes sur Framalistes afin de préserver la qualité de service pour le million d’inscrit⋅es.
- La semaine prochaine, nous vous détaillerons nos envies et raisons de Dorloter Dégooglisons.
- Dans deux semaines (ajoutons un traditionnel « si tout va bien© ») nous ouvrirons et vous présenterons Framagroupes.
- Dans trois semaines, le 13 juin, nous ferons le point sur l’objectif de 60 000 €.
Notez qu’il n’y a pas de conditionnel : ce boulot est nécessaire, Framasoft fait partie des rares structures à pouvoir le faire, alors nous allons le faire, que l’on atteigne l’objectif ou non. Plutôt que de vous attiser avec un crowdfunding, nous préférons vous faire confiance avec une collecte.
Vous êtes dans une Framalistes et bénéficiez de ce service ? C’est parce que d’autres l’ont financé pour vous, en nous faisant un don. Aujourd’hui, vous pouvez, vous aussi, soutenir les futurs Framagroupes pour des personnes qui seront aussi ravies que vous de trouver un tel outil.
N’hésitez donc pas à partager la page soutenir.framasoft.org autour de vous (et à y faire un don, si vous le pouvez). C’est vraiment une des actions qui compte le plus : prendre le temps et le soin d’expliquer à votre entourage, aux personnes qui vous font confiance, pourquoi c’est important de contribuer à financer l’existence de tels outils, qui respectent leurs libertés et leur intégrité.
Rendez-vous dans 21 jours pour voir si vous nous donnez raison de consacrer des moyens à ce dorlotage et ce soin… d’outils mis en Communs !
Contribuer à la collecte Dorlotons Dégooglisons
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Ouvrir le code des algorithmes ? — oui, mais… (2/2)
Voici le deuxième volet (si vous avez raté le premier) de l’enquête approfondie d’Hubert Guillaud sur l’exploration des algorithmes, et de son analyse des enjeux qui en découlent.
Dans le code source de l’amplification algorithmique : que voulons-nous vraiment savoir ?par Hubert GUILLAUD
Que voulons-nous vraiment savoir en enquêtant sur l’amplification algorithmique ? C’est justement l’enjeu du projet de recherche qu’Arvind Narayan mène au Knight Institute de l’université Columbia où il a ouvert un blog dédié et qui vient d’accueillir une grande conférence sur le sujet. Parler d’amplification permet de s’intéresser à toute la gamme des réponses qu’apportent les plateformes, allant de l’amélioration de la portée des discours à leur suppression, tout en se défiant d’une réduction binaire à la seule modération automatisée, entre ce qui doit être supprimé et ce qui ne doit pas l’être. Or, les phénomènes d’amplification ne sont pas sans effets de bord, qui vont bien au-delà de la seule désinformation, à l’image des effets très concrets qu’ont les influenceurs sur le commerce ou le tourisme. Le gros problème, pourtant, reste de pouvoir les étudier sans toujours y avoir accès.
Outre des analyses sur TikTok et les IA génératives, le blog recèle quelques trésors, notamment une monumentale synthèse qui fait le tour du sujet en expliquant les principes de fonctionnements des algorithmes (l’article est également très riche en liens et références, la synthèse que j’en propose y recourra assez peu).
Narayan rappelle que les plateformes disposent de très nombreux algorithmes entremêlés, mais ceux qui l’intéressent particulièrement sont les algorithmes de recommandation, ceux qui génèrent les flux, les contenus qui nous sont mis à disposition. Alors que les algorithmes de recherche sont limités par le terme recherché, les algorithmes de recommandation sont bien plus larges et donnent aux plateformes un contrôle bien plus grand sur ce qu’elles recommandent à un utilisateur.
La souscription, le réseau et l’algorithmePour Narayan, il y a 3 grands types de leviers de propagation : la souscription (ou abonnement), le réseau et l’algorithme. Dans le modèle par abonnement, le message atteint les personnes qui se sont abonnées à l’auteur du message. Dans le modèle de réseau, il se propage en cascade à travers le réseau tant que les utilisateurs qui le voient choisissent de le propager. Dans le modèle algorithmique, les utilisateurs ayant des intérêts similaires (tels que définis par l’algorithme sur la base de leurs engagements passés) sont représentés plus près les uns des autres. Plus les intérêts d’un utilisateur sont similaires à ceux définis, plus il est probable que le contenu lui sera recommandé.
À l’origine, les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter ne fonctionnaient qu’à l’abonnement : vous ne voyiez que les contenus des personnes auxquelles vous étiez abonnés et vous ne pouviez pas republier les messages des autres ! Dans le modèle de réseau, un utilisateur voit non seulement les messages créés par les personnes auxquelles il s’est abonné, mais aussi les messages que ces utilisateurs choisissent d’amplifier, ce qui crée la possibilité de cascades d’informations et de contenus “viraux”, comme c’était le cas de Twitter jusqu’en 2016, moment où le réseau introduisit le classement algorithmique. Dans le modèle algorithmique, la souscription est bien souvent minorée, le réseau amplifié mais surtout, le flux dépend principalement de ce que l’algorithme estime être le plus susceptible d’intéresser l’utilisateur. C’est ce que Cory Doctorow désigne comme « l’emmerdification » de nos flux, le fait de traiter la liste des personnes auxquelles nous sommes abonnés comme des suggestions et non comme des commandes.
Le passage aux recommandations algorithmiques a toujours généré des contestations, notamment parce que, si dans les modèles d’abonnement et de réseau, les créateurs peuvent se concentrer sur la construction de leur réseau, dans le « modèle algorithmique, cela ne sert à rien, car le nombre d’abonnés n’a rien à voir avec la performance des messages » (mais comme nous sommes dans des mélanges entre les trois modèles, le nombre d’abonnés a encore un peu d’influence). Dans le modèle algorithmique, l’audience de chaque message est optimisée de manière indépendante en fonction du sujet, de la « qualité » du message et d’un certain nombre de paramètres pris en compte par le modèle.
Amplification et viralitéLa question de l’amplification interroge la question de la viralité, c’est-à-dire le fait qu’un contenu soit amplifié par une cascade de reprises, et non pas seulement diffusé d’un émetteur à son public. Le problème de la viralité est que sa portée reste imprévisible. Pour Narayan, sur toutes les grandes plateformes, pour la plupart des créateurs, la majorité de l’engagement provient d’une petite fraction de contenu viral. Sur TikTok comme sur YouTube, 20 % des vidéos les plus vues d’un compte obtiennent plus de 70 % des vues. Plus le rôle de l’algorithme dans la propagation du contenu est important, par opposition aux abonnements ou au réseau, plus cette inégalité semble importante.
Parce qu’il est particulièrement repérable dans la masse des contenus, le contenu viral se prête assez bien à la rétropropagation, c’est-à-dire à son déclassement ou à sa suppression. Le problème justement, c’est qu’il y a plein de manières de restreindre le contenu. Facebook classe les posts rétrogradés plus bas dans le fil d’actualité qu’ils ne le seraient s’ils ne l’avaient pas été, afin que les utilisateurs soient moins susceptibles de le rencontrer et de le propager. À son tour, l’effet de la rétrogradation sur la portée peut être imprévisible, non linéaire et parfois radical, puisque le contenu peut devenir parfaitement invisible. Cette rétrogradation est parfaitement opaque, notamment parce qu’une faible portée n’est pas automatiquement suspecte, étant donné qu’il existe une grande variation dans la portée naturelle du contenu.
Amplification et prédiction de l’engagementLes plateformes ont plusieurs objectifs de haut niveau : améliorer leurs revenus publicitaires bien sûr et satisfaire suffisamment les utilisateurs pour qu’ils reviennent… Mais ces objectifs n’aident pas vraiment à décider ce qu’il faut donner à un utilisateur spécifique à un moment précis ni à mesurer comment ces décisions impactent à long terme la plateforme. D’où le fait que les plateformes observent l’engagement, c’est-à-dire les actions instantanées des utilisateurs, comme le like, le commentaire ou le partage qui permettent de classer le contenu en fonction de la probabilité que l’utilisateur s’y intéresse. « D’une certaine manière, l’engagement est une approximation des objectifs de haut niveau. Un utilisateur qui s’engage est plus susceptible de revenir et de générer des revenus publicitaires pour la plateforme. »
Si l’engagement est vertueux, il a aussi de nombreuses limites qui expliquent que les algorithmes intègrent bien d’autres facteurs dans leur calcul. Ainsi, Facebook et Twitter optimisent les « interactions sociales significatives », c’est-à-dire une moyenne pondérée des likes, des partages et des commentaires. YouTube, lui, optimise en fonction de la durée de visionnage que l’algorithme prédit. TikTok utilise les interactions sociales et valorise les vidéos qui ont été regardées jusqu’au bout, comme un signal fort et qui explique certainement le caractère addictif de l’application et le fait que les vidéos courtes (qui ont donc tendance à obtenir un score élevé) continuent de dominer la plateforme.
En plus de ces logiques de base, il existe bien d’autres logiques secondaires, comme par exemple, pour que l’expérience utilisateur ne soit pas ralentie par le calcul, que les suggestions restent limitées, sélectionnées plus que classées, selon divers critères plus que selon des critères uniques (par exemple en proposant des nouveaux contenus et pas seulement des contenus similaires à ceux qu’on a apprécié, TikTok se distingue à nouveau par l’importance qu’il accorde à l’exploration de nouveaux contenus… c’est d’ailleurs la tactique suivie désormais par Instagram de Meta via les Reels, boostés sur le modèle de TikTok, qui ont le même effet que sur TikTok, à savoir une augmentation du temps passé sur l’application)…
« Bien qu’il existe de nombreuses différences dans les détails, les similitudes entre les algorithmes de recommandation des différentes plateformes l’emportent sur leurs différences », estime Narayan. Les différences sont surtout spécifiques, comme Youtube qui optimise selon la durée de visionnage, ou Spotify qui s’appuie davantage sur l’analyse de contenu que sur le comportement. Pour Narayan, ces différences montrent qu’il n’y a pas de risque concurrentiel à l’ouverture des algorithmes des plateformes, car leurs adaptations sont toujours très spécifiques. Ce qui varie, c’est la façon dont les plateformes ajustent l’engagement.
Comment apprécier la similarité ?Mais la grande question à laquelle tous tentent de répondre est la même : « Comment les utilisateurs similaires à cet utilisateur ont-ils réagi aux messages similaires à ce message ? »
Si cette approche est populaire dans les traitements, c’est parce qu’elle s’est avérée efficace dans la pratique. Elle repose sur un double calcul de similarité. D’abord, celle entre utilisateurs. La similarité entre utilisateurs dépend du réseau (les gens que l’on suit ou ceux qu’on commente par exemple, que Twitter valorise fortement, mais peu TikTok), du comportement (qui est souvent plus critique, « deux utilisateurs sont similaires s’ils se sont engagés dans un ensemble de messages similaires ») et les données démographiques (du type âge, sexe, langue, géographie… qui sont en grande partie déduits des comportements).
Ensuite, il y a un calcul sur la similarité des messages qui repose principalement sur leur sujet et qui repose sur des algorithmes d’extraction des caractéristiques (comme la langue) intégrant des évaluations normatives, comme la caractérisation de discours haineux. L’autre signal de similarité des messages tient, là encore, au comportement : « deux messages sont similaires si un ensemble similaire d’utilisateurs s’est engagé avec eux ». Le plus important à retenir, insiste Narayan, c’est que « l’enregistrement comportemental est le carburant du moteur de recommandation   ; ». La grande difficulté, dans ces appréciations algorithmiques, consiste à faire que le calcul reste traitable, face à des volumes d’enregistrements d’informations colossaux.
Une histoire des évolutions des algorithmes de recommandation« La première génération d’algorithmes de recommandation à grande échelle, comme ceux d’Amazon et de Netflix au début des années 2000, utilisait une technique simple appelée filtrage collaboratif : les clients qui ont acheté ceci ont également acheté cela ». Le principe était de recommander des articles consultés ou achetés d’une manière rudimentaire, mais qui s’est révélé puissant dans le domaine du commerce électronique. En 2006, Netflix a organisé un concours en partageant les évaluations qu’il disposait sur les films pour améliorer son système de recommandation. Ce concours a donné naissance à la « factorisation matricielle », une forme de deuxième génération d’algorithmes de recommandation, c’est-à-dire capables d’identifier des combinaisons d’attributs et de préférences croisées. Le système n’étiquette pas les films avec des termes interprétables facilement (comme “drôle” ou “thriller” ou “informatif”…), mais avec un vaste ensemble d’étiquettes (de micro-genres obscurs comme « documentaires émouvants qui combattent le système ») qu’il associe aux préférences des utilisateurs. Le problème, c’est que cette factorisation matricielle n’est pas très lisible pour l’utilisateur et se voir dire qu’on va aimer tel film sans savoir pourquoi n’est pas très satisfaisant. Enfin, ce qui marche pour un catalogue de film limité n’est pas adapté aux médias sociaux où les messages sont infinis. La prédominance de la factorisation matricielle explique pourquoi les réseaux sociaux ont tardé à se lancer dans la recommandation, qui est longtemps restée inadaptée à leurs besoins.
Pourtant, les réseaux sociaux se sont tous convertis à l’optimisation basée sur l’apprentissage automatique. En 2010, Facebook utilisait un algorithme appelé EdgeRank pour construire le fil d’actualité des utilisateurs qui consistait à afficher les éléments par ordre de priorité décroissant selon un score d’affinité qui représente la prédiction de Facebook quant au degré d’intérêt de l’utilisateur pour les contenus affichés, valorisant les photos plus que le texte par exemple. À l’époque, ces pondérations étaient définies manuellement plutôt qu’apprises. En 2018, Facebook est passé à l’apprentissage automatique. La firme a introduit une métrique appelée « interactions sociales significatives »(MSI pour meaningful social interactions) dans le système d’apprentissage automatique. L’objectif affiché était de diminuer la présence des médias et des contenus de marque au profit des contenus d’amis et de famille. « La formule calcule un score d’interaction sociale pour chaque élément susceptible d’être montré à un utilisateur donné ». Le flux est généré en classant les messages disponibles selon leur score MSI décroissant, avec quelques ajustements, comme d’introduire de la diversité. Le score MSI prédit la probabilité que l’utilisateur ait un type d’interaction spécifique (comme liker ou commenter) avec le contenu et affine le résultat en fonction de l’affinité de l’utilisateur avec ce qui lui est proposé. Il n’y a plus de pondération dédiée pour certains types de contenus, comme les photos ou les vidéos. Si elles subsistent, c’est uniquement parce que le système l’aura appris à partir des données de chaque utilisateur, et continuera à vous proposer des photos si vous les appréciez.
« Si l’on pousse cette logique jusqu’à sa conclusion naturelle, il ne devrait pas être nécessaire d’ajuster manuellement la formule en fonction des affinités. Si les utilisateurs préfèrent voir le contenu de leurs amis plutôt que celui des marques, l’algorithme devrait être en mesure de l’apprendre ». Ce n’est pourtant pas ce qu’il se passe. Certainement pour lutter contre la logique de l’optimisation de l’engagement, estime Narayan, dans le but d’augmenter la satisfaction à long terme, que l’algorithme ne peut pas mesurer.
Est-ce que tout cela est efficace ?Reste à savoir si ces algorithmes sont efficaces ! « Il peut sembler évident qu’ils doivent bien fonctionner, étant donné qu’ils alimentent des plateformes technologiques qui valent des dizaines ou des centaines de milliards de dollars. Mais les chiffres racontent une autre histoire. Le taux d’engagement est une façon de quantifier le problème : il s’agit de la probabilité qu’un utilisateur s’intéresse à un message qui lui a été recommandé. Sur la plupart des plateformes, ce taux est inférieur à 1 %. TikTok est une exception, mais même là, ce taux dépasse à peine les 5 %. »
Le problème n’est pas que les algorithmes soient mauvais, mais surtout que les gens ne sont pas si prévisibles. Et qu’au final, les utilisateurs ne se soucient pas tant du manque de précision de la recommandation. « Même s’ils sont imprécis au niveau individuel, ils sont précis dans l’ensemble. Par rapport aux plateformes basées sur les réseaux, les plateformes algorithmiques semblent être plus efficaces pour identifier les contenus viraux (qui trouveront un écho auprès d’un grand nombre de personnes). Elles sont également capables d’identifier des contenus de niche et de les faire correspondre au sous-ensemble d’utilisateurs susceptibles d’y être réceptifs. » Si les algorithmes sont largement limités à la recherche de modèles dans les données comportementales, ils n’ont aucun sens commun. Quant au taux de clic publicitaire, il reste encore plus infinitésimal – même s’il est toujours considéré comme un succès !
Les ingénieurs contrôlent-ils encore les algorithmes ?Les ingénieurs ont très peu d’espace pour contrôler les effets des algorithmes de recommandation, estime Narayan, en prenant un exemple. En 2019, Facebook s’est rendu compte que les publications virales étaient beaucoup plus susceptibles de contenir des informations erronées ou d’autres types de contenus préjudiciables. En d’autres termes, ils se sont rendu compte que le passage à des interactions sociales significatives (MSI) a eu des effets de bords : les contenus qui suscitaient l’indignation et alimentaient les divisions gagnaient en portée, comme l’a expliqué l’ingénieure et lanceuse d’alerte Frances Haugen à l’origine des Facebook Files, dans ses témoignages. C’est ce que synthétise le tableau de pondération de la formule MSI publié par le Wall Street Journal, qui montrent que certains éléments ont des poids plus forts que d’autres : un commentaire vaut 15 fois qu’un like, mais un commentaire signifiant ou un repartage 30 fois plus, chez Facebook. Une pondération aussi élevée permet d’identifier les messages au potentiel viral et de les stimuler davantage. En 2020, Facebook a ramené la pondération des partages à 1,5. Mais la pondération des commentaires est restée très élevée (15 à 20 fois plus qu’un like). Alors que les partages et les commentaires étaient regroupés dans une seule catégorie de pondération en 2018, ils ne le sont plus. Cette prime au commentaire demeure une prime aux contenus polémiques. Reste, on le comprend, que le jeu qui reste aux ingénieurs de Facebook consiste à ajuster le poids des paramètres. Pour Narayan : piloter un système d’une telle complexité en utilisant si peu de boutons ne peut qu’être difficile.
Le chercheur rappelle que le système est censé être neutre à l’égard de tous les contenus, à l’exception de certains qui enfreignent les règles de la plateforme. Utilisateurs et messages sont alors rétrogradés de manière algorithmique suite à signalement automatique ou non. Mais cette neutralité est en fait très difficile à atteindre. Les réseaux sociaux favorisent ceux qui ont déjà une grande portée, qu’elle soit méritée ou non, et sont récompensés par une plus grande portée encore. Par exemple, les 1 % d’auteurs les plus importants sur Twitter reçoivent 80 % des vues des tweets. Au final, cette conception de la neutralité finit par récompenser ceux qui sont capables de pirater l’engagement ou de tirer profit des biais sociaux.
Outre cette neutralité, un deuxième grand principe directeur est que « l’algorithme sait mieux que quiconque ». « Ce principe et celui de la neutralité se renforcent mutuellement. Le fait de confier la politique (concernant le contenu à amplifier) aux données signifie que les ingénieurs n’ont pas besoin d’avoir un point de vue à ce sujet. Et cette neutralité fournit à l’algorithme des données plus propres à partir desquelles il peut apprendre. »
Le principe de l’algorithme qui sait le mieux signifie que la même optimisation est appliquée à tous les types de discours : divertissement, informations éducatives, informations sur la santé, actualités, discours politique, discours commercial, etc. En 2021, FB a fait une tentative de rétrograder tout le contenu politique, ce qui a eu pour effet de supprimer plus de sources d’information de haute qualité que de faible qualité, augmentant la désinformation. Cette neutralité affichée permet également une forme de désengagement des ingénieurs.
En 2021, encore, FB a entraîné des modèles d’apprentissage automatique pour classer les messages en deux catégories : bons ou mauvais pour le monde, en interrogeant les utilisateurs pour former les données. FB a constaté que les messages ayant une plus grande portée étaient considérés comme étant mauvais pour le monde. FB a donc rétrogradé ces contenus… mais en trouvant moins de contenus polémique, cette modification a entraîné une diminution de l’ouverture de l’application par les utilisateurs. L’entreprise a donc redéployé ce modèle en lui donnant bien moins de poids. Les corrections viennent directement en conflit avec le modèle d’affaires.
Illustration par Jason Alderman « Those Algorithms That Govern Our Lives – Kevin Slavin« . (CC BY 2.0)
Pourquoi l’optimisation de l’engagement nous nuit-elle ?« Un grand nombre des pathologies familières des médias sociaux sont, à mon avis, des conséquences relativement directes de l’optimisation de l’engagement », suggère encore le chercheur. Cela explique pourquoi les réformes sont difficiles et pourquoi l’amélioration de la transparence des algorithmes, de la modération, voire un meilleur contrôle par l’utilisateur de ce qu’il voit, ne sont pas des solutions magiques (même si elles sont nécessaires).
Les données comportementales, celles relatives à l’engagement passé, sont la matière première essentielle des moteurs de recommandations. Les systèmes privilégient la rétroaction implicite sur l’explicite, à la manière de YouTube qui a privilégié le temps passé sur les rétroactions explicites (les likes). Sur TikTok, il n’y a même plus de sélection, il suffit de swipper.
Le problème du feedback implicite est qu’il repose sur nos réactions inconscientes, automatiques et émotionnelles, sur nos pulsions, qui vont avoir tendance à privilégier une vidéo débile sur un contenu expert.
Pour les créateurs de contenu, cette optimisation par l’engagement favorise la variance et l’imprévisibilité, ce qui a pour conséquence d’alimenter une surproduction pour compenser cette variabilité. La production d’un grand volume de contenu, même s’il est de moindre qualité, peut augmenter les chances qu’au moins quelques-uns deviennent viraux chaque mois afin de lisser le flux de revenus. Le fait de récompenser les contenus viraux se fait au détriment de tous les autres types de contenus (d’où certainement le regain d’attraits pour des plateformes non algorithmiques, comme Substack voire dans une autre mesure, Mastodon).
Au niveau de la société, toutes les institutions sont impactées par les plateformes algorithmiques, du tourisme à la science, du journalisme à la santé publique. Or, chaque institution à des valeurs, comme l’équité dans le journalisme, la précision en science, la qualité dans nombre de domaines. Les algorithmes des médias sociaux, eux, ne tiennent pas compte de ces valeurs et de ces signaux de qualité. « Ils récompensent des facteurs sans rapport, sur la base d’une logique qui a du sens pour le divertissement, mais pas pour d’autres domaines ». Pour Narayan, les plateformes de médias sociaux « affaiblissent les institutions en sapant leurs normes de qualité et en les rendant moins dignes de confiance ». C’est particulièrement actif dans le domaine de l’information, mais cela va bien au-delà, même si ce n’est pas au même degré. TikTok peut sembler ne pas représenter une menace pour la science, mais nous savons que les plateformes commencent par être un divertissement avant de s’étendre à d’autres sphères du discours, à l’image d’Instagram devenant un outil de communication politique ou de Twitter, où un tiers des tweets sont politiques.
La science des données en ses limitesLes plateformes sont bien conscientes de leurs limites, pourtant, elles n’ont pas fait beaucoup d’efforts pour résoudre les problèmes. Ces efforts restent occasionnels et rudimentaires, à l’image de la tentative de Facebook de comprendre la valeur des messages diffusés. La raison est bien sûr que ces aménagements nuisent aux résultats financiers de l’entreprise. « Le recours à la prise de décision subconsciente et automatique est tout à fait intentionnelle ; c’est ce qu’on appelle la « conception sans friction ». Le fait que les utilisateurs puissent parfois faire preuve de discernement et résister à leurs impulsions est vu comme un problème à résoudre. »
Pourtant, ces dernières années, la réputation des plateformes n’est plus au beau fixe. Narayan estime qu’il y a une autre limite. « La plupart des inconvénients de l’optimisation de l’engagement ne sont pas visibles dans le cadre dominant de la conception des plateformes, qui accorde une importance considérable à la recherche d’une relation quantitative et causale entre les changements apportés à l’algorithme et leurs effets. »
Si on observe les raisons qui poussent l’utilisateur à quitter une plateforme, la principale est qu’il ne parvient pas à obtenir des recommandations suffisamment intéressantes. Or, c’est exactement ce que l’optimisation par l’engagement est censée éviter. Les entreprises parviennent très bien à optimiser des recommandations qui plaisent à l’utilisateur sur l’instant, mais pas celles qui lui font dire, une fois qu’il a fermé l’application, que ce qu’il y a trouvé l’a enrichi. Elles n’arrivent pas à calculer et à intégrer le bénéfice à long terme, même si elles restent très attentives aux taux de rétention ou aux taux de désabonnement. Pour y parvenir, il faudrait faire de l’A/B testing au long cours. Les plateformes savent le faire. Facebook a constaté que le fait d’afficher plus de notifications augmentait l’engagement à court terme mais avait un effet inverse sur un an. Reste que ce regard sur leurs effets à longs termes ne semble pas être une priorité par rapport à leurs effets de plus courts termes.
Une autre limite repose sur l’individualisme des plateformes. Si les applications sociales sont, globalement, assez satisfaisantes pour chacun, ni les utilisateurs ni les plateformes n’intériorisent leurs préjudices collectifs. Ces systèmes reposent sur l’hypothèse que le comportement de chaque utilisateur est indépendant et que l’effet sur la société (l’atteinte à la démocratie par exemple…) est très difficile à évaluer. Narayan le résume dans un tableau parlant, où la valeur sur la société n’a pas de métrique associée.
Tableau montrant les 4 niveaux sur lesquels les algorithmes des plateformes peuvent avoir des effets. CTR : Click Through Rate (taux de clic). MSI : Meaningful Social Interactions, interactions sociales significatives, la métrique d’engagement de Facebook. DAU : Daily active users, utilisateurs actifs quotidiens.
Les algorithmes ne sont pas l’ennemi (enfin si, quand même un peu)Pour répondre à ces problèmes, beaucoup suggèrent de revenir à des flux plus chronologiques ou a des suivis plus stricts des personnes auxquelles nous sommes abonnés. Pas sûr que cela soit une solution très efficace pour gérer les volumes de flux, estime le chercheur. Les algorithmes de recommandation ont été la réponse à la surcharge d’information, rappelle-t-il : « Il y a beaucoup plus d’informations en ligne en rapport avec les intérêts d’une personne qu’elle n’en a de temps disponible. » En fait, les plateformes subissent d’énormes pressions pour que les algorithmes soient encore plus au cœur de leur fonctionnement que le contraire. Et les systèmes de recommandation font leur entrée dans d’autres domaines, comme l’éducation (avec Coursera) ou la finance (avec Robinhood).
Pour répondre à ces problèmes, beaucoup suggèrent de revenir à des flux plus chronologiques ou a des suivis plus stricts des personnes auxquelles nous sommes abonnés. Pas sûr que cela soit une solution très efficace pour gérer les volumes de flux, estime le chercheur. Les algorithmes de recommandation ont été la réponse à la surcharge d’information, rappelle-t-il : « Il y a beaucoup plus d’informations en ligne en rapport avec les intérêts d’une personne qu’elle n’en a de temps disponible. » Les algorithmes de classement sont devenus une nécessité pratique. Même dans le cas d’un réseau longtemps basé sur l’abonnement, comme Instagram : en 2016, la société indiquait que les utilisateurs manquaient 70 % des publications auxquelles ils étaient abonnés. Aujourd’hui, Instagram compte 5 fois plus d’utilisateurs. En fait, les plateformes subissent d’énormes pressions pour que les algorithmes soient encore plus au cœur de leur fonctionnement que le contraire. Et les systèmes de recommandation font leur entrée dans d’autres domaines, comme l’éducation (avec Coursera) ou la finance (avec Robinhood).
Pour Narayan, l’enjeu reste de mieux comprendre ce qu’ils font. Pour cela, nous devons continuer d’exiger d’eux bien plus de transparence qu’ils n’en livrent. Pas plus que dans la recherche nous ne reviendrons aux annuaires, nous ne reviendrons pas aux flux chronologiques. Nous avons encore des efforts à faire pour contrecarrer activement les modèles les plus nuisibles des recommandations. L’enjeu, conclut-il, est peut-être d’esquisser plus d’alternatives que nous n’en disposons, comme par exemple, d’imaginer des algorithmes de recommandations qui n’optimisent pas l’engagement, ou pas seulement. Cela nécessite certainement aussi d’imaginer des réseaux sociaux avec des modèles économiques différents. Un autre internet. Les algorithmes ne sont peut-être pas l’ennemi comme il le dit, mais ceux qui ne sont ni transparents, ni loyaux, et qui optimisent leurs effets en dehors de toute autre considération, ne sont pas nos amis non plus !
Khrys’presso du lundi 22 mai 2023
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)
Brave New World- L’Inde est la première démocratie à interdire massivement les applications de messagerie chiffrée, en raison de leur utilisation par des « terroristes » (developpez.com)
Le gouvernement indien a interdit 14 applications de messagerie chiffrées ou peer-to-peer, dont certaines open source, pour des raisons de sécurité nationale.
- La Russie déclare l’ONG Greenpeace « indésirable » dans le pays (liberation.fr)
- Présidentielle en Turquie : Erdogan favori d’un second tour inédit (liberation.fr)
Malgré la crise économique et la gestion désastreuse du tremblement de terre du 6 février, le président turc au pouvoir depuis vingt ans a fini en tête du premier tour du scrutin de dimanche.
- En Grèce, la crise qui n’en finit pas (humanite.fr)
À peine sortie des griffes de la troïka, la Grèce est plongée dans un nouveau marasme, l’inflation. Les prix et la pauvreté explosent, et la colère monte, à l’approche des élections le 21 mai, contre un gouvernement libéral incapable de défendre les intérêts nationaux. à Athènes, chaque jour, de nouvelles catégories de personnes affluent vers les soupes populaires.
- Une enquête vidéo démontre l’abandon en pleine mer d’enfants et d’adultes migrants par les garde-côtes grecs (liberation.fr)
« Leur calvaire aurait pu rester largement ignoré, comme ceux de tant d’autres demandeurs d’asile dont les récits de mauvais traitements ont été démentis par le gouvernement grec. Seulement à cette occasion, il a été capturé dans son intégralité sur vidéo »
- Des oiseaux menacés d’extinction par l’agriculture intensive, selon une étude dans 28 pays européens (humanite.fr)
Une étude confirme la responsabilité de l’utilisation massive d’engrais et de pesticides dans l’effondrement de la biodiversité aviaire.
- Nouveaux OGM : l’offensive des lobbies (reporterre.net)
Les lobbies de l’agro-industrie bataillent pour l’assouplissement des règles européennes sur les nouveaux OGM. Les militants écologistes peinent à contrer ce rouleau compresseur.
- Anti-Piracy Program Accused of Violating Citizens’ Fundamental Rights (torrentfreak.com)
The first hearing in the case took place on Tuesday with another legal opinion expected late September 2023.
Voir aussi : Hadopi : l’organisme français de lutte contre le piratage en ligne est accusé de violer les droits fondamentaux des citoyens (developpez.com)
La CJUE devrait trancher avant la fin de l’année
- The UK’s Secretive Web Surveillance Program Is Ramping Up (wired.com)
The UK government is quietly expanding and developing a controversial surveillance technology that could be capable of logging and storing the web histories of millions of people.
- Les funérailles de la reine Elizabeth ont coûté près de 200 millions d’euros (huffingtonpost.fr)
Des milliers de policiers avaient notamment été déployés à travers le Royaume-Uni pendant les dix jours de deuil national.
- Dette américaine : tout comprendre au risque de défaut de paiement qui menace les Etats-Unis (liberation.fr)
Les négociations sur la dette sont restées tendues vendredi. Joe Biden s’est dit optimiste sur la capacité de conclure un accord avec les républicains dans les prochains jours. Une situation d’impasse au 1er juin paralyserait la société américaine, avec des répercussions sur l’économie mondiale.
- La faillite de « Vice » (lemonde.fr)
- Florida teacher under investigation for showing Disney movie with gay character says she didn’t know LGBTQ restriction applied to her class (edition.cnn.com)
- Les studios de cinéma font appel à GPT-4 pour remplacer des scénaristes en grève, mais le résultat n’est pas satisfaisant,Les scénaristes refusent de corriger les scénarios bâclés générés par l’IA (developpez.com) – voir aussi À Cannes, le soutien de Sean Penn et des stars aux scénaristes américains en grève (huffingtonpost.fr)
- Au-delà des garde-fous : exploration des risques de sécurité liés à ChatGPT (developpez.com)
- Potentially millions of Android TVs and phones come with malware preinstalled (arstechnica.com)
- Toyota : Car location data of 2 million customers exposed for ten years (bleepingcomputer.com)
- Spacetop : un ordinateur portable dont l’écran a été remplacé par une paire de lunettes de réalité augmentée qui créent un écran virtuel flottant de 100 pouces devant le visage de l’utilisateurice (developpez.com)
- Adobe Tells Users They Can Get Sued for Using Old Versions of Photoshop (vice.com)
- Les scientifiques peuvent pister votre ADN dans l’eau, le sable, et même dans l’air (huffingtonpost.fr)
Tous les êtres vivants laissent des traces de leur ADN dans l’environnement. Des scientifiques l’ont découvert par hasard.[…]ils ont été « surpris de la quantité et de la qualité de l’ADN humain récolté. Dans la plupart des cas, c’était d’une qualité quasiment équivalente à celle d’un échantillon directement prélevé sur une personne ».
- Physicists Create Biggest-Ever Schrödinger’s Cat (scientificamerican.com)
- Hydrocarbures : Les réparations des géants du pétrole et du gaz enfin chiffrées (huffingtonpost.fr)
Pour la première fois, des chercheurs ont quantifié le coût (astronomique) des dégâts causés par les entreprises fossiles, au détriment de millions de personnes.[…] BP, Shell, ExxonMobil, Total… Les plus grandes entreprises fossiles mondiales devraient payer, chaque année, plus de 209 milliards de dollars, soit environ 193 milliards d’euros, en « réparations climatiques »
- Choléra : un milliard de personnes exposées à cette « pandémie des pauvres », alerte l’ONU (liberation.fr)
Les nations unies avertissent ce vendredi 19 mai qu’une quarantaine de pays et plus d’un milliard de personnes sont désormais exposées au choléra.
- Pesticides : un « Atlas » mondial expose le désastre (reporterre.net)
Les femmes sont des victimes insoupçonnées de l’utilisation des pesticides dans le monde.
- Indian Girl Who Got Her First Period Killed by Brother Who Mistook It for ‘Affair’ (news18.com)
The incident occurred in Ulhasnagar, Maharashtra, where the 12-year-old girl, living with her brother and his wife, experienced her first menstruation, commonly known as menarche. Regrettably, her brother, a 30-year-old security guard, mistakenly believed that the presence of blood was evidence of her involvement in a sexual relationship.
- Accès à la pilule abortive : des féministes mexicaines au secours des Américaines (telerama.fr)
Alors que le droit à l’IVG a été restreint voire interdit dans vingt-quatre États, l’association Las Libres organise un circuit alternatif de part et d’autre de la frontière, pour faire parvenir aux femmes des comprimés.
- Olivier Dubois : les questions autour de son enlèvement (liberation.fr)
l’armée française a-t-elle été tentée d’utiliser un journaliste à son insu pour localiser un ennemi ? Si oui, qui a décidé de lever soudainement la surveillance, laissant Dubois tomber dans le piège qui lui était tendu ?
- À Mayotte, la justice donne son feu vert à la destruction d’un bidonville (liberation.fr)
Les autorités vont pouvoir procéder à la destruction d’un important bidonville de l’île française de Mayotte, « Talus 2 », après une décision en appel infirmant mercredi 17 mai l’ordonnance du juge des référés qui avait suspendu la démolition.
- Polynésie française : les essais nucléaires ont bien eu un impact sur les cancers de la thyroïde, selon une étude (liberation.fr) – (re)voir à ce propos le documentaire Notre ami l’atome, un siècle de radioactivité, par Kenichi Watanabe (video.antopie.org)
- Le projet de loi de relance du nucléaire définitivement adopté par le Parlement (liberation.fr)
En vue de construire au moins six nouveaux EPR, le texte allège les normes entourant leur construction et entérine l’abandon de la réduction à 50 % de la part du nucléaire dans le mix énergétique français.
- Le Conseil constitutionnel valide avec des réserves le projet de loi JO-2024 contesté par la gauche (liberation.fr)
Le Conseil constitutionnel a validé ce mercredi 17 mai, moyennant deux réserves, la très grande majorité des articles du projet de loi adopté en vue des JO-2024, y compris l’expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique.
- Pesticides : le rétropédalage coupable du Sénat (telerama.fr)
Le Sénat vient d’adopter un texte qui permet de suspendre l’interdiction de certains produits phytosanitaires et autorise leur pulvérisation par drones. Les oiseaux, premières victimes de l’agriculture intensive, ont plus que jamais du plomb dans l’aile…
Voir aussi Où utilise-t-on le plus de pesticides en France ? (vert.eco)
- Les drones sous l’œil du Conseil d’État (humanite.fr)
La plus haute juridiction de l’ordre administratif examinait, mardi, un référé-suspension visant le récent décret autorisant ces dispositifs de surveillance. Récit d’audience.
- Retraites : la Macronie prête à sortir l’article 40 de son chapeau (humanite.fr)
Pris dans la tempête, le navire Macronie est en plein naufrage. Et les moussaillons Renaissance tentent d’écoper au maximum avant l’arrivée de la nouvelle torpille parlementaire. À savoir la proposition d’abrogation du report à 64 ans de l’âge légal à la retraite, présentée par le groupe centriste Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot), lors de sa niche du 8 juin. […] Une réunion avec les cadres de la majorité relative s’est même tenue à Matignon pour établir le plan de bataille, dimanche […] Yaël Braun-Pivet, bien que réticente à l’idée, a demandé à « ses services de trouver le moyen d’arriver au but assigné, sachant que, sur le papier, le règlement offre peu de voies de passage ». D’autant moins que le bureau de l’Assemblée a déjà jugé recevable la mesure de Liot, cosignée par une partie de la Nupes.
- Proposition de loi pour abroger la réforme des retraites : « Est-ce que nous sommes une démocratie ou un système autocratique ? », interroge le député Liot Bertrand Pancher (francetvinfo.fr)
- Ces propositions de lois macronistes qui auraient pu être bloquées par l’article 40 (huffingtonpost.fr)
Si l’on suit le raisonnement de la majorité qui veut contrer la proposition de loi Liot sur les retraites, plusieurs de leurs propres textes auraient pu être jugés irrecevables.
- Entre Elisabeth Borne et les syndicats, une rencontre pour rien (humanite.fr)
Une Première ministre refusant catégoriquement de rouvrir les négociations sur la réforme des retraites, face à une intersyndicale toujours aussi remontée : comme on s’y attendait, le dialogue a tourné court.
- L’État condamné pour le fichage à Lille de manifestants contre la réforme des retraites (liberation.fr)
Le tribunal administratif de Lille a ordonné ce vendredi 19 mai au Garde des Sceaux et au parquet d’effacer les données personnelles d’un fichier recensant les gardés à vue lors de la mobilisation contre la réforme des retraites. L’avocate de la LDH salue « une victoire inédite ».
Voir aussi Mobilisation contre la réforme des retraites : le ministère de la justice reconnaît l’existence d’un fichier nominatif de manifestant·es (lemonde.fr)
Ce tableur Excel détaille l’identité de personnes placées en garde à vue lors des manifestations à Lille, ainsi que les suites pénales données.
- “Il a bousculé notre camarade” : des agresseurs présumés du petit-neveu de Brigitte Macron témoignent (bfmtv.com)
“On n’est pas violents, nous” : trois des huit personnes interpellées après l’agression lundi soir à Amiens du petit-neveu de Brigitte Macron témoignent sur RMC. Ressortis libres de leur garde à vue, ils affirment qu’ils se sont juste défendus face à Jean-Baptiste Trogneux.
- Données de santé et utilisation des cookies : DOCTISSIMO sanctionné par une amende de 380 000 euros (cnil.fr)
- Tarifs du gaz : une nouvelle bombe sociale (humanite.fr)
Le 30 juin prochain sonnera le glas du tarif réglementé du gaz, d’une idée du service public de l’énergie et en particulier du gaz inventé à la sortie de la guerre par le ministre communiste Marcel Paul, père de la nationalisation des industries gazières et électriques.
- La SNCF et France Identité se chamaillent sur la carte d’identité numérique (numerama.com)
- Le cinéma français, mauvais élève de la révolution MeToo ? (huffingtonpost.fr)
Entre glorification de la figure de l’artiste et culture du viol à la française, le cinéma français est toujours à la traîne dans sa prise de conscience autour des affaires de violences sexistes et sexuelles.
- Festival de Cannes : Johnny Depp a-t-il vraiment été « jugé innocent », comme entendu sur France Inter ? (lemonde.fr)
Johnny Depp n’a jamais été reconnu non coupable des faits de violences conjugales dont il a été accusé par son ex-femme, l’actrice américaine Amber Heard.« la grande majorité des allégations portées par Mme Heard à l’encontre de M. Depp ont été prouvées ».
- Depp et Maïwenn à Cannes : 100 actrices dénoncent le tapis rouge « aux hommes et femmes qui agressent » (huffingtonpost.fr) – voir aussi Cannes : la conférence de presse lunaire de Johnny Depp et Maïwenn (telerama.fr)
Face à une salle plutôt bienveillante, l’acteur et la réalisatrice de “Jeanne du Barry” se sont vaguement défendus sur des accusations de violences conjugales pour l’un et de financements saoudiens controversés pour l’autre.
- Quatre accusatrices, un possible procès aux assises : le volet français de l’affaire Tariq Ramadan (liberation.fr)
En France, quatre femmes accusent le théologien suisse de viols. Si le parquet de Paris a demandé l’ouverture d’un procès, sa défense multiplie les recours.
- Dix ans du mariage pour tous : pourquoi aucun couple lesbien n’était présent à la cérémonie d’Anne Hidalgo ? (liberation.fr)
La maire de Paris a reçu dix couples homosexuels pour marquer le dixième anniversaire du mariage pour tous, parmi lesquels aucune femme.
- L’alcoolisation, outil de domination (humanite.fr)
Après l’alcoolisation comme dictature de convivialité, la Cour de cassation vient de se pencher sur l’alcoolisation comme outil de domination et de violence masculine dans les relations professionnelles.
- Interdit de rire de Macron ? France inter torpille Vanhoenacker (off-investigation.fr)
- France Inter : dans les coulisses d’une douce machinerie néolibérale (acrimed.org)
- « Le Pen grande gagnante » : un matraquage médiatico-sondagier (partie 1) (acrimed.org)
- G7 : les impairs de Macron qui font tache au Japon (liberation.fr)
Présent à Hiroshima pour le sommet du G7, le président français a visiblement été mal conseillé sur les us et coutumes de l’archipel. Et le voici multipliant les gaffes sans même s’en rendre compte.
- Emmanuel Macron sur TF1 : l’opposition dénonce encore une fois un discours « hors-sol », un « déni de réalité » (huffingtonpost.fr)
- Le groupuscule d’extrémistes le plus dangereux du monde à Versaille (ricochets.cc)
- Le gouvernement veut autoriser des publicités de 8 m² sur les bateaux (reporterre.net)
Après l’interdiction des publicités tractées par avion, certaines entreprises proposent désormais des publicités sur des écrans géants installés sur des bateaux. Une activité qui profite d’un vide juridique.
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La décarbonation de l’économie va justifier des projets complètement fous d’un point de vue écologique : la construction de centrales nucléaires, la promotion de l’hydrogène, le renouvellement total du parc automobile en voitures électriques, etc. Ces mutations soi-disant « vertes » nous maintiennent dans un système productiviste, extractiviste et destructeur.
- La pause réglementaire en matière environnementale : un signal désastreux (basta.media)
- Cette semaine chez les Surligneurs : l’erreur de G. Darmanin avec l’ultradroite (actu-juridique.fr)
- L’exécutif veut déployer le SNU dans les lycées (politis.fr)
Les professeurs à l’initiative de cette classe « d’engagement » seront, eux, récompensés financièrement grâce au « Pacte » que le chef de l’État annonçait le 20 avril. Ils pourront aussi accompagner leur classe pendant une partie du séjour de cohésion. À ce stade, le gouvernement songe à la possibilité, pour les jeunes, de refuser de participer à ces séjours de cohésion. Ceux qui acceptent cette option seront, eux, récompensés sur Parcoursup.
- « Vent de panique » : que va-t-il se passer dans les lycées professionnels ? (rapportsdeforce.fr)
- Avec France Travail, « on va créer une main d’œuvre corvéable de travailleurs pauvres » (basta.media)
- Éclairages : une étude sur les discriminations envers les bénéficiaires de la Complémentaire santé solidaire (CSS) et de l’Aide médicale de l’État (AME) (defenseurdesdroits.fr)
- « La stratégie de Darmanin rappelle celle des années 30 » (politis.fr) Il s’agit de comprendre comment une société se « fascise », ou est en état de « préfascisation », tout en restant dans un cadre qui demeure d’apparence républicaine
- Un maire démissionne, agressé par l’extrême droite, et le gouvernement regarde ailleurs (humanite.fr)
- Violences racistes à Bordeaux : prison ferme pour des membres proches de l’ultradroite locale (liberation.fr)
- Mort d’Allan à Saint-Malo : le parquet requiert la mise en examen de quatre policiers (streetpress.com)
Allan, 19 ans, est mort dans une cellule du commissariat de Saint-Malo le 10 février 2019. Après quatre ans d’instruction, le parquet requiert la mise en examen de quatre policiers présents ce soir-là.
- Une gréviste de Vertbaudet porte plainte contre un policier qui l’a étranglée (streetpress.com)
« Il me donnait des coups de coude dans le dos et me serrait plus fort si je bougeais. Je me suis laissée faire. Sur plusieurs mètres, mes pieds ne touchaient pas le sol. J’ai eu peur, j’ai manqué de souffle, je sentais mes paupières lourdes. »
- Vertbaudet : une opération digne d’une « milice patronale » contre un syndicaliste CGT (rapportsdeforce.fr)
Mardi 16 mai dans la soirée, Mohamed, délégué syndical CGT chez Verbaudet, en grève depuis deux mois, a été embarqué dans une voiture par plusieurs hommes. Frappé, gazé, volé puis relâché en pleine nature, il a explicitement été pris à parti pour ses activités syndicales.
- À Strasbourg, les premiers drones autorisés par la préfecture dans des opérations contre les « rodéos urbains » (rue89strasbourg.com)
- Communiqué du Conseil de l’Ordre (avocatparis.org)
Le Conseil de l’Ordre […] déplore […] le manque de concertation avec la profession par le gouvernement proposant des modifications substantielles du Code de procédure pénale renforçant les pouvoirs des enquêteurs et du Parquet au détriment du respect de la vie privée et des garanties fondamentales des droits de la défense. […] l’article 3 du projet prévoit l’activation à distance de tout appareil électronique dont les téléphones portables en vue d’une captation de son et d’image. Cette possibilité nouvelle de l’activation à distance de tout appareil électronique dont le téléphone portable de toute personne qui se trouve en tout lieu constitue une atteinte particulièrement grave au respect de la vie privée qui ne saurait être justifiée par la protection de l’ordre public. En outre, le projet n’interdit pas, par leur collecte, l’écoute des conversations dans son cabinet, entre l’avocat et son client, même si leur transcription est prohibée. Il s’agit-là d’une atteinte inadmissible et contraire au secret professionnel et aux droits de la défense.
- Puy en Velay : chargé de l’hébergement d’urgence, il dénonce les déboutés de l’asile (humanite.fr)
Le 1er mars, Bertrand De Foucauld, le directeur général de l’Asea43, association en charge de l’hébergement d’urgence dans la ville de Haute Loire, a transmis en toute illégalité à la préfecture les coordonnées de familles déboutées du droit d’asile. Les salariés exigent sa démission.
- En Haute-Garonne, des écoles invitées par la police à renseigner leur taux d’absentéisme le jour de l’Aïd (liberation.fr)
La « Dépêche du Midi » révèle ce vendredi que des policiers ont demandé à une centaine d’établissements à Toulouse et ses environs d’indiquer le taux d’absentéisme de ses élèves le 21 avril, date de la fête musulmane de l’Aïd-el-Fitr marquant la fin du ramadan.
- Les sans-papiers risquent l’expulsion en allant porter plainte (streetpress.com)
Depuis le mois de décembre dernier, de plus en plus de personnes en situations irrégulières qui font appel à la police en tant que victimes, sont placées en rétention. La Cimade a saisi le ministère de l’Intérieur et le Défenseur des droits. […] renoncer à aller au commissariat, c’est parfois aussi se mettre en danger. C’est le cas quand des femmes veulent porter plainte pour violences conjugales.
- Surpopulation carcérale : les admissions à la prison de Gradignan sont suspendues, le taux d’occupation atteint 206,6 % (lemonde.fr)
- Éradiquer la peste brune (humanite.fr)
Nous avons besoin de construire des ponts, pas des murs. Nous avons besoin d’une politique favorable à chacune et chacun des habitants de la Terre, pas des nationalismes et des nécroses que porte la peste brune.
- Week-end international antifasciste (paris-luttes.info)
Du 1er au 6 juin 2023 à Paris, 10 ans après le meurtre de Clément Méric : programme de la semaine et texte d’appel de l’Action Antifasciste Paris-Banlieue.
- Festival de Cannes : Attac dénonce l’indécence des méga-yachts (mcinformactions.net) – voir aussi Festival de Cannes : la Palme d’or du greenwashing (disclose.ngo)
Voyages en jets privés et en hélicoptères, séjours sur des yachts… Pour compenser les émissions de CO2 générées par les déplacements et l’accueil des stars, la direction de l’événement se vante de financer des projets écologiques à travers le monde, dont le principal, situé au Zimbabwe, a tout de la fiction.
Et Cannes 2023 : des militants altermondialistes et écolos s’en prennent aux jets privés et aux yachts (liberation.fr)
En marge de la Croisette, deux actions menées par des activistes écolos ont ciblé jets privés et yachts, pour alerter sur la pollution engendrée par le rendez-vous annuel du 7e art. […] «un spectacle indécent, avec ses stars arrivant en jet privé avant d’aller prendre l’apéro sur un yacht» […] «Alors que nous sommes déjà frappés par les conséquences du dérèglement climatique et qu’on demande aux classes populaires et moyennes de faire des efforts de sobriété énergétique, il n’est pas compréhensible que les stars et les milliardaires s’exonèrent des efforts collectifs et donnent à voir leur mode de vie irresponsable.»
- Appel pour la désmartphonisation de la société (humanite.fr)
- On peut encore empêcher la réforme des retraites (jusquauretrait.fr)
- Attaque symbolique de sponsors des JO 2024 en solidarité avec la révolte en cours en France (stuut.info)
Dans la nuit du 16 au 17 mai, nous gilets jaunes de Namur et d’ailleurs, avons attaqué symboliquement des dizaines de magasins Carrefour et Decathlon de la région namuroise […] du Brabant Wallon […] , de Liège […] et de Dinant en soutien aux luttes des révoltés français contre la tyrannie néolibérale macroniste.
- À Versailles, concert de casseroles pour accueillir le président et des patrons (humanite.fr)
Lundi après-midi, alors que le président de la République est venu vanter l’attractivité économique française auprès de PDG étrangers, le contexte social s’est rappelé à lui.
- Réforme des retraites : des manifestant·es bloquent la gare TGV de Vendôme (lanouvellerepublique.fr)
- Plogoff contre le nucléaire : « Nul n’avait parié sur notre victoire » (reporterre.net)
« Les femmes ont eu un rôle très important : à Plogoff, beaucoup d’hommes étaient marins-pêcheurs et étaient souvent en mer. Pendant l’enquête d’utilité publique, les femmes allaient tous les jours se planter devant les cordons de gardes mobiles qui surveillaient les mairies annexes. »
- Près de Bure, des maraîchères cultivent les terres confisquées par le nucléaire (reporterre.net)
Les légumes plantés par les Semeuses poussent au milieu des terres accaparées par l’agro-industrie et l’industrie nucléaire. Près de Bure, dans la Meuse, ces paysannes anticapitalistes « recréent la vie et du lien entre nous ».
- Les casseurs, c’est eux (paris-luttes.info)
- Google might delete your Gmail account if you haven’t logged in for two years (theverge.com)
The old policy would wipe data from unused personal accounts, but now, the entire Google account is at risk of deletion.
- Google pushes .zip and .mov domains onto the Internet, and the Internet pushes back (arstechnica.com)
A recent move by Google to populate the Internet with eight new top-level domains is prompting concerns that two of the additions could be a boon to online scammers who trick people into clicking on malicious links.
- Elon Musk accuse Microsoft d’utilisation abusive de ses données Twitter (lesoir.be)
- France is fighting to save your iPhone from an early death (arstechnica.com)
French prosecutors have launched an investigation into the scourge of planned obsolescence.
- ChatGPT et test de Turing inversé (lemonde.fr)
- Ouvrir le code des algorithmes ? — Oui, mais… (1/2) (framablog.org)
- Les coopératives sandinistes et zapatistes : deux idées du socialisme (intercoll.net)
- Les féminismes du Sud ancré. Vers une politique de la Terre habitée (terrestres.org)
- Chat-GPT
- Tourner la page
- Démocratie
- Pause
- En gros
- Augmentation de patrimoine
- Rolex
- “Je ne peux laisser dire cela”
- Source d’eau potable
- Futur
- Adobe
- Schrödinger
- Résistances – Didier Fassin – pour les séquences précédentes de son cours au Collège de France sur les épreuves de la frontière, c’est par ici (college-de-france.fr)
- Le mouvement coopératif (attac63.site.attac.org)
- Dans L’Anticapitaliste : Les médias contre la gauche (acrimed.org)
- L’Actu des Oublié.es • Saison III • Episode 13 • Israël / Palestine : relier les luttes (labogue.info)
- Accès ouvert : seize institutions reçoivent les premiers labels Culture libre (zdnet.fr)
Des institutions culturelles – bibliothèques, archives, musées, universités – qui ouvrent leurs contenus sous des licences libres sont labellisées par Wikimédia France.
- Gersende Marceau, vulgarisatrice en contraception masculine (humanite.fr)
Sage-femme de profession, la trentenaire installée à Montpellier sensibilise les médecins à l’existence de dispositifs contraceptifs pour les hommes.
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
Ouvrir le code des algorithmes ? — Oui, mais… (1/2)
Voici le premier des deux articles qu’Hubert Guillaud nous fait le plaisir de partager. Sans s’arrêter à la surface de l’actualité, il aborde la transparence du code des algorithmes, qui entraîne un grand nombre de questions épineuses sur lesquelles il s’est documenté pour nous faire part de ses réflexions.
Dans le code source de l’amplification algorithmique : publier le code ne suffit pas !par Hubert GUILLAUD
Le 31 mars, Twitter a publié une partie du code source qui alimente son fil d’actualité, comme l’a expliqué l’équipe elle-même dans un billet. Ces dizaines de milliers de lignes de code contiennent pourtant peu d’informations nouvelles. Depuis le rachat de l’oiseau bleu par Musk, Twitter a beaucoup changé et ne cesse de se modifier sous les yeux des utilisateurs. La publication du code source d’un système, même partiel, qui a longtemps été l’un des grands enjeux de la transparence, montre ses limites.
« LZW encoding and decoding algorithms overlapped » par nayukim, licence CC BY 2.0.
Publier le code ne suffit pasDans un excellent billet de blog, le chercheur Arvind Narayan (sa newsletter mérite également de s’y abonner) explique ce qu’il faut en retenir. Comme ailleurs, les règles ne sont pas claires. Les algorithmes de recommandation utilisent l’apprentissage automatique ce qui fait que la manière de classer les tweets n’est pas directement spécifiée dans le code, mais apprise par des modèles à partir de données de Twitter sur la manière dont les utilisateurs ont réagi aux tweets dans le passé. Twitter ne divulgue ni ces modèles ni les données d’apprentissages, ce qui signifie qu’il n’est pas possible d’exécuter ces modèles. Le code ne permet pas de comprendre pourquoi un tweet est ou n’est pas recommandé à un utilisateur, ni pourquoi certains contenus sont amplifiés ou invisibilisés. C’est toute la limite de la transparence. Ce que résume très bien le journaliste Nicolas Kayser-Bril pour AlgorithmWatch (pertinemment traduit par le framablog) : « Vous ne pouvez pas auditer un code seulement en le lisant. Il faut l’exécuter sur un ordinateur. »
« Ce que Twitter a publié, c’est le code utilisé pour entraîner les modèles, à partir de données appropriées », explique Narayan, ce qui ne permet pas de comprendre les propagations, notamment du fait de l’absence des données. De plus, les modèles pour détecter les tweets qui violent les politiques de Twitter et qui leur donnent des notes de confiance en fonction de ces politiques sont également absentes (afin que les usagers ne puissent pas déjouer le système, comme nous le répètent trop de systèmes rétifs à l’ouverture). Or, ces classements ont des effets de rétrogradation très importants sur la visibilité de ces tweets, sans qu’on puisse savoir quels tweets sont ainsi classés, selon quelles méthodes et surtout avec quelles limites.
La chose la plus importante que Twitter a révélée en publiant son code, c’est la formule qui spécifie comment les différents types d’engagement (likes, retweets, réponses, etc.) sont pondérés les uns par rapport aux autres… Mais cette formule n’est pas vraiment dans le code. Elle est publiée séparément, notamment parce qu’elle n’est pas statique, mais qu’elle doit être modifiée fréquemment.
Sans surprise, le code révèle ainsi que les abonnés à Twitter Blue, ceux qui payent leur abonnement, bénéficient d’une augmentation de leur portée (ce qui n’est pas sans poser un problème de fond, comme le remarque pertinemment sur Twitter, Guillaume Champeau, car cette préférence pourrait mettre ces utilisateurs dans la position d’être annonceurs, puisqu’ils payent pour être mis en avant, sans que l’interface ne le signale clairement, autrement que par la pastille bleue). Reste que le code n’est pas clair sur l’ampleur de cette accélération. Les notes attribuées aux tweets des abonnés Blue sont multipliées par 2 ou 4, mais cela ne signifie pas que leur portée est pareillement multipliée. « Une fois encore, le code ne nous dit pas le genre de choses que nous voudrions savoir », explique Narayan.
Reste que la publication de la formule d’engagement est un événement majeur. Elle permet de saisir le poids des réactions sur un tweet. On constate que la réponse à tweet est bien plus forte que le like ou que le RT. Et la re-réponse de l’utilisateur originel est prédominante, puisque c’est le signe d’une conversation forte. À l’inverse, le fait qu’un lecteur bloque, mute ou se désabonne d’un utilisateur suite à un tweet est un facteur extrêmement pénalisant pour la propagation du tweet.
Tableau du poids attribué en fonction des types d’engagement possibles sur Twitter.
Ces quelques indications permettent néanmoins d’apprendre certaines choses. Par exemple que Twitter ne semble pas utiliser de prédictions d’actions implicites (comme lorsqu’on s’arrête de faire défiler son fil), ce qui permet d’éviter l’amplification du contenu trash que les gens ne peuvent s’empêcher de regarder, même s’ils ne s’y engagent pas. La formule nous apprend que les retours négatifs ont un poids très élevé, ce qui permet d’améliorer son flux en montrant à l’algorithme ce dont vous ne voulez pas – même si les plateformes devraient permettre des contrôles plus explicites pour les utilisateurs. Enfin, ces poids ont des valeurs souvent précises, ce qui signifie que ce tableau n’est valable qu’à l’instant de la publication et qu’il ne sera utile que si Twitter le met à jour.
Les algorithmes de recommandation qui optimisent l’engagement suivent des modèles assez proches. La publication du code n’est donc pas très révélatrice. Trois éléments sont surtout importants, insiste le chercheur :
« Le premier est la manière dont les algorithmes sont configurés : les signaux utilisés comme entrée, la manière dont l’engagement est défini, etc. Ces informations doivent être considérées comme un élément essentiel de la transparence et peuvent être publiées indépendamment du code. La seconde concerne les modèles d’apprentissage automatique qui, malheureusement, ne peuvent généralement pas être divulgués pour des raisons de protection de la vie privée. Le troisième est la boucle de rétroaction entre les utilisateurs et l’algorithme ».
Autant d’éléments qui demandent des recherches, des expériences et du temps pour en comprendre les limites.
Si la transparence n’est pas une fin en soi, elle reste un moyen de construire un meilleur internet en améliorant la responsabilité envers les utilisateurs, rappelle l’ingénieur Gabriel Nicholas pour le Center for Democracy & Technology. Il souligne néanmoins que la publication d’une partie du code source de Twitter ne contrebalance pas la fermeture du Consortium de recherche sur la modération, ni celle des rapports de transparence relatives aux demandes de retraits des autorités ni celle de l’accès à son API pour chercheurs, devenue extrêmement coûteuse.
« Twitter n’a pas exactement ’ouvert son algorithme’ comme certains l’ont dit. Le code est lourdement expurgé et il manque plusieurs fichiers de configuration, ce qui signifie qu’il est pratiquement impossible pour un chercheur indépendant d’exécuter l’algorithme sur des échantillons ou de le tester d’une autre manière. Le code publié n’est en outre qu’un instantané du système de recommandation de Twitter et n’est pas réellement connecté au code en cours d’exécution sur ses serveurs. Cela signifie que Twitter peut apporter des modifications à son code de production et ne pas l’inclure dans son référentiel public, ou apporter des modifications au référentiel public qui ne sont pas reflétées dans son code de production. »
L’algorithme publié par Twitter est principalement son système de recommandation. Il se décompose en 3 parties, explique encore Nicholas :
- Un système de génération de contenus candidats. Ici, Twitter sélectionne 1500 tweets susceptibles d’intéresser un utilisateur en prédisant la probabilité que l’utilisateur s’engage dans certaines actions pour chaque tweet (c’est-à-dire qu’il RT ou like par exemple).
- Un système de classement. Une fois que les 1 500 tweets susceptibles d’être servis sont sélectionnés, ils sont notés en fonction de la probabilité des actions d’engagement, certaines actions étant pondérées plus fortement que d’autres. Les tweets les mieux notés apparaîtront généralement plus haut dans le fil d’actualité de l’utilisateur.
- Un système de filtrage. Les tweets ne sont pas classés strictement en fonction de leur score. Des heuristiques et des filtres sont appliqués pour, par exemple, éviter d’afficher plusieurs tweets du même auteur ou pour déclasser les tweets d’auteurs que l’utilisateur a déjà signalés pour violation de la politique du site.
Le score final est calculé en additionnant la probabilité de chaque action multipliée par son poids (en prenant certainement en compte la rareté ou la fréquence d’action, le fait de répondre à un tweet étant moins fréquent que de lui attribuer un like). Mais Twitter n’a pas publié la probabilité de base de chacune de ces actions ce qui rend impossible de déterminer l’importance de chacune d’elles dans les recommandations qui lui sont servies.
Twitter a également révélé quelques informations sur les autres facteurs qu’il prend en compte en plus du classement total d’un tweet. Par exemple, en équilibrant les recommandations des personnes que vous suivez avec celles que vous ne suivez pas, en évitant de recommander les tweets d’un même auteur ou en donnant une forte prime aux utilisateurs payants de Twitter Blue.
Il y a aussi beaucoup de code que Twitter n’a pas partagé. Il n’a pas divulgué beaucoup d’informations sur l’algorithme de génération des tweets candidats au classement ni sur ses paramètres et ses données d’entraînement. Twitter n’a pas non plus explicitement partagé ses algorithmes de confiance et de sécurité pour détecter des éléments tels que les abus, la toxicité ou les contenus pour adultes, afin d’empêcher les gens de trouver des solutions de contournement, bien qu’il ait publié certaines des catégories de contenu qu’il signale.
« 20120212-NodeXL-Twitter-socbiz network graph » par Marc_Smith ; licence CC BY 2.0.
Pour Gabriel Nicholas, la transparence de Twitter serait plus utile si Twitter avait maintenu ouverts ses outils aux chercheurs. Ce n’est pas le cas.
Il y a plein d’autres points que l’ouverture de l’algorithme de Twitter a documentés. Par exemple, l’existence d’un Tweepcred, un score qui classe les utilisateurs et qui permet de voir ses publications boostées si votre score est bon, comme l’expliquait Numerama. Ou encore le fait que chaque compte est clustérisé dans un groupe aux profils similaires dans lequel les tweets sont d’abord diffusés avant d’être envoyés plus largement s’ils rencontrent un premier succès… De même, il semblerait qu’il y ait certaines catégories d’utilisateurs spéciaux (dont une catégorie relative à Elon Musk) mais qui servent peut-être plus certaines statistiques qu’à doper la portée de certains comptes comme on l’a entendu (même s’il semble bien y avoir une catégorie VIP sur Twitter – comme il y a sur Facebook un statut d’exception à la modération)…
Ouvrir, mais ouvrir quoi ?En conclusion de son article, Narayan pointe vers un très intéressant article qui dresse une liste d’options de transparence pour ceux qui produisent des systèmes de recommandation, publiée par les chercheurs Priyanjana Bengani, Jonathan Stray et Luke Thorburn. Ils rappellent que les plateformes ont mis en place des mesures de transparence, allant de publications statistiques à des interfaces de programmation, en passant par des outils et des ensembles de données protégés. Mais ces mesures, très techniques, restent insuffisantes pour comprendre les algorithmes de recommandation et leur influence sur la société. Une grande partie de cette résistance à la transparence ne tient pas tant aux risques commerciaux qui pourraient être révélés qu’à éviter l’embarras d’avoir à se justifier de choix qui ne le sont pas toujours. D’une manière très pragmatique, les trois chercheurs proposent un menu d’actions pour améliorer la transparence et l’explicabilité des systèmes.
Documenter
L’un des premiers outils, et le plus simple, reste la documentation qui consiste à expliquer en termes clairs – selon différentes échelles et niveaux, me semble-t-il – ce qui est activé par une fonction. Pour les utilisateurs, c’est le cas du bouton « Pourquoi je vois ce message » de Facebook ou du panneau « Fréquemment achetés ensemble » d’Amazon. L’idée ici est de fourbir un « compte rendu honnête ». Pour les plus évoluées de ces interfaces, elles devraient permettre non seulement d’informer et d’expliquer pourquoi on nous recommande ce contenu, mais également, permettre de rectifier et mieux contrôler son expérience en ligne, c’est-à-dire d’avoir des leviers d’actions sur la recommandation.
Une autre forme de documentation est celle sur le fonctionnement général du système et ses décisions de classement, à l’image des rapports de transparence sur les questions de sécurité et d’intégrité que doivent produire la plupart des plateformes (voir celui de Google, par exemple). Cette documentation devrait intégrer des informations sur la conception des algorithmes, ce que les plateformes priorisent, minimisent et retirent, si elles donnent des priorités et à qui, tenir le journal des modifications, des nouvelles fonctionnalités, des changements de politiques. La documentation doit apporter une information solide et loyale, mais elle reste souvent insuffisante.
Les données
Pour comprendre ce qu’il se passe sur une plateforme, il est nécessaire d’obtenir des données. Twitter ou Facebook en ont publié (accessibles sous condition de recherche, ici pour Twitter, là pour Facebook). Une autre approche consiste à ouvrir des interfaces de programmation, à l’image de CrowdTangle de Facebook ou de l’API de Twitter. Depuis le scandale Cambridge Analytica, l’accès aux données est souvent devenu plus difficile, la protection de la vie privée servant parfois d’excuse aux plateformes pour éviter d’avoir à divulguer leurs pratiques. L’accès aux données, même pour la recherche, s’est beaucoup refermé ces dernières années. Les plateformes publient moins de données et CrowdTangle propose des accès toujours plus sélectifs. Chercheurs et journalistes ont été contraints de développer leurs propres outils, comme des extensions de navigateurs permettant aux utilisateurs de faire don de leurs données (à l’image du Citizen Browser de The Markup) ou des simulations automatisées (à l’image de l’analyse robotique de TikTok produite par le Wall Street Journal), que les plateformes ont plutôt eu tendance à bloquer en déniant les résultats obtenus sous prétexte d’incomplétude – ce qui est justement le problème que l’ouverture de données cherche à adresser.
Le code
L’ouverture du code des systèmes de recommandation pourrait être utile, mais elle ne suffit pas, d’abord parce que dans les systèmes de recommandation, il n’y a pas un algorithme unique. Nous sommes face à des ensembles complexes et enchevêtrés où « différents modèles d’apprentissage automatique formés sur différents ensembles de données remplissent diverses fonctions ». Même le classement ou le modèle de valeur pour déterminer le score n’explique pas tout. Ainsi, « le poids élevé sur un contenu d’un type particulier ne signifie pas nécessairement qu’un utilisateur le verra beaucoup, car l’exposition dépend de nombreux autres facteurs, notamment la quantité de ce type de contenu produite par d’autres utilisateurs. »
Peu de plateformes offrent une grande transparence au niveau du code source. Reddit a publié en 2008 son code source, mais a cessé de le mettre à jour. En l’absence de mesures de transparence, comprendre les systèmes nécessite d’écluser le travail des journalistes, des militants et des chercheurs pour tenter d’en obtenir un aperçu toujours incomplet.
La recherche
Les plateformes mènent en permanence une multitude de projets de recherche internes voire externes et testent différentes approches pour leurs systèmes de recommandation. Certains des résultats finissent par être accessibles dans des revues ou des articles soumis à des conférences ou via des fuites d’informations. Quelques efforts de partenariats entre la recherche et les plateformes ont été faits, qui restent embryonnaires et ne visent pas la transparence, mais qui offrent la possibilité à des chercheurs de mener des expériences et donc permettent de répondre à des questions de nature causale, qui ne peuvent pas être résolues uniquement par l’accès aux données.
Enfin, les audits peuvent être considérés comme un type particulier de recherche. À l’heure actuelle, il n’existe pas de bons exemples d’audits de systèmes de recommandation menés à bien. Reste que le Digital Service Act (DSA) européen autorise les audits externes, qu’ils soient lancés par l’entreprise ou dans le cadre d’une surveillance réglementaire, avec des accès élargis par rapport à ceux autorisés pour l’instant. Le DSA exige des évaluations sur le public mineur, sur la sécurité, la santé, les processus électoraux… mais ne précise ni comment ces audits doivent être réalisés ni selon quelles normes. Des méthodes spécifiques ont été avancées pour contrôler la discrimination, la polarisation et l’amplification dans les systèmes de recommandation.
En principe, on pourrait évaluer n’importe quel préjudice par des audits. Ceux-ci visent à vérifier si « la conception et le fonctionnement d’un système de recommandation respectent les meilleures pratiques et si l’entreprise fait ce qu’elle dit qu’elle fait. S’ils sont bien réalisés, les audits pourraient offrir la plupart des avantages d’un code source ouvert et d’un accès aux données des utilisateurs, sans qu’il soit nécessaire de les rendre publics. » Reste qu’il est peu probable que les audits imposés par la surveillance réglementaire couvrent tous les domaines qui préoccupent ceux qui sont confrontés aux effets des outils de recommandations.
Autres moteurs de transparence : la gouvernance et les calculs
Les chercheurs concluent en soulignant qu’il existe donc une gamme d’outils à disposition, mais qu’elle manque de règles et de bonnes pratiques partagées. Face aux obligations de transparence et de contrôles qui arrivent (pour les plus gros acteurs d’abord, mais parions que demain, elles concerneront bien d’autres acteurs), les entreprises peinent à se mettre en ordre de marche pour proposer des outillages et des productions dans ces différents secteurs qui leur permettent à la fois de se mettre en conformité et de faire progresser leurs outils. Ainsi, par exemple, dans le domaine des données, documenter les jeux et les champs de données, à défaut de publier les jeux de données, pourrait déjà permettre un net progrès. Dans le domaine de la documentation, les cartes et les registres permettent également d’expliquer ce que les calculs opèrent (en documentant par exemple leurs marges d’erreurs).
Reste que l’approche très technique que mobilisent les chercheurs oublie quelques leviers supplémentaires. Je pense notamment aux conseils de surveillance, aux conseils éthiques, aux conseils scientifiques, en passant par les organismes de contrôle indépendants, aux comités participatifs ou consultatifs d’utilisateurs… à tous les outils institutionnels, participatifs ou militants qui permettent de remettre les parties prenantes dans le contrôle des décisions que les systèmes prennent. Dans la lutte contre l’opacité des décisions, tous les leviers de gouvernance sont bons à prendre. Et ceux-ci sont de très bons moyens pour faire pression sur la transparence, comme l’expliquait très pertinemment David Robinson dans son livre Voices in the Code.
Un autre levier me semble absent de nombre de propositions… Alors qu’on ne parle que de rendre les calculs transparents, ceux-ci sont toujours absents des discussions. Or, les règles de traitements sont souvent particulièrement efficaces pour améliorer les choses. Il me semble qu’on peut esquisser au moins deux moyens pour rendre les calculs plus transparents et responsables : la minimisation et les interdictions.
La minimisation vise à rappeler qu’un bon calcul ne démultiplie pas nécessairement les critères pris en compte. Quand on regarde les calculs, bien souvent, on est stupéfait d’y trouver des critères qui ne devraient pas être pris en compte, qui n’ont pas de fondements autres que d’être rendus possibles par le calcul. Du risque de récidive au score de risque de fraude à la CAF, en passant par l’attribution de greffes ou aux systèmes de calculs des droits sociaux, on trouve toujours des éléments qui apprécient le calcul alors qu’ils n’ont aucune justification ou pertinence autres que d’être rendu possibles par le calcul ou les données. C’est le cas par exemple du questionnaire qui alimente le calcul de risque de récidive aux Etats-Unis, qui repose sur beaucoup de questions problématiques. Ou de celui du risque de fraude à la CAF, dont les anciennes versions au moins (on ne sait pas pour la plus récente) prenaient en compte par exemple le nombre de fois où les bénéficiaires se connectaient à leur espace en ligne (sur cette question, suivez les travaux de la Quadrature et de Changer de Cap). La minimisation, c’est aussi, comme l’explique l’ex-chercheur de chez Google, El Mahdi El Mhamdi, dans une excellente interview, limiter le nombre de paramètres pris en compte par les calculs et limiter l’hétérogénéité des données.
L’interdiction, elle, vise à déterminer que certains croisements ne devraient pas être autorisés, par exemple, la prise en compte des primes dans les logiciels qui calculent les données d’agenda du personnel, comme semble le faire le logiciel Orion mis en place par la Sncf, ou Isabel, le logiciel RH que Bol.com utilise pour gérer la main-d’œuvre étrangère dans ses entrepôts de logistique néerlandais. Ou encore, comme le soulignait Narayan, le temps passé sur les contenus sur un réseau social par exemple, ou l’analyse de l’émotion dans les systèmes de recrutement (et ailleurs, tant cette technologie pose problème). A l’heure où tous les calculs sont possibles, il va être pertinent de rappeler que selon les secteurs, certains croisements doivent rester interdits parce qu’ils sont trop à risque pour être mobilisés dans le calcul ou que certains calculs ne peuvent être autorisés.
Priyanjana Bengani, Jonathan Stray et Luke Thorburn, pour en revenir à eux, notent enfin que l’exigence de transparence reste formulée en termes très généraux par les autorités réglementaires. Dans des systèmes vastes et complexes, il est difficile de savoir ce que doit signifier réellement la transparence. Pour ma part, je milite pour une transparence “projective”, active, qui permette de se projeter dans les explications, c’est-à-dire de saisir ses effets et dépasser le simple caractère narratif d’une explication loyale, mais bien de pouvoir agir et reprendre la main sur les calculs.
Coincés dans les boucles de l’amplificationPlus récemment, les trois mêmes chercheurs, passé leur article séminal, ont continué à documenter leur réflexion. Ainsi, dans « Rendre l’amplification mesurable », ils expliquent que l’amplification est souvent bien mal définie (notamment juridiquement, ils ont consacré un article entier à la question)… mais proposent d’améliorer les propriétés permettant de la définir. Ils rappellent d’abord que l’amplification est relative, elle consiste à introduire un changement par rapport à un calcul alternatif ou précédent qui va avoir un effet sans que le comportement de l’utilisateur n’ait été, lui, modifié.
L’amplification agit d’abord sur un contenu et nécessite de répondre à la question de savoir ce qui a été amplifié. Mais même dire que les fake news sont amplifiées n’est pas si simple, à défaut d’avoir une définition précise et commune des fake news qui nécessite de comprendre les classifications opérées. Ensuite, l’amplification se mesure par rapport à un point de référence précédent qui est rarement précisé. Enfin, quand l’amplification atteint son but, elle produit un résultat qui se voit dans les résultats liés à l’engagement (le nombre de fois où le contenu a été apprécié ou partagé) mais surtout ceux liés aux impressions (le nombre de fois où le contenu a été vu). Enfin, il faut saisir ce qui relève de l’algorithme et du comportement de l’utilisateur. Si les messages d’un parti politique reçoivent un nombre relativement important d’impressions, est-ce parce que l’algorithme est biaisé en faveur du parti politique en question ou parce que les gens ont tendance à s’engager davantage avec le contenu de ce parti ? Le problème, bien sûr, est de distinguer l’un de l’autre d’une manière claire, alors qu’une modification de l’algorithme entraîne également une modification du comportement de l’utilisateur. En fait, cela ne signifie pas que c’est impossible, mais que c’est difficile, expliquent les chercheurs. Cela nécessite un système d’évaluation de l’efficacité de l’algorithme et beaucoup de tests A/B pour comparer les effets des évolutions du calcul. Enfin, estiment-ils, il faut regarder les effets à long terme, car les changements dans le calcul prennent du temps à se diffuser et impliquent en retour des réactions des utilisateurs à ces changements, qui s’adaptent et réagissent aux transformations.
Dans un autre article, ils reviennent sur la difficulté à caractériser l’effet bulle de filtre des médias sociaux, notamment du fait de conceptions élastiques du phénomène. S’il y a bien des boucles de rétroaction, leur ampleur est très discutée et dépend beaucoup du contexte. Ils en appellent là encore à des mesures plus précises des phénomènes. Certes, ce que l’on fait sur les réseaux sociaux influe sur ce qui est montré, mais il est plus difficile de démontrer que ce qui est montré affecte ce que l’on pense. Il est probable que les effets médiatiques des recommandations soient faibles pour la plupart des gens et la plupart du temps, mais beaucoup plus importants pour quelques individus ou sous-groupes relativement à certaines questions ou enjeux. De plus, il est probable que changer nos façons de penser ne résulte pas d’une exposition ponctuelle, mais d’une exposition à des récits et des thèmes récurrents, cumulatifs et à long terme. Enfin, si les gens ont tendance à s’intéresser davantage à l’information si elle est cohérente avec leur pensée existante, il reste à savoir si ce que l’on pense affecte ce à quoi l’on s’engage. Mais cela est plus difficile à mesurer car cela suppose de savoir ce que les gens pensent et pas seulement constater leurs comportements en ligne. En général, les études montrent plutôt que l’exposition sélective a peu d’effets. Il est probable cependant que là encore, l’exposition sélective soit faible en moyenne, mais plus forte pour certains sous-groupes de personnes en fonction des contextes, des types d’informations.
Bref, là encore, les effets des réseaux sociaux sont difficiles à percer.
Pour comprendre les effets de l’amplification algorithmique, peut-être faut-il aller plus avant dans la compréhension que nous avons des évolutions de celle-ci, afin de mieux saisir ce que nous voulons vraiment savoir. C’est ce que nous tenterons de faire dans la suite de cet article…
Khrys’presso du lundi 15 mai 2023
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)
Brave New World- Les marchands d’armes explosent tous les compteurs (humanite.fr)
Les fabricants d’avions de combat, de chars d’assaut, d’obus, de canons, de missiles sont les grands bénéficiaires des stratégies militaires du surarmement cultivées par la Russie, les États-Unis et l’Otan.
- Des élus australiens exigent la libération de Julian Assange (humanite.fr)
Au total, 48 députés et sénateurs, dont 13 membres du Parti travailliste au pouvoir, ont écrit le mois dernier au procureur général des États-Unis pour dénoncer le « dangereux précédent » que constituerait l’extradition de Julian Assange.
- L’ex-Premier ministre du Pakistan arrêté, des manifestations éclatent dans le pays (liberation.fr)
La police a tiré des gaz lacrymogènes et utilisé des canons à eau pour disperser les partisans de Imran Khan qui manifestaient à Karachi et à Lahore.
- Liban : un Etat en vacance, un peuple en souffrance (liberation.fr)
Alors que le pays est privé de président depuis le mois de novembre, les Libanais subissent l’inflation galopante, les pénuries d’électricité et l’effondrement du système bancaire. Et ne survivent pour la plupart que grâce à l’argent envoyé par la diaspora.
- Le défilé atrophié (legrandcontinent.eu)
La brièveté du discours, les images d’une commémoration et d’un défilé réduits au strict minimum trahissent les convulsions de Vladimir Poutine et des membres de sa Cour.
- Des figurants payés par le renseignement russe pour manifester à Paris et Bruxelles (nextinpact.com)
Des membres des services de renseignement russes recrutent sur les réseaux sociaux des figurants payés entre 80 et 100 euros pour se prendre en photo en arborant des slogans anti-ukrainiens lors de manifestations à Paris, Bruxelles et quelques autres villes en Europe. Les manifestations en question n’ont rien à voir avec la guerre en Ukraine, mais les photos de leurs slogans sont ensuite partagées sur les réseaux sociaux, tentant de faire croire à des mobilisations pro-russes.
- La perspective d’une défaite russe en Ukraine (legrandcontinent.eu)
- Le premier dépôt mondial de déchets nucléaires bientôt ouvert en Finlande (reporterre.net)
- En Turquie, le plus grand lac salé du monde bientôt à sec (reporterre.net)
- Sécheresse des sols : un quart de l’Europe manque d’eau en avril, contre la moitié l’an dernier (liberation.fr)
Excepté en Espagne, les sols du continent européen sont globalement dans une meilleure situation hydrique qu’en 2022, selon des données des satellites Copernicus analysées vendredi 12 mai. Mais les réserves d’eau restent à des niveaux alarmants
- Le Parlement portugais dépénalise une nouvelle fois l’euthanasie (liberation.fr)
Afin de surmonter le dernier veto du chef de l’Etat, les socialistes avaient décidé de voter le même texte une deuxième fois.
- Le Parlement de l’UE veut protéger les logiciels libres dans le règlement sur l’IA (fsfe.org)
- Commissioner Johansson cannot be trusted with the EU’s proposed CSA Regulation (edri.org)
In the midst of a wide range of concerning practices and behaviours, EDRi has found it necessary to raise a formal complaint against the EU’s Home Affairs department for possible breaches of independence.
- Pédocriminalité : des juristes de l’UE taclent le projet de surveillance des messageries chiffrées (nextinpact.com)
- Des caméras avec intelligence artificielle seront installées sur des autoroutes de l’Angleterre dans les semaines à venir (developpez.com)
- Police Arrest Dozens for Peacefully Protesting King Charles III’s Coronation (truthout.org)
New anti-protest laws have given UK police unprecedented power to clamp down on free speech and peaceful protest.Thousands of King Charles III’s subjects protested against the monarchy Saturday in London — and heavy-handed police detained many of them for “suspicion of breaching the peace.”
Voir aussi Coronation : Met Police express ‘regret’ over arresting six anti-monarchy protesters (bbc.co.uk)
- Assange invite gracieusement Charles III à venir à Belmarsh (histoireetsociete.com)
- Royaume-uni : Résister à la haine anti-trans (revueladeferlante.fr)
- HP désactive les imprimantes de ses clients pour utilisation des cartouches d’encre d’entreprises concurrentes et le justifie par la nécessité d’assurer leur sécurité (developpez.com)
- Une lettre ouverte contre les sept projets de loi anti-chiffrement (nextinpact.com)
Plus d’une quarantaine d’organisations (dont l’Internet Society, Mozilla, Proton, Nextcloud, Tor Project et Tutanota) viennent de signer, à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, une lettre ouverte aux dirigeants du monde entier pour défendre le droit à la vie privée, et donc au chiffrement, garant de la liberté d’expression.
- Le plus grand risque de l’IA n’est pas la « conscience », mais les entreprises qui la contrôlent, selon la chercheuse Meredith Whittaker (developpez.com)
- ChatGPT : les travailleurs de l’ombre qui forment l’intelligence artificielle d’OpenAI témoignent. Payés 15 $ de l’heure sans avantages sociaux (developpez.com)
- Pourra-t-on bientôt lire dans les pensées ? Une nouvelle étude décode des images d’activité cérébrale pour en extraire des mots – et du sens (theconversation.com)
La nouvelle étude montre que, pour mener à bien le processus de prédiction, des données provenant de multiples régions du cerveau étaient nécessaires. Ces régions sont diverses mais très spécifiques : il s’agit du réseau prenant en charge la parole, de la région d’association pariétale/temporale/occipitale et du cortex préfrontal. […] Ces expériences montrent qu’il n’y a pas encore à s’inquiéter de ce que nos pensées puissent être lues quand on marche dans la rue, ou si l’on est pas prêt à coopérer.
- Virgin Galactic : L’entreprise va lancer « fin juin » ses vols commerciaux dans l’espace (20minutes.fr)
- « La concurrence, c’est pour les losers » : Peter Thiel, le libertarien qui défendait les monopoles (lvsl.fr)
- Hausse des prix alimentaires : un jackpot pour les marchés financiers et les spéculateurs (basta.media)
- Yet another problem with recycling : It spews microplastics (arstechnica.com)
The plastics industry has long hyped recycling, even though it is well aware that it’s been a failure. Worldwide, only 9 percent of plastic waste actually gets recycled.[…] Most used plastic is landfilled, incinerated, or winds up drifting around the environment.[…] even when plastic makes it to a recycling center, it can still end up splintering into smaller bits that contaminate the air and water.
- 14 000 puits de pétrole et de gaz non rebouchés polluent le golfe du Mexique (huffingtonpost.fr)
l’exploitant d’un puits doit normalement le reboucher après utilisation, mais aux États-Unis les contrôles sont souvent inexistants. La loi est rarement respectée. Consciente du problème, l’administration Biden a entamé un virage à plusieurs milliards de dollars du gouvernement fédéral pour reboucher les puits, non seulement dans la mer mais aussi sur tout le territoire américain.
- Le nombre de personnes déplacées par les conflits et catastrophes naturelles atteint un nouveau record (legrandcontinent.eu)
- A 19th-Century Obscenity Law Is Being Used Again to Limit Abortion (scientificamerican.com)
- Droits des femmes : l’UE va adhérer à la Convention d’Istanbul (liberation.fr)
L’Union européenne devrait rapidement adhérer au traité international, fixant des normes juridiquement contraignantes pour prévenir et lutter contre les violences envers les femmes.
- Dans la recherche, des bourses 2,3 fois plus importantes pour les hommes que pour les femmes (humanite.fr)
Selon une étude internationale, les chercheuses ont reçu beaucoup moins de financement sous forme de bourses que leurs collègues masculins. D’après cette même publication, elles étaient également moins susceptibles de recevoir une seconde bourse pour poursuivre leurs travaux.
- La dette, nouvelle forme de travail des femmes (theconversation.com)
- Au nom de toutes les femmes manquantes (laviedesidees.fr)
Proposant une histoire mondiale à travers les millénaires, un imposant volume s’intéresse au « continuum féminicidaire », depuis le sexisme et les injonctions corporelles jusqu’aux massacres génocidaires. Féminicides, l’ouvrage coordonné par Christelle Taraud, est impressionnant tant par sa taille (924 pages) que par l’ambition qui se dégage de son titre : proposer une histoire globale, voire connectée, des féminicides
- Study finds female astronauts more efficient, suggesting future space missions with all-female crews (phys.org)
- Tapis rouge sang pour Modi (humanite.fr)
Mais comment le 14 Juillet s’est-il mué en bal des dictateurs et autres apôtres du néofascisme ? Cette année ne dérogera pas à la règle. Après le Syrien Bachar Al Assad, le Tunisien Zine El Abidine Ben Ali, l’Égyptien Hosni Moubarak et, dans un autre style, Donald Trump, c’est au tour du premier ministre indien, Narendra Modi, d’être l’invité officiel de la France, le 14 juillet prochain.
- Élisabeth Borne a choisi la Réunion pour son déplacement dans les Outre-mer et pas Mayotte (huffingtonpost.fr)
En déplacement dans l’océan Indien, la Première ministre ne s’arrête pas à Mayotte où se déroule une opération massive et polémique contre l’immigration “irrégulière”. Matignon “assume”.
- Assemblée. Des voix s’élèvent contre la stratégie d’obstruction de la Macronie (humanite.fr)
André Chassaigne a adressé […] une lettre ouverte à la première ministre Elisabeth Borne pour dénoncer « l’attitude inqualifiable » de l’exécutif qui a joué la montre lors de la niche de son groupe […] Alors que se profile celle du groupe Liot le 8 juin, avec le texte visant à abroger la retraite à 64 ans, son président Bertrand Pancher tire aussi la sonnette d’alarme.
- Retraites : l’intersyndicale demande “solennellement” aux parlementaires de voter l’abrogation du recul de l’âge de départ (francetvinfo.fr)
“Il ne s’agit pas seulement d’empêcher la mise en place d’un dispositif injuste, il s’agit également de redonner à la population confiance dans la réalité et la vigueur de sa démocratie et de maintenir une cohésion sociale menacée”
- Vers la fin des groupes PCF et FI en Île-de-France ? (humanite.fr)
Pour la première fois depuis sa création, le conseil régional d’ÎdF pourrait ne plus compter de groupe communiste. Tel est le sens d’un amendement défendu par la majorité LR/UDI, mardi 9 mai, qui prévoit de rehausser à dix le nombre minimal d’élus pour former un groupe, là où sept suffisent aujourd’hui. Les communistes et les insoumis, n’atteignant pas la barre des dix membres, en seraient les premières victimes.
- Vers l’annulation de l’agrément de l’association anticorruption Anticor ? (20minutes.fr)
- La réintégration des soignant·es non vacciné·es : le décret publié par le gouvernement (huffingtonpost.fr)
Les conditions de ce retour prévoient notamment que la personne suspendue se voie réintégrée dans le même poste ou un poste « équivalent ».
- Porno, cyberharcèlement, arnaques : ce que contient le projet de loi du gouvernement pour « sécuriser » Internet (liberation.fr)
- BookTube, BookTok et critiques littéraires bientôt brimés par la loi ? (actualitte.com)
- Le Conseil d’État demande des comptes au gouvernement sur les émissions de gaz à effet de serre (huffingtonpost.fr)
Cette décision est publiée après l’affaire de la commune de Grande-Synthe, qui avait saisi le Conseil d’État pour « inaction climatique ».
Voir aussi Climat : “Si l’État ne fait pas ce qu’il faut, la prochaine fois c’est une astreinte”, réagit Corinne Lepage après la nouvelle condamnation par le Conseil d’Etat (francetvinfo.fr)
- En deux jours, dix militant·es du climat condamné·es pour des actions à Toulouse et Arcueil (liberation.fr)
Dix activistes du collectif Dernière Rénovation ont été condamné·es par la justice, les 10 et 11 mai. Deux ont écopé de sursis pour avoir interrompu un match du Stade Toulousain, huit autres de travaux d’intérêt général et d’amendes pour avoir bloqué l’autoroute A6.
- Le mystère Pierre Soulages, ou quand la peinture de certains de ses tableaux redevient liquide (francetvinfo.fr)
- Mondial féminin de foot : Amélie Oudéa-Castéra à l’œuvre pour trouver un diffuseur (huffingtonpost.fr)
À deux mois et demi du premier match, la Coupe du monde féminine de football n’a toujours pas de diffuseur officiel en France.
- Allaitement et sport de haut niveau : « On doit pouvoir accompagner les joueuses sereinement » (liberation.fr)
Des professionnelles de santé expliquent que l’allaitement et l’entraînement sont compatibles et qu’il faut mieux informer les acteurices du sport de haut niveau. […] Déterminées à faire tomber les idées reçues autour de la maternité, ces professionnelles de santé ont participé à l’élaboration du guide « Sport de haut niveau et maternité, c’est possible », publié en février 2022 par le ministère des Sports, dans la foulée d’une première documentation s’adressant à l’ensemble de la population.
- Sexisme dans le vin nature : « Je veux que les violences dans le milieu s’arrêtent » (basta.media)
« On demande aux femmes pourquoi elles n’ont pas porté plainte. Mais ce n’est pas la bonne question. La question, c’est : “Pourquoi les hommes agressent-ils ?” Demander pourquoi elles n’ont pas porté plainte, c’est culpabiliser les victimes. On inverse la responsabilité. » […] « depuis quelques mois, on a de plus en plus d’hommes qui se sont rendu compte de la gravité de la situation. »
- À Montauban, policiers et magistrats voulaient « partager du fion à gogo » sur WhatsApp (liberation.fr)
Deux magistrats et quatre policiers de Montauban (Tarn-et-Garonne) sont pointés du doigt à cause d’un groupe WhatsApp dont ils se servaient pour commenter les aventures de leurs collègues féminines
- Affaire PPDA : ce que les victimes présumées retiennent, un an après leur prise de parole (huffingtonpost.fr)
« 45 femmes et aucune mise en examen »
- Femme agressée par son ex-compagnon à Blois : le policier qui avait refusé la plainte devant un conseil de discipline (liberation.fr)
L’agent avait refusé le 22 décembre dernier de prendre la plainte de la jeune femme, lui demandant de repasser le lendemain. Elle était frappée par son ex-conjoint deux heures plus tard et placée dans le coma plusieurs semaines.
- Adèle Haenel : « J’ai décidé de politiser mon arrêt du cinéma » (liberation.fr)
« Face au monopole de la parole et des finances de la bourgeoisie, je n’ai pas d’autres armes que mon corps et mon intégrité. De la cancel culture au sens premier : vous avez l’argent, la force et toute la gloire, vous vous en gargarisez, mais vous ne m’aurez pas comme spectatrice. Je vous annule de mon monde »
- Les manifestants souhaitent-ils tuer des policiers comme l’affirme Gérald Darmanin ? (lundi.am)
il semblerait que de nos jours, on ne manifeste plus pour manifester, ni même pour casser, mais pour tuer. […] Notons que ces extrapolations de langage se tiennent dans un pays où l’on ne doit plus dire que « la police tue » et où il est communément défendu que des armes policières tirant des projectiles à 350km/h sont “non-létales”. “La guerre c’est la paix”.
- La société inexistante, ou, comment Macron défila dans un désert (mediapart.fr)
Thatcher l’avait pourtant prophétisé et nous ne l’avions pas cru : « la société ça n’existe pas ». L’homme deux fois élu avec plus ou moins 20 % des électeurs confirme sa politique : la société française n’existe pas. La preuve, il est désormais possible de saluer des rues vides, et de gouverner sans peuple.
- Réforme des retraites : une application à marche forcée (humanite.fr)
Le ministère du Travail a confirmé, mercredi 10 mai, sa volonté d’une entrée en vigueur du texte dès le 1er septembre. Au risque de provoquer des « ruptures de droits » chez nombre de salariés.
- Retraites. La “majorité” hésite à dégainer l’article 40 pour censurer la proposition de loi LIOT (humanite.fr)
La niche parlementaire du groupe centriste, le 8 juin, devrait permettre aux députés un vote sur l’âge de départ en retraite, volé par le 49.3.Le bloc présidentiel cherche de nouveaux moyens pour que ce scénario démocratique ne voie jamais le jour.
- Fraude fiscale : Gabriel Attal présente un plan qui cible les « ultra-riches » et les multinationales (liberation.fr)
Bercy compte aussi durcir les sanctions à l’égard des fraudeurs et, « pour les fautes les plus graves » (comme des dissimulations d’avoirs à l’étranger) songe à une « sanction d’indignité fiscale et civique »
Voir aussi Fraude fiscale : derrière les annonces d’Attal, toujours des suppressions d’emplois aux finances publiques (rapportsdeforce.fr) - « Les très riches ne paient que 2 % d’impôt sur le revenu » (alternatives-economiques.fr)
Lorsque l’on regarde l’ensemble des prélèvements obligatoires – impôt sur le revenu, cotisations sociales, TVA, etc. – peu ou prou, tous les groupes de la population paient 50 % de leurs revenus en prélèvements. […] Mais il y a une grosse exception, les très hauts revenus, les très grandes fortunes françaises, ont des taux effectifs d’imposition de l’ordre de 20 à 25 %.
Voir aussi Gabriel Zucman, l’économiste français que les hauts patrimoines ne peuvent pas encaisser (humanite.fr)
Économiste spécialisé dans l’évasion fiscale et les inégalités, le Français Gabriel Zucman, auteur de « la Richesse cachée des nations », a reçu, le 2 mai, la prestigieuse médaille John Bates Clark.
- François Molins : « La réforme de la police judiciaire est une régression absolue » (humanite.fr)
Bientôt à la retraite, le procureur général près la Cour de cassation, François Molins, évoque la crise que traverse la justice et la souffrance de ses agents, écrasés entre logique productiviste et manque de moyens.
- Les services publics vont expérimenter l’IA, dont ChatGPT, pour répondre aux usagers (bfmtv.com)
- Laurent Wauquiez veut financer une partie du permis de chasse pour les jeunes à travers des subventions publiques (lareleveetlapeste.fr)
- Les JO 2024 pollueront plus que prévu (reporterre.net)
- Normes environnementales : la “pause” voulue par Emmanuel Macron rend les écologistes verts de rage (francetvinfo.fr)
- Crise du logement : Macron annonce « un double choc » pour la construction (liberation.fr)
- En France, il n’y a jamais eu autant de ménages en attente d’un logement social (liberation.fr)
Selon l’Union sociale pour l’habitat, 2,42 millions de ménages attendaient une attribution, fin 2022. Pour la présidente de l’USH, « il est urgent de faire l’inverse de ce qui a été fait » depuis 2017 par Emmanuel Macron.
- Les adresses Telegram bloquées en France par erreur (lemonde.fr)
La police a reconnu une « erreur humaine » ayant mené au blocage, pendant plusieurs heures, des adresses menant à la messagerie Telegram. Un couac, alors que le gouvernement entend étendre la possibilité de bloquer les sites Web grâce à un nouveau projet de loi.
Voir aussi À propos du « blocage de Telegram en France » (bortzmeyer.org)
- Joinville-le-Pont : un engin suspect dans la voiture d’un fiché S provoque un vaste déploiement policier (bfmtv.com)
La Direction du renseignement de la préfecture de police confirme alors qu’il s’agissait d’une balise destinée à surveiller le véhicule de l’homme fiché S. Les gardes à vue des trois hommes ont été levées pour absence d’infraction.
- WaffenKraft : le projet terroriste d’un gendarme néonazi (politis.fr)
Quatre personnes, dont un gendarme, comparaîtront devant la cour d’assises de Paris, du 19 au 30 juin, pour des projets d’attentats liés à l’extrême droite : une première en France. Une affaire jamais médiatisée qui relance le débat sur l’infiltration des services de sécurité.
- Manifestations néofascistes à Paris : à qui revient la palme de l’hypocrisie ? (liberation.fr)
Le temps qu’a mis le gouvernement à réagir aux défilés de néonazis, le deux poids deux mesures entre fascistes et casserolades, la réaction de Marine Le Pen… On ne sait pas ce qui est le plus affligeant.
Voir aussi Gérald Darmanin demande aux préfets d’interdire toutes les manifestations d’ultradroite (lemonde.fr)
- Projet de centre d’accueil pour demandeurs d’asile à Saint-Brévin : le maire démissionne après l’incendie de son domicile (liberation.fr)
fin mars, il a été la victime d’un incendie volontaire, qui a également détruit deux de ses voitures. La réponse des autorités ? Rien. Nada. Zéro. Alors il a jeté l’éponge. Selon Ouest France, « il a envoyé sa lettre de démission au préfet, mardi 9 mai ».
- La Macronie incapable de dénoncer l’extrême droite (humanite.fr)
Après avoir laissé le maire de Saint-Brevin seul face aux intimidations et aux attaques, le gouvernement ne prend toujours pas la mesure des faits, les présentant comme des agressions parmi d’autres et comparant le fascisme à l’extrême gauche.
- Démission du maire de Saint-Brévin : à l’Assemblée, on n’a pas vu se lever le RN (liberation.fr)
Alors que l’Assemblée nationale se levait mercredi 10 mai au soir en hommage à Yannick Morez, maire démissionnaire après des menaces venues de l’extrême droite et l’incendie de sa maison, la gauche dénonce l’attitude des députés du Rassemblement national restés assis.
Voir aussi la vidéo de l’Intervention de Jérôme Guedj (mini-vidéo mamot.fr)
- L’Assemblée crée une commission d’enquête sur les « groupuscules violents » de gauche (reporterre.net)
Deux poids, deux mesures. D’un côté, la préfecture de police a autorisé une manifestation de plusieurs centaines de militants d’extrême droite à Paris samedi 6 mai. De l’autre, les députés Renaissance, le parti d’Emmanuel Macron, ont obtenu mercredi 10 mai la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les « groupuscules, auteurs de violences à l’occasion [des] manifestations »
- Bretagne : enquête ouverte après le sabotage du véhicule d’une maire (liberation.fr)
L’élue a dépose plainte contre X mardi, dénonçant « des faits commis à son encontre et pouvant être qualifiés de tentative d’homicide et de menaces de mort réitérées » […] Le procureur de la République de Saint-Brieuc a annoncé vendredi 12 mai l’ouverture d’une enquête après le dépôt d’une plainte par la maire de Plougrescant (Côtes d’Armor) ayant constaté que les freins de son véhicule avaient été sectionnés.
- Contrôles au faciès, interpellations violentes, menaces : À Perpignan, la sale besogne de la « milice municipale » de Louis Aliot (blast-info.fr)
- Immigration : le gouvernement opte finalement pour un projet de loi dès juillet (liberation.fr) – voir aussi Sur la loi immigration, que comprendre des allers-retours du gouvernement ? (huffingtonpost.fr)
- Jeux Olympiques 2024 : des demandeurs d’asile d’Ile-de-France réorientés vers l’Alsace (francebleu.fr)
- JO 2024. Des étudiants d’île-de-France sommés de quitter leur chez-eux pendant les jeux ? (humanite.fr)
« Ce n’est pas parce qu’il ya les Jeux Olympiques que cela donne le droit à tout. Annoncer à des personnes souvent précaires qu’elles doivent déménager, cela correspond à leur rajouter un stress injuste surtout à Paris. Il serait peut-être temps de régler les vrais problèmes des étudiants avant de leur faire payer les frais d’un évènement qui n’a aucun rapport avec eux »
- Rendez-vous médicaux : les sans-papiers confrontés au refus de soin (liberation.fr)
Selon une étude de l’Institut des politiques publiques publiée ce vendredi 12 mai, les bénéficiaires de l’Aide médicale d’Etat en quête d’un rendez-vous chez un praticien font face à des refus discriminatoires.
- Surpopulation carcérale : la contrôleuse générale des prisons dénonce « l’inertie coupable » de l’État (liberation.fr)
- “L’esprit civique gagnerait à être largement diffusé” : L’échange tendu entre Emmanuel Macron et le sénateur écologiste du Rhône Thomas Dossus (bfmtv.com)
- Emmanuel Macron à Dunkerque : quelles perturbations en ville ? (lavoixdunord.fr)
Un dispositif policier inédit assurera la sécurité autour de la venue du président Macron, ce vendredi. Ils seront plus de 1 500 à quadriller la ville pour faire le vide autour du Président lorsqu’il se rendra à la communauté urbaine.
Voir aussi Visite d’Emmanuel Macron : pas de bus dans le centre-ville de Dunkerque entre 8h et 20h (deltafm.fr)
- Paris : arrêtées le 1er mai, six personnes passent une semaine en cellule avant leur comparution (contre-attaque.net)
La garde à vue, c’est en principe une privation de liberté temporaire d’un suspect le temps aux policiers de mener l’enquête. […] À l’issue de la durée légale de garde à vue, la personne doit être relâchée ou jugée. Ici, rien de tout cela : il s’agit d’un enfermement arbitraire.
- Odile Maurin : son fauteuil roulant n’était pas une arme anti-flic (rapportsdeforce.fr)
- Manifestation du 1er Mai : nouvelle plainte d’un photojournaliste contre deux policiers (liberation.fr)
Le photojournaliste Marc Chaumeil a porté plainte contre deux policiers. Il les accuse de l’avoir frappé et d’avoir détruit un objectif de son appareil photo lors de la manifestation du 1er mai à Paris. […] « J’ai été frappé et bousculé par un policier d’une brigade d’intervention qui est arrivé dans mon dos. Il m’a jeté à terre. J’ai essayé de me relever quand un second policier m’a jeté à nouveau à terre. J’ai depuis des douleurs dans l’épaule gauche », […] évoquant « un coup de matraque » à l’endroit précis où se trouvait son brassard presse. « Un de mes appareils photos a été abîmé. L’objectif qui était sur cet appareil a été brisé en deux » et n’est pas réparable.
- Violences policières. « Nos enfants ont le droit de ne pas être mis en danger » (humanite.fr)
Dimanche 7 mai, à Paris, les habitants du 20e arrondissement sont descendus dans la rue pour exiger vérité et justice après que, le 13 avril, des agents ont intentionnellement renversé trois jeunes ados en scooter.
- Sainte-Soline : sous le regard des drones (imagesociale.fr)
- L’Intérieur compte acquérir 7 000 capteurs nomades de contrôles biométriques, pour 21 millions d’euros (nextinpact.com)
- Où va la France ? (letemps.ch)
L’interdiction de l’ « usage de dispositifs sonores portatifs » pour éviter les casserolades des opposants, le bouclage policier des lieux où se rend le chef de l’Etat, le lancement de campagnes de rectification idéologique contre le « wokisme », la « théorie du genre », l’ « islamo-gauchisme », l’ « écoterrorisme » ou l’« ultra-gauche » sont autant de petits indices, parmi beaucoup d’autres, qui ne trompent pas
- Arrêter de craindre le danger fasciste, craindre le danger Macron (ricochets.cc)
Riposter contre Macron de la même manière que nous le ferions sous un gouvernement labellisé d’extrême droite
- Tout le monde déteste les drones (laquadrature.net)
Un an après la légalisation des drones par la loi de « sécurité Intérieure », le gouvernement a publié le 19 avril dernier le décret tant attendu par la police pour faire décoller ses appareils. Aux côtés d’autres associations, nous attaquons ce texte devant le Conseil d’État afin de dénoncer les atteintes aux libertés que portent en eux les drones et continuer de marteler le refus de ces dispositifs qui nourrissent un projet de surveillance de masse toujours plus décomplexé.
- Conditionner davantage le RSA : pourquoi faut-il s’opposer à ce chantage à l’allocation ? (basta.media)
- « Climat ou avions, il faut choisir » : à Lille, une manifestation contre l’agrandissement de l’aéroport (liberation.fr)
Entre 300 et 400 personnes ont défilé samedi 13 mai devant l’aéroport de Lille-Lesquin contre le projet d’extension du site, réclamant au contraire, un « plafonnement du nombre de vols » et un « couvre-feu nocturne ».
- Des scientifiques bloquent le projet de TotalÉnergies du Havre (reporterre.net)
- Stocamine : les opposants au confinement des déchets distribuent de l’eau potable à Wittelsheim (rue89strasbourg.com)
L’enquête publique pour le confinement définitif des déchets toxiques de Stocamine sous la nappe phréatique s’est clôturée mercredi 10 mai. Pour l’occasion, les opposants au projet ont organisé une distribution d’eau potable devant la mairie de Wittelsheim, afin de dénoncer la pollution de la nappe phréatique que provoquera cet enfouissement.
- 1500 personnes ont « piégé » la forêt de Bord, vieille de plusieurs siècles, pour empêcher sa destruction par une autoroute (lareleveetlapeste.fr)
- Droit de manifester : testez vos connaissances (lessurligneurs.eu)
- En GAV, t’es fiché·e – Épisode 2 : les empreintes (laquadrature.net)
- Intersyndicale. Murielle Guilbert, de Solidaires : « Le syndicalisme a retrouvé du sens » (humanite.fr)
- Provocation monarchique : Macron reçoit 200 patrons au Château de Versailles (contre-attaque.net)
Une casserolade géante est annoncée lundi midi gare de Versailles chantiers
- Festival de Cannes : la préfecture interdit les manifestations, la CGT promet de « faire son cinéma » (liberation.fr)
- Sur l’île de la Réunion, la visite « en misouk » d’Élisabeth Borne (humanite.fr)
À chaque étape de son premier déplacement outre-mer, la Première ministre a été accueillie par le vacarme des opposant·es à la réforme des retraites.
- Même le 8 mai, Emmanuel Macron rattrapé par la réforme des retraites (huffingtonpost.fr)
Lundi matin, la mise en place d’un large périmètre de sécurité pour empêcher l’opposition de manifester a donné des images d’un Emmanuel Macron remontant les Champs-Élysées en voiture, sans personne sur son passage. Une séquence qui accentue la solitude régulièrement décrite du chef de l’État en ce début de second quinquennat.
- Commémorations du 8-Mai : à Lyon où se rend Macron, 3 000 manifestant·es malgré l’interdiction préfectorale (huffingtonpost.fr)
- Pétition Zbeul Bretagne : point de democratie sans égalité ! (mesopinions.com)
- 100 jours de Zbeul, le classement : le Nord largement en tête ! (100joursdezbeul.fr) Pensez à consulter la carte et le calendrier des prochaines mobilisations ! (france.attac.org)
- Workers at Facebook, TikTok, and ChatGPT to Register First African Content Moderators Union (africasolutionsmediahub.org)
- YouTube pourrait bientôt lancer une guerre ouverte contre les bloqueurs de publicités (developpez.com)
- Even Amazon can’t make sense of serverless or microservices (world.hey.com)
- WhatsApp est accusé d’utiliser le microphone en permanence sur les smartphones (developpez.com)
L’entreprise affirme qu’un bug affiche des informations de confidentialité sur les téléphones Android
- Twitter Blocks Content In Turkey One Day Before National Election (forbes.com)
- Elon Musk lance un ultimatum aux utilisateurs inactifs de Twitter : se connecter ou être purgés (developpez.com)
La politique officielle de Twitter considère actuellement qu’un utilisateur est inactif s’il ne se connecte pas à son compte tous les 30 jours.
- Twitter : Elon Musk cherchait « quelqu’un d’assez fou » pour le remplacer, il nomme Linda Yaccarino (liberation.fr)
- Guadeloupe Mai 67. Massacrer et laisser mourir (lundi.am)
Les 26 et 27 mai 1967, les soi-disant « forces de l’ordre » ouvrirent le feu avec leurs armes de guerre sur des foules désarmées qui manifestaient dans les rues de Pointe-à-Pitre. Aujourd’hui, on ne connaît toujours pas précisément le nombre de personnes que tuèrent les gendarmes mobiles durant ces deux journées […] La question qui se pose vraiment est plus l’aveu, ou la reconnaissance, d’un crime d’État commis à l’encontre de la population civile de Guadeloupe que du nombre des morts. Mai 67 n’ayant pas été […] une “faute” […] mais bien l’aboutissement d’une volonté exprimée dans toute la chaîne de responsabilités de l’État, du département au plus haut niveau gouvernemental, de régler de façon radicale toute velléité de séparatisme par une leçon durable
- Sous le sable, le capitalisme (contretemps.eu)
- Du Rwanda à la Chine : enquête sur l’odyssée sanglante de la fabrication des smartphones (humanite.fr)
Cet outil “indispensable” dans le quotidien de milliards de personnes porte en lui l’histoire d’une surexploitation des ressources naturelles et de l’esclavage moderne.
- Will A.I. Become the New McKinsey ? (newyorker.com)
- AI machines aren’t ‘hallucinating’. But their makers are (theguardian.com)
why call the errors “hallucinations” at all ? Why not algorithmic junk ? Or glitches ? […] By appropriating a word commonly used in psychology, psychedelics and various forms of mysticism, AI’s boosters, while acknowledging the fallibility of their machines, are simultaneously feeding the sector’s most cherished mythology
- Le contrat moral (grenoble.ninja)
Équilibrer l’ouverture et les revenus : naviguer dans le contrat moral dans le monde en évolution du logiciel libre.
- As Platforms Decay, Let’s Put Users First (eff.org)
- La mort du char (lapresse.ca)
L’automobile est la cigarette de la prochaine décennie. On roule partout comme on fumait partout. Ça achève. Dans les villes, il y aura des sections autos, comme il y avait des sections fumeurs. Qui rétréciront jusqu’à disparaître. Pour le bien de tous. Il faut en faire notre deuil.
- Alternatives : « Finissons-en avec l’idée que seul le capitalisme serait efficace » (reporterre.net)
- Mouvements préfiguratifs (golb.statium.link)
Lorsque le ministre de l’Intérieur français déclare avec conviction début avril 2023 que « plus aucune ZAD ne s’installera dans notre pays » (version polie de « pas d’ça chez nous »), il est important d’en saisir le sens. […] ce que portent en elles les politiques préfiguratives est éminemment dangereux pour le pouvoir en place : la démonstration en acte d’une autre vision du monde possible.
- Penser et agir depuis la subsistance : une perspective écofeministe (terrestres.org)
Dès les années 1970, Maria Mies et Veronika Bennholdt analysent l’industrialisation comme un vaste processus de destruction de la subsistance. […] elles relient colonialisme, domination de la nature et des femmes. Ce faisant, elles nous aident à mieux comprendre la domination capitaliste et patriarcale et ouvrent des voies politiques fécondes.
- S’il vous plaît
- Noël avant l’heure
- Méga-bassine
- Sous-marin russe
- Casserolade
- Anti-fraude
- Revenez !
- Isolé
- Mème
- Casserole
- Façon Travolta
- Communion
- Bain de foule
- Populaire
- Versailles
- Ami·e entends-tu
- Manif autorisée
- RAS
- Rappels
- Rappel toujours
- Record du monde
- Ça “avance”
- Unseen army
- Arrondi
- Actual reality
- 6th extinction
- It’s time
- Did you know ?
- Intervilles Macron à la Réunion (mini-vidéo mamot.fr)
- Emmanuel Macron : 50 nuances de pipeau en 1 an (zapping) (mini-vidéo – mamot.fr)
- Usul. Marine Le Pen est-elle vraiment aux portes du pouvoir ? (peertube.stream)
- Action Française (mini-vidéo – mamot.fr)
- Fin des réseaux 2G et 3G : un gaspillage annoncé, à écouter sur France Inter (reporterre.net)
- Les perles de la French Akademy avec “le spécialiste de la connerie” Guillaume Meurice – la Chronique linguiste de Laélia Veron (invidious.fdn.fr)
- Ces français·es se battent pour changer les mentalités sur la contraception masculine (lareleveetlapeste.fr)
- À l’Atelier Paysan, les agriculteurs construisent eux-mêmes leurs outils pour ne plus dépendre de l’industrie (lareleveetlapeste.fr)
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
Khrys’presso du lundi 8 mai 2023
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)
Brave New World- Les conditions d’exercice du journalisme sont mauvaises dans sept pays sur dix alerte Reporters sans frontières (liberation.fr)
Dans son classement mondial de la liberté de la presse rendu public ce mercredi 3 mai, l’ONG pointe les « dangers de l’industrie du simulacre » entre la désinformation massive d’acteurs politiques et l’avènement de l’intelligence artificielle générative.
- Qui peut arrêter Modi et son projet autoritaire pour l’Inde ? (contretemps.eu)
- Présidentielle en Turquie : Recep Tayyip Erdogan a 60 fois plus de temps de parole sur la télévision publique que son rival (francetvinfo.fr)
- Ukraine : évacuations autour de Zaporijjia, l’AIEA veut éviter un « grave accident nucléaire » (liberation.fr)
- En Italie, Giorgia Meloni choisit le 1er mai pour sucrer une partie des prestations sociales (liberation.fr)
Le gouvernement d’extrême droite a décidé de supprimer une aide bénéficiant à des millions de personnes pauvres pour le remplacer par un chèque au périmètre plus limité. L’opposition et les syndicats dénoncent une « provocation ».
- Plastiques : un désastre européen (investigate-europe.eu)
- Son âge, sa fortune, sa succession : le nouveau roi Charles III en data (liberation.fr)
- Salaires : à l’international, des grèves gagnantes (rapportsdeforce.fr)
Le 1er mai au Canada a signé la reprise du travail pour près de 150 000 fonctionnaires, en grève depuis 12 jours. […] Leur mouvement social a permis de décrocher une augmentation salariale de 12,6 % sur quatre ans pour 120 000 fonctionnaires.Ce mouvement avait été déclenché le 19 avril et immédiatement porté par 155 000 fonctionnaires canadiens, selon les syndicats. Soit près d’un tiers des fonctionnaires du pays.
- Arkansas student jailed for peaceful protest where he simply chanted ‘trans lives matter (thepinknews.com)
- Takeaways from Our Investigation into Wisconsin’s Racially Inequitable Dropout Algorithm (themarkup.org)
- Covid-19 : l’OMS lève l’alerte maximale, après trois ans de pandémie et « au moins 20 millions » de morts (liberation.fr)
- En Nouvelle-Zélande, le kiwi pourrait bientôt être sauvé (liberation.fr)
- À Tahiti, le village de Teahupoo qui accueillera le surf au JO 2024 en état de catastrophe naturelle (huffingtonpost.fr)
- Sous El Niño, le monde va certainement battre des records de températures (huffingtonpost.fr)
- Le sport toujours machiste (humanite.fr)
La semaine dernière, Kirsten Neuschäfer est devenue la première femme à remporter le Golden Race, course de voile en solitaire autour du monde sans escale, ni assistance électronique ou humaine ; le tout après avoir secouru un de ses concurrents. Cette victoire est l’occasion de rappeler la bataille du “deuxième sexe” pour se faire une place dans le sport.
- How a Tarahumara woman won a Mexican ultramarathon in sandals (english.elpais.com – article de 2017)
- Emmanuel Macron choisit le Premier ministre indien Narendra Modi comme invité d’honneur du 14 Juillet (liberation.fr)
- Gérald Darmanin juge Giorgia Meloni « incapable » sur l’immigration, Rome annule la visite à Paris de son ministre des Affaires étrangères (liberation.fr)
- La réforme des institutions (aussi) examinée par les députés (huffingtonpost.fr)
« Les questions autour des mandats sont multiples. Faut-il les limiter à trois consécutifs ? Revenir au septennat présidentiel ? »
- Le Conseil constitutionnel enterre la deuxième procédure de référendum d’initiative partagée (humanite.fr) – voir aussi RIP : un nouveau rejet du Conseil constitutionnel interroge les limites du pouvoir du peuple (theconversation.com)
- Dissolution de la Brav-M : après la pétition enterrée, l’Assemblée refuse un débat dans l’hémicycle (liberation.fr)
- Après la réforme des retraites, une large majorité de Français·es veut tourner la page… de la Ve République (huffingtonpost.fr)
- Syndicats. « Dès que Macron parle, on gagne 100 adhérents » (humanite.fr)
Les syndicats le disent : depuis janvier, tous recrutent de nombreux militants. Cette dynamique est très visible dans le secteur de l’informatique, traditionnellement peu syndiqué.
- Obligation vaccinale, EDF et bouclier tarifaire… La majorité macroniste relativement bousculée à l’Assemblée (liberation.fr)
La journée du jeudi 4 mai a été laborieuse pour le gouvernement au Palais-Bourbon, mis en minorité coup sur coup sur deux textes.
- Abandon de poste : le Conseil d’Etat saisi sur la question de la présomption de démission (liberation.fr)
Le décret visant à sucrer le droit à l’indemnisation chômage des salariés quittant leur poste et sa notice explicative sont contestés devant la haute juridiction administrative. Les recours ont été déposés par le syndicat FO, qui y voit « une aberration juridique », et par un avocat qui dénonce un excès de pouvoir.
- Néonicotinoïdes : le Conseil d’État juge les dérogations illégales (liberation.fr)
- TotalEnergies a enclenché une procédure-bâillon contre Greenpeace (lareleveetlapeste.fr)
La multinationale TotalEnergies met à exécution ses menaces de poursuite judiciaire contre Greenpeace France et demande au juge civil d’obliger l’ONG à retirer son rapport de révision des émissions CO2 de TotalEnergies. C’est la première fois que la major pétro-gazière attaque l’ONG sur le plan judiciaire.
- Festival anti-contournement autoroutier dans l’Eure : l’usage de drones par la police invalidé par le tribunal administratif (liberation.fr)
Le tribunal administratif de Rouen a retoqué ce vendredi un arrêté préfectoral autorisant l’usage de drones à l’occasion du festival « Des bâtons dans les routes », où sont attendu·es des opposant·es au projet de contournement
- Le LEØ, tiers-lieu écolo qui distribue gratuitement 1 tonne de nourriture par semaine, est menacé d’expulsion (lareleveetlapeste.fr)
« Si la mairie avait levé le petit doigt, on pouvait rester » […] « Clairement le maire veut que ce quartier soit ultra gentrifié ».autoroutier de la capitale de la Normandie.
- Retraites : la mairie de Paris condamnée à enlever ses banderoles de soutien au mouvement social (huffingtonpost.fr)
La justice considère que ces banderoles « Mairie solidaire avec le mouvement social » affichées fin janvier ne correspondent pas au principe de neutralité des services publics.
- Nantes crée une instance pour demander un référendum sur la Loire-Atlantique en Bretagne (liberation.fr)
La ville s’est dotée ce vendredi d’une instance réunissant plusieurs grandes villes du département qui, à peine créée, a envoyé un courrier à la Première ministre demandant la tenue d’un référendum sur le rattachement ou non de la Loire-Atlantique à la Bretagne.
- Grenade assourdissante : 3 vertèbres brisées pour un gendarme le 1er mai (contre-attaque.net)
1er Mai à Paris. La vidéo avait d’abord été diffusée sur BFM TV : une explosion énorme au niveau de la tête d’un gendarme. Il s’effondre immédiatement malgré son équipement. La chaîne de télé affirme alors en direct : « un policier s’écroule victime d’un jet de projectile ». Un commentateur ajoute « il s’agit d’un engin explosif ». Puis plus rien. En effet, de nombreux internautes ont mis la vidéo au ralenti, et remarqué qu’en fait d’engin explosif, on voit distinctement une grenade mal lancée par un gendarme situé derrière la première ligne qui tombe à l’arrière du casque de l’agent blessé, et explose. Un lancer non seulement raté, mais totalement illégal, puisqu’il est effectué en cloche, au lieu d’être au raz du sol. […] la gendarmerie est très gênée. Elle minimise : il « souffre de douleurs dorsales » et « son état de santé est en cours d’évaluation ». En réalité, Libération révèle que le gendarme souffre de plusieurs vertèbres cassées et qu’il présente un large hématome. […] Bizarrement, le monde médiatique est très discret sur cette blessure gravissime. Surtout en comparaison du policier « brûlé au deuxième degré » – donc sans séquelles importantes – par un cocktail Molotov dont les images sont diffusées sans cesse depuis lundi. Ici, un gendarme a failli mourir à cause d’une grenade de son collègue.
- Un 1er Mai de violence journalistique (telerama.fr)
Des heures d’images et d’analyses le prouvent : sur les chaînes info, le 1er Mai a été marqué par les violences, des manifestants, ça va sans dire. Jean-Michel Aphatie s’en plaint sur LCI et proclame que, pour tirer les leçons de cette journée, rien ne vaut la hauteur de vue de Marine Le Pen.
- “Quelle époque !” : “J’arrive pas à rire”, tranche Corinne Masiero (rtl.fr)
“Comment on peut ne pas être en colère avec tout ce qui se passe ? C’est délirant”, a-t-elle déploré, précisant s’être faite “gazer sur un pont” lors d’une “manif sauvage” le soir de l’annonce de la décision du Conseil constitutionnel sur le texte de loi, depuis promulgué. Et de conclure sur le sujet, mise au défi de citer trois qualités d’Emmanuel Macron : “La démission, la démission et la démission”.
- « Les déplacements d’Emmanuel Macron font surtout penser à une campagne électorale » (humanite.fr)
Dans une optique de sortie de crise, le président de la République multiplie les déplacements depuis trois semaines. Avec peu de résultats et une mise en scène qui ne fonctionne plus
- Retraites : « 100 jours d’apaisement » sous tension (rapportsdeforce.fr)
C’est donc ça le « en même temps » macroniste. D’un côté le président de la République appelle à « 100 jours d’apaisement », de l’autre il enchaîne les réformes impopulaires après être passé en force sur celle des retraites. Mais si le président ne désarme pas, le mouvement social non plus.
- Scandale : la retraite à 13 700 euros par mois d’eurodéputés sur le dos des contribuables (lareleveetlapeste.fr)
- Un plan social pour le lycée professionnel (blogs.mediapart.fr)
La réforme du lycée professionnel n’est pas simplement un cadeau aux entreprises, comme le notent à raison toutes celles et ceux qui l’analysent de près, elle est une capitulation sur la mission éducative d’une école publique qu’ils rêvent en entreprise. […] Autrefois, on avait considéré comme un progrès la mise en place de l’école obligatoire pour accueillir les enfants d’ouvriers et les soustraire à l’usine ; aujourd’hui on laisse s’installer l’entreprise dans l’école, quel beau projet.
- Notre-Dame reconstruite avec du plomb : quels risques ? (basta.media)
« C’est une contamination chronique qui fait des dégâts à bas bruit sur les cellules, le système nerveux, le système rénal, le système cardio-vasculaire »
- Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU appelle la France à repenser ses politiques en matiere de maintien de l’ordre (lemonde.fr) – voir aussi Violences policières, discriminations raciales… La France épinglée par l’ONU (liberation.fr)
- 1er Mai sous surveillance : « Les drones ne peuvent pas devenir un outil ordinaire de gestion de l’ordre public » (liberation.fr) – voir aussi Drones pour le 1er-Mai : l’Association de défense des libertés constitutionnelles craint que les manifestants soient “filmés en permanence de façon massive et systématique” (francetvinfo.fr)
Au moins quatre référés-libertés ont été déposés contre l’utilisation de drones par la police lors des manifestations. […] On ne comprend même pas comment les préfets peuvent prendre ces arrêtés. Cela fait plusieurs semaines que le gouvernement se fait condamner par les tribunaux administratifs pour des mesures de maintien de l’ordre qui se révèlent systématiquement parfaitement illégales. La confiance s’établit par des règles. Ce n’est pas aux préfets de décider tout seul comment utiliser ces drones.
- Paris 2024 : Les caméras braquées sur nous – UCL – Union communiste libertaire (unioncommunistelibertaire.org)
L’organisation de grands évènements, comme les JO ou les Coupes du monde, permet aux États de déployer des mesures sécuritaires et des outils de surveillance technologique comme la vidéo-surveillance…
- Vidéosurveillance biométrique au JO de Paris : la victoire d’un lobby (basta.media)
Derrière l’adoption mi-avril du projet de loi sur les Jeux olympiques et de son article sur la vidéosurveillance biométrique, il y a la victoire de multinationales de la sécurité et autres start-up de l’intelligence artificielle.
- Darmanin veut s’inspirer des interdictions de stade contre les manifestants, et cela fait polémique (huffingtonpost.fr)
- Cette vidéo d’Olivier Véran sur l’immigration ne produit pas l’effet escompté (huffingtonpost.fr)
On aurait tendance à l’oublier, mais en parallèle de ses activités de porte-parole du gouvernement, Olivier Véran est également ministre délégué en charge du renouveau démocratique. […] « Le nom d’un parti importe peu, il faut le juger sur ses actes : les sociaux-démocrates danois mènent clairement une politique migratoire d’extrême droite, dont le Rassemblement national trouve aussi qu’elle est très inspirante ! Vous finirez dans les poubelles de l’Histoire avec eux »
- L’« écoterrorisme », nouvel épouvantail du pouvoir (humanite.fr)
Jamais […] une action écologiste n’a fait de morts. Par contre, leur criminalisation désigne les défenseureuses de l’environnement comme des cibles. Au point que 1 700 d’entre elleux ont été assassiné·es dans le monde au cours de la décennie écoulée, d’après le décompte de Global Witness.
Voir aussi Répression contre les militants écologistes : la preuve par 4 (greenpeace.fr)
C’est un paradoxe. Chaque jour, les conséquences du dérèglement climatique et les atteintes à l’environnement sont de plus en plus visibles. Et pourtant, les écologistes qui lancent l’alerte depuis plusieurs décennies n’ont jamais autant été la cible d’actes de répression et de violence.
- Des hooligans néonazis tabassent un attaché parlementaire de la France Insoumise avant la finale de la coupe de France (streetpress.com)
- Cette manifestation d’extrême droite en plein Paris révolte la gauche (huffingtonpost.fr)
À Paris ce samedi 6 mai, l’extrême droite la plus radicale a pu défiler sans le moindre problème dans le VIe arrondissement de la capitale.« Quand on critique Macron ou qu’on manifeste contre sa réforme des retraites c’est : garde à vue, tirs de LBD et de grenades. Par contre 500 nazis défilent dans les rues de Paris, aucun souci pour Gérald Darmanin »
- Un policier mis en examen dans l’affaire d’un « gilet jaune » éborgné à Paris (lemonde.fr)
« Je n’oublie pas le préfet Lallement, que j’estime directement responsable de ma situation, ce sont ses décisions d’interdire au dernier moment la manifestation, qui ont mené à la nasse qui nous a empêchés de sortir, et qui a fait que j’ai perdu mon œil »
- Brav-M : conseil de discipline ou avertissement pour les policiers enregistrés (huffingtonpost.fr)
La police des polices estime que ces policiers n’ont pas respecté leur devoir d’exemplarité, leur obligation de courtoisie à l’égard du public ou encore leur devoir de protection de la personne interpellée.
- Le 1er Mai et le 2 Mai, la police part en live à Bordeaux (lagrappe.info)
Matraquages super violents, insultes racistes et sexistes, arrestations aléatoires, nasses arbitraires
- Le journaliste Rémy Buisine porte plainte contre deux policiers l’ayant frappé lors de la manifestation du 1er-Mai (lemonde.fr) – voir aussi Manifestation du 1er Mai : le journaliste Rémy Buisine porte plainte contre des policiers (liberation.fr)
Le reporter de Brut a saisi l’IGPN ce vendredi, accusant deux fonctionnaires de l’avoir frappé volontairement lors de la manifestation du 1er Mai à Paris. […] « Un policier se détourne pour me mettre un coup de matraque dans l’épaule, un second dans la foulée me donnera un coup de pied dans la tête » […] Il a affirmé le lundi 1er mai sur Twitter avoir également « pris une grenade désencerclante dans les pieds ».
- Nantes : quatre étudiantes portent plainte contre X pour violences sexuelles par des policiers lors d’une manifestation (francetvinfo.fr)
- Contre le mouvement social, des gardes à vue utilisées à des « fins répressives » (humanite.fr)
Dans un document publié mercredi 3 mai, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté dénonce les arrestations arbitraires lors des mobilisations contre la réforme des retraites.
Voir aussi Gardes à vue de manifestants : un rapport accable l’État (reporterre.net)
Gérald Darmanin avait jusqu’au 1er mai pour répondre à ce courrier. Il l’a finalement fait le lendemain, tard dans la soirée. Dans son courrier, le ministre estime que les accusations portées par la contrôleuse générale « excèdent ses compétences ».
- Amendes et détention : Comment la machine judiciaire réprime l’insurrection qui vient (blogs.mediapart.fr)
La foule, que Monsieur Macron semble honnir, est capable de venir le chercher. C’est cela dont il est question. […] Si le pouvoir est féroce, c’est parce qu’il est fébrile. Ils n’ont lavé les péchés de la Commune qu’en érigeant le Sacré-Coeur, ils n’enterreront pas le mouvement social grâce aux JO.
- Interpellés le 1er-Mai et placés en garde à vue, ils dénoncent des « arrestations arbitraires » (rue89bordeaux.com)
- Témoignage. « Je n’ai pas couru, alors les policiers m’ont arrêté » (humanite.fr)
540 personnes ont été interpellées le 1er Mai. Parmi elles, Jérémy, 19 ans, raconte sa garde à vue arbitraire. […] La leçon, c’est aussi qu’il faut bien connaître ses droits, sinon on peut ressentir beaucoup d’impuissance. Reste que, maintenant, je suis fiché pour “violence volontaire avec arme”…
- Bilan partiel de la répression à Paris pendant le mouvement contre la réforme des retraites (paris-luttes.info)
- L’État condamné pour avoir maintenu un militant emprisonné à l’isolement (reporterre.net)
Les prolongations d’isolement d’un militant présenté comme étant d’« ultragauche », surnommé Libre Flot, étaient irrégulières. Voilà ce qu’a conclu le tribunal administratif de Versailles, en avril 2023, dans l’affaire dite « du 8 décembre ».
- Bébés de 7 et 8 mois placés en centre de rétention : la France condamnée par la CEDH (lemonde.fr)
La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a de nouveau mis à l’index la France, jeudi 4 mai, dans deux affaires distinctes de placements en centre de rétention de mineurs étrangers, dont certains très jeunes, âgés de 7 et 8 mois.[…] Ces nouvelles décisions portent à onze le nombre de condamnations de la France par la CEDH sur ce sujet.
- Macron ce lundi 8 mai à Lyon : la CGT dépose un recours contre l’interdiction de manifester (liberation.fr)
Est-il encore possible d’interpeller le Président
- Réforme des retraites : ne pas perdre le combat (liberation.fr)
D’après les chiffres du ministère de l’intérieur comme d’après ceux des organisateurs, les manifestations ont réuni sept à dix fois plus de monde que l’année dernière. […] Ébahis, les syndicalistes de pays étrangers, invités de la CGT, regardaient un peuple mener un combat qu’eux-mêmes avaient déjà oublié. « On espère que vous n’allez pas perdre car cela risque d’avoir des conséquences dans tous les pays européens qui prendront exemple sur vous »
- « Je ne peux pas fermer les yeux sur l’actualité » : Soprano apporte son soutien aux grévistes en plein concert (bfmtv.com)
L’artiste qui se produisait samedi soir au Stade de France, a marqué une pause lors de son show pour rendre hommage “à ceux qui sont dans la rue et qui se battent pour défendre leurs droits”. […] Depuis le début des manifestations contre la réforme des retraites en France, de nombreuses personnalités ont pris position ces derniers mois pour soutenir la mobilisation : les actrices Adèle Haenel Corinne Masiero, Laure Calamy et même la comédienne américaine Marcia Cross ou encore la romancière prix Nobel de littérature Annie Ernaux qui a signé une tribune publiée dans l’hebdomadaire Politis. Début avril, plusieurs rappeurs tels que Médine, Hatik ou Sniper ont également participé à un concert en soutien aux grévistes, organisé par le collectif la Familiale à Pantin. Toutes les recettes de ce show, estimées à plus de 5000 euros, ont été reversées à une caisse de grève.
- Quand ils sont venus chercher les éditeurs… (blogs.mediapart.fr)
Une législation anti-terroriste britannique a permis d’arrêter à Londres un représentant français d’une maison d’édition de gauche, La Fabrique. […] L’État s’en prend aux livres, et donc à la liberté d’opinion. Au nom de la démocratie, l’anti-terrorisme devient une arme contre la démocratie. Demain, à qui le tour ? Il y a quelque chose de pourri dans le royaume d’Emmanuel Macron.
Voir aussi Les habits neufs de la censure (lafabrique.fr)
Nous réclamons la levée des poursuites contre Ernest et la restitution de son matériel. Nous exigeons la vérité de la part du gouvernement français sur cette affaire et en particulier sur son implication et ses intentions. Il faut d’urgence mettre en échec le pouvoir macronien, qui semble déterminé à enterrer toutes nos libertés les unes après les autres.
- Pour une agriculture paysanne près de Paris, défendons la zad de Saclay (reporterre.net)
le Collectif contre la ligne 18 appelle à la mobilisation les 13 et 14 mai contre les menaces d’expulsion de la zad de « Zaclay ». Objectif : s’opposer à l’artificialisation de terres agricoles au sud de Paris.
- Des militant·es écologistes taguent la Fondation Louis Vuitton à Paris (francetvinfo.fr)
La façade de la Fondation Louis Vuitton à Paris a été recouverte de peinture lundi matin, a appris l’AFP auprès de l’organisation environnementale Extinction Rebellion qui a revendiqué cette action, pour dénoncer notamment “l’optimisation fiscale” du groupe LVMH.
- Faites comme moi, devenez involontaire pour les JOP 2024 ! (paris-luttes.info)
- On rappelle ici les outils indispensables pour un bon Zbeul : On ne les lâche pas ! La carte des mobilisations (france.attac.org) et le Classement des départements pour les 100 jours de zbeul (100joursdezbeul.fr)
- Et si l’intersyndicale organisait un RIP quand même… (alternatives-economiques.fr)
Bâtir un site internet sécurisé avec contrôle d’huissier réclamerait quelques milliers d’euros. Les syndicats et les opposants à la réforme se donneraient neuf mois pour recueillir cinq millions de signatures.
- « Faire planer la possibilité du sabotage est une force » (basta.media)
- Le syndicalisme, c’est cool (syndicalisme.cool)
- 1er Mai : la CGT revendique dix fois plus de manifestant·es qu’en 2022 dans toute la France (liberation.fr) – voir aussi 1er Mai. Le mouvement social ne tourne pas la page (humanite.fr)
Inondant les villes françaises, 2,3 millions de manifestant·es ont rappelé, lors d’un 1er Mai enthousiaste, leur opposition à la réforme. Une démonstration de force alors que le gouvernement rêve de l’effondrement de la mobilisation.
- La solidarité internationale converge à Paris (humanite.fr) – voir aussi À Paris, la magie festive (humanite.fr)
Dans la capitale, le traditionnel défilé du 1er Mai a bénéficié d’un fort regain de mobilisation avec 550 000 participant·es.
- Nantes, 1er mai : débordement général (contre-attaque.net)
80.000 personnes, une déferlante qui déborde sur les deux rives de la Loire. Non pas un cortège de tête mais trois, qui s’emparent du centre-ville. Un déploiement policer massif et brutal qui blesse une lycéenne à l’œil dès le départ puis qui sature la ville de gaz, matraque et tire sans discontinuer. Au point d’arracher une main devant la préfecture.
- Nantes : les blocus lycéens continuent (contre-attaque.net
- 66 déplacements perturbés, 19 déplacements annulés : « Nos casseroles les embêtent » (humanite.fr)
- Emmanuel Macron à Saintes : malgré l’arrêté préfectoral, un comité d’accueil pour le président (huffingtonpost.fr) – voir aussi Visite de Macron à Saintes : la préfecture interdit toute manifestation, la CGT d’Enedis coupe l’électricité de l’établissement (liberation.fr)
« Toujours plus. Le flipomètre est à combien pour prévoir un tel “périmètre” d’interdiction sur #Saintes ? »
- Gérald Darmanin accusé d’avoir menti pour éviter une casserolade (huffingtonpost.fr)
Le ministre de l’Intérieur était bien à Gruson, dans le Nord, pour inaugurer le nouveau centre-ville, alors que la préfecture avait démenti fermement sa présence. […] « Bah alors on se cache ? On fait publier des fakenews à la préfecture et au ministère de l’Intérieur parce qu’on a peur du peuple et de ses casseroles ? »
- Dans l’Eure, le retraité interpellé pour sa banderole anti-Macron ironise sur sa condamnation (huffingtonpost.fr)
Claude, 77 ans, doit effectuer un stage de citoyenneté pour avoir affiché « Macron, on t’emmerde » devant sa maison à Saint-Agnan-de-Cernières (Eure). […] « (À celui qui sera chargé d’assurer le stage de citoyenneté), je dirai que je n’en ai rien à foutre, mais qu’on va bien se marrer »
- Casserolades : « On va continuer à faire du bruit ! » (reporterre.net)
- Retraites : l’intersyndicale annonce une nouvelle date de mobilisation le 6 juin (liberation.fr)
- « L’atteinte d’une forme d’intelligence artificielle de niveau humain (AGI) est possible dans une décennie », d’après le PDG de Google Deepmind (developpez.com)
- Les travailleurs africains de ChatGPT, TikTok et Facebook votent en faveur de la syndicalisation (developpez.com)
- Why Twitter Auto-Sharing Is Coming to an End (wordpress.com) – voir aussi WordPress drops Twitter social sharing due to API price hike (mashable.com)
the company stated that its planning on adding Instagram and decentralized Twitter competitor Mastodon to Jetpack Social in the “near future.”
- A new onboarding experience on Mastodon (blog.joinmastodon.org)
we now have a default sign-up option that works with a server we operate. If you wish to leave or join a different server, you can do so at any time.
- Réguler l’IA générative ? (hubertguillaud.wordpress.com)
- Le capitalisme déchaîné (legrandcontinent.eu) la démocratie ne vient pas avec le capitalisme — le capitalisme la détruit même souvent.
- L’ordre policier (laviedesidees.fr)
Que fait la police ? Selon Paul Rocher, elle n’empêche nullement le crime et n’assure pas la sécurité publique. Quant au manque de moyen, ce n’est qu’un mythe. Apparue avec le capitalisme, elle maintient l’ordre établi ; mais un autre ordre est possible.
- De l’utilité des super-vilains pour entacher les justes causes (humanite.fr)
Anticolonialistes, écologistes, anticapitalistes… C’est bien connu, les meilleurs méchants ont un bon fond ! Mais en les présentant comme de dangereux ultraviolents, Hollywood délégitime surtout leurs luttes. […] « Dès qu’il est question d’émancipation collective, Marvel vient suggérer que ceux qui souhaitent ça sont des gens violents »
- Fêtons le travail
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- Vilaine
- Roland Garros
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- Prise en main
- Cinéma
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- Causes of deaths vs Media coverage
- Reine
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- Intervilles du « zbeul » : la fronde s’organise face à Macron (video.blast-info.fr)
- “Cet homme est un traître” : concert de casseroles à Paris contre Olivier Dussopt (video.lemediatv.fr)
- Jérôme Jaffré : “C’est dévastateur pour le pouvoir” (mini-vidéo mamot.fr)
ce genre de mouvement, ça a lieu en général dans les dictatures, pour manifester qu’on veut absolument virer le pouvoir […] on est dans cette situation en France, et c’est redoutable
- Action des robins des bois énergéticiens à la Défense (mini-vidéo mamot.fr)
- Banderolle (mini-vidéo mamot.fr)
- Sébastian Roché, à propos du maintien de l’ordre en France (mini-vidéo mamot.fr)
- Street Politics 101 (kolektiva.media)
In the spring of 2012, a massive student strike in opposition to a tuition hike, rocked the streets of the Montréal for over six months. […] This is a story about how the arrogance of a government, underestimated a dedicated group of students, who through long term organizing laid the foundation for some of the largest mass demonstrations in Canada’s history.
- Black Bloc : une histoire insoupçonnée (media.krashboyz.org)
- Le syndrome Magneto : Pourquoi sont-ils si méchants ? (invidious.fdn.fr)
- L’inflation n’existe pas. (canard.tube)
- Peut-on grandir sans se trahir ? (arte.tv)
Une société comme la notre qui est basée sur le fait d’alimenter constamment notre désir de consommation, qui ne peut pas fonctionner sans nous faire miroiter de nouvelles choses pimpantes, nouvelles voitures, nouveaux vêtements… C’est une société qui est conçue pour la recherche de nouveaux jouets. Ce qui est amusant c’est que rien de tout ça n’est présenté comme un jouet. On ne dit pas du dernier iPhone ou de la dernière voiture que ce sont des jouets. On les décrit comme les outils indispensables de l’âge adulte. Et les choses qu’on désigne comme infantiles, comme réellement vouloir changer le monde. […] Le désir de changer ça c’est décrit comme un fantasme enfantin, idéaliste et irréaliste. Il y a une sorte d’inversion, contester l’ordre établi ce serait infantile alors qu’acheter des gadget hors de prix, ça serait être adulte.
- Exposition “Surréalisme au féminin ?” (museedemontmartre.fr)
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
Khrys’presso du lundi 1er mai 2023
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)
Brave New World- Japon, de la colombe au faucon (humanite.fr)
À plus de 8 000 kilomètres de distance, la guerre en Ukraine a accéléré le changement de doctrine japonais en matière de défense. […] Durant les cinq prochaines années, le gouvernement consacrera 297 milliards d’euros aux dépenses militaires pour faire face au « défi stratégique inédit et sans précédent » représenté par la Chine, selon le 1er ministre Fumio Kishida, et ainsi afficher le 3e budget militaire mondial.
- Au Soudan, un fragile cessez-le-feu entre en vigueur après dix jours de combats et des centaines de morts (liberation.fr)
Une trêve de trois jours, négociée sous médiation des Etats-Unis, a débuté ce mardi 25 avril au matin. Sans qu’on ne sache encore si les armes des deux généraux rivaux vont bien se taire.
- Maroc. « Nous vivons une sorte de retour des “années de plomb” » (humanite.fr)
L’inflation a atteint 18 % pour les denrées alimentaires pendant le ramadan. Des manifestations ont eu lieu à Casablanca, Rabat, Tanger… Le journaliste Ali Lmrabet, exilé en Espagne, revient sur le mécontentement de la population et la responsabilité du roi Mohammad VI.
- Une vague de chaleur précoce frappe le Maroc et toute la péninsule ibérique (liberation.fr)
Le Maroc, le Portugal et l’Espagne traversent une vague de chaleur particulièrement précoce cette semaine, avec des pointes prévues à plus de 40 °C.
Voir aussi Avec 40°C en avril, la sécheresse des sols espagnols est équivalente à celle du Sahara (lareleveetlapeste.fr)
Cette vague de chaleur précoce n’est qu’un avant-goût de ce que va vivre l’Espagne les prochaines années, c’est l’un des pays européens les plus touchés par le changement climatique à un niveau tel que 75 % de son territoire est en voie de désertification selon l’Onu.
- À Venise, « on avait l’inquiétude que la ville puisse être sous l’eau, maintenant il y a le risque qu’il n’y en ait plus » s’inquiète Laura Ferrara, eurodéputée italienne (publicsenat.fr)
- ChatGPT de nouveau autorisé en Italie (liberation.fr)
- Le Cyber Resilience Act, un projet européen qui inquiète les acteurs du logiciel libre (zdnet.fr)
- Global Encryption Coalition Steering Committee Statement on EU-US Cooperation on Turning Public Opinion Against Encryption (globalencryption.org)
Rather than seeking to undermine encryption, governments should instead focus on leveraging the wide ranging powers law enforcement agencies already have. They should reject ideas like client-side scanning, which falsely purports to preserve encryption while instead creating an automated, on-device censor that violates the entire purpose of encryption.
- Elsevier : Le comité éditorial d’une revue scientifique démissionne (nextinpact.com)
Suite à la volonté de l’éditeur Elsevier d’augmenter les frais de publication des articles (APC, article processing charge) de la revue scientifique NeuroImage, la totalité de son comité éditorial a démissionné.
- Colorado governor signs tractor right-to-repair law opposed by John Deere (arstechnica.com)
Colorado has enacted the nation’s first state law guaranteeing farmers a right to repair tractors and other equipment themselves or at independent repair shops.
- SpaceX’s Starship Kicked Up a Dust Cloud, Leaving Texans With a Mess (nytimes.com)
As the most powerful rocket ever built blasted from its launchpad in Boca Chica, Texas, on Thursday, the liftoff rocked the earth and kicked up a billowing cloud of dust and debris, shaking homes and raining down brown grime for miles.[…] “There were bowling ball-sized pieces of concrete that came flying out of the launchpad area”
- Un projet de loi bipartisan américain vise à empêcher l’IA de lancer des armes nucléaires sans véritable contrôle humain (developpez.com)
- Nuclear fusion will not be regulated the same way as nuclear fission — a big win for the fusion industry (cnbc.com)
- Sécheresse : le manque d’eau menace le canal de Panamá et le trafic maritime mondial (liberation.fr)
Les deux lacs artificiels qui fournissent le canal en eau sont à sec, obligeant les autorités panaméennes à limiter l’accès à la voie reliant les océans Atlantique et Pacifique, où transite 6 % du trafic maritime mondial.
- Un groupe français pulvérise des pesticides interdits au Brésil (reporterre.net)
- « Se faire vacciner semble protéger contre le risque de maladie d’Alzheimer » (liberation.fr)
tous les vaccins semblent concernés. Le fait d’avoir reçu au moins deux vaccins différents semble augmenter la protection. […] Le vaccin contre la grippe a particulièrement été étudié et son effet protecteur augmente avec le nombre d’injections. À chaque rappel annuel, on augmente sa protection.
- Le Japon s’avance vers la légalisation de la pilule abortive (humanite.fr)
C’est un petit pas dans un archipel ultra-conservateur, où le patriarcat règne en maître. Le 21 avril, le Conseil pharmaceutique du ministère de la Santé japonais a décidé d’autoriser la mise sur le marché de la pilule abortive MeFeego, mise au point en 1982. L’approbation du gouvernement devrait suivre. En juin 2022, le Parlement autorisait le principe de l’IVG médicamenteuse. Jusqu’alors, seuls les avortements par voie chirurgicale à des prix prohibitifs (entre 700 et 1 400 euros) et la « pilule du lendemain » étaient autorisés. […] Légalement, l’avortement demeure interdit, sauf en cas de mise en danger de la santé des femmes ou de viol. Dans le cadre d’un mariage, l’époux doit donner son consentement.
- IVG aux Etats-Unis : au tour du Dakota du Nord d’interdire presque totalement l’avortement (liberation.fr)
Une nouvelle loi signée lundi 24 avril par le gouverneur interdit tout avortement dès la conception avec quelques exceptions.
- Procès de Trump : « Trump m’a violée », accuse E. Jean Carroll face au tribunal (huffingtonpost.fr)
Donald Trump l’a agressée au milieu des années 1990, dans une cabine d’essayage du grand magasin de luxe new yorkais Bergdorf Goodman.
- À l’étranger, Emmanuel Macron tombe de son piédestal (humanite.fr) – voir aussi L’image de Macron, un an après sa réélection, a changé dans la presse internationale (huffingtonpost.fr)
« La mauvaise gestion arrogante du président de la République sur la réforme controversée des retraites a profondément abîmé la confiance dans les institutions politiques, et profitera vraisemblablement à Marine Le Pen et à l’extrême droite »
- L’agence Fitch invoque le 49-3 et la mobilisation sociale pour baisser la notation de la France (liberation.fr)
Fitch dégrade la note française d’un cran, à « AA- ». C’est la première des trois principales agences de notation internationales à rétrograder la note de la France depuis l’adoption de la réforme des retraites.
- Opération Wuambushu : les Comores ferment leurs ports à la France (huffingtonpost.fr)
« Tant que la partie française décidera de faire des choses de façon unilatérale, nous prendrons nos responsabilités », a déclaré le ministre comorien de l’Intérieur.
- Opération Wuambushu à Mayotte : la justice suspend l’évacuation d’un bidonville, trop dangereuse pour les habitant·es (liberation.fr)
Pourtant planifiée depuis des mois, l’opération Wuambushu commence par un revers judiciaire. […] la justice s’y est opposée dans la nuit, constatant « l’existence d’une voie de fait » tenant aux conditions d’expulsion jugées « irrégulières » par les personnes s’opposant à l’expulsion, « mettant en péril la sécurité » des habitant·es
- Immigration : pourquoi il n’y aura finalement qu’un seul texte de loi (huffingtonpost.fr)
Macron avait pourtant indiqué vouloir saucissonner le projet en « plusieurs textes » pour n’en garder que les aspects les plus consensuels, faute de majorité absolue à l’Assemblée. […] « Côté immigration, nos procédures sont beaucoup trop longues. Les délais explosent, les gens finissent par trouver un travail, s’établissent et sont protégés par d’autres règles. Donc ça ne marche plus »
- Projet de loi immigration, Borne fait lanterner Darmanin (liberation.fr)
Promis depuis l’été par Gérald Darmanin, l’examen du texte a été renvoyé à l’automne par la Première ministre, pour ne pas « diviser le pays » et surtout faute de majorité au Parlement.
- Retard dans le déploiement de la fibre : Orange perd sur le terrain juridique (zdnet.fr)
Le Conseil d’Etat a doublement donné tort à l’opérateur. La haute juridiction rejette sa remise en cause du pouvoir de sanction de l’Arcep. Elle valide aussi sa mise en demeure pour manquement à ses engagements dans le déploiement de la fibre.
- Vomissements, évanouissements… 17 mineur·es hospitalisé·es lors d’un stage SNU dans les Hautes-Alpes (liberation.fr)
Les adolescent·es, âgé·es de 15 à 17 ans, ont été emmenés aux urgences samedi 22 et dimanche 23 avril.
- Inflation de profits dans l’agro-alimentaire (humanite.fr)
Depuis un an, l’augmentation des marges des entreprises explique pour moitié l’envolée des prix de production. Les géants du secteur en jouissent à plein.
- Gaz de schiste : l’État français dissimule des importations massives depuis les États-Unis. (disclose.ngo)
- « C’est de la folie de ralentir l’éolien et le solaire maintenant, cela nous met dans une situation très difficile » (basta.media)
- Les déchets, invités surprises du débat sur les nouveaux EPR (reporterre.net)
Interrogez les Français sur l’opportunité de construire six nouveaux EPR, ils vous répondront… déchets radioactifs.
- Prix des billets, gares mal desservies : les obstacles au train (reporterre.net)
- Des aurores boréales rarissimes illuminent à nouveau le ciel français, de Toulouse à Douai (liberation.fr)
Ce phénomène généralement visible qu’une fois par décennie vient d’avoir lieu deux fois en deux mois. Après déjà un spectacle céleste « exceptionnel » en février, des aurores boréales ont été à nouveau visibles la nuit du dimanche 23 au lundi 24 avril en France.
- L’égalité femmes-hommes, grande cause du quinquennat mais pas des 100 prochains jours ? (liberation.fr)
- Droits des femmes : appel à la création d’un congé IVG pour « avorter sans honte ni perte de salaire » (liberation.fr)
- Pénurie de pilules abortives : des associations réclament un « état d’urgence sanitaire en matière d’accès à l’IVG » (liberation.fr)
- Au cinéma, moins d’un quart des films français sortis en 10 ans réalisés par des femmes (huffingtonpost.fr)
- « C’est presque systématique » : dans le monde du gaming, le sexisme persiste (liberation.fr)
Du « Gamergate », mouvement de cyberharcèlement misogyne lancé en 2014, aux récentes prises de parole de streameuses sur les violences sexistes qu’elles subissent au quotidien, différents événements ont mis en lumière les difficultés rencontrées par les joueuses. Mais aussi, leur plus forte présence dans le monde du gaming : elles sont désormais autant que les hommes à jouer aux jeux vidéo.
- Les femmes de Vertbaudet bloquent leur usine pour une vie plus digne (streetpress.com)
Les femmes en grève de l’usine d’acheminement de Vertbaudet entament leur sixième semaine de blocage. Elles réclament une augmentation de salaire et la direction refuse toute négociation. […] Elles sont 83 – dont quelques hommes.
- Affaire Depardieu : pour Charlotte Arnould, les 13 témoignages connus sont « bien en deçà de la réalité » (huffingtonpost.fr)
- FFF : l’ex-directrice générale porte plainte pour harcèlement moral et sexuel contre Noël Le Graët (liberation.fr)
- Violences policières : « Vous auriez dû crier pendant le viol » (humanite.fr)
quand on en parle, on pense exclusivement à l’usage de la force physique par les forces de l’ordre, dans des cas injustifiés. On oublie donc trop souvent les violences psychologiques, pourtant très présentes. Ces dernières sont régulières lors de l’accueil et de l’audition des femmes victimes d’agressions.
- “Quelques timides sifflets” (contre-attaque.net)
– 3000 CRS
– 1400 stadiers
– Des grilles avec des pics
– Des drones
– Cartons rouges et sifflets confisqués
– Macron qui reste caché dans les vestiaires
– Les images du président diffusées à la télé mais pas sur les écrans géants du stade pour éviter les huées
– La remise des médailles et la coupe de France qui ont lieu dans les tribunes sans être diffusées sur les écrans…
Toute la presse ce dimanche : « tout s’est bien passé », « quelques timides sifflets », « le président n’est pas si impopulaire ». - Qui se cache derrière BFM ? (contre-attaque.net)
À l’antenne sur BFM le mardi 25 avril, un montage aussi ridicule qu’inquiétant. « Qui se cache derrière les casseroles ? » interroge la chaîne, avec un journaliste qui commente une infographie montrant les logos de différents syndicats, de partis politiques et d’associations de gauche, et un encadré mentionnant « anarchistes » et « antifascites ». Ce traitement de BFM est drôle et inquiétant à la fois. Comme si les mobilisations sociales étaient des structures qui se « cachaient » dans une semi-clandestinité pour organiser… des casserolades ! Le vocabulaire n’est pas choisi au hasard, et participe de la construction de l’ennemi intérieur. Derrière cette infographie, c’est le spectre de ce que l’État bourgeois veut réprimer, de l’anticapitalisme à ATTAC. Vous ne verrez jamais un tel traitement sur l’extrême droite et ses ramifications jusqu’au sommet du pouvoir.
- Retraites. Quand les « intellectuels de garde » lâchent Macron (humanite.fr)
- Transformer les médias, premières mesures (acrimed.org)
- Face à la concentration des médias, quelle régulation ? Épisode 1, Épisode 2 et Épisode 3 (humanite.fr)
- Emmanuel Macron fête le 1er anniversaire de sa réélection, une année cauchemar (huffingtonpost.fr)
- Macron met fin au « grand débat », mais va lancer des « petits débats » sur le terrain (huffingtonpost.fr)
- La pantalonnade des cent jours (humanite.fr)
Élisabeth Borne n’avait pas grand-chose à dire, et cela s’est vu. […] La ligne rouge des 3 % de déficit public sera respectée, le doigt sur la couture du pantalon. Les salaires resteront bloqués ; le pouvoir d’achat poursuivra la chute libre. Les embauches, pourtant indispensables dans l’éducation nationale et dans les hôpitaux, sont renvoyées aux calendes grecques. Quant aux retraites, la première ministre n’en a pas pipé mot.
- Emmanuel Macron instrumentalise Toussaint Louverture pour justifier l’« ordre » et blâmer « l’insoumission » (humanite.fr)
Au château de Joux, dans le Doubs, dans un hommage au précurseur de l’indépendance d’Haïti qui y fut emprisonné, le président de la République a utilisé l’héritage de cet « insatiable combattant pour la liberté » pour laver son autoritarisme.
- À quoi servent les casseroles ? A faire dire à l’exécutif une batterie de petites phrases à la con (liberation.fr)
- Casse du siècle : 250 milliards passés du travail au capital, dans un silence assourdissant (linsoumission.fr)
Dans les années 80, un salarié français travaillait en moyenne 9 jours par an pour payer les dividendes des actionnaires. Aujourd’hui, un salarié travaille en moyenne 45 jours supplémentaires pour les actionnaires.
- Au ministère des Finances, des agents réduits au travail du clic (humanite.fr)
Le ministère des Finances a supprimé 20 000 postes en quinze ans. Les progrès technologiques sont censés compenser la perte d’expertise des agents. Le récent plan pour le « foncier innovant » en est un exemple terrifiant.
- 200 000 Parisien·nes bientôt privé·es de lycée ? (humanite.fr)
L’établissement François-Rabelais est à ce jour le dernier lycée général public du 18e arrondissement de Paris.
- Lycée professionnel. L’Élysée veut frapper vite et fort (humanite.fr)
En mettant la réforme de la voie professionnelle au rang de ses priorités, avec un projet de loi annoncé d’ici à l’été, Emmanuel Macron ravive les inquiétudes des défenseurs de la filière.
- Monter un escalator qui descend (nosservicespublics.fr)
Comment le gel du point et la politique de primes neutralisent la progression de carrière des enseignants […] Malgré les mesures annoncées pour septembre, 70 % des enseignants du secondaire verront leur pouvoir d’achat diminuer en décembre 2023 par rapport à décembre 2022
Voir aussi Revalorisation des enseignants : « 70 % verront leur pouvoir d’achat diminuer cette année » (liberation.fr)
Selon une étude détaillée du collectif Nos services publics, le pouvoir d’achat des professeurs ne fait que baisser depuis vingt ans, les primes étant loin de compenser le gel du point d’indice et l’inflation. Les hausses de rémunération promises pour septembre n’y changeront rien, ou presque.
- Malgré les ravages des pesticides, un gouvernement sous l’influence de la FNSEA (basta.media)
Les annonces du ministère de l’Agriculture en matière de pesticides, notamment sur le S-métolachlore, vont dans le sens des revendications du syndicat agricole majoritaire. Ce dernier mène un lobbying intense contre toute forme d’interdiction.
- « Les droits des étrangers sont piétinés au nom d’une politique du chiffre » (humanite.fr)
Corédactrice du rapport 2022 de la Cimade paru mercredi sur les centres de rétention administrative, Dalia Frantz dénonce un recours massif à l’enfermement afin d’expulser « toujours plus et toujours plus vite », au mépris de la loi.
- L’accès aux soins des sans-papiers entravé (humanite.fr)
Cinq organisations dont la Cimade décrivent les obstacles qui empêchent d’obtenir l’Aide médicale d’État. Un droit que la nouvelle loi immigration risque de menacer plus encore.
- La guerre des manifs est déclarée (politis.fr)
La stratégie des opposants à la réforme des retraites fonctionne : la multiplication des manifestations partout sur le territoire entrave les déplacements ministériels. Les préfets tentent par tous les moyens de les interdire à coup d’arrêtés au contenu parfois ubuesque et publiés à la dernière minute. Un procédé illégal. […] À Lyon, la préfecture du Rhône a publié le mercredi 19 avril, un arrêté d’interdiction de manifester qui s’appliquait la veille, le 18 avril à partir de 18 heures. Pour la manifestation du mercredi 19 au soir : l’arrêté est publié une heure avant son entrée en vigueur. Techniquement, cela empêche non seulement la publicité effective de cette décision et donc sa prise en compte par les citoyens – dont quatorze ont été verbalisés mercredi soir sur foi de cet arrêté – mais aussi toute voie de contestation devant le tribunal administratif.
- Interdire les casseroles, une atteinte à la liberté d’expression. (20minutes.fr)
Un arrêté instaurant un périmètre de protection avec filtrage, interdisant les rassemblements revendicatifs et « les dispositifs sonores amplificateurs de son » a été publié par le préfet du Loir-et-Cher dans la soirée du 24 avril. Il a été suspendu par le tribunal administratif d’Orléans dans l’après-midi du 25 avril.
- Le préfet de l’Hérault interdit par arrêté les “dispositifs sonores portatifs” à l’occasion de la visite du Président Macron à Ganges (lessurligneurs.eu)
- Déplacement de Macron : une loi antiterroriste de nouveau utilisée pour interdire une manifestation à Vendôme (liberation.fr) – voir aussi Macron à Vendôme : le tribunal administratif suspend l’arrêté interdisant les manifestations (liberation.fr)
« la préfecture a maintenu qu’elle voulait interdire les casseroles car elles sont des armes par destination. On parle bien de la préfecture, pas les gendarmes ou je ne sais qui » […] comme l’écrit le délibéré, « le préfet de Loir-et-Cher, par l’arrêté en litige, a porté une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’aller et venir »
- Déplacement de Macron dans le Doubs : un arrêté interdit les rassemblements « festifs à caractère musical (bfmtv.com) – voir aussi Macron dans le Doubs : la préfecture retire son arrêté interdisant les manifestations (liberation.fr)
- Les déplacements du président de la République ne justifient pas de porter atteinte à la liberté de manifester (ldh-france.org)
Depuis quelques jours, tous les déplacements du résident de la République s’accompagnent d’arrêtés préfectoraux, instaurant un périmètre de protection […] à l’intérieur duquel sont interdits les cortèges, défilés, rassemblements revendicatifs ou encore les dispositifs sonores. Il s’agit d’un détournement des mesures antiterroristes.
- Avant la finale de la Coupe de France, Sophie Binet dénonce l’interdiction du tractage aux abords du stade (huffingtonpost.fr) – voir aussi Finale de la Coupe de France : la préfecture de police de Paris interdit le rassemblement syndical au Stade de France (liberation.fr) et Opération « carton rouge » pour la finale de la Coupe de France : les sifflets sont-ils vraiment prohibés dans les stades ? (liberation.fr)
- « Je ne m’attendais pas à aller en prison » : des manifestant·es bouleversé·es racontent leur arrestation (rue89strasbourg.com)
- Une lettre d’Ivan, enfermé à la prison de Villepinte : perquisitions et disques durs déchiffrés (nantes.indymedia.org) –
- Violences policières. « Ils auraient dû voir qu’ils étaient face à des enfants » (humanite.fr)
Il y a dix jours, dans le populaire 20e arrondissement de Paris, plusieurs agents ont percuté volontairement avec leur véhicule trois gamins entassés sur un scooter.
- Opération Wuambushu : qu’est-ce que la CRS-8, envoyée à Mayotte ? (huffingtonpost.fr)
Elle n’a pas été envoyée à Mayotte pour faire dans la dentelle. Pour son baptême du feu dans les Outre-Mer, la CRS-8, unité de la police nationale spécialisée dans le maintien de l’ordre et les violences urbaines, a fait usage de pas moins de 650 grenades lacrymogènes, 85 grenades de désencerclement et 650 tirs de lanceurs de balles de défense (LBD), ce dimanche
- « C’est à vomir, enlevez-les ! » : les grilles du Stade de France pour la finale scandalisent jusqu’à Liverpool (leparisien.fr) – voir aussi Finale de la Coupe de France : les grilles équipées de piques inquiètent (huffingtonpost.fr)
l’Association nationale des supporters a annoncé qu’elle déposera un recours devant le tribunal administratif contre l’installation de cet équipement. « S’il y a des incidents graves, la préfecture et la FFF devront assumer. En cas d’incident […] empêchant de quitter la tribune par le haut, il y a aura un phénomène d’écrasement sur les barrières de bas de tribune »
- Foie, reins, cerveau : alerte sur les gaz lacrymogènes lancés dans les manifestations (liberation.fr)
Les gaz lacrymogènes sont-ils dangereux pour la santé ? Depuis plusieurs années, la nocivité des gaz commence à être connue et dénoncée par différents acteurs. Associations, chercheurs et même policiers s’en inquiètent.
- Drones : le ciel déjà truffé de mouchards (contre-attaque.net)
Samedi 29 avril, des drones de surveillance ont été déployés dans deux villes françaises : à Saint-Denis et Saint-Brévin. À Saint-Denis pour surveiller le Stade de France le soir de la finale de la Coupe de France, et à Saint-Brévin pour fliquer la mobilisation contre l’extrême droite.
- Le vice-président de Mayotte appelle au meurtre des « délinquants » (liberation.fr)
Imagine-t-on un élu de la République appeler au meurtre de personnes en direct à la télévision, fussent-elles des délinquants ? C’est ce qu’il s’est passé lundi 24 avril lors du JT de Mayotte la 1ère, sur le service public.
Voir aussi Opération Wuambushu. Un élu mahorais appelle au meurtre des Comoriens et déclenche un tollé (humanite.fr)
Les propos du vice-président (divers centre) du département de Mayotte, Salime Mdéré, tombent sous le coup de la loi
- Maintien de l’ordre, le futur est déjà là (humanite.fr)
Fichage massif, répression aveugle… Plus la contestation sociale s’affirme, plus les moyens dédiés à sa dissuasion se perfectionnent. En matière de surveillance et d’armes non létales, l’imagination du ministère de l’Intérieur n’a pas de limites.
- Anticor porte plainte contre Nicolas Sarkozy, Claude Guéant et le publicitaire François de la Brosse (liberation.fr)
L’ancien président de la République aurait fait financer par le Qatar en 2011, les services de communication non déclarés réalisées par François de la Brosse pendant sa campagne électorale de 2007, puis pour l’Elysée.
- La LDH dépose plainte contre un élu de la République qui appelle au meurtre des jeunes comoriens à Mayotte (ldh-france.org)
- Boycott de la Conférence nationale du handicap : « Nous ne voulons pas de com, nous voulons des actes et des financements » (liberation.fr)
- « Ceci est un avertissement : l’AG de Total n’aura pas lieu » (reporterre.net)
- Création d’un Comité de Vigilance pour les Libertés Publiques et contre la Répression (dijoncter.info)
En Côte-d’Or, un Comité de Vigilance pour les Libertés Publiques et contre la Répression vient de se créer, afin d’être plus réactifs et réactives collectivement. Il s’agit d’engager un processus pérenne de convergence qui permette de peser sur la scène publique, localement comme nationalement.
- Réforme des retraites : contestez vos verbalisations abusives pour avoir manifesté à Paris (ldh-france.org)
Des avocats de la LDH et du Saf ont rédigé des modèles de contestation couvrant les différentes situations, sur lesquels vous trouverez des conseils d’emploi. Vous trouverez ci-dessous les arrêtés et les modèles de contestation.
- Petit topo sur les suites possibles de la garde-à-vue (paris-luttes.info)
En ce temps de mouvement social, où on se prend de plein fouet un maximum de répression, on s’est dit que ça pouvait être intéressant de détailler les suites possibles de la garde-à-vue.
- En GAV, t’es fiché·e ! (laquadrature.net)
- Petites précisions sur les « dégradations de mobilier urbain » (paris-luttes.info)
La ville de Paris, et la majorité des villes en France, ne s’endettent pas suite aux dégradations de mobilier urbain. Les entreprises de pub s’occupent seules de l’entretien des éléments de mobilier urbain dans leur intégralité, et la Ville n’a rien à reverser. Ces concessions se basent sur l’exploitation de la publicité affichée sur ce mobilier, c’est comme ça que les entreprises qui les gèrent se payent.
- Une auto-organisation en jachère. Note sur le mouvement (contretemps.eu)
L’enjeu est là, devant nous : (re)construire des outils syndicaux qui soient le tissu, le maillage de la grève générale de demain.
- Remobilisation, réponse au mépris : de quoi les casserolades sont-elles le son ? (alternatives-economiques.fr)
Nouvelle forme de contestation contre la réforme des retraites, les concerts de casseroles révèlent surtout la fragilité d’un gouvernement bien en peine de mener sa politique.
- Faux bénévoles pour les JO, vrais opposant·es à Macron : « Son image à l’international, on va la pourrir » (liberation.fr)
- Finale de la Coupe de France : Macron ne descendra pas saluer les joueurs sur la pelouse (liberation.fr)
S’il se vante d’aller au contact des Français malgré la contestation contre la réforme des retraites, samedi soir, le chef de l’État fera une entorse à la coutume : il n’ira pas sur la pelouse du Stade de France avant le coup d’envoi de la finale de la Coupe de France.
- Rugby : le match entre Agen et Nevers plongé dans le noir pendant 30 minutes après une action sociale contre la réforme des retraites (francetvinfo.fr)
L’électricité a été coupée dans le stade Armandie à la 51e minute du match de la 29e journée de ProD2 entre Agen et Nevers.
- Retraites : des militants coupent le courant d’une quinzaine de mairies en Île-de-France (actu.fr)
La CGT a mené des opérations de sobriété énergétique dans une quinzaine de mairies des Hauts-de-Seine et de l’Essonne dans la matinée du vendredi 28 avril 2023.
- À Sélestat, l’intersyndicale Alsace bloque les trains, “On est au moins aussi déterminés que le gouvernement” (france3-regions.francetvinfo.fr)
- Politique du poltergeist (lundi.am)
Le poltergeist ne meurt pas, il est effrayant à peu de frais, ne connait pas de limites, existe partout. Il passe les murs et les frontières, est accessible et ne demande pas trop de risque. Pour les 100 jours d’apaisement de Macron : hantons le pouvoir. Devenons poltergeist. Partout où ils iront ils nous trouveront sur leur route.
- Retraites. « 100 jours de colère » ou la « grèvilla » de la CGT énergie (humanite.fr)
La fédération syndicale menace de rendre la vie impossible aux membres de l’exécutif qui se déplaceront en France pendant les « 100 jours de l’apaisement ». Et ne s’interdit rien pour faire reculer l’Élysée.
- Les casseroles et le président (humanite.fr)
Emmanuel Macron ne pouvait envisager pire décor pour célébrer l’anniversaire de sa réélection. Embourbé dans un conflit social et une crise politique aiguë, sans majorité, conspué à chacun de ses – rares – contacts avec les Français·es, atteignant des sommets d’impopularité, le locataire de l’Élysée est perché sur un trône d’où une majorité de Français·es comptent le faire redescendre.
- « Casserolade générale » partout en France pour l’anniversaire de la réélection de Macron (huffingtonpost.fr)
415 rassemblements de casserolades ont eu lieu, selon un décompte de l’association Attac. À Paris, des manifestant·es se sont également rassemblé·es devant le Théâtre de Paris, où a lieu la cérémonie de la 34e Nuit des Molières, pour protester contre la réforme des retraites.
- La visite à Lyon du ministre de l’Education, Pap Ndiaye, fortement perturbée de bout en bout, de son arrivée à Lyon jusqu’à son retour à Paris (liberation.fr)
L’annonce – seulement deux heures avant – de son déplacement avait immédiatement suscité un appel sur les réseaux à accueillir le ministre dans le chahut. […] Le comité d’accueil lyonnais a passé le relais à un comité d’accueil parisien, à son arrivée à Paris Gare de Lyon, le ministre de l’Education est resté bloqué un long moment dans son train à quai, avec un dispositif de sécurité important pour tenir à distance les manifestants opposés à la réforme des retraites et les empêcher d’alpaguer Pap NDiaye.
Voir aussi Pap Ndiaye exfiltré de la gare de Lyon, envahie par des manifestants (huffingtonpost.fr)
- Macron, Ndiaye, Dupond-Moretti… Des déplacements encore marqués par les casseroles (huffingtonpost.fr)
De Poitiers dans la Vienne, à Lyon dans le Rhône, en passant par… Ostende, en Belgique : les casseroles continuent de poursuivre Emmanuel Macron et ses ministres.
- Emmanuel Macron dans le Loir-et-Cher, la santé en bandoulière et les casserolades dans les oreilles (liberation.fr)
- Avant le Doubs, Macron s’offre un bain de foule à Dole loin des casseroles (liberation.fr)
« Vous n’auriez pas un peu d’argent ? Vous êtes en train de me pourrir mon marché. »
- Une casserolade pour accueillir la secrétaire d’Etat, Patricia Miralles, au haras d’Hennebont (ouest-france.fr)
- Lyon. Le Medef accueilli par une “casserolade” ce jeudi matin à Confluence (leprogres.fr)
- Réforme des retraites : concert de casseroles pour deux ministres absents dans la métropole de Montpellier (france3-regions.francetvinfo.fr)
- Contre les casserolades, un député Renaissance annonce porter plainte (liberation.fr)
Jean-Marc Zulesi, élu des Bouches-du-Rhône, a été reçu ce week-end par un petit comité hostile à la réforme des retraites à Salon-de-Provence. L’élu évoque « un acte d’intimidation » et du « harcèlement ».
- Face aux “casserolades”, les ministres invité·es à ne maintenir que les déplacements utiles (francetvinfo.fr)
Face à la multiplication des manifestations, l’éxécutif s’inquiète notamment de la fatigue des forces de l’ordre mobilisées pour la sécurisation.
- 100joursdezbeul : Olivier Dussopt doit revenir ! (dijoncter.info)
Lettre de réclamation aux organisateurs·rices des 100joursdezbeul, à la suite de la casserolade en Saône-et-Loire le 21 avril 2023 (4e jour d’apaisement). […] ne connaissant pas les critères d’évaluation, nous n’avons pas pu adapter notre zbeul comme il se doit
- « C’est un véritable embrigadement de la jeunesse » : à Versailles, l’opération promotion du Service national universel chahutée (liberation.fr) – voir aussi « Apaisement » jour 9. Police (à cheval) partout (humanite.fr)
- L’intelligence artificielle au travail, au service du capital (humanite.fr)
Ils ne sont jamais vraiment artificiels, ces programmes qui visent à automatiser des tâches et qui investissent les entreprises et les services publics. Pour leurs créateurs, Google et Microsoft en tête, il s’agit de capter toujours plus de valeur. Pour les patrons qui les achètent, de rogner sur les coûts de main-d’œuvre.
- ChatGPT could cost over $700,000 per day to operate. Microsoft is reportedly trying to make it cheaper (businessinsider.com)
- Is Gmail killing independent email ? (tutanota.com)
You’ve probably seen it on Reddit or Hacker News : People complaining that their self-hosted emails always end up in the spam folder of Gmail – even if they set up everything correctly.
- Le patron de Microsoft sort la sulfateuse après le blocage du rachat d’Activision au Royaume-Uni (lesnumeriques.com)
À ses yeux, le régulateur britannique, qui a cité les problèmes de concurrence sur le marché du cloud gaming soulevés par un tel rachat, a commis une lourde erreur qui pourrait entacher la relation entre Microsoft et la Grande-Bretagne.
- Twitter en difficulté : une nouvelle étude montre que les utilisateurices sont plus enclin·es à quitter l’application qu’à souscrire un abonnement en raison de la baisse de l’utilisation (developpez.com)
- L’ordre républicain d’Emmanuel Macron (aoc.media)
Dans les dernières semaines, Emmanuel Macron et ses ministres ont sciemment franchi trois lignes rouges devant lesquelles ses prédécesseurs s’étaient arrêtés. Ils ont d’abord imposé une loi que la Chambre n’avait pas votée et dont l’impopularité était manifeste. Ils ont ensuite apporté leur appui inconditionnel aux formes les plus violentes de la répression policière. Ils ont enfin, pour répondre aux critiques de la Ligue des Droits de l’Homme, laissé entendre que les associations d’intérêt public pouvaient voir leurs subventions supprimées si elles émettaient des réserves sur l’action gouvernementale. De toute évidence, ces trois franchissements font système et permettent de voir assez précisément la nature du pouvoir qui nous gouverne. […] L’État réduit à sa plus simple expression n’est pas l’État gestionnaire, c’est l’État policier.
- Violences (aoc.media)
« Je réprime le terme de violences policières. » Terrible lapsus de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, sur l’antenne de France Inter le 17 avril. Car nier les violences policières, c’est nier ceux qui en ont été victimes. C’est tenter d’effacer par les mots les conséquences de ses propres gestes. C’est se retrancher de sa propre humanité en voilant celle de l’autre. Ce que nous vivons en France aujourd’hui, c’est l’expression absolue d’un pouvoir pathologique.
- Cet enfant est dangereux (blogs.mediapart.fr)
La France est bel et bien en train de rejoindre le camp des démocraties dites « illibérales », au même titre que la Hongrie, la Pologne, Israël, l’Inde et bien d’autres pays, et cela était inscrit dans l’équation même du macronisme.
- Être à la hauteur du moment (melenchon.fr)
nous sommes entrés dans une nouvelle phase. Elle est éruptive. C’est la phase « destituante » dans le processus de la révolution citoyenne. Toute autorité est mise en cause. C’est ce que montre chaque sortie du Président et des Ministres. […] Macron a cru se rendre maître des horloges en fixant ce ridicule délai de « cent jours » […] Cent jours ! Quelle idée ! Tous les symboles convoqués se retournent contre lui. « Cent jours » dans l’histoire de France, c’est Napoléon et ça se conclut à Waterloo […] C’est du même niveau que le discours raté de De Gaulle avant sa disparition à Baden-Baden. Mais n’est pas De Gaulle qui veut.
- Krach symbolique (blog.mondediplo.net)
Un pilier de l’ordre symbolique tombe et c’est un grand fracas. Le mot interdit, ou plutôt le mot réservé — réservé à « eux », les « autres », le Hongrois, le Turc, le Russe – vient d’être dit en France, à propos de la France : illibéralisme. […] à faits strictement équivalents, c’est l’atmosphère qui décide d’une signification globale ou bien de son exacte contraire […] Par exemple : les services publics sont en ruine, on meurt sur des brancards aux urgences, des profs sont recrutés en 30 minutes, des fonctionnaires pour faire chauffeur de bus, des médicaments élémentaires manquent, la première ministre prie à l’automne pour que l’hiver ne soit pas trop rude et que le système électrique tienne le coup. Atmosphère « Lac de Genève » : des problèmes de gestion, on n’a pas assez réformé. Atmosphère « Venezuela » : voilà où conduit le communisme, à la ruine du pays, on vous l’avait bien dit. Un gouvernement Mélenchon n’aurait pas droit au centième de la colossale foirade macronienne pour être aussitôt déclaré banqueroutier. […] Question : si l’atmosphère est la consolidation mentale collective du dé à coudre, comment un changement de météo peut-il y survenir ? Réponse : soit parce que c’est allé trop loin et que même les manches à air ont du mal à suivre ; soit parce qu’une autre autorité met du clapotis dans les soupières. Ici : la presse internationale. Pour que l’éditocratie nationale change de disque, il faut qu’on le lui dise. Pas n’importe quel « on », évidemment. Le « on » de la grande presse du monde libre est adéquat. […] N’ayant pas de dîners en ville à sauver, ni d’informateurs des coulisses à ménager, les journalistes étrangers peuvent dire ce qu’ils voient en France. Comme ce qu’il y a à voir crève les yeux, Macron ramasse. […] Que fait l’éditorialisme avec ça ? N’ayant aucune pensée propre, il n’est que suivisme des autorités. Si ses autorités tournent casaque, il tourne casaque à son tour. Or, à l’évidence, elles sont en train. […] Avec des mots comme « illibéralisme », comme en bien d’autres circonstances, c’est le premier pas qui coûte. Mais le premier franchi appelle irrésistiblement les autres.
- No, It’s Not Techno-Feudalism. It’s Still Capitalism (jacobin.com)
- A Cambridge Analytica-style scandal for AI is coming (technologyreview.com)
Can you imagine a car company putting a new vehicle on the market without built-in safety features ? Unlikely, isn’t it ? But what AI companies are doing is a bit like releasing race cars without seatbelts or fully working brakes, and figuring things out as they go.
- Promesses et (dés)illusions : Une introduction technocritique aux blockchains (journals.openedition.org)
- Can ActivityPub save the internet ? (theverge.com)
- Tout ce qui a changé ce 30 avril 1993, quand le World Wide Web est devenu public (humanite.fr)
- La fabrique des Là-Pas-Là (lundi.am)
Tu te rappelles, parent, quand tu étais au lycée tu étais dans une classe, […] et la prof d’histoire organisait une sortie au musée ? Tout le monde était content parce que, pendant une journée, exceptionnellement, on ne faisait pas cours. C’est-à-dire que, les cours n’étaient pas dispensés à ta classe […] puisque la classe n’était pas là. Toute la classe. […] Or, Jean-Michel Blanquer a fait éclater la classe.
- Qu’est-ce que l’écoféminisme ? (legrandcontinent.eu)
- Intersectionnalité et mouvements sociaux : de quoi parle-t-on ? (ritimo.org)
- La tentation écofasciste (terrestres.org)
- Anniv
- Pourquoi tant de haine ?
- Jeu
- 100 jours
- Cap
- Attal
- Séparer
- Feuille de route
- Darmanin
- Fin de vie
- Téfal
- Urgence
- Mai
- Sono-terrorisme
- Ouin ouin
- Nez
- Casseroles
- Apprendre
- Piques
- Impôts
- Life
- Incendies
- Mayotte
- Différence
- Cherchez l’erreur
- Usul. Fabien Roussel veut-il tuer la Nupes ? (peertube.stream)
- Haka (mini-vidéo mamot.fr)
- Jeunesse (mini-vidéo mamot.fr)
- Cartons rouges interdits (mini-vidéo mamot.fr)
- Stade de France, 49’3″ (mini-vidéo mamot.fr)
- Sans limite (mini-vidéo mamot.fr)
- Mark Zuckerberg, l’empereur de Facebook (france.tv – replay disponible jusqu’au 30/10/23)
- Comment Facebook et Zuckerberg ont détruit l’humanité (ou presque (video.blast-info.fr)
- Notre ami l’atome – Un siècle de radioactivité (video.antopie.org)
- L’Actu des Oublié.es : la guerre des graines en Afrique de l’Ouest (rapportsdeforce.fr)
- Didier Fassin – Questions morales et enjeux politiques dans les sociétés contemporaines (college-de-france.fr)
- Histoires d’écritures (radiofrance.fr)
- 100 jours pour le faire chuter (intervillesmacron.lol)
- Clique sur la casserole pour faire du bruit ! (macasserole.fr)
- Des casseroles pour Macron (descasserolespourmacron.fr)
- « Imprimer ! L’Europe de Gutenberg » (humanite.fr)
L’Allemagne n’a pas plus inventé l’imprimerie que la Grèce, la philosophie. Les premières impressions de textes et d’images à partir de planches gravées apparaissent en Chine et en Corée dès la fin du VIIe siècle. […] En 1377, bien avant la Bible de Gutenberg, la Corée compose le premier livre imprimé à partir de caractères en métal : 5 538 caractères ont été fabriqués pour imprimer plus de 140 000 signes.
- “Surréalisme au féminin ?”, au musée de Montmartre : les femmes peintres sortent du cadre (telerama.fr)
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
Point d’étape pour l’écriture à deux mains de « L’amour en Commun »
Prouver par l’exemple qu’il est possible de faire autrement, tel est souvent le moteur des projets de Framasoft. Il en va ainsi pour Des Livres en Communs, qui propose un autre modèle d’édition : une bourse aux autrices et auteurs en amont de l’écriture ainsi qu’une publication de l’ouvrage sous licence libre afin de le verser dans les Communs. Nous posons pour principe que le travail d’écriture nécessite un revenu si l’on considère que l’œuvre ainsi accompagnée bénéficie ensuite à tous (davantage sur ce projet et les valeurs qu’il porte).
C’est dans cet esprit que nous avons publié en janvier de l’année dernière notre premier Appel à projet auquel ont répondu 22 propositions « sérieuses » (qui correspondaient bien à la demande initiale). Notre petit comité de lecture a dû faire une première sélection puis trancher entre au moins trois projets de qualité que nous aurions aimé accompagner aussi… et puis c’est celui de Timothé et Margaux qui l’a emporté par son sérieux, son originalité et son caractère hybride… Voici un bref extrait de leur note d’intention :
« nous avons choisi d’interroger comment le commun de l’amour, en tant que moyen d’organisation et moteur d’engagement, permet de construire une alternative à la société capitaliste. Cela nécessite de penser l’amour hors des structures sociales préétablies (couple hétérosexuel et monogame) pour choisir nos contrats et nos croyances, d’explorer de nouvelles manières de vivre ensemble… »
C’est ainsi que s’est entamé en juin dernier le processus d’écriture pour eux et d’accompagnement éditorial pour nous : rencontre au framacamp et échanges par mail ou visio qui sont l’occasion de suggestions de lectures, références et interviews, mais aussi téléversement à mesure des travaux en cours sur notre Framacloud pour en faciliter les étapes de révision. Il est difficile aujourd’hui de préciser une date de publication mais d’après le planning établi ce devrait être vers la fin de l’année… Mais nous évitons de mettre trop de pression sur le duo, car nous savons bien qu’un temps long d’élaboration est nécessaire… c’est l’occasion de glisser ce clin d’œil d’un auteur célébré par beaucoup :
“I love deadlines. I love the whooshing noise they make as they go by.”
― Douglas Adams
(à peu près :« j’aime les dates limites, j’adore le bruissement de leur souffle quand elles s’évanouissent »)
C’est le moment de faire un point d’étape avec le duo et de remercier sincèrement les donateurs et donatrices de Framasoft qui ont permis le financement de cette expérimentation.
Logo de DLeC
Bonjour Margaux et Timothé. L’équipe de DLeC a pu faire votre connaissance déjà, mais les lecteurs du Framablog ne vous connaissent pas encore, pouvez-vous vous présenter un peu ?
— Je m’appelle Margaux Lallemant, je viens d’un petit village du sud de la France où la couleur du ciel alimente l’encre des stylos. J’ai baladé mes carnets de Lyon à Saint-Étienne, en passant par Paris et Kaohsiung. J’écris de la poésie, publiée dans des revues comme Point de Chute, Dissonances, par le Serveur vocal poétique ou le podcast Mange tes mots. J’anime des ateliers d’écriture pour des publics variés, et je bricole une émission de radio qui s’appelle Poésie SCHLAG*.
Et je suis une grande amoureuse. Je me soigne, je déconstruis, je lis et je discute, mais rien à faire, les martinets, les sous-bois, les bulles de bière dans un regard, les sourires francs, les chansons de Barbara et le mouvement d’un corps qui danse continuent de propager en moi des vagues d’endorphine déraisonnables.
— Je m’appelle Timothé, je suis un homme cis blanc hétéro, petit-fils de réfugiés. Mes parents font partie de la classe moyenne, ce qui leur a permis de me transmettre un capital social, culturel, de financer mes études… Je viens de la campagne corrézienne, sans m’être jamais senti rural.
Pendant la majorité de ma vie, je n’ai rien fait qui ait le moindre intérêt pour ce livre. J’ai été un élève studieux dans une famille aimante, j’ai intégré les codes du patriarcat, j’ai développé une conscience politique de gauche bobo, je me suis pensé féministe. J’ai fait des études et un doctorat en physique, parce que je ne voulais pas être de nouveau au chômage. La thèse m’a mené à une crise d’adulescence, un profond mal-être et finalement à une psychothérapie. J’ai alors compris que le patriarcat avait fait de moi un « estropié émotionnel », comme le dit bell hooks. De lectures en podcasts, de l’écoute aux discussions, j’ai pris conscience du chemin qu’il me restait à parcourir pour déconstruire ces normes en moi. J’ai profité de cette expérience pour écrire un livre à destination des mecs : Masculinités, apprentissage pratique de la déconstruction, que j’auto-édite.
Quand on me demande où je me vois dans 5 ans j’ai juste envie de répondre « je ne sais pas, ça dépendra de la température », alors d’ici là autant essayer d’aimer.
Qu’est-ce qui vous a décidés à soumettre votre projet initial et comment l’avez-vous conçu ?
Margaux : Avec Timothé, on s’est souvent dit que la vie amoureuse de nos ami⋅es était trépidante et qu’il faudrait prendre le temps de les interviewer pour consigner toutes les modalités de faire relation qui existaient autour de nous. C’est à peu près au même moment qu’est sorti l’appel à candidature de Framasoft pour la bourse d’auteur⋅ice. On s’est croisés un soir, vaguement éméché⋅s dans la cuisine, et on s’est dit qu’on allait proposer un projet sur l’amour.
Ensuite, en construisant le projet, nous avons voulu questionner l’articulation possible entre le fait de parler d’amour à un niveau interpersonnel et des pistes sociales de sortie du capitalisme. Nous avions envie de parler du couple, de la famille et du patriarcat, mais aussi de ZAD, de squats, d’autres rapports au vivant que celui de l’exploitation.
Plusieurs questions nous animaient avec Timothé : en quoi l’amour constitue une base de l’engagement et de la mise en commun ? Comment redéfinir l’amour pour engendrer de nouvelles manières de faire, de nous relier, pour favoriser le commun ? En quoi l’amour est-il le premier commun ? Pourquoi est-il nécessaire de sortir l’amour des phénomènes d’enclosure autour de la famille et du couple ?
D’où le titre, l’Amour en commun !
Comment se sont passés vos premiers contacts avec l’équipe d’édition ?
Margaux : Ces contacts ont été très porteurs pour nous. Il y a souvent des moments de découragement dans le processus d’écriture. Personnellement, j’ai été inquiète de réussir à articuler concrètement tous les thèmes dont nous voulions parler, tout en gardant un fil directeur politique. Grâce aux conseils de lectures pour articuler nos idées et aux temps d’échange avec l’équipe de Frama, nous avons toujours eu la petite impulsion nécessaire pour continuer.
Timothé : J’avoue que quand j’ai aperçu le Framacamp lors de notre rencontre à Lyon, j’ai été surpris de l’ambiance très libre et fun qui semble y régner. Pour le reste l’équipe a été super rassurante et elle a vraiment pris le temps de nous expliquer les différentes licences libres, avec leurs implications pour le livre et pour nous et je les en remercie.
Vous avez choisi de réaliser un essai sous forme hybride, pouvez-vous donner un aperçu de ses différents aspects (analyse, réflexion sur l’expérience, collecte de témoignage, atelier, poésie, …)
Timothé : Pour l’instant l’hybridation est difficile à montrer, car dans un premier temps nous nous concentrons plus sur la partie plus « essai ». Nous avons déjà réalisé plusieurs entretiens, qui donneront des podcasts, mais cette partie de la création étant chronophage, il a été convenu de la réaliser plutôt en fin d’écriture. Un pote qui a travaillé à Radio France nous a fait une formation sur l’arrangement de podcast et les enregistrements, c’est amusant ce qu’il faut apprendre pour écrire !
Margaux : Pour donner une idée, j’ai envie d’écrire une troisième partie plus SF, qui donnerait vie aux thèmes qu’on aborde dans le livre. Raconter des histoires, c’est une autre voie pour gagner la guerre des imaginaires ! Pour l’instant, j’anime des ateliers d’écriture sur le « Monde Nouveau » avec toutes sortes de publics pour m’inspirer.
Votre ouvrage, suivant le principe de DLeC, sera versé aux Communs (culturels), qu’est-ce que ça représente pour vous ?
Timothé : Ne pas avoir besoin d’aller faire la danse du ventre chez les éditeurs ! (rire). Pour ma part, en tant qu’auteur quasi inconnu et qui ne compte pas sur l’écriture pour vivre, mon premier souhait est d’être lu. En cela, le fait que le contenu soit libre augmente largement les chances de diffusion du texte. Plus largement, ayant moi-même proposé une version libre de mon essai précédent, la diffusion en libre correspond à mes valeurs.
Margaux : Dans le processus d’écriture d’un essai, je me rends compte qu’il n’y a jamais d’idée nouvelle, sortie du chapeau. Nous devons tellement à tous les auteur⋅ices qui ont pensé avant nous, c’est comme une grande chaîne de redevabilité qui relierait tous les écrivain⋅es ! Sauf qu’on se rend rapidement compte que l’accès à cette chaîne est payante et loin d’être accessible. Verser ce livre dans les communs, c’est participer à la vulgarisation des savoirs auxquels nous avons eu accès. Exprimer notre gratitude en rendant accessible à tous ce que les idées des autres nous ont aidé à formuler !
Entrons un peu dans le vif de la réalisation dont le lectorat du framablog est sans doute curieux : où en êtes-vous à peu près ? L‘avancée est-elle à peu près celle que vous envisagiez ? Qu’est-ce qui la ralentit ou retarde éventuellement ?
Timothé : Pour ma part ce qui la ralentit, c’est en tout premier lieu, le travail salarié (dont je ne peux malheureusement pas me passer pour remplir mon assiette). Quand j’ai écrit mon essai précédent, j’attendais les corrections de ma thèse. C’était une situation incroyablement confortable, j’étais payé et j’avais des journées entières pour écrire, faire une pause, lire, échanger et écrire de nouveau. Maintenant ce n’est plus le cas, après une journée de 7h, c’est pour moi très difficile de m’installer devant mon ordinateur pour écrire. Trouver l’espace mental, rassembler mes idées, me concentrer de nouveau et produire. Pour écrire, j’ai besoin d’avoir un temps continu et l’esprit un peu libre. Alors j’essaie autant que faire se peut d’aménager des moments les samedis ou les dimanches après-midi, mais c’est loin d’être facile et surtout c’est lent… Je m’en excuse auprès de Framasoft. Quand avec Margaux nous avons répondu à l’appel à projet, j’étais au chômage, j’avais prévu de faire une reconversion mais je n’étais pas sûr qu’elle aboutisse et je pensais que j’aurais plus de temps avant que ma formation ne commence pour écrire.
Margaux : Personnellement, j’ai fini la partie sur les relations amoureuses, je suis en train de rédiger celle sur la fin des binarismes, de la Nature au genre. J’avance à peu près au rythme prévu. Ce qui me retarde, c’est le temps de repos que nécessite chacune des parties avant de les reprendre, puis dans un second temps d’en faire le deuil pour passer à une autre. J’écris relativement vite, mais j’ai besoin de beaucoup de temps pour m’assurer que c’est bien ça que j’ai envie d’écrire, puis pour me décider sur ce que j’ai envie de raconter après !
Qu’est-ce qui vous a semblé plus facile/difficile qu’initialement envisagé ?
Maître Capelo, image empruntée à ce site
Margaux : Articuler les différents thèmes que nous voulions traiter en gardant une ligne politique, sans que cela devienne une espèce de liste de Prévert des luttes et pensées politiques qui nous parlaient. Se battre contre le sentiment d’illégitimité aussi, j’ai toujours l’impression qu’un vieil universitaire avec des lunettes va nous taper sur les doigts en disant : c’est n’importe quoi ce qu’ils disent !
D’où l’importance pour nous de rappeler que ce n’est pas un essai scientifique. Ce livre est militant, ce livre est poétique, ce livre est témoignage, ce livre est boîte à outils, ce livre est chemins de traverses, questionnements personnels et sociétaux, ce livre est bricolé. Et c’est ce qui nous plaît : s’inspirer de la vie réelle et de témoignages d’individus sur leurs pratiques, exposer nos idées communes en retraçant le fil de nos lectures et de nos rencontres, explorer poétiquement les possibles et donner une assise imaginaire à nos tentatives de réinvention.
Au cours de votre travail, avez-vous infléchi en partie votre démarche, si oui dans quel sens ?
Timothé : Sur la partie qui m’occupe le plus depuis le début, c’est-à-dire « La famille », j’ai complètement infléchi ma pensée au fur et à mesure de la recherche et de l’écriture. J’étais parti à lire sur les habitats partagés, sur l’histoire de la famille, avec comme idée principale de broder autour de la possibilité de faire des colocations familiales… Finalement, je me dirige plus sur la proposition de la « parenté » qui me semble un concept bien plus ouvert que la famille, une réponse à l’extrême-droite et une possibilité d’ajuster nos besoins et nos envies de vie collective. Avec Margaux, nous nous sommes lancé⋅es dans l’inconnu avec ce livre. Nous avions des bases sur certains sujets que nous voulions traiter, mais pas sur tous. En plus, regarder un sujet et se demander « Où est l’amour là-dedans ? », ce n’est pas une démarche habituelle, ni pour nous et encore moins pour les auteurices qui nous ont précédé⋅es. Il m’a fallu vraiment du temps pour trouver une direction, car les textes que j’ai lus n’abordaient pas du tout le sujet des familles par le prisme de l’amour (peut être ai-je raté certaines références). L’inflexion vient à la fois du processus de recherche et de celui d’écriture qui oblige à clarifier des idées.
Margaux : J’ai l’impression d’avoir affiné ma pensée au fil de mes lectures et de l’écriture de ce livre. Cela m’a donné envie d’appréhender ces sujets autrement. La partie sur le genre n’était pas prévue au départ. Mais elle s’est imposée à un moment comme une nécessité pour approfondir la critique du système hétérosexuel et la manière dont il sert le capitalisme. Au contraire, j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans l’écriture de la partie sur les relations au vivant, par peur de me lancer dans quelque chose de naïf et de désincarné après tout ça. L’angle d’attaque du binarisme m’a permis de me lancer, quitte à laisser de côté pour l’instant l’aspect de la spiritualité que je pensais aborder.
Nous sommes aussi curieux et curieuses de comprendre comment vous travaillez à « quatre mains » ou plutôt deux claviers.
Timothé : Pour l’instant nous avons avancé chacun.e de notre côté. D’abord parce que nous n’avons pas le même volume horaire à consacrer à l’écriture. Margaux peut passer plusieurs jours de la même semaine à écrire, moi non. Si nous écrivions sur les mêmes parties, il se créerait des disparités d’avancement qui retarderaient l’écriture. Dans une autre situation, nous aurions sûrement essayé d’écrire le plus souvent à quatre mains, mais dans la configuration actuelle il nous a semblé plus sage d’avancer chacun⋅e sur des parties différentes. Nous avons prévu d’écrire à quatre mains le chapitre sur les ZADs, car il sera en partie le résultat de notre expérience partagée de ce terrain.
« Hong Kong Giant Rubber Duck » par IQRemix, licence CC BY-SA 2.0.
Pour ce qui est de l’équipe, il faut que je me lâche et j’accepte d’essayer ce concept du « canard en plastique », en envoyant ma partie alors qu’elle n’est pas encore dans un état où je me dis « allez c’est bon, c’est propre, je peux la faire lire ». Je n’ai jamais essayé cette méthode et c’est un peu impressionnant.
Margaux : Pour ma part les retours de l’équipe sont très précieux parce qu’ils me permettent d’affiner ma pensée, de la rendre plus précise et d’éviter les non-sens. Il y a aussi les yeux de lynx pour les fautes, les coquilles, les niveaux de langage non adéquats. Entre le brouillon et la version finale, il y a des commentaires et de nombreuses relectures. Merci pour ça !
L’attribution d’une bourse de création par DLeC est une tentative modeste de montrer que le travail initial d’écriture devrait dans un monde idéal être rémunéré en amont. Quel est l’apport de cette bourse dans votre travail ? Aurait-il existé ? Aurait-il eu la même forme ? Selon vous, en fonction de votre expérience, quel devrait être le statut « idéal » d’auteur-autrice ?
Timothé : C’est à la fois super chouette car cela permet de décharger en partie l’auteurice de la nécessité de faire une œuvre commerciale, mais c’est aussi une très grosse pression. Être contractuellement engagés à écrire, cela veut dire que nous devons réussir. C’est moteur, cela pousse à ne pas lâcher le morceau, mais pour moi c’est aussi une pression car l’échec est toujours possible. Néanmoins, décharger les auteurices, surtout professionnel⋅les de la précarité durant la phrase d’écriture est une magnifique ambition qui ne peut qu’être encouragée.
Illustration CC BY David Revoy (sources)
Margaux : Je suis d’accord, ce projet ne se serait jamais concrétisé sans cette bourse. Personnellement, je ne pense pas que j’aurais écrit d’essai. C’est vraiment une chance incroyable d’affiner ma pensée politique, de prendre le temps de lire des essais, de me demander « qu’est-ce que je pense à ce sujet ? » … et de créer des liens, comme une toile d’araignée, entre mes lectures, mes discussions, des idées politiques qui a priori ne réclament pas de filiations les unes avec les autres…
Dans l’idéal, je pense que le statut d’artiste-auteur⋅ice devrait rejoindre le régime d’intermittent.e. En vérité, la frontière est très fine. De nombreux auteur⋅ices réalisent des lectures, des performances, des masterclass, des ateliers qui sont très similaires au travail d’un⋅e comédien⋅ne. De la même manière qu’iels ont besoin de temps pour écrire et monter leur pièce de théâtre, les auteur⋅ices ont besoin de temps rémunéré pour créer une œuvre et la faire vivre dans le monde.
« Get Ready, Get Set, Write » par MellieRene, licence CC BY-NC 2.0
Même question pour le rapport avec l’éditeur ?
Timothé : Sans un éditeur qui nous pousse à écrire, ce travail serait juste resté dans nos têtes ! Nous aurions sûrement refait le passé autour d’un verre en nous demandant si nous aurions changé ou pas le monde avec « L’amour en Commun ». Personnellement, je n’avais pas prévu d’écrire un autre livre, si « L’amour en Commun » existe dans le futur, ce sera entièrement sous l’impulsion de Framasoft, des Livres en Commun et aussi un peu de Margaux qui a entendu parler de l’appel à écriture et m’a poussé à répondre avec elle.
D’un point de vue plus applicatif, c’est pour moi la première fois que j’ai un éditeur à qui je suis redevable de ce que j’écris. C’est super de pouvoir être confirmé et conseillé mais comme tout ce qui inclut plus d’une personne, cela va nous obliger à nous entendre.
Margaux : Je n’ai encore jamais été éditée, mis à part en revue. Mais les revues que je préfère sont celles qui m’ont demandé de modifier mon texte et avec lesquelles nous avons eu de vrais échanges à ce sujet ! Pour moi, un⋅e éditeur⋅ice, ce n’est pas seulement quelqu’un qui tamponne le sceau « publiable » sur notre manuscrit, ou le met en vente. Cela devrait être une véritable relation de soutien, de regard critique, d’échange et d’accompagnement pour amener ledit manuscrit vers la forme finie du livre. Je tiens beaucoup à cet espace collectif du retravail. Je crois qu’il est très important pour passer de l’intime à l’objet « livre », indépendant de l’auteur⋅ice. Vous êtes très bons là-dessus Frama, merci beaucoup pour votre soutien et votre patience !
Merci Margaux et Timothé, à bientôt !
Khrys’presso du lundi 24 avril 2023
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)
Brave New World- Red Alert : ICANN and Verisign Proposal Would Allow Any Government In The World To Seize Domain Names (freespeech.com)
ICANN, the organization that regulates global domain name policy, and Verisign, the abusive monopolist that operates the .COM and .NET top-level domains, have quietly proposed enormous changes to global domain name policy in their recently published “Proposed Renewal of the Registry Agreement for .NET”, which is now open for public comment.
Voir aussi La proposition ICANN/Verisign permettrait à n’importe quel gouvernement de saisir des noms de domaine en .net et cela pourrait s’étendre aux domaines en .com (developpez.com)
- La démocratie en danger partout sur la planète (humanite.fr)
Le groupe de presse britannique The Economist Group attribue un indice de démocratie à 165 pays et deux territoires […] La Norvège arrive en tête avec 9,81 en 2022, et l’Afghanistan ferme la marche avec 0,32. La France arrive au 23e rang avec un score de 8,07 (sur 24 « démocraties à part entière »), devant les « démocraties imparfaites » dont Israël 29e (7,93), et les États-Unis, 30es (7,85).
- 45 °C en Thaïlande, 44 °C en Inde, 38°C en Chine… l’Asie déjà dans la fournaise (liberation.fr)
La saison chaude débute à peine que plusieurs records de température sont déjà battus de l’Asie centrale jusqu’à l’Asie du Sud-Est. Le réchauffement climatique rend les vagues de chaleur plus fréquentes, plus intenses et plus précoces.
- Poutine mène sa com à coups de bravache (liberation.fr)
- Guerre en Ukraine : la pression monte sur l’UE pour qu’elle sanctionne Rosatom (euractiv.fr)
l’Allemagne et la France ont acheté de l’uranium enrichi à la Russie pour une valeur de 452 millions d’euros en 2022.
- Quand Ikea profite des concerts de casseroles pour faire sa pub (huffingtonpost.fr)
« À ce prix-là, ça peut faire du bruit », est-il écrit dans cette nouvelle campagne publicitaire pour une casserole en inox […] « C’est le génie du capitalisme de parvenir à faire du profit sur de la protestation sociale »
- Au Soudan, les affrontements se poursuivent dans la capitale, près d’une centaine de civils tués en deux jours (liberation.fr)
La capitale, Khartoum, est le théâtre d’affrontements violents entre l’armée régulière (SAF) et les Forces de soutien rapides (RSF), une milice paramilitaire redoutée pour ses méthodes brutales.
- « La fortification de l’Europe », zoom sur une tendance préoccupante qui s’amplifie (guitinews.fr)
Sur le vieux continent, les murs se multiplient avec comme dessein d’enrayer les déplacements de populations. Des constructions au coût faramineux
- Dutch Power Prices Turn Negative as Green Power Floods Grid (bloomberg.com)
Power prices in the Netherlands turned negative on Wednesday with the market so overloaded with green electricity that consumers are getting paid to use the excess supply.
- Allemagne : un accord pour les augmentations de salaires dans le secteur public a été trouvé (liberation.fr)
L’accord signé entre les partenaires sociaux et le gouvernement devrait permettre d’éviter le durcissement du mouvement social qui secoue l’Allemagne depuis des semaines. Les négociations dans le secteur privé continuent.
- Mégabassines, barrages : comment ils assèchent l’Espagne (reporterre.net)
Dans cette fuite en avant, les bassines restent un problème de second ordre face aux plus de 1 200 énormes barrages qui détruisent les cours d’eau du pays pour créer des retenues titanesques, bien plus grandes que les mégabassines. En tout, il y a 170 000 barrages, petits ou grands, en Espagne.
- L’éditeur La Fabrique dénonce à Londres l’arrestation d’un salarié en vertu d’une loi antiterroriste (huffingtonpost.fr)
« Pour justifier cette décision, les policiers ont argué du fait qu’Ernest aurait participé à des manifestations en France. Une telle déclaration de la part d’un policier britannique est tout à fait insensée et semble clairement indiquer une complicité avec les autorités françaises »
- Le NHS britannique se meurt lentement à cause de la privatisation (les-crises.fr)
- The UK’s Online Safety Bill undermines everyone’s safety (element.io)
As currently drafted the Bill forces messaging services to break their end-to-end encryption by implementing third party scanning of decrypted content, completely undermining the security that end-to-end encryption offers.
- Ralph Yarl venait chercher ses frères chez un ami vers 22H00 le 13 avril à Kansas City, grande métropole du Missouri dans le centre des États-Unis, lorsqu’il a sonné par erreur à la mauvaise porte. Son propriétaire, un octogénaire blanc, a alors tiré sur l’adolescent à travers une porte vitrée, le touchant au bras et à la tête (huffingtonpost.fr)
- Après un décollage réussi, Starship, la plus grande fusée au monde, explose en vol (huffingtonpost.fr)
- Crise du Covid : 67 millions d’enfants dans le monde ont été privés de vaccins vitaux (liberation.fr)
Un rapport de l’Unicef mercredi 19 avril pointe du doigt les contraintes subies par les systèmes de santé de nombreux pays du monde, causant un retour en arrière sans précédent en termes de vaccination infantile. « Se remettre sur la bonne voie va être un défi », souligne le rapport de l’Unicef, qui s’inquiète de risques d’épidémies de rougeole ou de polio.
- Écart de rémunération entre hommes et femmes en Europe : faits et chiffres (Infographie) (europarl.europa.eu)
Les femmes dans l’UE gagnent en moyenne, près de 12,7 % de moins que leurs collègues masculins.
- Quand Assange était espionné par une société de sécurité privée (lvsl.fr)
Nils Melzer, rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, revient ici sur le rôle d’UC Global. Il rappelle que les pratiques de cette entreprise relèvent d’une forme de torture psychologique.
- Le Conseil de l’Europe dénonce une violation des droits des personnes handicapées par la France (radiofrance.fr)
- La loi sur les JO de Paris 2024 attaquée au Conseil constitutionnel par LFI et EELV (huffingtonpost.fr)
- Claire Hédon, Défenseure des droits : « Il y a urgence à nous écouter » (huffingtonpost.fr)
nous n’avons pas été suivis sur la question de l’interdiction des lanceurs de balles de défense (LBD) et des grenades de désencerclement en maintien de l’ordre. Pourquoi les pays du Nord ou l’Allemagne ne les utilisent-ils pas ? Et pourquoi s’est-on prononcé contre ? […] C’est parce qu’il y a eu des accidents graves. Mon souhait serait que nos recommandations, nos décisions, soient suivies.
- Dangerosité des grenades GM2L : une enquête contredit l’État (reporterre.net)
- L’abrogation de la réforme des retraites examinée en juin ? (humanite.fr)
Le groupe Liot a déposé, ce jeudi 20 avril, une proposition de loi pour sa niche parlementaire du 8 juin afin de détricoter les mesures d’âge et renvoyer les autres dispositions à une « conférence sociale ». […]contrairement à la motion de censure, qui nécessite une majorité absolue, une proposition de loi peut être adoptée à la majorité simple.
- Ni en emploi ni en retraite : qui sont ces senior·es, grand·es perdant·es de la réforme ? (liberation.fr)
Près de la moitié des 55-64 ans sont sans emploi mais pas encore à la retraite. Pour elleux, le report de deux ans de l’âge légal de départ est un coup dur. Une note de France Stratégie dresse le portrait de ces personnes en fin de carrière qui subissent l’inactivité comme une double peine.
- Retraites : pour 64 % des Français, la mobilisation contre la réforme doit se poursuivre (bfmtv.com)
Près de 7 Français·es sur 10 disent être toujours opposé·es actuellement à la réforme des retraites pourtant promulguée samedi. 45 % des sondé·es souhaitent un durcissement du mouvement.
- Retraites : l’impopularité d’Emmanuel Macron à son plus haut, au niveau de la période des gilets jaunes (liberation.fr)
Embourbé dans le conflit social à la suite de sa réforme des retraites, le chef de l’Etat atteint un record d’opinions défavorables, à 73 %
Voir aussi Retraites : Même Nicolas Sarkozy n’approuve pas la méthode de Macron (huffingtonpost.fr) - Fonds Marianne : trois signalements transmis au Parquet national financier (liberation.fr)
- Perquisition au ministère de la Justice : le Conseil constitutionnel retoque la QPC jugée « inopérante » de Dupond-Moretti (liberation.fr)
Les « sages » ont rejeté la question prioritaire de constitutionnalité déposée par le ministre de la Justice pour contester la perquisition de ses bureaux, en juillet 2021, dans le cadre de la procédure le visant pour « prise illégale d’intérêts ».
- Plusieurs centaines de députés préinscrits au Rassemblement national à leur insu (francetvinfo.fr)
- 10 ans du mariage pour toustes : ces droits LGBT+ restent à conquérir (huffingtonpost.fr)
- Les services publics dématérialisés boudés par les Français, qui préfèrent l’accueil humain (huffingtonpost.fr)
Pôle emploi, la CAF, et les préfectures sont les services publics les moins plébiscités par les usager·es
- Neuf millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté : le retour de la faim en France ? (basta.media)
« Sans des structures comme les Restos du cœur, il y aurait peut-être des émeutes de la faim », estime la chercheure Bénédicte Bonzi. Elle dénonce le développement d’un marché de la faim qui conforte le système agro-industriel.
- Sûreté nucléaire : la majorité macroniste contrainte de renoncer à la fusion des deux organismes de surveillance (liberation.fr)
- À Paris, le risque de mourir de chaud est le plus élevé d’Europe (liberation.fr)
- Les œufs de poulaillers domestiques déconseillés en Île-de-France (huffingtonpost.fr)
L’ARS d’Île-de-France a dévoilé les premiers résultats de son étude sur les œufs issus de poulaillers domestiques dans la région et appelle à un arrêt de leur consommation.
- Chlordécone : une enquête accable l’État français (reporterre.net)
Ces éléments contredisent la version des juges du pôle santé du tribunal de Paris, qui ont prononcé un non-lieu en janvier 2023 dans l’enquête sur l’empoisonnement des Antilles au chlordécone. S’ils avaient qualifié l’insecticide de « monstre chimique », ils estimaient que la science ne pouvait pas prédire quelles conséquences ce pesticide aurait sur l’humain.
- Pénurie de pilules abortives : « Le droit à l’IVG ne doit pas dépendre de laboratoires privés » (liberation.fr)
La présidente du Planning familial dénonce une « minimisation » de la pénurie de pilules abortives par le ministre de la Santé et appelle à « des mesures fortes » pour assurer le droit à l’avortement. Ce qui doit passer selon elle par la nationalisation de la production de certains médicaments.
Voir aussi Pénurie de pilules abortives : la France paie à nouveau sa dépendance sanitaire (telerama.fr)
« Les témoignages des professionnels montrent qu’il y a bien pénuries de pilules abortives par endroits. Il est inacceptable qu’un médicament aussi important soit indisponible, ne serait-ce qu’une semaine »
- Annie Ernaux à nouveau pionnière avec cette traduction en créole (huffingtonpost.fr)
Le roman « La Place » qui a valu à Annie Ernaux son prix Renaudot 1984 va paraître en créole ce mercredi. Jamais un auteur ou une autrice non antillaise n’avait déjà été publiée de son vivant en créole.
- Vendée Globe : évincée après un congé maternité, Clarisse Crémer reprend la barre avec un autre sponsor (liberation.fr)
Douzième du dernier Vendée Globe, la navigatrice n’avait pas été gardée pour la prochaine édition par Banque Populaire, une décision en grande partie liée à sa maternité.
- Harcèlement sexuel, agression, racisme : la face cachée du SNU (politis.fr)
- PPDA accusé de viols : le journaliste abandonne ses poursuites pour diffamation contre « Le Parisien » (huffingtonpost.fr)
Après la publication d’un livre de Florence Porcel sur PPDA, « Le Parisien » avait révélé la plainte pour viols déposée par l’autrice. Le journaliste avait attaqué le quotidien en justice.
- Marylise Léon, une négociatrice « proche des gens » pour reprendre les rênes de la CFDT (liberation.fr)
- Avant l’allocution, Brigitte Macron défend un président qui « n’est pas isolé du tout » (huffingtonpost.fr)
- Allocution télévisée d’Emmanuel Macron : un Président à contretemps (liberation.fr)
Après plusieurs mois de contestations contre l’impopulaire réforme des retraites, l’essentiel de l’intervention télévisée du chef de l’Etat ce lundi soir aura consisté à préciser trois chantiers qui étaient en réalité déjà sur les rails.
- La faute du Conseil constitutionnel (politis.fr)
Sa décision n’a pas seulement permis une promulgation immédiate de la réforme des retraites. Elle crée aussi une jurisprudence qui renforce outrageusement l’exécutif et dont pourrait bien profiter Marine Le Pen.
- « La crise démocratique est à son apogée » : pour l’historien Jean Garrigues, la bataille des retraites « a testé la crédibilité présidentielle » (francetvinfo.fr)
- « Ultra gauche », « terrorisme », le nouveau point Godwin du pouvoir (blogs.mediapart.fr)
Rarement dans l’histoire de la 5ème République un pouvoir n’avait autant employé cette stratégie : le nouveau point Godwin consiste à disqualifier et discréditer l’opposant·e en l’associant à l’extrémisme voire au terrorisme. Vous êtes opposant·e ? Vous êtes un·e extrémiste ! Vous défilez dans une manifestation non autorisée ou vous exposez tout simplement une autre vision de la société ? Vous êtes en dehors de la République ! Vous menez une action de désobéissance civile (et civique) ? Vous êtes un·e terroriste !
- « Équipe de France de l’insertion » ou énième outil pour surveiller les chômeureuses, la plateforme France Travail prend forme (liberation.fr)
Le dispositif voulu par le gouvernement revendique de faciliter la coordination entre les différents acteurs de l’emploi. Mais derrière se cache une réforme du RSA avec la mise en place de « quinze à vingt heures d’activité » par semaine.
- Assurance chômage : la réforme entre en vigueur, un abandon de poste ne donne désormais plus droit aux allocations (liberation.fr)
Le recul de l’âge de départ en retraite n’est pas la seule régression sociale du moment. La suppression des indemnités chômage à la suite d’un abandon de poste avait été actée à l’automne.
- Emmanuel Macron a-t-il chanté dans la rue avec une asso proche de l’ultradroite après son allocution télévisée ? (liberation.fr) – voir aussi L’Élysée confirme l’authenticité de la vidéo dans laquelle le président entonne « Le Refuge » d’Edmond Duplan, peu après son allocution, avec des soutiens de l’application controversée « Canto ». (huffingtonpost.fr)
le répertoire a priori innocent de cette application compte plusieurs classiques de l’extrême droite, de l’hymne de la Phalange espagnole, le mouvement fasciste de Primo de Rivera, à des chants militaires issus de l’Allemagne nazie.
- Accueil des demandeurs d’asile : élus et citoyens face à la « stratégie de la peur » de l’extrême droite (basta.media)
De la côte atlantique à la Corrèze, les attaques de l’extrême droite se multiplient contre les projets de centres d’accueil de personnes migrantes. Portées par Reconquête !, le parti d’Éric Zemmour, ces actions poussent élus et associations à réagir.
- Intimidations, harcèlement : les campagnes racistes et homophobes de l’extrême droite se multiplient (basta.media)
Un projet de centre d’accueil de demandeurs d’asile en Bretagne, un concert en Moselle, des sorties scolaires dans le Nord […] ces derniers mois, les actions et menaces proférées par des groupes d’extrême droite ont pour conséquence l’annulation d’événements et le renoncement à des politiques locales de solidarité.
- Répression des ZADs : le camp de Zaclay menacé d’expulsion (paris-luttes.info)
depuis bientôt un an, les agriculteurs accueillant le campement de Zaclay font face à des intimidations de la part de la préfecture. Depuis quelques semaines, le phénomène s’est accéléré avec la convocation des propriétaires du terrain ainsi que de plusieurs membres du collectif pour subir des interrogatoires de plusieurs heures à la gendarmerie. Aujourd’hui, le couperet est tombé : si la ZAD de Saclay n’est pas évacuée début juin, le camp sera expulsé par les forces de l’ordre et les agriculteurs se verront administrer des amendes se chiffrant en centaines de milliers d’euros.
- 2 800 policiers supplémentaires à Paris cette année, annonce Gérald Darmanin (liberation.fr)
Cette très forte hausse des effectifs de police s’explique par l’organisation de la coupe du monde de rugby et des Jeux olympiques et paralympiques.
- Lampe torche éblouissante : quand les policiers tentent de rendre aveugles les journalistes (europe1.fr)
- Le décret autorisant l’usage des drones par les forces de l’ordre dans certains cas publié au « Journal officiel » (lemonde.fr)
Le texte, publié jeudi, autorise l’utilisation de drones par les policiers, gendarmes, douaniers ou militaires, dans certains cas pour « la prévention des atteintes à la sécurité des personnes et des biens dans des lieux particulièrement exposés ».
Voir aussi Autoroute A69 : des drones-caméras, un dispositif inédit pour « la sécurité » du rassemblement (huffingtonpost.fr)
- Contrairement à ce que prétend Elisabeth Borne, son déplacement a bien été assorti d’interdictions de manifester. (liberation.fr)
La Première ministre a nié les interdictions de manifester entourant son déplacement dans l’Indre. Ce qui est pourtant contredit par les arrêtés préfectoraux.
- Retraite : trois personnes seront jugées pour outrage après avoir fait des doigts d’honneur à Macron (liberation.fr) – voir aussi Doigt d’honneur contre Macron : après Dupond-Moretti, la Nupes dénonce « deux poids, deux mesures » (huffingtonpost.fr)
« Ce que peut faire Dupont Moretti aux députés, un citoyen ne peut le faire au président ». Acerbe, le Premier secrétaire du PS Olivier Faure a commenté l’annonce du jugement prochain de trois personnes pour outrage à Emmanuel Macron, dénonçant une justice « deux poids deux mesures », qui sanctionne les citoyens mais pas le garde des Sceaux
- Réforme des retraites : existe-t-il des arrêtés anti-casseroles ? (francebleu.fr) – voir aussi Casseroles interdites pour accueillir Macron ? À Ganges, le zèle du préfet révolte ses opposant·es (huffingtonpost.fr)
Selon plusieurs témoins, les gendarmes interdisent les casseroles autour du déplacement du président dans l’Hérault. […] « Cet arrêté préfectoral – signé qui plus est par un ancien professeur de droit public – est totalement illégal. Un périmètre de protection de l’article L226-1 CSI n’a que pour seule fonction que de prévenir le risque terroriste et non protéger le président des huées de ses citoyen·nes » […] Alors que la polémique enflait, la préfecture a désavoué auprès de LCI l’action des forces de l’ordre, assurant que « les gendarmes ont mal compris la consigne »
- Des élèves du lycée Racine poursuivis, « il y a une volonté de mettre la jeunesse au pas » (streetpress.com)
- Récit de mes 60 heures de privation de liberté (regards.fr)
Samedi 15 avril 2023, à 00h10, alors que je quitte une manifestation spontanée contre la réforme des retraites au niveau du Pont-Neuf, à la recherche d’un Vélib’, je m’aperçois qu’un camion de CRS me suit depuis maintenant quelques mètres, avant que ses occupants ne descendent pour me prendre en chasse. Quelques instants plus tard, me voilà plaqué et menotté au sol par plusieurs agents de police, avant d’être transféré vers le commissariat du 17ème arrondissement. Ce n’est que 60 heures plus tard que je serai libéré. Mes torts ? Certainement être un arabe et avoir manifesté en France.
- Après trois nuits de détention, quatre opposant·es à la réforme des retraite condamné·es (rue89strasbourg.com)
Quatre des neufs personnes interpellées lors de la dernière manifestation contre la réforme des retraites ont été jugées en comparution immédiate, lundi 17 avril, au tribunal judiciaire de Strasbourg. Toutes ont été reconnues coupables de délits mais aucune n’est interdite de manifestation.
- L’étudiant qui a dénoncé des violences de la Brav-M libre après une nouvelle interpellation : ce que l’on sait (huffingtonpost.fr)
« J’allais manifester et lorsque je suis sorti du métro, des hommes sont venus me voir pour me dire de les suivre et de brûler des trucs. J’ai immédiatement refusé. Ils sont revenus quelques minutes après et ils se sont présentés comme des policiers. Ils m’ont interpellé en m’accusant d’avoir commis des dégradations »
Voir aussi Laurent Nunez porte plainte contre Arié Alimi, l’avocat de Souleyman (huffingtonpost.fr)
Me Arié Alimi a accusé la préfecture de police de Paris et les policiers de « mentir » sur les circonstances de l’arrestation de l’étudiant.
- Réforme des retraites : près de 60 enquêtes ouvertes par l’IGPN, « des sanctions » à l’étude contre la Brav-M (liberation.fr)
La directrice de l’inspection souhaite sanctionner les policiers de la Brav-M ayant eu des propos menaçants et humiliants envers des manifestants interpellés lors d’un cortège sauvage contre la réforme des retraites en mars.
- Armes, chiens et violences, bienvenue dans la police municipale de Saint-Denis (streetpress.com)
- Une course-poursuite finit en drame : la police accusée d’avoir percuté trois ados sur un scooter (streetpress.com)
« Ils nous ont tamponnés avec l’avant de leur voiture. Ils ont mis un coup de volant pour nous tamponner le scooter et nous faire un accident. »[…] L’affaire est d’une extrême gravité. Safyatou, la conductrice du scooter âgée de 17 ans, est toujours hospitalisée dans un état critique. Elle a été placée en coma artificiel avec un pronostic vital engagé. […] La mère d’Ilan estime avoir été, notamment par manque d’information, poussée par les policiers à déposer plainte contre la conductrice du scooter. Ce qu’elle a fait pendant la garde à vue de son fils. Elle souhaite désormais la retirer.
Voir aussi Mineurs percutés à scooter à Paris : les trois policiers suspendus et placés en garde à vue (liberation.fr)
Les trois policiers accusés d’avoir renversé des adolescents à scooter ont été suspendus, a annoncé le ministre de l’Intérieur ce vendredi 21 avril. Après avoir nié, les agents parlent désormais de « gestes pas appropriés ».
Et Scooter renversé à Paris : un policier mis en examen (huffingtonpost.fr)
Le conducteur de la voiture de police soupçonnée d’avoir renversé le scooter sur lequel circulaient trois adolescents à Paris a été placé sous contrôle judiciaire. Il a l’interdiction d’exercer l’activité de policier.
- À Mayotte : l’angoisse des uns, l’espoir des autres (politis.fr)
L’opération « Wuambushu », annoncée comme la plus vaste campagne de lutte contre l’immigration clandestine de France, s’apprête à se déployer sur l’île. Renforts massifs, expulsions records, destruction d’habitats informels…
Voir aussi Mayotte avant l’opération « Wuambushu ». Sous les tôles, la peur (humanite.fr)
À l’approche de l’opération militaire et policière qui vise à détruire les logements informels de plusieurs milliers de personnes et à les chasser vers les autres îles de l’archipel, la détresse des habitants visés est palpable.
- 400 000 volts de colère – reportage dans le secteur en lutte des énergéticien.nes de grand’maison – plus grand barrage de France. (cric-grenoble.info)
« même encore aujourd’hui, si on veut franchir une étape supplémentaire dans la lutte, on est en capacité de le faire »
- Primé malgré lui par le ministère des Armées, l’auteur de BD Nicolas Juncker reverse sa dotation (liberation.fr)
Distingué par le Grand Prix des « Galons de la BD », l’auteur a décidé de reverser son prix aux victimes des violences militaires de Sainte-Soline, ainsi qu’à une caisse de solidarité avec les grévistes contre la réforme des retraites.
- Soulèvements de la Terre : « Des citoyen·nes engagé·es, ce n’est pas possible de les dissoudre » (basta.media)
- Manif contre l’A69 entre Toulouse et Castres : les images fortes de la journée (huffingtonpost.fr) Voir aussi Toulouse-Castres : une course de caisses à savon contre l’A69 (reporterre.net)
- Pétition : Emmanuel Macron ne nous écoute pas, n’écoutons plus Macron (change.org)
nous appelons en premier lieu, à éteindre systématiquement nos postes de télévision et de radio lors des allocutions présidentielles jusqu’à ce qu’il nous respecte en acceptant d’ouvrir les conditions d’un dialogue véritable et mette un terme à cette logorrhée méprisante adressée à un peuple supposé ignorant de ce qui le concerne.
- Recouvrons les publicités de l’armée ! (rebellyon.info)
Si besoin, les affiches sont disponibles en PDF format A3 ici (craam.noblogs.org) - Les concerts de casseroles contre Macron, une pratique qui remonte au XIXe siècle (huffingtonpost.fr)
- Posez le crayon – Conseils techniques pour une stratégie de la flemme en entreprise (lundi.am)
dites que vous êtes épuisé·e, que votre corps et votre esprit souffrent. Et que pour faire deux ans de plus, vous devez adapter votre rythme et vous préserver. Puis passez à l’attaque : demandez des jours de repos, plus de pauses, des aménagements, du télétravail, plus de rotations (pas d’augmentations car on vous en demandera plus), à rencontrer un·e psychologue, læ médecin du travail. Et le lendemain qu’un·e collègue demande la même chose ! Puis un·e autre. Vous n’obtenez rien de cela ? Nul ne s’étonnera que vous soyez encore plus lent·e. On vous demande de faire quelque chose de nouveau ? Dites que vous ne préférez pas car vous devez vous préserver pour votre retraite.
- Flambée de colère à Rennes après la décision des « sages » (humanite.fr)
« On le sait depuis le début : le changement ne se fera pas par les institutions mais dans la rue. »
- Mobilisation contre la réforme des retraites : « Il n’y aura pas de retour à la normale s’il n’y a pas de retrait de la réforme », affirme Sophie Binet (francetvinfo.fr)
- Solidaires Informatique appelle à la grève les travailleurs·euses du numérique, des bureaux d’études et du jeu vidéo, jusqu’au retrait de la réforme des retraites (solidairesinformatique.org)
Cet appel à la grève commence dès aujourd’hui et vaut jusqu’au 31 décembre 2027. […] Cet appel n’est pas en soi un appel à une grève reconductible sur plusieurs années, mais vise à soutenir les grévistes isolé·es ou les salarié·es militants·es solitaires dans leurs entreprises.
- On ne les lâche pas ! La carte des mobilisations (france.attac.org)
Nous appelons à ne pas lâcher Macron et ses ministres et à rejoindre les comités de non-accueil partout en France. Vous trouverez ici la carte illustrée des déplacements d’Emmanuel Macron et de ses ministres.
- Casserolade générale le 24 avril (france.attac.org)
le lundi 24 avril à 20h, une nouvelle casserolade générale s’organise devant les mairies et dans les rues. En attendant le raz-de-marée populaire du 1er mai !
- Pour Macron et ses ministres, une semaine bien loin de l’apaisement (huffingtonpost.fr)
- Réforme des retraites : les déplacements de ministres, même les moins connus, perturbés (huffingtonpost.fr)
Jean-Christophe Combe, François Braun ou encore Roland Lescure, tous ont eu droit à des comités d’accueil lors de leurs dernières venues sur le terrain.
- Avant l’allocution de Macron, ces ministres chahutés par des manifestants lors de déplacements (huffingtonpost.fr)
- Pendant l’allocution de Macron, des « concerts de casseroles » un peu partout en France (huffingtonpost.fr)
- À La Défense, des grévistes envahissent la tour d’Euronext (huffingtonpost.fr)
Les manifestants ont réussi à s’introduire dans le hall de la principale place boursière européenne.
- À Saint-Denis, Emmanuel Macron accueilli par des centaines de manifestants combattant sa « surdité » (huffingtonpost.fr)
« Ça va devenir très compliqué pour lui de se déplacer »
Voir aussi À Saint-Denis, des centaines de manifestants en colère accueillent Macron (humanite.fr)
Lors de son déplacement à la Maison d’Education de la Légion d’honneur, plusieurs centaines de manifestants ont accueilli le président Emmanuel Macron devant la basilique de Saint-Denis pour protester notamment contre la réforme des retraites.« Je pense qu’une révolution adviendra, et qu’elle émanera du peuple » […] « Ils veulent nous pourrir la vie, on va pourrir la leur »
- Alsace : La visite de Macron visée par une coupure de courant revendiquée par la CGT (huffingtonpost.fr)
l’électricité a été coupée dans l’entreprise de bois Mathis et ses alentours une minute avant que le président arrive. « La mise en sobriété du discours du président en Alsace est revendiquée par la CGT-FNME »
- Malgré un important dispositif policier, Emmanuel Macron copieusement hué à Sélestat et Muttersholtz (rue89strasbourg.com)
« Je n’ai jamais vu autant de cars de gendarmerie dans ma commune. Il y a plus de gendarmes que de manifestants pour l’instant. C’est ça qui est exceptionnel. » […] « La police a commencé par nous laisser entrer tout en nous interdisant de porter le moindre signe distinctif, casserole ou drapeau syndical. Puis ils ont fini par bloquer complètement l’entrée. Il s’agit d’une atteinte grave au droit de manifester notre mécontentement. » […] « C’est vraiment hyper contrôlé, on ne peut pas du tout échanger avec lui. On est au quatrième contrôle pour arriver jusqu’à cette place. À la télé, on montre plein de gens qui parlent directement avec lui, c’est tout l’inverse ici. Si c’est un bain de foule avec les CRS et les journalistes qu’ils voulaient, qu’ils le disent. »
- Dans l’Hérault, Macron accueilli par un nouveau concert de contestation (humanite.fr) – voir aussi Macron : « apaisement », jour 4 (linsoumission.fr)
Dans la nuit, la ville est décorée par les résistant·es. Les messages fleurissent aux fenêtres et sur les devantures des magasins. À l’arrivée du Président, les 600 CRS semblent insuffisants pour contenir la foule qui se presse pour faire entendre sa colère. Pour rappel, Ganges est une ville de… 4000 habitant·es. […] Macron était venu visiter une école. À peine a-t-il franchi le pas de la porte que la CGT coupe le courant dans l’établissement. Ce sera visite dans le noir et discours sans micro. Pour clore ce déplacement de Macron à Ganges, les résistant·es à la retraite à 64 ans ont carrément bloqué tous les accès de la ville pour empêcher le chef de l’État de repartir.
- Pour le déplacement d’Élisabeth Borne dans l’Indre ce vendredi, des syndicats appellent à l’accueillir aux sons des casseroles (bfmtv.com)
- À Lyon, pas « d’apaisement » mais de multiples actions contre la réforme des retraites (rue89lyon.fr)
- À Nantes, le village SNU ferme ses portes une heure après son ouverture (francebleu.fr)
Le Service national universel avait prévu de s’installer pour la journée ce mercredi à Nantes, place du Bouffay, dans le but de se faire découvrir des jeunes. C’était sans compter sur la présence d’une centaine de manifestant·es, qui se sont invité·es pour un “apéro anti-militariste”.
Voir aussi Nantes met le SNU en PLS (contre-attaque.net)
Dès 10h, 200 personnes encerclaient le village qui se retrouvait nassé derrière des barrières et entouré de policiers avec des boucliers, des lances grenades et des LBD. Une foule goguenarde chantait l’Internationale ou des slogans antimilitaristes face aux organisateurs dépités.
Pour les prochaines villes où foutre le Zbeul, voir La tournée Expérience SNU (snu.gouv.fr)
- Après la visite surprise d’Emmanuel Macron, ce restaurant croule sous les mauvais commentaires (francebleu.fr)
Depuis, l’établissement voit sa note sur Google s’effondrer : elle est passée de 5/5 à 1,6/5 en l’espace de quelques heures. On peut lire parmi les commentaires ces dernières heures : “Très mal fréquenté, des tyrans de la France y ont été vus”, “Trop de bruits de casseroles” ou encore “La nourriture est bonne, mais moment gâché par cet énergumène”.
- #PasdeRetraitesPasdeJo, boycotter les jeux de 2024 pour contrer la réforme des retraites ? (humanite.fr) – voir aussi Réforme des retraites : les appels à “perturber les JO” de Paris 2024 inquiètent les organisateurs (lindependant.fr)
- Pourquoi attendre les JO 2024 à Paris ? (rebellyon.info)
Et si on se mettait à bloquer les stades de football ou de la coupe du monde de rugby ?
- Réforme des retraites : la CGT Énergie annonce “100 jours de colère” et menace de plonger “dans le noir” plusieurs événements, dont le Festival de Cannes (francetvinfo.fr) – voir aussi La CGT Énergie promet, face aux « 100 jours » de Macron, des actions choc (huffingtonpost.fr)
Roland-Garros, le festival de Cannes, le Grand prix de Monaco… Ces rendez-vous sportifs et culturels pourraient bien être perturbés
- À force de mépriser le peuple, le chef de l’Etat finira par passer à la cocotte (liberation.fr)
- Le peuple bout, Macron est cuit ! (france.attac.org)
D’ici le 1er mai, journée de mobilisation qui doit être massive, Attac appelle à un rassemblement large des forces progressistes, et soutiendra les initiatives qui fleurissent
- « Très cher Monsieur Bezos » : la lettre cinglante de Blanche Gardin au PDG d’Amazon (linsoumission.fr)
Il se trouve aussi que je serais gênée aux entournures (pour ne pas dire que ça me ferait carrément mal au cul) d’être payée 200 000 euros pour une journée de travail même si je perds à votre jeu, quand l’association caritative de mon choix remporterait, elle, 50 000 euros, c’est-à-dire 4 fois moins, et encore, seulement si je gagne.
- Déterrer le Facebook de leurs parents : le nouveau passe-temps des ados (ladn.eu)
- Twitter abandonne la certification « média d’Etat », devant le tollé (liberation.fr)
Les pages de plusieurs grands médias sur la plateforme Twitter ne portent plus les mentions « média affilié à l’Etat » et « média financé par des fonds gouvernementaux ».
- L’inventeur du hashtag quitte Twitter, en colère contre les décisions d’Elon Musk (huffingtonpost.fr)
- Chiens de la casse et jeux de rôles. Apologie des casseroles. (affordance.framasoft.org)
Depuis presque déjà deux décennies, le monde politique à courte vue et le monde managérial à petits bras avancent de concert pour nous vanter mérites et louanges de la “gamification”, de la “ludification” comme solution à tout type de problème ou d’approche.
- De l’emprise technocratique à l’autoritarisme (humanite.fr)
La technocratie modernisatrice imbue de managérialisme, autrement dit persuadée de pouvoir régler les problèmes de société par des outils de gestion, perd pied dès que s’expriment des avis différents. Elle ne comprend pas en quoi peut consister le dialogue social ou l’expérimentalisme démocratique
- Dossier : La souveraineté alimentaire pour l’émancipation des peuples (ritimo.org)
- Macron à la télé
- Martine
- 20h
- Bonne question
- Deux camps
- Très bas
- Losers
- Pas simple
- Reprendre la main
- Macron rencontre les Français·es
- Prêt à écouter
- Atelier cirque
- Schiappa
- Inflation
- Deuxième jour
- Paroles
- Tour de France
- Tradition
- Emmaüs
- La Linea revisitée
- Antifaschistische Aktion
- Nouvelle piscine
- Batterie de cuisine
- Les enseignant·es en Europe (infographie)
- Temps de travail annuel
- Enseignement supérieur
- Pédagogie
- Fraude
- Réplique
- Et lui ?
- Ad block
- Crève
- Écolo
- JO
- Nouveau logo
- Pétition
- Hero
- L’interview en intégralité de l’économiste Michael Zemmour du 19 avril (media.krashboyz.org)
- « Notre démocratie, c’est la liberté de manifester » (mediapart.fr)
- “La politique, c’est dire ce qu’on va faire, et faire ce qu’on a dit” (mini-vidéo mamot.fr)
- Spécial engagements non tenus (mini-vidéo mamot.fr)
- Remplacement d’enseignants (mini-vidéo mamot.fr)
- Macron et le déni (mini-vidéo mamot.fr)
- “On n’en veut pas de ta retraite, qu’est-ce que tu ne comprends pas là-dedans ?” “Trou du cul” (mini-vidéo mamot.fr)
- “Nous avons devant nous 100 jours d’apaisement” (mini-vidéo mamot.fr)
- Les nuits Zbeul (mini-vidéo mamot.fr)
- 100 jours de Zbeul (100joursdezbeul.fr) Quel département gagnera la course à l’apaisement ?
- Statut d’apaisement actuel (apaisement.ovh)
- Code en bois, enseignez le code sans ordinateur (classetice.fr)
- Les services DoT (DNS over TLS) et DoH (DNS over HTTPS) de FDN sont désormais officiellement ouverts ! (fdn.fr)
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
Publier le code source ne suffit pas…
Un court billet où Nicolas Kayser-Bril opère une mise au point : la loi européenne et les grandes entreprises du Web peuvent donner accès au code source, mais ce n’est qu’un facteur parmi d’autres qui s’avère souvent inutile à lui seul…
Article original : The ideology behind publishing Twitter’s source code publié dans le bulletin d’information (en anglais ou allemand) d’Algorithmwatch auquel on peut s’abonner sur cette page.
Traduction Framalang relue et révisée par l’auteur : Squeeek, goofy, audionuma
L’idéologie derrière la publication du code source de TwitterPhoto par Julia Bornkessel licence CC-BY 4.0
Une fuiteLe 31 mars, Twitter a publié une partie du code source qui alimente son fil d’actualité. Cette décision a été prise quelques jours après qu’il a été rendu public que de grandes parties de ce code avaient déjà été divulguées sur Github [Gizmodo, 31 mars].
Les 85 797 lignes de code ne nous apprennent pas grand-chose. Les tweets ne contenant pas de liens sont mis en avant. Ceux rédigés dans une langue que le système ne peut pas reconnaître sont rétrogradés – discriminant clairement les personnes qui parlent une langue qui n’est pas reconnue par les ingénieurs californiens. Les Spaces (la fonction de podcasting en direct de Twitter) sur l’Ukraine semblent également être cachés [Aakash Gupta, 2 avril].
Le plus intéressant dans cette affaire reste le billet de blog rédigé par ce qu’il reste de l’équipe d’ingénieurs de Twitter. Il explique bien comment fonctionne un fil d’actualité d’un point de vue technique.
Comment (ne pas) ouvrir le code sourceUne entreprise a été pionnière pour rendre son code source public : Twitter. Il y a deux ans, son équipe « Éthique, Transparence et Responsabilité » a publié le code d’un algorithme de recadrage d’images et a organisé une compétition permettant à quiconque d’y trouver d’éventuels biais [AlgorithmWatch, 2021]. Cette équipe a été l’une des premières à être licenciée l’année dernière.
Il ne suffit pas de lire un code source pour l’auditer. Il faut le faire fonctionner (l’exécuter) sur un ordinateur. En ce qui concerne l’Ukraine, par exemple, nous savons seulement que les Spaces Twitter étiquetés « UkraineCrisisTopic » subissent le même traitement que les articles étiquetés « violence » ou « porno ». Mais nous ne savons pas comment cette étiquette est attribuée, ni quels en sont les effets. Il semble que le code de ces fonctionnalités n’ait même pas été rendu public.
DissimulationPublier du code informatique sans expliquer comment le faire fonctionner peut être pire qu’inutile. Cela permet de prétendre à la transparence tout en empêchant tout réel audit. Twitter n’est pas la première organisation à suivre cette stratégie.
La Caisse Nationale des Allocations Familiales a publié les 7 millions de lignes du code de son calculateur d’allocations suite à une demande d’informations publiques (demande CADA) [NextINpact, 2018]. On ne pouvait rien en tirer. J’ai fait une demande de communication des « documents d’architecture fonctionnelle », qui sont mentionnés dans des commentaires du code. La CNAF a répondu qu’ils n’existaient pas.
La loi européenne sur les services numériques prévoit que les « chercheurs agréés » pourront accéder aux « données » des très grandes plateformes, y compris éventuellement au code source [AlgorithmWatch, 2022]. Pour que la loi sur les services numériques fonctionne, il est essentiel que les entreprises traitent ces demandes comme le Twitter de 2021, et non comme le Twitter de 2023.
L’idéologie technologisteEnfin, la focalisation sur le code source est au service d’un projet politique. J’entends souvent dire que le code est le cœur d’une entreprise, que c’est un secret commercial précieusement gardé. C’est faux. Si c’était le cas, les fuites de code source nuiraient aux entreprises. Suite à des intrusions ou des fuites, le code source de Yandex et de Twitch a été publié récemment [ArsTechnica, 2021 et 2023]. À ma connaissance, ces entreprises n’en ont pas souffert.
Le code source n’est qu’un facteur parmi d’autres pour une entreprise du Web. Parmi les autres facteurs, citons les employés, les relations avec des politiques, les procédures internes, la position sur le marché, l’environnement juridique et bien d’autres encore. Mettre le code sur un piédestal implique que les autres facteurs sont sans importance. Les propriétaires de Twitter et de Meta (et ils sont loin d’être les seuls) ont dit très clairement que les ingénieurs étaient beaucoup plus importants que le reste de leurs employé·e·s. Pour eux, tout problème est fondamentalement technique et peut être résolu par du code.
Je suis certain que la publication du code source de Twitter conduira certains technologues à prétendre que le harcèlement en ligne, les agressions et la désinformation peuvent désormais être « corrigés » par une pull request (lorsqu’un contributeur à un projet open source propose une modification du code). Ce serait un pas dans la mauvaise direction.
Khrys’presso du lundi 17 avril 2023
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)
Brave New World- Taiwan : la Chine mène des exercices à tirs réels pour « boucler » l’île, les Etats-Unis déploient un destroyer (liberation.fr)
La tension a encore grimpé d’un cran ce lundi 10 avril au troisième et dernier jour des manœuvres chinoises autour de Taiwan.
- Après le séisme en Syrie, l’Iran profite des vols humanitaires pour livrer des armes (liberation.fr)
- Norvège : les super-riches fuient le pays terrifiés par une monstrueuse hausse d’impôt de… 0,1 point (liberation.fr)
Plusieurs dizaines de multimillionnaires et milliardaires norvégiens ont quitté le pays suite à l’augmentation, notamment, de l’impôt sur la fortune. La destination privilégiée est la Suisse.
- Nucléaire : l’Allemagne arrête ses derniers réacteurs (reporterre.net)
- Que sait-on de l’arrestation de deux manifestant·es en marge de la visite d’Emmanuel Macron à l’université d’Amsterdam ? (liberation.fr)
Les personnes interpellées sont un homme et une femme, indique la police locale. « Néerlandaises », elles « ont été arrêtées par des forces de l’ordre néerlandaises », a déclaré l’Élysée.
- US Fascism Is Spreading Under the Guise of “Patriotic Education” (truthout.org) Republicans are rallying behind racist pedagogy as an organizing principle.
- Finalement, Elon Musk n’est pas si opposé que ça au développement de l’intelligence artificielle (liberation.fr)
Après avoir signé un appel mondial à mettre l’IA en pause, le patron de Twitter continue discrètement de s’équiper pour sortir son propre modèle.
- Suspension de la pilule abortive aux États-Unis : le résultat de “trente ans de lobbying de la droite chrétienne” (telerama.fr)
- Aux États-Unis, la Cour suprême maintient temporairement l’accès à la pilule abortive (liberation.fr)
Saisie par Joe Biden après les restrictions imposées par la cour d’appel fédérale de la Nouvelle-Orléans, qui a durci les conditions d’accès à la mifépristone, la plus haute instance judiciaire américaine a décidé de garantir temporairement son utilisation.
- La Floride adopte une loi interdisant tout IVG au-delà de six semaines de grossesse (liberation.fr)
L’entrée en vigueur de cette interdiction fera de la Floride l’un des Etats qui restreignent le plus l’avortement sans l’interdire. Le gouverneur réactionnaire Ron DeSantis a annoncé son intention de la promulguer rapidement.
- Stella Assange : « La libération d’Assange dépend d’une décision politique » (humanite.fr)
Les masques tombent car il s’agit d’une affaire politique. Cette persécution n’a aucun sens. […] Dans une déclaration conjointe, en novembre 2022, cinq quotidiens internationaux qui avaient profité du travail de Julian Assange avec la publication des 251 000 télégrammes diplomatiques ont enfin reconnu une attaque contre les médias et le journalisme. Ils ont dénoncé un précédent dangereux.
- Assange, Rebecca Vincent (Rsf) : “It is time the US and UK put a stop to the case, they should lead by example” (ilfattoquotidiano.it)
- Pour notre droit de savoir, sauvons Julian Assange (acrimed.org)
- Qui sont les 9 membres du Conseil constitutionnel qui se prononcent sur la réforme des retraites ? (liberation.fr)
- Conseil constitutionnel. Quand Laurent Fabius défendait la retraite à 60 ans (humanite.fr)
- Le Conseil constitutionnel sous haute protection, symbole d’une faillite démocratique (liberation.fr)
Les images des forces de l’ordre massées devant le siège de l’institution, qui doit rendre sa décision ce vendredi 14 avril, officialisent l’incapacité de l’exécutif à mener démocratiquement une réforme contestée.
- Retraites : le Conseil constitutionnel valide en partie la réforme, l’âge de départ reculera à 64 ans (liberation.fr) – voir aussi Index séniors, CDI séniors… Ces six articles de la réforme des retraites que le Conseil constitutionnel a censurés (liberation.fr) et Conseil constitutionnel : le choix du pire (liberation.fr)
En validant l’essentiel de la réforme des retraites, les « sages » ont livré une décision brutale et jeté de l’huile sur le brasier social.
- Réforme des retraites : le Conseil constitutionnel censure le RIP, un second en embuscade (huffingtonpost.fr)
- Emmanuel Macron a promulgué la loi sur la réforme des retraites (liberation.fr)
Emmanuel Macron disposait de quinze jours après la validation de la plupart des mesures de la réforme vendredi par le Conseil constitutionnel pour apposer sa signature, lui donnant ainsi force de texte. Il n’aura pris que quelques heures.
Voir aussi Non, Emmanuel Macron n’a pas promulgué la loi retraites au milieu de la nuit (liberation.fr)
- Élisabeth Borne défend sa « méthode » en attendant de connaître son avenir (liberation.fr)
Devant les cadres de Renaissance réunis samedi 15 avril en conseil national, la Première ministre s’est dite déterminée à « accélérer » et persuadée de pouvoir encore trouver des « compromis ».
- Réquisitions de grévistes : quand syndicats, préfets et juges jouent au chat et à la souris (lessurligneurs.eu)
- Monique Iborra ne votera pas la loi sur le « bien vieillir » alors qu’elle devait la porter (huffingtonpost.fr)
La députée Renaissance devait être la rapporteure de la proposition de loi sur le « bien vieillir ». Puis elle s’est « rendu compte qu’on n’était pas sur la même planète » avec le cabinet du ministre.
- La justice saisie de l’utilisation du fonds Marianne créé après la mort de Samuel Paty (lemonde.fr)
- Inaction climatique : le Conseil d’État met à nouveau la pression sur le gouvernement (liberation.fr)
- « 115 de la débrouille » : à Paris, des tentes d’exilés dans des locaux de start-up (liberation.fr)
Face à la saturation des centres d’hébergement et aux expulsions de réfugiés hors de la capitale, des propriétaires privés, sensibles à leur situation, mettent temporairement leurs locaux vacants à la disposition d’associations d’aide aux migrants.
- Victoire pour l’habitat léger : la justice donne raison au propriétaire des deux yourtes solidaires (lareleveetlapeste.fr)
- Selon une étude, les frais de santé des Français·es ont augmenté de 75 % en cinq ans (liberation.fr)
Selon une étude de Cofidis rendue publique mercredi 13 avril, le budget annuel des frais de santé des Français·es a augmenté de 75 % depuis cinq ans. Un quart des sondé·es admettent renoncer à se soigner, les jeunes font partie des plus affecté·es.
- En Corse, des installations pour yachts financées par le fonds vert du gouvernement font polémique (capital.fr)
Doté de 2 milliards d’euros, ce “fonds vert” vise à aider au financement de projets des collectivités dans les domaines de la performance environnementale, de l’adaptation du territoire au changement climatique et de l’amélioration du cadre de vie.
- Incendies : le gouvernement promet des bombardiers d’eau et des pompiers supplémentaires pour cet été (liberation.fr)
- « En France, il y a actuellement des pénuries de pilules abortives » (liberation.fr)
Il y a le droit et l’effectivité du droit. Alors que des menaces d’interdiction planent au-dessus de la pilule abortive RU 486 (mifépristone) aux Etats-Unis, la France se retrouve, elle, confrontée à des pénuries, s’alarme l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament (OTMeds).Une réaction du ministère de la Santé […] se fait toujours attendre.
- « La grande démission » des femmes : pourquoi elles quittent leurs entreprises (lesnouvellesnews.fr)
Les femmes dirigeantes changent d’emploi comme jamais auparavant, et bien plus fréquemment que les hommes dirigeants. Elles sont largement sous-représentées dans les postes de direction. Pendant des années, elles ont été moins nombreuses à gravir les échelons en raison de barrières invisibles dès les premiers échelons de la hiérarchie.
- Aymeric Caron (député LFI) à propos de la réintégration d’Adrien Quatennens : on “peut passer à autre chose une fois qu’une peine a été purgée” (lessurligneurs.eu)
non seulement Adrien Quatennens n’a pas purgé sa peine, mais Aymeric Caron laisse entendre qu’il a été réhabilité, ce qui est également faux. […] Les difficultés pour trouver ou retrouver un emploi après un emprisonnement sont immenses pour les personnes condamnées, et le cas d’Adrien Quatennens devrait inciter ceux qui défendent son retour à l’Assemblée Nationale à réfléchir aux outils à mettre en place pour favoriser la même facilité de retour à l’emploi pour tous les autres condamnés qui ne sont pas, eux, députés.
- Depardieu accusé de violences sexuelles par 13 femmes dans « Mediapart » (huffingtonpost.fr)
Déjà mis en examen pour « viols » et « agressions sexuelles », l’acteur français de 74 ans est désormais sous le coup de nombreux témoignages supplémentaires pour des actes qui seraient survenus sur onze tournages.
- Retraites : « désastre pour la nation », « gâchis collectif »… après la validation de la loi par le Conseil constitutionnel (lemonde.fr)
Les éditorialistes ont fustigé unanimement la décision du Conseil constitutionnel, qui a validé vendredi l’essentiel de la réforme, dont le report de l’âge légal à 64 ans
- Traitement de la réforme des retraites au « Parisien » : une motion de défiance votée contre de la direction de la rédaction (liberation.fr)
Sur 226 votant·es, 191 journalistes ont répondu non à la question du maintien de leur confiance à la direction de la rédaction du quotidien. En cause, un traitement jugé partisan de l’actualité en lien avec la réforme des retraites.
- Emmanuel Macron met mal à l’aise les États-Unis avec ses propos sur Taiwan, la Maison Blanche contrainte de réagir (liberation.fr) – voir aussi Macron faces backlash over Taiwan comments (edition.cnn.com)
One [Eastern European diplomat] said that Macron is “simply tone deaf to everything happening in the world. No wonder Macroning has become a synonym of bullshitting without any result.”[…]For all that Macron’s comments could be put down to a president under pressure at home doing things on the world stage to create a distraction, his comments on Taiwan have done real damage to the fragile transatlantic relationship.
- La France, ce paradis fiscal (humanite.fr)
Un siècle ne suffirait pas à un smicard pour gagner autant d’argent que Bernard Arnault. Ni même un millénaire. En réalité, il lui faudrait 9,7 millions d’années, à supposer qu’il ne dépense pas un centime pendant ce temps-là. […] notre pays compterait 43 milliardaires.[…] le taux d’imposition effectif des 370 ménages les plus aisés plafonne à 2 %. Ils peuvent remercier, entre autres, Emmanuel Macron, qui a supprimé l’ISF.
- La fortune de Bernard Arnault sur un nouveau record grâce à LVMH (huffingtonpost.fr)
La hausse record des ventes de LVMH permet à la première fortune de la planète d’atteindre 210 milliards de dollars
- Patrimoine de Macron, ou sont passés les millions ? (off-investigation.fr)
Redressement suite à non paiement de l’impôt sur la fortune, non déclaration d’une créance de 350 000 euros sur son épouse Brigitte, « claquage » de près de 1,5 million d’euros en trois ans (un Smic par jour), déclaration peu crédible sur les honoraires perçus chez Rothschild and co lors d’un « deal » de 9 milliards d’euros conclu en 2012, depuis 2014, les déclarations de patrimoine et d’intérêt d’Emmanuel Macron suscitent beaucoup de questions.
- Réforme des retraites : les grands patrons se font tout petits (liberation.fr)
Alors que se tient ce jeudi la douzième journée de mobilisation, le malaise est palpable chez les chefs d’entreprise, partagés entre un soutien très modéré à l’exécutif et une vraie opposition au texte. […] Une stratégie qui confirme un peu plus l’isolement politique du chef de l’Etat. […] son obstination à faire de cette réforme des retraites l’alpha et l’oméga de sa capacité à réformer le pays, alors que tant d’autres urgences sont sur la table, l’aura vu divorcer avec le réformisme syndical d’un Berger, se prendre un vent avec ses nouveaux amis Républicains et trouver un allié patronal aux abonnés absents. Ou comment faire le vide autour de soi…
- Le « Parcoursup des masters », aggrave les inégalités dans le supérieur (alternatives-economiques.fr)
- Le gouvernement prêt à contourner les restrictions de l’Agence de sécurité sanitaire sur la phosphine, un insecticide pour céréales (liberation.fr)
Au nom de la « vocation exportatrice » de la France, les ministres de l’Agriculture et du Commerce extérieur ont promis ce mardi 11 avril de trouver un moyen légal pour ne pas appliquer la décision de l’Anses.
- Qui sont les vrais terroristes de l’environnement ? (basta.media)
« 1700 activistes pour l’environnement assassinés depuis dix ans, il est là le véritable écoterrorisme »
- Un pays mûr pour le fascisme (politis.fr)
quand les signes s’accumulent aussi vite, aussi nombreux et dans un enchaînement aussi net, la tempérance naïve doit laisser place au doute conscient.
- Vu de l’étranger. La “victoire à la Pyrrhus” de Macron sur les retraites, aubaine pour l’extrême droite (courrierinternational.com)
- Paris 2024 : la surveillance massive et « intelligente » entérinée pour les Jeux olympiques (liberation.fr)
Intelligence artificielle, enquêtes préventives : la loi portant sur les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 marque une nouvelle étape dans la légalisation de moyens de surveillance « augmentés » et potentiellement liberticides.
- Fascisme dans l’armée et la police : le gouvernement ferme les yeux (humanite.fr)
Conversations appelant au meurtre, militaires posant avec des objets nazis, tribune de généraux factieux… Alors que les idées extrémistes et violentes pénètrent les forces de sécurité, l’exécutif ne semble pas prendre la mesure de la menace.
- Comment promouvoir les bienfaits de la police dès le collège ? (lundi.am) Récit d’une intervention de l’association Graines de France en Seine-Saint-Denis
- « Le gouvernement fait le choix de criminaliser la contestation » (politis.fr)
Le fait de s’attaquer aussi fortement à une association si reconnue et modérée [la LDH] est un moyen de terroriser l’ensemble de la population. C’est dire : « Si vous continuez à protester, vous êtes solidaires de l’ultragauche et vous ne faites pas partie du peuple légitime à s’exprimer ».
- Élisabeth Borne cible à son tour la LDH (humanite.fr)
- La LDH fait face à une « stigmatisation inquiétante », estime le Défenseur des droits (lemonde.fr)
« La liberté d’association est un des principes fondamentaux d’une société démocratique », rappelle l’institution, après que plusieurs membres du gouvernement ont questionné le rôle de l’association et les subventions qui lui sont accordées.
- Combat contre les mégas-bassines : quand l’Etat instrumentalise les évènements de Sainte-Soline pour étouffer le débat démocratique (fne.asso.fr)
Après avoir retiré une subvention pour l’éducation à l’environnement à l’Association de Protection d’Information et d’Etudes de l’Eau et de son Environnement (APIEEE), celle-ci vient de recevoir la notification par la Préfète des Deux-Sèvres, de son exclusion de toutes les instances de concertation liées à l’eau du département dans lesquels elle siégeait !
- Qu’est-ce que les produits de marquages, cette substance utilisée à Sainte-Soline qui fait polémique ? (humanite.fr)
Utilisés fin-mars lors du rassemblement à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), les produits de marquage codés (PMC) ont conduit à deux arrestations, dont celle d’un journaliste.La polémique enfle désormais autour de l’absence de cadre légal encadrant l’utilisation de ces produits censés permettre à la police de retrouver des participants à la manifestation.
- À gauche, les propos de Fabien Roussel sur les « frontières passoires » ne passent pas (liberation.fr)
- Les croisés anti-woke s’organisent au parlement (lesnouvellesnews.fr)
Des élus RN créent une association contre « le poison wokiste ». Dans le viseur : l’écriture inclusive, ce qu’ils appellent la « propagande LGBT » ou les « réunions racialisées ». Leur crainte de voir la supériorité du « mâle blanc » vaciller transpire.
- Réforme des retraites : des éclusiers en grève envoyés au tribunal puis réquisitionnés (basta.media)
Des employés de la Compagnie nationale du Rhône ont bloqué deux écluses pendant deux semaines pour faire barrage à la réforme des retraites. Alors qu’un protocole de sortie de crise était négocié, ils ont été assignés en justice par leur direction.
- À Sevran, des lycéens mineurs subissent plus de 30h de garde à vue et des humiliations après un blocage (streetpress.com) – voir aussi À Sevran, des lycéens accusent la police d’insultes racistes et d’humiliations après un blocus (huffingtonpost.fr)
- Camille F., 27 ans, étudiante jetée en prison pour avoir manifesté (humanite.fr)
Quarante-huit heures de garde-à-vue, suivies de deux nuits en prison. Camille F, 27 ans, interpellée en marge de la manifestation du 23 mars à Paris, a payé cher son refus de livrer à la police ses empreintes digitales et les codes de son téléphone.
- Le député Antoine Léaument, matraqué lors de la manifestation du 13 avril, demande une réaction de la présidente de l’Assemblée (liberation.fr)
« Le député français Antoine Léaument a été frappé à plusieurs reprises par les CRS alors qu’il portait son écharpe officielle », écrit un journaliste américain, dans un tweet consulté près d’un million de fois.
- French Police Face Scrutiny for Heavy Hand During Pension Protests (nytimes.com)
“I would gladly have broken your legs,” a French police officer told a student who was arrested during a protest in Paris last month. Audio recording of officers’ threats and humiliations has reignited the debate over police brutality in France.
- Éborgnement, testicules amputés, pouce arraché : plusieurs plaintes contre les forces de l’ordre (nouvelobs.com)
- IGPN/IGGN : la grande machine à blanchir les policiers (humanite.fr)
Qui a vu, en 2015, la relaxe des deux policiers poursuivis pour la mort de Zyed et Bouna, qui avait embrasé le pays dix ans plus tôt ? Et comment comprendre que l’information judiciaire sur l’affaire Cédric Chouviat, ce livreur mort étouffé pendant un contrôle, soit toujours en cours, plus de trois ans après les faits ?
- La LDH menacée par Darmanin reçoit le soutien de 1 000 personnalités (huffingtonpost.fr)
Les signataires appellent à soutenir financièrement l’association de défense des droits de l’homme, dont le ministre de l’Intérieur veut faire suspendre les subventions.
- Les députés Boris Vallaud et Mathilde Panot demandent un débat sur la suppression de la Brav-M (liberation.fr)
Les chefs de file des députés socialistes et insoumis relaient la pétition de 264 000 personnes qui ont demandé la dissolution de cette brigade motorisée critiquée pour ses méthodes violentes.
- Des dizaines de comités Soulèvements de la Terre naissent partout en France (lessoulevementsdelaterre.org) – voir aussi À la veille de leur « dissolution » les Soulèvements de la Terre annoncent la création de comités locaux (lundi.am)
Une carte interactive est d’ores est déjà disponible pour joindre et rejoindre ceux qui près de chez soi, s’organisent.
- Victoire après la ZAD : les 110ha de zones naturelles du Carnet ne seront pas bétonnés (lareleveetlapeste.fr)
- Taxer les ultrariches, l’idée qui fait son chemin (reporterre.net)
- Changer de cible : comment obliger le CAC40 à débrancher Macron (blogs.mediapart.fr)
Ne visons plus Macron mais ceux qui tirent les fils de la marionnette qui se prend pour un roi : les entreprises du CAC40 et les investisseurs de la finance. Réduisons les mouvements de masse épuisants et impuissants pour passer à des attaques multiples de collectifs contre la réputation des firmes financiarisées. Paralysons le système financier et non le système productif.
- Rappel : Pas de bénévoles pour les JOP 2024 : un tutoriel pour gâcher leur campagne de travail dissimulé (basta.media)
On sera des milliers, on formera un bon grain dans la machine olympique. Les quatre premières options sont absolument sans risques : la charte du volontariat précise bien qu’on peut renoncer à son rôle jusqu’au dernier moment. Les candidatures durent jusqu’à début mai, et les résultats seront communiqués en automne 2023. La candidature prend une quarantaine de minutes : il faut donner son identité, indiquer ses disponibilités (au moins dix jours pendant les JOP), et répondre à un questionnaire. On trouve déjà des conseils très complets sur les réseaux. Si vous avez besoin d’aide pour candidater, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse zerobenevolepourlesjop2024@riseup.net Si vous avez fait une candidature, vous pouvez nous envoyer un court mail à cette même adresse pour qu’on puisse se retrouver sur place et agir ensemble !
- Grand rapport sur la BRAV-M, à partir des observations en manifestation (site.ldh-france.org)
- Petit manuel de défense collective : de la rue au tribunal (lenumerozero.info)
- Réforme des retraites : après le verdict du Conseil constitutionnel, des rassemblements partout en France (huffingtonpost.fr)
- Après la décision du Conseil constitutionnel : « Tout ce qui nous reste, c’est foutre le bordel, tout bloquer » (rue89strasbourg.com)
- Et maintenant, la grève générale ! (politis.fr)
Après la décision du Conseil constitutionnel de valider la réforme des retraites, la bataille politique continue.Seule une France à l’arrêt, vraiment et longtemps s’il le faut, pourrait influer le cours de l’histoire.
- Comment la réforme des retraites a viré au cauchemar en trois mois pour l’exécutif (huffingtonpost.fr)
- Grève des éboueurs : Paris transformée en « décharge publique », promettent les syndicats (huffingtonpost.fr) – voir aussi Éboueurs à Paris : la CGT appelle à la grève les salariés du public et du privé à partir de jeudi 13 avril (liberation.fr)
- Réforme des retraites : à l’incinérateur d’Ivry, on joue « l’acte II » du blocage, avec Sophie Binet en guest-star (liberation.fr)
Les éboueurs ont recommencé à occuper le site de l’incinérateur d’Ivry ce jeudi 13 avril, pour protester contre la réforme des retraites.
- À Aubervilliers, la grève des éboueurs reprend de plus belle (bondyblog.fr)
- À Saint-Brieuc, les éboueurs « toujours à fond » contre la réforme des retraites (liberation.fr)
Sur leur camion-benne, les chauffeurs rippeurs de l’agglomération bretonne étaient en tête de cortège ce jeudi. Après six semaines de grève, ils sont déterminés à maintenir la pression pour le retrait du texte quelle que soit la décision du Conseil constitutionnel et promettent déjà des « actions plus dures ».
- Retraites : pas un seul mobilier urbain n’a échappé à la juste colère des manifestantes à Rennes (francebleu.fr)
- Réforme des retraites : le siège de LVMH à Paris envahi par des manifestant·es (liberation.fr)
Après le siège du groupe de gestion d’actifs BlackRock la semaine dernière, des opposants se sont introduits ce jeudi 13 avril dans les locaux parisiens de la société de luxe de Bernard Arnault, près des Champs-Elysées.
- Emmanuel Macron interrompu par des manifestants au début d’un discours à La Haye (liberation.fr)
En déplacement aux Pays-Bas, le président français a été chahuté par des activistes avant son discours sur l’Europe. […] « Où est la démocratie française ? », ont également hurlé ces manifestants, en déroulant une banderole sur laquelle était écrit en anglais « Président de la violence et de l’hypocrisie »
Voir aussi Aux Pays-Bas, des activistes ont dénoncé la violence d’Emmanuel Macron durant son discours officiel (lareleveetlapeste.fr)
Si ces demandes démocratiques n’ont pas ému le roi néerlandais […], le reste de la presse internationale est beaucoup plus sévère. Elle avait à la fois qualifié sa visite en Chine de « ridicule et dangereuse pour l’UE » mais aussi dénoncé à de nombreuses reprises la violence du gouvernement français contre sa population.
- Le voyage d’Emmanuel Macron aux Pays-Bas de nouveau perturbé par des manifestant·es (liberation.fr)
Où qu’il aille, il est désormais attendu.
- Élisabeth Borne rattrapée par le 49.3 sur les retraites jusque dans un hypermarché (huffingtonpost.fr)
- « On a pris l’usine » : trois semaines de blocage en Lozère (revue-ballast.fr)
- À Toulouse, le métro stoppé par une grève pour la première fois de son histoire (huffingtonpost.fr)
Depuis la mise en service de sa première ligne en 1993, le métro toulousain n’avait jamais été entièrement paralysé par un conflit social.
- Paris 2024 : ils se portent volontaires… pour dénoncer les JO (humanite.fr)
Les candidatures des quelque 45 000 futurs bénévoles des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) 2024 sont attendues jusqu’au 3 mai. Des militants qui dénoncent une entreprise « antisociale » envisagent de se porter volontaires pour entraver l’évènement, qu’ils jugent nocif pour la planète et les habitants des quartiers populaires.
Canoë revendicatif
Danse choré
Lancer de poubelles
Tennis de rue
Spécial GAFAM et cie- Google et Amazon découvrent le droit du travail en Europe (nextinpact.com)
Aux États-Unis, Google, Amazon et leurs concurrents ont pu licencier sans rencontrer le moindre obstacle des milliers de salariés. Mais après des années d’implantation en Europe, elles semblent découvrir ses lois sociales et voient leurs plans de licenciements bloqués car hors des procédures adéquates.
- « Pourtant, j’avais fait barrage » : lettre au président de la République, par Coralie Miller (nouvelobs.com)
Monsieur le président,J’ai voté pour vous. Et toujours malgré moi. Je ne voulais pas de vous comme président, mais j’ai serré les dents. Deux fois. J’ai regardé mes enfants, j’ai regardé mon pays, j’ai regardé notre histoire. Et j’ai fait ce que je considérais être mon devoir.[…] « Ce vote m’oblige pour les années à venir », avez-vous dit à notre intention, le soir de votre deuxième victoire. L’avez-vous pensé seulement une seconde ? Permettez-moi d’en douter. […] La gauche est rapidement devenue votre bouc émissaire, votre ennemie publique numéro 1. Jusqu’à ce que soit commis l’irréparable : deux vice-présidents RN élus à 280 voix. C’est-à-dire avec celles de votre majorité. Pourtant, j’avais fait barrage. […] Aujourd’hui, vous laissez votre ministre de l’Intérieur parler du « terrorisme intellectuel de l’extrême gauche » pour désigner l’opposition, traiter toute personne issue de la gauche et des écologistes comme un ennemi intérieur potentiel tout en niant la violence d’extrême droite[…] et – ça vient de tomber – menacer le financement de la Ligue des droits de l’Homme parce qu’elle documente l’usage de la force par la police en manifestations. Pourtant j’avais fait barrage. […] Monsieur le président, jusqu’où irez-vous ? […] est-ce que vous arrêterez un jour de faire de l’extrême droite votre marchepied ? À ce jeu, vous perdrez. Et nous tous avec vous. Est-ce que c’est là votre projet ?
- Le Conseil Constitutionnel, ou l’illusion démocratique (contretemps.eu)
- “Les règles de la Constitution sont censées être des limites, pas des armes pour le gouvernement” (humanite.fr)
- Anti-Protest Laws Are Not About Safety, They Are About Silencing Dissent (truthout.org)
While demonstrators always fear being criminalized for exercising their constitutional right to stage protests, being charged with domestic terrorism has a particularly chilling effect. […] Across the United States, we are seeing a rise in laws that seek to squelch and criminalize protests. […] Since January 2017, 45 states have considered 267 bills that restrict the right to protest, according to the International Center for Not-For-Profit Law. Currently, at least 39 laws restrict the right to protest […] That is not by mistake ; we are seeing a coordinated effort to silence dissent in every state, every city and every jurisdiction. […] In the same way that legislators are becoming savvier in terms of bills that curtail protests, organizers for justice must be creative, determined and unrelenting. If we do this, we will continue to not only win but defend our victories. […] More than anything else, we cannot give in to fear. We cannot fear these efforts and thereby allow legislators who are out of step with the people to have their way. We must resist and expose — today, tomorrow and forever.
- Abortion Rights Are Workers’ Rights (jacobin.com)
Amid escalating attacks on abortion rights, health care workers at Planned Parenthood are forming unions — and their employers are retaliating. In a post-Roe world, the fight for reproductive justice and the struggle for labor rights are intimately linked.
- Le nucléaire, arme de domination massive (blogs.mediapart.fr)
On parle d’énergie propre tout en enfouissant les déchets près des frontières, en oubliant les milliards de mètres cube d’eau nécessaires au refroidissement des réacteurs et en fermant les yeux sur les conséquences environnementales sur des territoires et des populations lointaines. On invoque l’indépendance et on fait mine d’ignorer la complexité des chaînes d’approvisionnement – et les risques liés à leur saturation.
- Infrastructures numériques de communication pour les anarchistes (et toustes les autres) (framablog.org)
- How can we build a radical internet ? (mctd.ac.uk)
- If we lose the Internet Archive, we’re screwed (sbstatesman.com)
When Julius Caesar burned the Library of Alexandria, it was hard to imagine a greater destruction of scholarship. Now, 2,000 years later, some petty, litigious schmucks are ready to deal an even bigger blow to the literary canon.This is fundamentally a strike against taxpayer-funded public services by corporations and private individuals.
- Une « édition » minable de Pepper & Carrot sur Amazon (framablog.org) – voir aussi l’article original Fa Bd Comics books on SCAMazon : don’t buy them (davidrevoy.com)
- The Free Software Foundation is dying (drewdevault.com)
- Quand les postures bassinent, ou pourquoi tout n’est pas binaire (iaata.info)
- LDH
- Chiffres
- Maths
- Fonds
- Ça porte bonheur
- Examen
- Éboueurs
- Livraison
- Fin de la blague
- Fiston
- Souvenirs
- Sereinement
- Condamnez
- Pouf !
- Légitime défense
- Mask singer
- Démocratie
- Ici
- S’asseoir
- Chemin démocratique
- Réplique
- Extrême droite
- Comme des voleurs
- Alors, heureuse ?
- Pas vrai ?
- Vomir
- Imbu Roi
- Le Monarc
- Impopulaire
- Pendu
- Comme par hasard
- Œufs
- Voyou
- Résumé de la situation
- Rage
- Bruit bizarre
- Qu’est-ce que tu ne comprends pas ?
- Que va-t-il dire ?
- Rappel
- JO
- Pas de retrait…
- Paris 2024 (1)
- Paris 2024 (2)
- Paris 2024 (3)
- French kiss
- Taïwan
- Friends
- Comment le Conseil Constitutionnel est devenu un jouet politique (video.blast-info.fr)
- Quand on entend la Brav-M (invidious.fdn.fr)
- Témoignage de 40H de GAV après manifestation (invidious.fdn.fr)
- Dominik Moll – César des Lycéens (mini-vidéo mamot.fr)
- Chronique de Waly Dia du 12 avril (radiofrance.fr)
Macron c’est comme un père alcoolique. À la maison il te pourrit la vie, et dehors il te fout la honte
- L’Actu des Oublié.es : le partage des eaux (rapportsdeforce.fr)
Dans un contexte où l’eau se raréfie, les tensions autour de cette ressource reflètent brutalement la violence de l’accaparement par certains de ce qui est indispensable à toutes et tous
- Tout allait si bien ! Communiqué au sujet d’un pantin brûlé (seenthis.net)
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
Infrastructures numériques de communication pour les anarchistes (et tous les autres…)
Des moyens sûrs de communiquer à l’abri de la surveillance ? Évitons l’illusion de la confidentialité absolue et examinons les points forts et limites des applications…
PRÉAMBULE
Nous avons des adversaires, ils sont nombreux. Depuis la première diffusion de Pretty Good Privacy (PGP) en 1991 par Philip Zimmermann, nombreuses furent les autorités publiques ou organisations privées à s’inquiéter du fait que des individus puissent échanger des messages rigoureusement indéchiffrables en vertu de lois mathématiques (c’est moins vrai avec les innovations en calculateurs quantiques). Depuis lors, les craintes ne cessèrent d’alimenter l’imaginaire du bloc réactionnaire.
On a tout envisagé, surtout en se servant de la lutte contre le terrorisme et la pédopornographie, pour mieux faire le procès d’intention des réseaux militants, activistes, anarchistes. Jusqu’au jour où les révélations d’E. Snowden (et bien d’autres à la suite) montrèrent à quel point la vie privée était menacée (elle l’est depuis 50 ans de capitalisme de surveillance), d’autant plus que les outils de communication des multinationales du numérique sont largement utilisés par les populations.
Les libertariens s’enivrèrent de cette soif de protection de nos correspondances. Ils y voyaient (et c’est toujours le cas) un point d’ancrage de leur idéologie capitaliste, promouvant une « liberté » contre l’État mais de fait soumise aux logiques débridées du marché. Dès lors, ceux qu’on appelle les crypto-anarchistes, firent feu de ce bois, en connectant un goût certain pour le solutionnisme technologique (blockchain et compagnie) et un modèle individualiste de communication entièrement chiffré où les crypto-monnaies remplissent le rôle central dans ce marché prétendu libre, mais ô combien producteur d’inégalités.
Alimentant le mélange des genres, certains analystes, encore très récemment, confondent allègrement les anarchistes et les crypto-anarchistes, pour mieux dénigrer l’importance que nous accordons à la légitimité sociale, solidaire et égalitaire des protocoles de communication basés sur le chiffrement. Or, ce sont autant de moyens d’expression et de mobilisation démocratique et ils occupent une place centrale dans les conditions de mobilisation politique.
Les groupes anarchistes figurent parmi les plus concernés, surtout parce que les logiques d’action et les idées qui y sont partagées sont de plus en plus insupportables aux yeux des gouvernements, qu’il s’agisse de dictatures, d’illibéralisme, ou de néofascisme. Pour ces adversaires, le simple fait d’utiliser des communications chiffrées (sauf quand il s’agit de protéger leurs corruptions et leurs perversions) est une activité suspecte. Viennent alors les moyens de coercition, de surveillance et de contrôle, la technopolice. Dans cette lutte qui semble sans fin, il faut néanmoins faire preuve de pondération autant que d’analyse critique. Bien souvent on se précipite sur des outils apparemment sûrs mais peu résilients. Gratter la couche d’incertitude ne consiste pas à décourager l’usage de ces outils mais montrer combien leur usage ne fait pas l’économie de mises en garde.
Dans le texte qui suit, issu de la plateforme d’information et de médias It’s Going Down, l’auteur prend le parti de la prévention. Par exemple, ce n’est pas parce que le créateur du protocole Signal et co-fondateur de la Signal Foundation est aussi un anarchiste (quoique assez individualiste) que l’utilisation de Signal est un moyen fiable de communication pour un groupe anarchiste ou plus simplement militant. La convivialité d’un tel outil est certes nécessaire pour son adoption, mais on doit toujours se demander ce qui a été sacrifié en termes de failles de sécurité. Le même questionnement doit être adressé à tous les autres outils de communication chiffrée.
C’est à cette lourde tâche que s’attelle l’auteur de ce texte, et il ne faudra pas lui tenir rigueur de l’absence de certains protocoles tels Matrix ou XMPP. Certes, on ne peut pas aborder tous les sujets, mais il faut aussi lire cet article d’après l’expérience personnelle de l’auteur. Si Signal et Briar sont les objets centraux de ses préoccupations, son travail cherche surtout à produire une vulgarisation de concepts difficiles d’accès. C’est aussi l’occasion d’une mise au point actuelle sur nos rapports aux outils de communication chiffrée et la manière dont ces techniques et leurs choix conditionnent nos communications. On n’oubliera pas son message conclusif, fort simple : lorsqu’on le peut, mieux vaut éteindre son téléphone et rencontrer ses amis pour de vrai…
Framatophe / Christophe Masutti
Pour lire le document (50 pages) qui suit hors-connexion, voici 2 liens de téléchargement :
Infrastructures numériques de communication pour les anarchistes
(et tous les autres…)
Un aperçu détaillé et un guide des diverses applications qui utilisent le pair-à-pair, le chiffrement et Tor
Source : The Guide to Peer-to-Peer, Encryption, and Tor : New Communication Infrastructure for Anarchists, It’s Going Down, 06 oct. 2022.
Traduction : Christophe Masutti
Révisions Framalang : ellébore, goofy, Henri-Paul, jums, Sichat, Wisi_eu
Les applications de chat sécurisées avec chiffrement constituent une infrastructure numérique essentielle pour les anarchistes. Elles doivent donc être examinées de près. Signal est un outil de chiffrement sécurisé très utilisé par les anarchistes aujourd’hui. Au-delà des rumeurs complotistes, l’architecture de base et les objectifs de développement de Signal présentent certaines implications en termes de sécurité pour les anarchistes. Signal est un service de communication centralisé. La centralisation peut avoir des conséquences sur la sécurité, en particulier lorsque elle est mise en perspective avec l’éventail des menaces. D’autres applications de chat sécurisées, comme Briar et Cwtch, sont des outils de communication pair-à-pair qui, en plus d’être chiffrés comme Signal, font transiter tout le trafic par Tor (appelé aussi CPT pour communication Chiffrée en Pair-à-pair via Tor). Cette conception de communication sécurisée offre de grands avantages en termes de sécurité, d’anonymat et de respect de la vie privée, par rapport à des services plus courants tels que Signal, malgré quelques réserves. Cependant, les anarchistes devraient sérieusement envisager d’essayer et d’utiliser Briar et/ou Cwtch, pour pouvoir former une infrastructure de communication plus résiliente et plus sûre.
Malgré tout, la meilleure façon de communiquer en toute sécurité demeure le face à face.
Chhhhuuut…Il est ici question des outils numériques qui permettent de communiquer en toute sécurité et en toute confidentialité. Pour bien commencer, il s’agit d’insister sur le fait que le moyen le plus sûr de communiquer reste une rencontre en face à face, à l’abri des caméras et hors de portée sonore d’autres personnes et appareils. Les anarchistes se promenaient pour discuter bien avant que les textos chiffrés n’existent, et ils devraient continuer à le faire aujourd’hui, à chaque fois que c’est possible.
Ceci étant dit, il est indéniable que les outils de communication numérique sécurisés font maintenant partie de notre infrastructure anarchiste. Peut-être que nous sommes nombreux à nous appuyer sur eux plus que nous ne le devrions, mais ils sont devenus incontournables pour se coordonner, collaborer et rester en contact. Puisque ces outils constituent une infrastructure indispensable, il est vital pour nous d’examiner et réévaluer constamment leur sécurité et leur aptitude à protéger nos communications contre nos adversaires.
Au cours des dix ou vingt dernières années, les anarchistes ont été les premiers à adopter ces outils et ces techniques de communication chiffrée. Ils ont joué un rôle majeur dans la banalisation et la diffusion de leur utilisation au sein de nos propres communautés, ou auprès d’autres communautés engagées dans la résistance et la lutte. Le texte qui suit a pour but de présenter aux anarchistes les nouveaux outils de communication chiffrée et sécurisée. Il s’agit de démontrer que nous devrions les adopter afin de renforcer la résilience et l’autonomie de notre infrastructure. Nous pouvons étudier les avantages de ces nouvelles applications, voir comment elles peuvent nous aider à échapper à la surveillance et à la répression – et par la suite les utiliser efficacement dans nos mouvements et les promouvoir plus largement.
Le plus simple est de présenter les nouvelles applications de chat sécurisé en les comparant avec celle que tout le monde connaît : Signal. Signal est de facto l’infrastructure de communication sécurisée de beaucoup d’utilisatrices, du moins en Amérique du Nord. Et de plus en plus, elle devient omniprésente en dehors des cercles anarchistes. Si vous lisez ceci, vous utilisez probablement Signal, et il y a de fortes chances que votre mère ou qu’un collègue de travail l’utilise également. L’utilisation de Signal a explosé en janvier 2021 (à tel point que le service a été interrompu pendant 24 heures), atteignant 40 millions d’utilisateurs quotidiens. Signal permet aux utilisateurs d’échanger très facilement des messages chiffrés. Il est issu d’un projet antérieur appelé TextSecure, qui permettait de chiffrer les messages SMS (les textos à l’ancienne, pour les baby zoomers qui nous lisent). TextSecure, et plus tard Signal, ont très tôt bénéficié de la confiance des anarchistes, en grande partie grâce au réseau de confiance IRL entre le développeur principal, Moxie Marlinspike, et d’autres anarchistes.
Au début de l’année 2022, Moxie a quitté Signal, ce qui a déclenché une nouvelle vague de propos alarmistes à tendance complotiste. Le PDG anarchiste de Signal a démissionné. Signal est neutralisé. Un article intitulé « Signal Warning », publié sur It’s Going Down, a tenté de dissiper ces inquiétudes et ces hypothèses complotistes, tout en discutant de la question de savoir si les anarchistes peuvent encore « faire confiance » à Signal (ils le peuvent, avec des mises en garde comme toujours). L’article a réitéré les raisons pour lesquelles Signal est, en fait, tout à fait sûr et digne de confiance (il est minutieusement audité et examiné par des experts en sécurité).
Cependant, l’article a laissé entendre que le départ de Moxie établissait, à tout le moins, une piqûre de rappel sur la nécessité d’un examen critique et sceptique permanent de Signal, et qu’il en va de même pour tout outil ou logiciel tiers utilisé par les anarchistes.
« Maintenant que la couche de vernis est enlevée, notre capacité à analyser Signal et à évaluer son utilisation dans nos milieux peut s’affranchir des distorsions que la confiance peut parfois engendrer. Nous devons désormais considérer l’application et son protocole sous-jacent tels qu’ils sont : un code utilisé dans un ordinateur, avec tous les avantages et les inconvénients que cela comporte. On en est encore loin, et, à ce jour, on ne va même pas dans cette direction. Mais, comme tous les systèmes techniques, nous devons les aborder de manière sceptique et rationnelle »
Signal continue de jouir d’une grande confiance, et aucune contre-indication irréfutable n’a encore été apportée en ce qui concerne la sécurité de Signal. Ce qui suit n’est pas un appel à abandonner Signal – Signal reste un excellent outil. Mais, étant donné son rôle prépondérant dans l’infrastructure anarchiste et l’intérêt renouvelé pour la question de savoir si nous pouvons ou devons faire confiance à Signal, nous pouvons profiter de cette occasion pour examiner de près l’application, son fonctionnement, la manière dont nous l’utilisons, et explorer les alternatives. Un examen minutieux de Signal ne révèle pas de portes dérobées secrètes (backdoors), ni de vulnérabilités béantes. Mais il révèle une priorité donnée à l’expérience utilisateur et à la rationalisation du développement par rapport aux objectifs de sécurité les plus solides. Les objectifs et les caractéristiques du projet Signal ne correspondent peut-être pas exactement à notre modèle de menace. Et en raison du fonctionnement structurel de Signal, les anarchistes dépendent d’un service centralisé pour l’essentiel de leurs communications sécurisées en ligne. Cela a des conséquences sur la sécurité, la vie privée et la fiabilité.
Il existe toutefois des alternatives développées en grande partie pour répondre spécifiquement à ces problèmes. Briar et Cwtch sont deux nouvelles applications de chat sécurisé qui, comme Signal, permettent également l’échange de messages chiffrés. Elles sont en apparence très proches de Signal, mais leur fonctionnement est très différent. Alors que Signal est un service de messagerie chiffrée, Briar et Cwtch sont des applications qui permettent l’échange de messages Chiffrés et en Pair-à-pair via Tor (CPT). Ces applications CPT et leur fonctionnement seront présentés en détail. Mais la meilleure façon d’expliquer leurs avantages (et pourquoi les anarchistes devraient s’intéresser à d’autres applications de chat sécurisées alors que nous avons déjà Signal) passe par une analyse critique approfondie de Signal.
Modèle de menace et avertissementsAvant d’entrer dans le vif du sujet, il est important de replacer cette discussion dans son contexte en définissant un modèle de menace pertinent. Dans le cadre de cette discussion, nos adversaires sont les forces de l’ordre au niveau national ou bien les forces de l’ordre locales qui ont un accès aux outils des forces de l’ordre nationale. Malgré le chiffrement de bout en bout qui dissimule le contenu des messages en transit, ces adversaires disposent de nombreuses ressources qui pourraient être utilisées pour découvrir ou perturber nos activités, nos communications ou nos réseaux afin de pouvoir nous réprimer. Il s’agit des ressources suivantes :
- Ils ont un accès facile aux sites de médias sociaux et à toutes autres informations publiques.
- Dans certains cas, ils peuvent surveiller l’ensemble du trafic internet du domicile d’une personne ciblée ou de son téléphone.
- Ils peuvent accéder à des données ou à des métadonnées « anonymisées » qui proviennent d’applications, d’opérateurs de téléphonique, de fournisseurs d’accès à Internet, etc.
- Ils peuvent accéder au trafic réseau collecté en masse à partir des nombreux goulots d’étranglement de l’infrastructure internet.
- Avec plus ou moins de succès, ils peuvent combiner, analyser et corréler ces données et ce trafic réseau afin de désanonymiser les utilisateurs, de cartographier les réseaux sociaux ou de révéler d’autres informations potentiellement sensibles sur des individus ou des groupes et sur leurs communications.
- Ils peuvent compromettre l’infrastructure de l’internet (FAI, fournisseurs de services, entreprises, développeurs d’applications) par la coercition ou le piratage1.
Le présent guide vise à atténuer les capacités susmentionnées de ces adversaires, mais il en existe bien d’autres qui ne peuvent pas être abordées ici :
- Ils peuvent infecter à distance les appareils des personnes ciblées avec des logiciels malveillants d’enregistrement de frappe au clavier et de pistage, dans des cas extrêmes.
- Ils peuvent accéder à des communications chiffrées par l’intermédiaire d’informateurs confidentiels ou d’agents infiltrés.
- Ils peuvent exercer de fortes pressions ou recourir à la torture pour contraindre des personnes à déverrouiller leur téléphone ou leur ordinateur ou à donner leurs mots de passe.
- Bien qu’ils ne puissent pas casser un système de chiffrement robuste dans un délai raisonnable, ils peuvent, en cas de saisie, être en mesure d’obtenir des données à partir d’appareils apparemment chiffrés grâce à d’autres vulnérabilités (par exemple, dans le système d’exploitation de l’appareil) ou de défaillances de la sécurité opérationnelle.
Toute méthode de communication sécurisée dépend fortement des pratiques de sécurité de l’utilisateur. Peu importe que vous utilisiez l’Application de Chat Sécurisée Préférée d’Edward Snowden TM si votre adversaire a installé un enregistreur de frappe sur votre téléphone, ou si quelqu’un partage des captures d’écran de vos messages chiffrés sur Twitter, ou encore si votre téléphone a été saisi et n’est pas correctement sécurisé.
Une explication détaillée de la sécurité opérationnelle, de la culture de la sécurité, des concepts connexes et des meilleures pratiques dépasse le cadre de ce texte – cette analyse n’est qu’une partie de la sécurité opérationnelle pertinente pour le modèle de menace concerné. Vous devez envisager une politique générale de sécurité pour vous protéger contre la menace des infiltrés et des informateurs. Comment utiliser en toute sécurité des appareils, comme les téléphones et les ordinateurs portables, pour qu’ils ne puissent pas servir à monter un dossier s’ils sont saisis, et comment adopter des bonnes habitudes pour réduire au minimum les données qui se retrouvent sur les appareils électroniques (rencontrez-vous face à face et laissez votre téléphone à la maison !)
La « cybersécurité » évolue rapidement : il y a une guerre d’usure entre les menaces et les développeurs d’applications. Les informations fournies ici seront peut-être obsolètes au moment où vous lirez ces lignes. Les caractéristiques ou la mise en œuvre des applications peuvent changer, qui invalident partiellement certains des arguments avancés ici (ou qui les renforcent). Si la sécurité de vos communications électroniques est cruciale pour votre sécurité, vous ne devriez pas vous croire sur parole n’importe quelle recommandation, ici ou ailleurs.
Perte de SignalVous avez probablement utilisé Signal aujourd’hui. Et Signal ne pose pas vraiment de gros problèmes. Il est important de préciser que malgré les critiques qui suivent, l’objectif n’est pas d’inciter à la panique quant à l’utilisation de Signal. Il ne s’agit pas de supprimer l’application immédiatement, de brûler votre téléphone et de vous enfuir dans les bois. Cela dit, peut-être pourriez-vous le faire pour votre santé mentale, mais en tout cas pas seulement à cause de ce guide. Vous pourriez envisager de faire une petite randonnée au préalable.
Une parenthèse pour répondre à certaines idées complotistesUne rapide recherche sur DuckDuckGo (ou peut-être une recherche sur Twitter ? Je ne saurais dire) avec les termes « Signal CIA », donnera lieu à de nombreuses désinformations et théories complotistes à propos de Signal. Compte tenu de la nature déjà critique de ce guide et de l’importance d’avoir un avis nuancé, penchons-nous un peu sur ces théories.
La plus répandue nous dit que Signal aurait été développé secrètement par la CIA et qu’il serait donc backdoorisé. Par conséquent, la CIA (ou parfois la NSA) aurait la possibilité d’accéder facilement à tout ce que vous dites sur Signal en passant par leur porte dérobée secrète.
« L’étincelle de vérité qui a embrasé cette théorie complotiste est la suivante : entre 2013 et 2016, les développeurs de Signal ont reçu un peu moins de 3 millions de dollars américains de financement de la part de l’Open Technology Fund (OTF). L’OTF était à l’origine un programme de Radio Free Asia, supervisé par l’Agence américaine pour les médias mondiaux (U. S. Agency for Global Media, USAGM – depuis 2019, l’OTF est directement financé par l’USAGM). L’USAGM est une « agence indépendante du gouvernement américain », qui promeut les intérêts nationaux des États-Unis à l’échelle internationale et qui est financée et gérée directement par le gouvernement américain. Donc ce dernier gère et finance USAGM/Radio Free Asia, qui finance l’OTF, qui a financé le développement de Signal (et Hillary Clinton était secrétaire d’État à l’époque ! !) : c’est donc la CIA qui aurait créé Signal… »
L’USAGM (et tous ses projets tels que Radio Free Asia et l’OTF) promeut les intérêts nationaux américains en sapant ou en perturbant les gouvernements avec lesquels les États-Unis sont en concurrence ou en conflit. Outre la promotion de contre-feux médiatiques (via le soutien à une « presse libre et indépendante » dans ces pays), cela implique également la production d’outils pouvant être utilisés pour contourner la censure et résister aux « régimes oppressifs ».
Les bénéficiaires de la FTO sont connus et ce n’est un secret pour personne que l’objectif affiché de la FTO consiste à créer des outils pour subvertir les régimes qui s’appuient fortement sur la répression en ligne, sur la surveillance généralisée et sur la censure massive de l’internet pour se maintenir au pouvoir (et que ces régimes sont ceux dont le gouvernement américain n’est pas fan). Comment et pourquoi cela se produit en relation avec des projets tels que Signal est clairement rapporté par des médias grand public tels que le Wall Street Journal. Des médias comme RT rapportent également ces mêmes informations hors contexte et en les embellissant de manière sensationnelle, ce qui conduit à ces théories complotistes.
Illustration 2 : Le journaliste Kit Klarenburg se plaît à produire des articles farfelus sur Signal pour des médias tels que RT.Signal est un logiciel open source, ce qui signifie que l’ensemble de son code est vérifié et examiné par des experts. C’est l’application-phare où tout le monde cherche une porte dérobée de la CIA. Or, en ce qui concerne la surveillance de masse, il est plus facile et plus efficace pour nos adversaires de dissimuler des dispositifs de surveillance dans des applications et des infrastructures internet fermées et couramment utilisées, avec la coopération d’entreprises complices. Et en termes de surveillance ciblée, il est plus facile d’installer des logiciels malveillants sur votre téléphone.
De nombreux projets de logiciels open-source, comme Signal, ont été financés par des moyens similaires. La FTO finance ou a financé de nombreux autres projets dont vous avez peut-être entendu parler : Tor (au sujet duquel il existe des théories complotistes similaires), K-9 Mail, NoScript, F-Droid, Certbot et Tails (qui compte des anarchistes parmi ses développeurs).
Ces financements sont toujours révélés de manière transparente. Il suffit de consulter la page des sponsors de Tails, où l’on peut voir que l’OTF est un ancien sponsor (et que son principal sponsor actuel est… le département d’État des États-Unis !) Les deux applications CPT dont il est question dans ce guide sont en partie financées par des sources similaires.
On peut débattre sans fin sur les sources de financement des projets open source qui renforcent la protection de la vie privée ou la résistance à la surveillance : conflits d’intérêts, éthique, crédibilité, développement de tels outils dans un contexte de géopolitique néolibérale… Il est bon de faire preuve de scepticisme et de critiquer la manière dont les projets sont financés, mais cela ne doit pas nous conduire à des théories complotistes qui obscurcissent les discussions sur leur sécurité dans la pratique. Signal a été financé par de nombreuses sources « douteuses » : le développement initial de Signal a été financé par la vente du projet précurseur (TextSecure) à Twitter, pour un montant inconnu. Plus récemment, Signal a bénéficié d’un prêt de 50 millions de dollars à taux zéro de la part du fondateur de WhatsApp, qui est aujourd’hui directeur général de la Signal Foundation. Il existe de nombreuses preuves valables qui expliquent pourquoi et comment Signal a été financé par une initiative des États-Unis visant à dominer le monde, mais elles ne suggèrent ni n’impliquent d’aucune façon l’existence d’une porte dérobée, impossible à dissimuler, conçue par la CIA pour cibler les utilisatrices de Signal.
– Alors, Signal c’est bien, en fait ?Si Signal n’est pas une opération secrète de la CIA, alors tout va bien, non ? Les protocoles de chiffrement de Signal sont communément considérés comme sûrs. En outre, Signal a l’habitude d’améliorer ses fonctionnalités et de remédier aux vulnérabilités en temps voulu, de manière transparente. Signal a réussi à rendre les discussions chiffrées de bout en bout suffisamment faciles pour devenir populaires. L’adoption généralisée de Signal est très certainement une bonne chose.
Thèses complotistes mises à part, les anarchistes ont toutefois de bonnes raisons d’être sceptiques à l’égard de Signal. Pendant le développement de Signal, Moxie a adopté une approche quelque peu dogmatique à l’égard de nombreux choix structurels et d’ingénierie logicielle. Ces décisions ont été prises intentionnellement (comme expliqué dans des articles de blog, lors de conférences ou dans divers fils de discussion sur GitHub) afin de faciliter l’adoption généralisée de Signal Messenger parmi les utilisateurs les moins avertis, mais aussi pour préparer la croissance du projet à long terme, et ainsi permettre une évolution rationalisée tout en ajoutant de nouvelles fonctionnalités.
Les adeptes de la cybersécurité en ligne ont longtemps critiqué ces décisions comme étant des compromis qui sacrifient la sécurité, la vie privée ou l’anonymat de l’utilisateur au profit des propres objectifs de Moxie pour Signal. S’aventurer trop loin risquerait de nous entraîner sur le terrain des débats dominés par les mâles prétentieux du logiciel libre (si ce n’est pas déjà le cas). Pour être bref, les justifications de Moxie se résument à maintenir la compétitivité de Signal dans l’écosystème capitaliste de la Silicon Valley, axé sur le profit. Mise à part les stratégies de développement logiciel dans le cadre du capitalisme moderne, les caractéristiques concrètes de Signal les plus souvent critiquées sont les suivantes :
- Signal s’appuie sur une infrastructure de serveurs centralisée.
- Signal exige que chaque compte soit lié à un numéro de téléphone.
- Signal dispose d’un système de paiement en crypto-monnaie intégré.
Peut-être que Moxie a eu raison et que ses compromis en valaient la peine : aujourd’hui, Signal est extrêmement populaire, l’application s’est massivement développée avec un minimum de problèmes de croissance, de nombreuses nouvelles fonctionnalités (à la fois pour la convivialité et la sécurité) ont été facilement introduites, et elle semble être durable dans un avenir prévisible2. Mais l’omniprésence de Signal en tant qu’infrastructure anarchiste exige un examen minutieux de ces critiques, en particulier lorsqu’elles s’appliquent à nos cas d’utilisation et à notre modèle de menace dans un monde en mutation. Cet examen permettra d’expliquer comment les applications CPT comme Briar et Cwtch, qui utilisent une approche complètement différente de la communication sécurisée, nous apportent potentiellement plus de résilience et de sécurité.
Signal en tant que service centraliséSignal est moins une application qu’un service. Signal (Open Whisper Systems/The Signal Foundation) fournit l’application Signal (que vous pouvez télécharger et exécuter sur votre téléphone ou votre ordinateur) et gère un serveur Signal3. L’application Signal ne peut rien faire en soi. Le serveur Signal fournit la couche de service en traitant et en relayant tous les messages envoyés et reçus via l’application Signal. C’est ainsi que fonctionnent la plupart des applications de chat. Discord, WhatsApp, iMessage, Instagram/Facebook Messenger et Twitter dms sont tous des services de communication centralisés, où vous exécutez une application sur votre appareil et où un serveur centralisé, exploité par un tiers, relaie les messages entre les individus. Une telle centralisation présente de nombreux avantages pour l’utilisateur : vous pouvez synchroniser vos messages et votre profil sur le serveur pour y accéder sur différents appareils ; vous pouvez envoyer un message à votre ami même s’il n’est pas en ligne et le serveur stockera le message jusqu’à ce que votre ami se connecte et le récupère ; les discussions de groupe entre plusieurs utilisateurs fonctionnent parfaitement, même si les utilisateurs sont en ligne ou hors ligne à des moments différents.
Signal utilise le chiffrement de bout en bout, ce qui signifie que le serveur Signal ne peut lire aucun de vos messages. Mais qu’il soit un service de communication centralisé a de nombreuses implications importantes en termes de sécurité et de fiabilité.
Le bureau de poste de SignalSignal-en-tant-que-service est comparable à un service postal. Il s’agit d’un très bon service postal, comme il en existe peut-être quelque part en Europe. Dans cet exemple, le serveur Signal est un bureau de poste. Vous écrivez une lettre à votre ami et la scellez dans une enveloppe avec une adresse (disons que personne d’autre que votre ami ne peut ouvrir l’enveloppe – c’est le chiffrement). À votre convenance, vous déposez toutes les lettres que vous envoyez au bureau de poste Signal, où elles sont triées et envoyées aux différents amis auxquels elles sont destinées. Si un ami n’est pas là, pas de problème ! Le bureau de poste Signal conservera la lettre jusqu’à ce qu’il trouve votre ami à la maison, ou votre ami peut simplement la récupérer au bureau de poste le plus proche. Le bureau de poste Signal est vraiment bien (c’est l’Europe, hein !) et vous permet même de faire suivre votre courrier partout où vous souhaitez le recevoir.
Peut-être aurez-vous remarqué qu’un problème de sécurité potentiel se pose sur le fait de confier tout son courrier au bureau de poste Signal. Les enveloppes scellées signifient qu’aucun facteur ou employé ne peut lire vos lettres (le chiffrement les empêche d’ouvrir les enveloppes). Mais celles et ceux qui côtoient régulièrement leur facteur savent qu’il peut en apprendre beaucoup sur vous, simplement en traitant votre courrier : il sait de qui vous recevez des lettres, il connaît tous vos abonnements à des magazines, mais aussi quand vous êtes à la maison ou non, tous les différents endroits où vous faites suivre votre courrier et toutes les choses embarrassantes que vous commandez en ligne. C’est le problème d’un service centralisé qui s’occupe de tout votre courrier – je veux dire de vos messages !
Les métadonnées, c’est pour toujoursLes informations que tous les employés du bureau de poste Signal connaissent sur vous et votre courrier sont des métadonnées. Les métadonnées sont des données… sur les données. Elles peuvent inclure des éléments tels que l’expéditeur et le destinataire d’un message, l’heure à laquelle il a été envoyé et le lieu où il a été distribué. Tout le trafic sur Internet génère intrinsèquement ce type de métadonnées. Les serveurs centralisés constituent un point d’entrée facile pour observer ou collecter toutes ces métadonnées, puisque tous les messages passent par un point unique. Il convient de souligner que l’exemple ci-dessus du bureau de poste Signal n’est qu’une métaphore pour illustrer ce que sont les métadonnées et pourquoi elles constituent une préoccupation importante pour les services de communication centralisés. Signal est en fait extrêmement doué pour minimiser ou masquer les métadonnées. Grâce à la magie noire du chiffrement et à une conception intelligente du logiciel, il y a très peu de métadonnées auxquelles le serveur Signal peut facilement accéder. Selon les propres termes de Signal :
« Les éléments que nous ne stockons pas comprennent tout ce qui concerne les contacts d’un utilisateur (tels que les contacts eux-mêmes, un hachage des contacts, ou toute autre information dérivée sur les contacts), tout ce qui concerne les groupes d’un utilisateur (les groupes auxquels il appartient, leur nombre, les listes de membres des groupes, etc.), ou tout enregistrement des personnes avec lesquelles un utilisateur a communiqué. »
Il n’existe que deux parties de métadonnées connues pour être stockées de manière persistante, et qui permettent de savoir :
- si un numéro de téléphone est enregistré auprès d’un compte Signal
- la dernière fois qu’un compte Signal a été connecté au serveur.
C’est une bonne chose ! En théorie, c’est tout ce qu’un employé curieux du bureau de poste Signal peut savoir sur vous. Mais cela est dû, en partie, à l’approche « Moi, je ne le vois pas » du serveur lui-même. Dans une certaine mesure, nous devons croire sur parole ce que le serveur Signal prétend faire…
Bien obligés de faire confianceTout comme l’application Signal sur votre téléphone ou votre ordinateur, le serveur Signal est également basé sur du code principalement4 open source. Il est donc soumis à des contrôles similaires par des experts en sécurité. Cependant, il y a une réalité importante et inévitable à prendre en compte : nous sommes obligés de croire que le serveur de Signal exécute effectivement le même code open source que celui qui est partagé avec nous. Il s’agit là d’un problème fondamental lorsque l’on se fie à un serveur centralisé géré par une tierce partie.
« Nous ne collectons ni ne stockons aucune information sensible sur nos utilisateurs, et cela ne changera jamais. » (blog de Signal)
En tant que grande association à but non lucratif, Signal ne peut pas systématiquement se soustraire aux ordonnances ou aux citations à comparaître qui concerne les données d’utilisateurs. Signal dispose même d’une page sur son site web qui énumère plusieurs citations à comparaître et les réponses qu’elle y a apportées. Mais rappelons-nous des deux types de métadonnées stockées par le serveur Signal qui peuvent être divulguées :
Illustration 3 : Les réponses de Signal indiquent la date de la dernière connexion, la date de création du compte et le numéro de téléphone (caviardé)À l’heure où nous écrivons ces lignes, il n’y a aucune raison de douter de ce qui a été divulgué, mais il faut noter que Signal se conforme également à des procédures-bâillon qui l’empêchent de révéler qu’elle a reçu une citation à comparaître ou un mandat. Historiquement, Signal se bat contre ces injonctions, mais nous ne pouvons savoir ce qui nous est inconnu, notamment car Signal n’emploie pas de warrant canary, ces alertes en creux qui annoncent aux utilisateurs qu’aucun mandat spécifique n’a été émis pour le moment [une manière détournée d’annoncer des mandats dans le cas où cette annonce disparaisse, NDLR]. Il n’y a aucune raison sérieuse de penser que Signal a coopéré avec les autorités plus fréquemment qu’elle ne le prétend, mais il y a trois scénarios à envisager :
- Des modifications de la loi pourraient contraindre Signal, sur demande, à collecter et à divulguer davantage d’informations sur ses utilisateurs et ce, à l’insu du public.
- Signal pourrait être convaincu par des arguments éthiques, moraux, politiques ou patriotiques de coopérer secrètement avec des adversaires.
- Signal pourrait être infiltré ou piraté par ces adversaires afin de collecter secrètement davantage de données sur les utilisateurs ou afin que le peu de métadonnées disponibles puissent leur être plus facilement transmis.
Tous ces scénarios sont concevables, ils ont des précédents historiques ailleurs, mais ils ne sont pas forcément probables ni vraisemblables. En raison de la « magie noire du chiffrement » susmentionnée et de la complexité des protocoles des réseaux, même si le serveur Signal se retrouvait altéré pour devenir malveillant, il y aurait toujours une limite à la quantité de métadonnées qui peuvent être collectées sans que les utilisatrices ou les observateurs ne s’en aperçoivent. Cela n’équivaudrait pas, par exemple, à ce que le bureau de poste Signal laisse entrer un espion (par une véritable « porte dérobée installée par la CIA ») qui viendrait lire et enregistrer toutes les métadonnées de chaque message qui passe par ce bureau. Des changements dans les procédures et le code pourraient avoir pour conséquence que des quantités faibles, mais toujours plus importantes de métadonnées (ou autres informations), deviennent facilement disponibles pour des adversaires, et cela pourrait se produire sans que nous en soyons conscients. Il n’y a pas de raison particulière de se méfier du serveur Signal à ce stade, mais les anarchistes doivent évaluer la confiance qu’ils accordent à un tiers, même s’il est historiquement digne de confiance comme Signal.
Illustration 4 : Intelligence Community Comprehensive National Initiative Data Center (Utah) MégadonnéesDe nombreux et puissants ennemis sont capables d’intercepter et de stocker des quantités massives de trafic sur Internet. Il peut s’agir du contenu de messages non chiffré, mais avec l’utilisation généralisée du chiffrement, ce sont surtout des métadonnées et l’activité internet de chacun qui sont ainsi capturées et stockées.
Nous pouvons choisir de croire que Signal n’aide pas activement nos adversaires à collecter des métadonnées sur les communications des utilisateurs et utilisatrices, mais nos adversaires disposent de nombreux autres moyens pour collecter ces données : la coopération avec des entreprises comme Amazon ou Google (Signal est actuellement hébergé par Amazon Web Services), ou bien en ciblant ces hébergeurs sans leur accord, ou tout simplement en surveillant le trafic internet à grande échelle.
Les métadonnées relatives aux activités en ligne sont également de plus en plus accessibles à des adversaires moins puissants, ceux qui peuvent les acheter, sous forme brute ou déjà analysées, à des courtiers de données, qui à leur tour les achètent ou les acquièrent via des sociétés spécialisées dans le développement d’applications ou les fournisseurs de téléphones portables.
Les métadonnées ainsi collectées donnent lieu à des jeux de données volumineux et peu maniables qui étaient auparavant difficiles à analyser. Mais de plus en plus, nos adversaires (et même des organisations ou des journalistes) peuvent s’emparer de ces énormes jeux de données, les combiner et leur appliquer de puissants outils d’analyse algorithmique pour obtenir des corrélations utiles sur des personnes ou des groupes de personnes (c’est ce que l’on appelle souvent le « Big Data »). Même l’accès à de petites quantités de ces données et à des techniques d’analyse rudimentaires permet de désanonymiser des personnes et de produire des résultats utiles.
Histoire des messages de Jean-MichelVoici un scénario fictif qui montre comment l’analyse du trafic et la corrélation des métadonnées peuvent désanonymiser un utilisateur de Signal.
Imaginez un cinéphile assidu, mais mal élevé, disons Jean-Michel, qui passe son temps à envoyer des messages via Signal pendant la projection. Les reflets de l’écran de son téléphone (Jean-Michel n’utilise pas le mode sombre) gênent tout le monde dans la salle. Mais la salle est suffisamment sombre pour que Lucie, la gérante qui s’occupe de tout, ne puisse pas savoir exactement qui envoie des messages en permanence. Lucie commence alors à collecter toutes les données qui transitent par le réseau Wi-Fi du cinéma, à la recherche de connexions au serveur Signal. Les connexions fréquentes de Jean-Michel à ce serveur apparaissent immédiatement. Lucie est en mesure d’enregistrer l’adresse MAC (un identifiant unique associé à chaque téléphone) et peut confirmer que c’est le même appareil qui utilise fréquemment Signal sur le réseau Wi-Fi du cinéma pendant les heures de projection. Lucie est ensuite en mesure d’établir une corrélation avec les relevés de transactions par carte bancaire de la billetterie et d’identifier une carte qui achète toujours des billets de cinéma à l’heure où l’appareil utilise fréquemment Signal (le nom du détenteur de la carte est également révélé : Jean-Michel). Avec l’adresse MAC de son téléphone, son nom et sa carte de crédit, Lucie peut fournir ces informations à un détective privé véreux, qui achètera l’accès à de vastes jeux de données collectées par des courtiers de données (auprès des fournisseurs de téléphones portables et des applications mobiles), et déterminera un lieu où le même téléphone portable est le plus fréquemment utilisé. Outre le cinéma, il s’agit du domicile de Jean-Michel. Lucie se rend chez Jean-Michel de nuit et fait exploser sa voiture (car la salle de cinéma était en fait une couverture pour les Hell’s Angels du coin).
Des métadonnées militarisées Général Michael Hayden« Nous tuons des gens en nous appuyant sur des métadonnées… mais ce n’est pas avec les métadonnées que nous les tuons ! » (dit avec un sourire en coin, les rires fusent dans l’assistance)
– Général Michael Hayden, ancien Directeur de la NSA (1999-2005) et Directeur de la CIA (2006-2009).
Sur un Internet où les adversaires ont les moyens de collecter et d’analyser d’énormes volumes de métadonnées et de données de trafic, l’utilisation de serveurs centralisés peut s’avérer dangereuse. Ils peuvent facilement cibler les appareils qui communiquent avec le serveur Signal en surveillant le trafic internet en général, au niveau des fournisseurs d’accès, ou éventuellement aux points de connexion avec le serveur lui-même. Ils peuvent ensuite essayer d’utiliser des techniques d’analyse pour révéler des éléments spécifiques sur les utilisatrices individuelles ou leurs communications via Signal.
Dans la pratique, cela peut s’avérer difficile. Vous pourriez vous demander si un adversaire qui observe tout le trafic entrant et sortant du serveur Signal pourrait déterminer que vous et votre ami échangez des messages en notant qu’un message a été envoyé de votre adresse IP au serveur de signal à 14:01 et que le serveur de Signal a ensuite envoyé un message de la même taille à l’adresse IP de votre ami à 14:02. Heureusement, une analyse corrélationnelle très simple comme celle-ci n’est pas possible en raison de l’importance du trafic entrant et sortant en permanence du serveur de Signal et de la manière dont ce trafic est traité à ce niveau. C’est moins vrai pour les appels vidéo/voix où les protocoles internet utilisés rendent plus plausible l’analyse corrélationnelle du trafic pour déterminer qui a appelé qui. Il n’en reste pas moins que la tâche reste très difficile pour qui observe l’ensemble du trafic entrant et sortant du serveur de Signal afin d’essayer de déterminer qui parle à qui. Peut-être même que cette tâche est impossible à ce jour.
Pourtant, les techniques de collecte de données et les outils d’analyse algorithmique communément appelés « Big Data » deviennent chaque jour plus puissants. Nos adversaires sont à la pointe de cette évolution. L’utilisation généralisée du chiffrement dans toutes les télécommunications a rendu l’espionnage illicite traditionnel beaucoup moins efficace et, par conséquent, nos adversaires sont fortement incités à accroître leurs capacités de collecte et d’analyse des métadonnées. Ils le disent clairement : « Si vous avez suffisamment de métadonnées, vous n’avez pas vraiment besoin du contenu »5. Ils tuent des gens sur la base de métadonnées.
Ainsi, bien qu’il ne soit peut-être pas possible de déterminer avec certitude une information aussi fine que « qui a parlé à qui à un moment précis », nos adversaires continuent d’améliorer à un rythme soutenu leur aptitude à extraire, à partir des métadonnées, toutes les informations sensibles qu’ils peuvent. Certaines fuites nous apprennent régulièrement qu’ils étaient en possession de dispositifs de surveillance plus puissants ou plus invasifs qu’on ne le pensait jusqu’à présent. Il n’est pas absurde d’en déduire que leurs possibilités sont bien étendues que ce que nous en savons déjà.
Signal est plus vulnérable à ce type de surveillance et d’analyse parce qu’il s’agit d’un service centralisé. Le trafic de Signal sur Internet n’est pas difficile à repérer et le serveur Signal est un élément central facile à observer ou qui permet de collecter des métadonnées sur les utilisateurs et leurs activités. D’éventuelles compromissions de Signal, des modifications dans les conditions d’utilisation ou encore des évolutions législatives pourraient faciliter les analyses de trafic et la collecte des métadonnées de Signal, pour que nos adversaires puissent les analyser.
Les utilisateurs individuels peuvent mettre en œuvre certaines mesures de protection, comme faire transiter leur trafic Signal par Tor ou un VPN, mais cela peut s’avérer techniquement difficile à mettre en œuvre et propice aux erreurs. Tout effort visant à rendre plus difficile la liaison d’une utilisatrice de Signal à une personne donnée est également rendu complexe par le fait que Signal exige de chaque compte qu’il soit lié à un numéro de téléphone (nous y reviendrons plus tard).
Dépendances et points faiblesUn service centralisé signifie non seulement qu’il existe un point de contrôle central, mais aussi un point faible unique : Signal ne fonctionne pas si le serveur Signal est en panne. Il est facile de l’oublier jusqu’au jour où cela se produit. Signal peut faire une erreur de configuration ou faire face à un afflux de nouveaux utilisateurs à cause d’un tweet viral et tout à coup Signal ne fonctionne carrément plus.
Signal pourrait également tomber en panne à la suite d’actions intentées par un adversaire. Imaginons une attaque par déni de service (ou tout autre cyberattaque) qui viserait à perturber le fonctionnement de Signal lors d’une rébellion massive. Les fournisseurs de services qui hébergent le serveur Signal pourraient également décider de le mettre hors service sans avertissement pour diverses raisons : sous la pression d’un adversaire, sous une pression politique, sous la pression de l’opinion publique ou pour des raisons financières.
Des adversaires qui contrôlent directement l’infrastructure Internet locale peuvent tout aussi bien perturber un service centralisé. Lorsque cela se produit dans certains endroits, Signal réagit en général rapidement en mettant en œuvre des solutions de contournement ou des modifications créatives, ce qui donne lieu à un jeu du chat et de la souris entre Signal et l’État qui tente de bloquer Signal dans la zone qu’il contrôle. Une fois encore, il s’agit de rester confiant dans le fait que les intérêts de Signal s’alignent toujours sur les nôtres lorsqu’un adversaire tente de perturber Signal de cette manière dans une région donnée.
CryptocontroverseEn 2021, Signal a entrepris d’intégrer un nouveau système de paiement dans l’application en utilisant la crypto-monnaie MobileCoin. Si vous ne le saviez pas, vous n’êtes probablement pas le seul, mais c’est juste là, sur la page de vos paramètres.
MobileCoin est une crypto-monnaie peu connue, qui privilégie la protection de la vie privée, et que Moxie a également contribué à développer. Au-delà des débats sur les systèmes pyramidaux de crypto-monnaies, le problème est qu’en incluant ce type de paiements dans l’application, Signal s’expose à des vérifications de légalité beaucoup plus approfondies de la part des autorités. En effet, les crypto-monnaies étant propices à la criminalité et aux escroqueries, le gouvernement américain se préoccupe de plus en plus d’encadrer leur utilisation. Signal n’est pas une bande de pirates, c’est une organisation à but non lucratif très connue. Elle ne peut pas résister longtemps aux nouvelles lois que le gouvernement américain pourrait adopter pour réglementer les crypto-monnaies.
Si les millions d’utilisateurs de Signal utilisaient effectivement MobileCoin pour leurs transactions quotidiennes, il ne serait pas difficile d’imaginer que Signal fasse l’objet d’un plus grand contrôle de la part de l’organisme fédéral américain de réglementation (la Securities and Exchange Commission) ou autres autorités. Le gouvernement n’aime pas les systèmes de chiffrement, mais il aime encore moins les gens ordinaires qui paient pour de la drogue ou échappent à l’impôt. Imaginez un scénario dans lequel les cybercriminels s’appuieraient sur Signal et MobileCoin pour accepter les paiements des victimes de rançongiciels. Cela pourrait vraiment mettre le feu aux poudres et dégrader considérablement l’image de Signal en tant qu’outil de communication fiable et sécurisé.
Un mouchard en coulissesCette frustration devrait déjà être familière aux anarchistes qui utilisent Signal. En effet, les comptes Signal nécessitent un numéro de téléphone. Quel que soit le numéro de téléphone auquel un compte est lié, il est également divulgué à toute personne avec laquelle vous vous connectez sur Signal. En outre, il est très facile de déterminer si un numéro de téléphone donné est lié à un compte Signal actif.
Il existe des solutions pour contourner ce problème, mais elles impliquent toutes d’obtenir un numéro de téléphone qui n’est pas lié à votre identité afin de pouvoir l’utiliser pour ouvrir un compte Signal. En fonction de l’endroit où vous vous trouvez, des ressources dont vous disposez et de votre niveau de compétence technique, cette démarche peut s’avérer peu pratique, voire bien trop contraignante. Signal ne permet pas non plus d’utiliser facilement plusieurs comptes à partir du même téléphone ou ordinateur. Configurer plusieurs comptes Signal pour différentes identités, ou pour les associer à différents projets, devient une tâche énorme, d’autant plus que vous avez besoin d’un numéro de téléphone distinct pour chacun d’entre eux.
Pour des adversaires qui disposent de ressources limitées, il est toujours assez facile d’identifier une personne sur la base de son numéro de téléphone. En outre, s’ils se procurent un téléphone qui n’est pas correctement éteint ou chiffré, ils ont accès aux numéros de téléphone des contacts et des membres du groupe. Il s’agit évidemment d’un problème de sécurité opérationnelle qui dépasse le cadre de Signal, mais le fait que Signal exige que chaque compte soit lié à un numéro de téléphone accroît considérablement la possibilité de pouvoir cartographier le réseau, ce qui entraîne des conséquences dommageables.
On ignore si Signal permettra un jour l’existence de comptes sans qu’ils soient liés à un numéro de téléphone ou à un autre identifiant de la vie réelle. On a pu dire qu’ils ne le feront jamais, ou que le projet est en cours mais perdu dans les limbes6. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’un problème majeur pour de nombreux cas d’utilisation par des anarchistes.
Vers une pratique plus stricteAprès avoir longuement discuté de Signal, il est temps de présenter quelques alternatives qui répondent à certains de ces problèmes : Briar et Cwtch. Briar et Cwtch sont, par leur conception même, extrêmement résistants aux métadonnées et offrent un meilleur anonymat. Ils sont également plus résilients, car ils ne disposent pas de serveur central ou de risque de défaillance en un point unique. Mais ces avantages ont un coût : une plus grande sécurité s’accompagne de quelques bizarreries d’utilisation auxquelles il faut s’habituer.
Rappelons que Cwtch et Briar sont des applications CPT :
C : comme Signal, les messages sont chiffrés de bout en bout,
P : pour la transmission en pair-à-pair,
T : les identités et les activités des utilisatrices sont anonymisées par l’envoi de tous messages via Tor.
Parce qu’elles partagent une architecture de base, elles ont de nombreuses fonctionnalités et caractéristiques communes.
Pair-à-pairSignal est un service de communication centralisé, qui utilise un serveur pour relayer et transmettre chaque message que vous envoyez à vos amis. Les problèmes liés à ce modèle ont été longuement discutés ! Vous êtes probablement lassés d’en entendre parler maintenant. Le P de CPT signifie pair-à-pair. Dans un tel modèle, vous échangez des messages directement avec vos amis. Il n’y a pas de serveur central intermédiaire géré par un tiers. Chaque connexion directe s’appuie uniquement sur l’infrastructure plus large d’Internet.
Vous vous souvenez du bureau de poste Signal ? Avec un modèle pair-à-pair, vous ne passez pas par un service postal pour traiter votre courrier. Vous remettez vous-même chaque lettre directement à votre ami. Vous l’écrivez, vous la scellez dans une enveloppe (chiffrement de bout en bout), vous la mettez dans votre sac et vous traversez la ville à vélo pour la remettre en main propre.
La communication pair-à-pair offre une grande résistance aux métadonnées. Il n’y a pas de serveur central qui traite chaque message auquel des métadonnées peuvent être associées. Il est ainsi plus difficile pour les adversaires de collecter en masse des métadonnées sur les communications que de surveiller le trafic entrant et sortant de quelques serveurs centraux connus. Il n’y a pas non plus de point de défaillance unique. Tant qu’il existe une route sur Internet pour que vous et votre amie puissiez vous connecter, vous pouvez discuter.
SynchronisationIl y a un point important à noter à propos de la communication pair-à-pair : comme il n’y a pas de serveur central pour stocker et relayer les messages, vous et votre ami devez tous deux avoir l’application en cours d’exécution et avoir une connexion en ligne pour échanger des messages. C’est pourquoi ces applications CPT privilégient la communication synchrone. Que se passe-t-il si vous traversez la ville à vélo pour remettre une lettre à vos amis et… qu’ils ne sont pas chez eux ? Si vous voulez vraiment faire du pair-à-pair, vous devez remettre la lettre en main propre. Vous ne pouvez pas simplement la déposer quelque part (il n’y a pas d’endroit assez sûr !). Vous devez être en mesure de joindre directement vos amis pour leur transmettre le message – c’est l’aspect synchrone de la communication de pair à pair.
Un appel téléphonique est un bon exemple de communication synchrone. Vous ne pouvez pas avoir de conversation téléphonique si vous n’êtes pas tous les deux au téléphone en même temps. Mais qui passe encore des appels téléphoniques ? De nos jours, nous sommes beaucoup plus habitués à un mélange de messagerie synchrone et asynchrone, et les services de communication centralisés comme Signal sont parfaits pour cela. Il arrive que vous et votre ami soyez tous deux en ligne et échangiez des messages en temps réel, mais le plus souvent, il y a un long décalage entre les messages envoyés et reçus. Au moins pour certaines personnes… Vous avez peut-être, en ce moment, votre téléphone allumé, à portée de main à tout moment. Vous répondez immédiatement à tous les messages que vous recevez, à toute heure de la journée. Donc toute communication est et doit être synchrone… si vous êtes dans ce cas, vous vous reconnaîtrez certainement.
Le passage à la communication textuelle synchrone peut être une vraie difficulté au début. Certaines lectrices et lecteurs se souviendront peut-être de ce que c’était lorsque on utilisait AIM, ICQ ou MSN Messenger (si vous vous en souvenez, vous avez mal au dos). Vous devez savoir si la personne est réellement en ligne ou non. Si la personne n’est pas en ligne, vous ne pouvez pas envoyer de messages pour plus tard. Si l’une d’entre vous ne laisse pas l’application en ligne en permanence, vous devez prendre l’habitude de prévoir des horaires pour discuter. Cela peut s’avérer très agréable. Paradoxalement, la normalisation de la communication asynchrone a entraîné le besoin d’être toujours en ligne et réactif. La communication synchrone encourage l’intentionnalité de nos communications, en les limitant aux moments où nous sommes réellement en ligne, au lieu de s’attendre à être en permanence plus ou moins disponibles.
Une autre conséquence importante de la synchronisation des connexions pair-à-pair est qu’elle peut rendre les discussions de groupe un peu bizarres. Que se passe-t-il si tous les membres du groupe ne sont pas en ligne au même moment ? Briar et Cwtch gèrent ce problème différemment, un sujet abordé plus bas, dans les sections relatives à chacune de ces applications.
TorBien que la communication pair-à-pair soit très résistante aux métadonnées et évite d’autres écueils liés à l’utilisation d’un serveur central, elle ne protège pas à elle seule contre la collecte de métadonnées et l’analyse du trafic dans le cadre du « Big Data ». Tor est un très bon moyen de limiter ce problème, et les applications CPT font transiter tout le trafic par Tor.
Si vous êtes un⋅e anarchiste et que vous lisez ces lignes, vous devriez déjà connaître Tor et la façon dont il peut être utilisé pour assurer l’anonymat (ou plutôt la non-associativité). Les applications CPT permettent d’établir des connexions directes pair-à-pair pour échanger des messages par l’intermédiaire de Tor. Il est donc beaucoup plus difficile de vous observer de manière ciblée ou de vous pister et de corréler vos activités sur Internet, de savoir qui parle à qui ou de faire d’autres analyses utiles. Il est ainsi bien plus difficile de relier un utilisateur donné d’une application CPT à une identité réelle. Tout ce qu’un observateur peut voir, c’est que vous utilisez Tor.
Tor n’est pas un bouclier à toute épreuve et des failles potentielles ou des attaques sur le réseau Tor sont possibles. Entrer dans les détails du fonctionnement de Tor prendrait trop de temps ici, et il existe de nombreuses ressources en ligne pour vous informer. Il est également important de comprendre les mises en garde générales en ce qui concerne l’utilisation de Tor. Comme Signal, le trafic Tor peut également être altéré par des interférences au niveau de l’infrastructure Internet, ou par des attaques par déni de service qui ciblent l’ensemble du réseau Tor. Toutefois, il reste beaucoup plus difficile pour un adversaire de bloquer ou de perturber Tor que de mettre hors service ou de bloquer le serveur central de Signal.
Il faut souligner que dans certaines situations, l’utilisation de Tor peut vous singulariser. Si vous êtes la seule à utiliser Tor dans une région donnée ou à un moment donné, vous pouvez vous faire remarquer. Mais il en va de même pour toute application peu courante. Le fait d’avoir Signal sur votre téléphone vous permet également de vous démarquer. Plus il y a de gens qui utilisent Tor, mieux c’est, et s’il est utilisé correctement, Tor offre une meilleure protection contre les tentatives d’identification des utilisateurs que s’il n’était pas utilisé. Les applications CPT utilisent Tor pour tout, par défaut, de manière presque infaillible.
Pas de téléphone, pas de problèmeUn point facilement gagné pour les deux applications CPT présentées ici : elles ne réclament pas de numéro de téléphone pour l’enregistrement d’un compte. Votre compte est créé localement sur votre appareil et l’identifiant du compte est une très longue chaîne de caractères aléatoires que vous partagez avec vos amis pour qu’ils deviennent des contacts. Vous pouvez facilement utiliser ces applications sur un ordinateur, sur un téléphone sans carte SIM ou sur un téléphone mais sans lien direct avec votre numéro de téléphone.
Mises en garde générales concernant les applications CPT La fuite de statutLes communications pair-à-pair laissent inévitablement filtrer un élément particulier de métadonnées : le statut en ligne ou hors ligne d’un utilisateur. Toute personne que vous avez ajoutée en tant que contact ou à qui vous avez confié votre identifiant (ou tout adversaire ayant réussi à l’obtenir) peut savoir si vous êtes en ligne ou hors ligne à un moment donné. Cela ne s’applique pas vraiment à notre modèle de menace, sauf si vous êtes particulièrement négligent avec les personnes que vous ajoutez en tant que contact, ou pour des événements publics qui affichent les identifiants d’utilisateurs. Mais cela vaut la peine d’être noté, parce qu’il peut parfois arriver que vous ne vouliez pas que tel ami sache que vous êtes en ligne !
Un compte par appareilLorsque vous ouvrez ces applications pour la première fois, vous créez un mot de passe qui sera utilisé pour chiffrer votre profil, vos contacts et l’historique de vos messages (si vous choisissez de le sauvegarder). Ces données restent chiffrées sur votre appareil lorsque vous n’utilisez pas l’application.
Comme il n’y a pas de serveur central, vous ne pouvez pas synchroniser votre compte sur plusieurs appareils. Vous pouvez migrer manuellement votre compte d’un appareil à l’autre, par exemple d’un ancien téléphone à un nouveau, mais il n’y a pas de synchronisation magique dans le cloud. Le fait d’avoir un compte distinct sur chaque appareil est une solution de contournement facile, qui encourage la compartimentation. Le fait de ne pas avoir à se soucier d’une version synchronisée sur un serveur central (même s’il est chiffré) ou sur un autre appareil est également un avantage. Cela oblige à considérer plus attentivement où se trouvent vos données et comment vous y accédez plutôt que de tout garder « dans le nuage » (c’est-à-dire sur l’ordinateur de quelqu’un d’autre). Il n’existe pas non plus de copie de vos données utilisateur qui serait sauvegardée sur un serveur tiers afin de restaurer votre compte en cas d’oubli de votre mot de passe ou de perte de votre appareil. Si c’est perdu… c’est perdu !.
Les seuls moyens de contourner ce problème sont : soit de confier à un serveur central une copie de vos contacts et de votre compte de média social, soit de faire confiance à un autre média social, de la même manière que Signal utilise votre liste de contacts composée de numéros de téléphone. Nous ne devrions pas faire confiance à un serveur central pour stocker ces informations (même sous forme chiffrée), ni utiliser quelque chose comme des numéros de téléphone. La possibilité de devoir reconstruire vos comptes de médias sociaux à partir de zéro est le prix à payer pour éviter ces problèmes de sécurité, et encourage la pratique qui consiste à maintenir et à rétablir des liens de confiance avec nos amis.
Durée de la batterieExécuter des connexions pair-à-pair avec Tor signifie que l’application doit être connectée et à l’écoute en permanence au cas où l’un de vos amis vous enverrait un message. Cela peut s’avérer très gourmand en batterie sur des téléphones anciens. Le problème se pose de moins en moins, car il y a une amélioration générale de l’utilisation des batteries et ces dernières sont de meilleure qualité.
Rien pour les utilisateurs d’iOSAucune de ces applications ne fonctionne sur iOS, principalement en raison de l’hostilité d’Apple à l’égard de toute application qui permet d’établir des connexions pair-à-pair avec Tor. Il est peu probable que cela change à l’avenir (mais ce n’est pas impossible).
Le bestiaire CPTIl est temps de faire connaissance avec ces applications CPT. Elles disposent toutes les deux d’excellents manuels d’utilisation qui fournissent des informations complètes, mais voici un bref aperçu de leur fonctionnement, de leurs fonctionnalités et de la manière dont on les peut les utiliser.
BriarSite officiel de Briar — Manuel de Briar
Histoire et philosophie de l’applicationBriar est développé par le Briar Project, un collectif de développeurs, de hackers et de partisans du logiciel libre, principalement basé en Europe. En plus de résister à la surveillance et à la censure, la vision globale du projet consiste à construire une infrastructure de communication et d’outils à utiliser en cas de catastrophe ou de panne d’Internet. Cette vision est évidemment intéressante pour les anarchistes qui se trouvent dans des régions où il y a un risque élevé de coupure partielle ou totale d’Internet lors d’une rébellion, ou bien là où l’infrastructure générale peut s’effondrer (c.-à-d. partout). Si les connexions à Internet sont coupées, Briar peut synchroniser les messages par Wi-Fi ou Bluetooth. Briar permet également de partager l’application elle-même directement avec un ami. Elle peut même former un réseau maillé rudimentaire entre pairs, de sorte que certains types de messages peuvent passer d’un utilisateur à l’autre.
Briar est un logiciel open source et a également fait l’objet d’un audit de sécurité indépendant en 2013.
- À l’heure où nous écrivons ces lignes, Briar est disponible pour Android et la version actuelle est la 1.4.9.
- Une version desktop bêta est disponible pour Linux (version actuelle 0.2.1.), bien qu’il lui manque de nombreuses fonctionnalités.
- Des versions Windows et macOS du client desktop sont prévues.
Le clavardage de base fonctionne très bien. Les amis doivent s’ajouter mutuellement pour pouvoir se connecter. Briar dispose d’une petite interface agréable pour effectuer cette opération en présentiel en scannant les codes QR de l’autre. Mais il est également possible de le faire à distance en partageant les identifiants (sous la forme d’un « lien briar:// »), ou bien un utilisateur peut en « présenter » d’autres dans l’application, ce qui permet à deux utilisatrices de devenir des contacts l’une pour l’autre par l’intermédiaire de leur amie commune. Cette petite contrainte dans la manière d’ajouter des contacts peut sembler gênante, mais pensez à la façon dont ce modèle encourage des meilleures pratiques, notamment sur la confiance que l’on s’accorde en ajoutant des contacts. Briar a même un petit indicateur à côté de chaque nom d’utilisateur pour vous rappeler comment vous le « connaissez » (en personne, via des liens de partage, ou via un intermédiaire).
Actuellement, dans les discussions directes, vous pouvez envoyer des fichiers, utiliser des émojis, supprimer des messages ou les faire disparaître automatiquement au bout de sept jours. Si votre ami n’est pas en ligne, vous pouvez lui écrire un message qui sera envoyé automatiquement la prochaine fois que vous le verrez en ligne.
Groupes privésLes groupes privés de Briar sont des groupes de discussion de base. Seul le créateur du groupe peut inviter d’autres membres. La création de groupes privés est donc très pensée en amont et destinée à un usage spécifique. Ils prennent en charge un affichage par fil de discussion (vous pouvez répondre directement à un message spécifique, même s’il ne s’agit pas du message le plus récent de la discussion), mais il s’agit d’un système assez rudimentaire. Il n’est pas possible d’envoyer des images dans un groupe privé, ni de supprimer des messages.
Avec Briar, les discussions de groupe étant véritablement sans serveur, les choses peuvent être un peu bizarres lorsque tous les membres du groupe ne sont pas en ligne en même temps. Vous vous souvenez de la synchronicité ? Tout message de groupe sera envoyé à tous les membres du groupe qui sont en ligne à ce moment-là. Briar s’appuie sur tous les membres d’un groupe pour relayer les messages aux autres membres qui ne sont pas en ligne. Si vous avez manqué certains messages dans une discussion de groupe, n’importe quel autre membre qui a reçu ces messages peut vous les transmettre lorsque vous êtes tous les deux en ligne.
ForumsBriar dispose également d’une fonction appelée Forums. Les forums fonctionnent de la même manière que les groupes privés, sauf que tout membre peut inviter d’autres membres.
BlogLa fonction de blog de Briar est plutôt sympa ! Chaque utilisateur dispose par défaut d’un flux de blog. Les articles de blog publiés par vos contacts s’affichent dans votre propre flux. Vous pouvez également commenter un billet, ou « rebloguer » le billet d’un contact pour qu’il soit partagé avec tous vos contacts (avec votre commentaire). En bref, c’est un réseau social rudimentaire qui fonctionne uniquement sur Briar.
Lecteur de flux RSSBriar dispose également d’un lecteur de flux rss intégré qui récupère les nouveaux messages des sites d’information via Tor. Cela peut être un excellent moyen de lire le dernier communiqué de votre site de contre-information anarchiste préféré (qui fournit sûrement un flux rss, si vous ne le saviez pas déjà !). Les nouveaux messages qui proviennent des flux rss que vous avez ajoutés apparaissent dans le flux Blog, et vous pouvez les « rebloguer » pour les partager avec tous vos contacts.
Devenez un maillonBriar propose de nombreux outils pour faire circuler des messages entre contacts, sans avoir recours à des serveurs centraux. Les forums et les blogs sont relayés d’un contact à l’autre, à l’instar des groupes privés qui synchronisent les messages entre les membres sans serveur. Tous vos contacts peuvent recevoir une copie d’un billet de blog ou de forum même si vous n’êtes pas en ligne en même temps – les contacts partagés transmettent le message pour vous. Briar ne crée pas de réseau maillé où les messages sont transmis via d’autres utilisateurs (ce qui pourrait permettre à un adversaire d’exploiter plusieurs comptes malveillants et de collecter des métadonnées). Briar ne confie aucun de vos messages à des utilisateurs auxquels ils ne sont pas destinés. Au contraire, chaque utilisatrice censée recevoir un message participe également à la transmission de ce message, et uniquement grâce à ses propres contacts. Cela peut s’avérer particulièrement utile pour créer un réseau de communication fiable qui fonctionne même si Internet est indisponible. Les utilisatrices de Briar peuvent synchroniser leurs messages par Wi-Fi ou Bluetooth. Vous pouvez vous rendre au café internet local, voir quelques amis et synchroniser divers messages de blogs et de forums. Puis une fois rentré, vos colocataires peuvent se synchroniser avec vous pour obtenir les mêmes mises à jour de tous vos contacts mutuels partagés.
Mises en garde pour BriarChaque instance de l’application ne prend en charge qu’un seul compte. Il n’est donc pas possible d’avoir plusieurs comptes sur le même appareil. Ce n’est pas un problème si vous utilisez Briar uniquement pour parler avec un groupe d’amis proches, mais cela rend difficile l’utilisation de Briar avec des groupes différents que vous voudriez compartimenter. Briar fournit pour cela plusieurs arguments basés sur la sécurité, dont l’un est simple : si le même appareil utilise plusieurs comptes, il pourrait théoriquement être plus facile pour un adversaire de déterminer que ces comptes sont liés, malgré l’utilisation de Tor. Si deux comptes ne sont jamais en ligne en même temps, il y a de fortes chances qu’ils utilisent le même téléphone portable pour leurs comptes Briar individuels. Il existe d’autres raisons, et aussi des solutions de contournement, toujours est-il qu’il n’est pas possible, pour le moment, d’avoir plusieurs profils sur le même appareil.
Le protocole Briar exige également que deux utilisatrices s’ajoutent mutuellement en tant que contacts, ou qu’ils soient parrainés par un ami commun, avant de pouvoir interagir. Cela empêche de publier une adresse Briar pour recevoir des messages anonymes. Par exemple, vous voudriez publier votre identifiant Briar pour recevoir des commentaires honnêtes sur un article qui compare différentes applications de chat sécurisées.
Briar et la communication asynchroneDe manière générale, les utilisateurs et utilisatrices apprécient beaucoup la communication asynchrone. Le projet Briar travaille sur une autre application : une boîte aux lettres (Briar Mailbox) qui pourrait être utilisée facilement sur un vieux téléphone Android ou tout autre machine bon marché. Cette boîte aux lettres resterait en ligne principalement pour recevoir des messages pour vous, puis se synchroniserait avec votre appareil principal via Tor lorsque vous êtes connecté. C’est une idée intéressante. Une seule boîte aux lettres Briar pourrait potentiellement être utilisée par plusieurs utilisateurs qui se font confiance, comme des colocataires dans une maison collective, ou les clients réguliers d’un magasin d’information local. Plutôt que de s’appuyer sur un serveur central pour faciliter les échanges asynchrones, un petit serveur facile à configurer et contrôlé par vous-même serait utilisé pour stocker les messages entrants pour vous et vos amis lorsque vous n’êtes pas en ligne. Ce système étant encore en cours de développement, son degré de sécurité (par exemple, savoir si les messages stockés ou d’autres métadonnées seraient suffisamment sûrs si un adversaire accédait à la boîte aux lettres) n’est pas connu et devra faire l’objet d’une évaluation.
CwtchSite officiel de Cwtch — Manuel de Cwtch
Historique et philosophie de l’applicationAlors oui ce nom pas facile à prononcer… ça rime avec « butch ». Apparemment, il s’agit d’un mot gallois qui signifie une étreinte offrant comme un refuge dans les bras de quelqu’un.
Cwtch est développé par l’Open Privacy Research Society, une organisation à but non lucratif basée à Vancouver. Dans l’esprit, Cwtch pourrait être décrit comme un « Signal queer ». Open Privacy s’investit beaucoup dans la création d’outils destinés à « servir les communautés marginalisées » et à résister à l’oppression. Elle a également travaillé sur d’autres projets intéressants, comme la conception d’un outil appelé « Shatter Secrets », destiné à protéger les secrets contre les scénarios dans lesquels les individus peuvent être contraints de révéler un mot de passe (comme lors d’un passage de frontière).
Cwtch est également un logiciel open source et son protocole repose en partie sur le projet CPT antérieur nommé Ricochet. Cwtch est un projet plus récent que Briar, mais son développement est rapide et de nouvelles versions sortent fréquemment.
- À l’heure où nous écrivons ces lignes, la version actuelle est la 1.8.0.
- Cwtch est disponible pour Android, Windows, Linux et macOS.
Lorsque vous ouvrez Cwtch pour la première fois, vous créez votre profil, protégé par un mot de passe. Votre nouveau profil se voit attribuer un mignon petit avatar et une adresse Cwtch. Contrairement à Briar, Cwtch peut prendre en charge plusieurs profils sur le même appareil, et vous pouvez en avoir plusieurs déverrouillés en même temps. C’est idéal si vous voulez avoir des identités séparées pour différents projets ou réseaux sans avoir à passer d’un appareil à l’autre (mais dans ce cas attention aux possibles risques de sécurité !).
Pour ajouter un ami, il suffit de lui donner votre adresse Cwtch. Il n’est pas nécessaire que vous et votre ami échangiez d’abord vos adresses pour discuter. Cela signifie qu’avec Cwtch, vous pouvez publier une adresse Cwtch publiquement et vos ami⋅e⋅s’ou non peuvent vous contacter de manière anonyme. Vous pouvez également configurer Cwtch pour qu’il bloque automatiquement les messages entrants provenant d’inconnus. Voici une adresse Cwtch pour contacter l’auteur de cet article si vous avez des commentaires ou envie d’écrire un quelconque message haineux :
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En mode conversation directe, Cwtch propose un formatage de texte riche, des emojis et des réponses. Chaque conversation peut être configurée pour « enregistrer l’historique » ou « supprimer l’historique » à la fermeture de Cwtch.
C’est le strict minimum et cela fonctionne très bien. Pour l’instant, toutes les autres fonctionnalités de Cwtch sont « expérimentales » et vous pouvez les choisir en y accédant par les paramètres. Cela comprend les discussions de groupe, le partage de fichiers, l’envoi de photos, les photos de profil, les aperçus d’images et les liens cliquables avec leurs aperçus. Le développement de Cwtch a progressé assez rapidement, donc au moment où vous lirez ces lignes, toutes ces fonctionnalités seront peut-être entièrement développées et disponibles par défaut.
Discussions de groupeCwtch propose également des discussions de groupe en tant que « fonction expérimentale ». Pour organiser cela, Cwtch utilise actuellement des serveurs gérés par les utilisateurs, ce qui est très différent de l’approche de Briar. Open Privacy considère que la résistance aux métadonnées des discussions de groupe est un problème ouvert, et j’espère qu’en lisant ce qui précède, vous comprendrez pourquoi. Tout comme le serveur Signal, les serveurs Cwtch sont conçus de telle sorte qu’ils soient toujours considérés comme « non fiables » et qu’ils puissent en apprendre le moins possible sur le contenu des messages ou les métadonnées. Mais bien entendu, ces serveurs sont gérés par des utilisateurs individuels et non par une tierce partie centrale.
Tout utilisateur de Cwtch peut devenir le « serveur » d’une discussion de groupe. C’est idéal pour les groupes à usage unique, où un utilisateur peut devenir l’« hôte » d’une réunion ou d’une discussion rapide. Les serveurs de discussion de groupe de Cwtch permettent également la transmission asynchrone des messages, de sorte qu’un groupe ou une communauté peut exploiter son propre serveur en permanence pour rendre service à ses membres. La façon dont Cwtch aborde les discussions de groupe est encore en cours de développement et pourrait changer à l’avenir, mais il s’agit pour l’instant d’une solution très prometteuse et sympathique.
Correspondance asynchrone avec CwtchLes discussions de groupe dans Cwtch permettent la correspondance asynchrone (tant que le serveur/hôte est en ligne), mais comme Briar, Cwtch exige que les deux contacts soient en ligne pour l’envoi de messages directs. Contrairement à Briar, Cwtch ne permet pas de mettre en file d’attente les messages à envoyer à un contact une fois qu’il est en ligne.
Cwtch et la question des crypto-monnaiesFin 2019, Open Privacy, qui développe Cwtch, a reçu un don sans conditions de 40 000 dollars canadiens de la part de la fondation Zcash. Zcash est une autre crypto-monnaie centrée sur la vie privée, similaire mais nettement inférieure à Monero7. En 2019, Cwtch en était au tout début de son développement, et Open Privacy a mené quelques expériences exploratoires sur l’utilisation de Zcash ou de crypto-monnaies blockchain similaires comme des solutions créatives à divers défis relatifs au chiffrement, avec l’idée qu’elles pourraient être incorporées dans Cwtch à un moment ou à un autre. Depuis lors, aucun autre travail de développement avec Zcash ou d’autres crypto-monnaies n’a été associé à Cwtch, et il semble que ce ne soit pas une priorité ou un domaine de recherche pour Open Privacy. Toutefois, il convient de mentionner ce point comme un signal d’alarme potentiel pour les personnes qui se méfient fortement des systèmes de crypto-monnaies. Rappelons que Signal dispose déjà d’une crypto-monnaie entièrement fonctionnelle intégrée à l’application, qui permet aux utilisateurs d’envoyer et de recevoir des MobileCoin.
Conclusions(… « X a quitté le groupe »)
De nombreux lecteurs se disent peut-être : « Les applications CPT ne semblent pas très bien prendre en charge les discussions de groupe… et j’adore les discussions de groupe ! »… Premièrement, qui aime vraiment les discussions de groupe ? Deuxièmement, c’est l’occasion de soulever des critiques sur la façon dont les anarchistes finissent par utiliser les discussions de groupe dans Signal, pour faire valoir que la façon dont elles sont mises en œuvre dans Briar et Cwtch ne devrait pas être un obstacle.
Signal, Cwtch et Briar vous permettent tous les trois d’organiser facilement un groupe en temps réel (synchrone !) pour une réunion ou une discussion collective rapide qui ne pourrait pas avoir lieu en présentiel. Mais lorsque les gens parlent de « discussion de groupe » (en particulier dans le contexte de Signal), ce n’est pas vraiment ce qu’ils veulent dire. Les discussions de groupe dans Signal deviennent souvent d’énormes flux continus de mises à jour semi-publiques, de « shitposts », de liens repartagés, etc. qui s’apparentent davantage à des pratiques de médias sociaux. Il y a plus de membres qu’il n’est possible d’en avoir pour une conversation vraiment fonctionnelle, sans parler de la prise de décision. La diminution de l’utilité et de la sécurité selon l’augmentation de la taille, de la portée et de la persistance des groupes Signal a été bien décrite dans l’excellent article Signal Fails. Plus un groupe de discussion s’éloigne de la petite taille, du court terme, de l’intention et de l’objectif principal, plus il est difficile à mettre en œuvre avec Briar et Cwtch — et ce n’est pas une mauvaise chose. Briar et Cwtch favorisent des habitudes plus saines et plus sûres, sans les « fonctionnalités » de Signal qui encouragent la dynamique des discussions de groupe critiquées dans des articles tels que « Signal Fails ».
PropositionBriar et Cwtch sont deux initiatives encore jeunes. Certains anarchistes en ont déjà entendu parler et essaient d’utiliser l’un ou l’autre pour des projets ou des cas d’utilisation spécifiques. Les versions actuelles peuvent sembler plus lourdes à utiliser que Signal, et elles souffrent de l’effet de réseau – tout le monde utilise Signal, donc personne ne veut utiliser autre chose 8. Il est intéressant de souligner que les obstacles apparents à l’utilisation de Cwtch et Briar (encore en version bêta, effet de réseau, différent de ce à quoi vous êtes habitué, sans version iOS) sont exactement les mêmes que ceux qui ont découragé les premiers utilisateurs de Signal (alias TextSecure !).
Il est difficile d’amener les gens à se familiariser avec un nouvel outil et à commencer à l’utiliser. Surtout lorsque l’outil auquel ils sont habitués semble fonctionner à merveille ! Le défi est indéniable. Ce guide a pris des pages et des pages pour tenter de convaincre les anarchistes, qui sont peut-être ceux qui se préoccupent le plus de ces questions, qu’ils ont intérêt à utiliser ces applications.
Les anarchistes ont déjà réussi à adopter de nouveaux outils électroniques prometteurs, à les diffuser et à les utiliser efficacement lors des actions de lutte et de résistance. La normalisation de l’utilisation des applications CPT en plus ou à la place de Signal pour la communication électronique renforcera la résilience de nos communautés et de ceux que nous pouvons convaincre d’utiliser ces outils. Ils nous aideront à nous protéger de la collecte et de l’analyse de métadonnées de plus en plus puissantes, à ne pas dépendre d’un service centralisé et à rendre plus facile l’accès à l’anonymat.
Voici donc la proposition. Après avoir lu ce guide, mettez-le en pratique et partagez-le. Vous ne pouvez pas essayer Cwtch ou Briar seul, vous avez besoin d’au moins un ami pour cela. Installez-ces applications avec votre équipe et essayez d’utiliser l’une ou l’autre pour un projet spécifique qui vous convient. Organisez une réunion hebdomadaire avec les personnes qui ne peuvent pas se rencontrer en personne pour échanger des nouvelles qui, autrement, auraient été partagées dans un groupe de discussion agglutiné sur Signal. Gardez le contact avec quelques amis éloignés ou avec une équipe dont les membres sont distants. Vous n’êtes pas obligé de supprimer Signal (et vous ne le devriez probablement pas), mais vous contribuerez au minimum à renforcer la résilience en établissant des connexions de secours avec vos réseaux. Alors que la situation s’échauffe, la probabilité d’une répression intensive ou de fractures sociétales telles que celles qui perturbent Signal dans d’autres pays est de plus en plus grande partout, et nous aurons tout intérêt à mettre en place nos moyens de communication alternatifs le plus tôt possible !
Briar et Cwtch sont tous deux en développement actif, par des anarchistes et des sympathisants à nos causes. En les utilisant, que ce soit sérieusement ou pour le plaisir, nous pouvons contribuer à leur développement en signalant les bogues et les vulnérabilités, et en incitant leurs développeurs à continuer, sachant que leur projet est utilisé. Peut-être même que les plus férus d’informatique d’entre nous peuvent contribuer directement, en vérifiant le code et les protocoles ou même en participant à leur développement.
Outre la lecture de ce guide, essayer d’utiliser ces applications en tant que groupe d’utilisateurs curieux est le meilleur moyen d’apprécier en quoi elles sont structurellement différentes de Signal. Même si vous ne pouvez pas vous résoudre à utiliser ces applications régulièrement, le fait d’essayer différents outils de communication sécurisés et de comprendre comment, pourquoi et en quoi ils sont différents de ceux qui vous sont familiers améliorera vos connaissances en matière de sécurité numérique. Il n’est pas nécessaire de maîtriser les mathématiques complexes qui sous-tendent l’algorithme de chiffrement à double cliquet de Signal, mais une meilleure connaissance et une meilleure compréhension du fonctionnement théorique et pratique de ces outils permettent d’améliorer la sécurité opérationnelle dans son ensemble. Tant que nous dépendons d’une infrastructure pour communiquer, nous devrions essayer de comprendre comment cette infrastructure fonctionne, comment elle nous protège ou nous rend vulnérables, et explorer activement les moyens de la renforcer.
Le mot de la finToute cette discussion a porté sur les applications de communication sécurisées qui fonctionnent sur nos téléphones et nos ordinateurs. Le mot de la fin doit rappeler que même si l’utilisation d’outils de chiffrement et d’anonymisation des communications en ligne peut vous protéger contre vos adversaires, vous ne devez jamais saisir ou dire quoi que ce soit sur une application ou un appareil sans savoir que cela pourrait être interprété devant un tribunal. Rencontrer vos amis, face à face, en plein air et loin des caméras et autres appareils électroniques est de loin le moyen le plus sûr d’avoir une conversation qui doit être sécurisée et privée. Éteignez votre téléphone, posez-le et sortez !
Appendice : d’autres applications dont vous n’avez pas forcément entendu parler Ricochet RefreshRicochet était une toute première application CPT de bureau financée par le Blueprint for Free Speech, basé en Europe. Ricochet Refresh est la version actuelle. Fondamentalement, elle est très similaire à Cwtch et Briar, mais assez rudimentaire – elle dispose d’un système basique de conversation directe et de transfert de fichiers, et ne fonctionne que sur MacOS, Linux et Windows. Cette application est fonctionnelle, mais dépouillée, et n’a pas de version pour mobiles.
OnionShareOnionShare est un projet fantastique qui fonctionne sur n’importe quel ordinateur de bureau et qui est fourni avec Tails et d’autres systèmes d’exploitation. Il permet d’envoyer et de recevoir facilement des fichiers ou d’avoir un salon de discussion éphémère rudimentaire via Tor. Il est également CPT !
TelegramTelegram est en fait comme Twitter. Il peut s’avérer utile d’y être présent dans certains scénarios, mais il ne devrait pas être utilisé pour des communications sécurisées car il y a des fuites de métadonnées partout. Il n’est probablement pas utile de passer plus de temps à critiquer Telegram ici, mais il ne devrait pas être utilisé là où la vie privée ou la sécurité sont exigées.
ToxTox est un projet similaire à Briar et Cwtch, mais il n’utilise pas Tor – c’est juste CP. Tox peut être routé manuellement à travers Tor. Aucune des applications développées pour Tox n’est particulièrement conviviale.
SessionSession mérite qu’on s’y attarde un peu. L’ambiance y est très libertarienne, et activiste façon « free-speech movement ». Session utilise le protocole de chiffrement robuste de Signal, est en pair-à-pair pour les messages directs et utilise également le routage Onion pour l’anonymat (le même principe que celui qui est à la base de Tor). Cependant, au lieu de Tor, Session utilise son propre réseau de routage Onion pour lequel une « participation financière » est nécessaire afin de faire fonctionner un nœud de service qui constitue le réseau Onion. Point essentiel, cette participation financière prend la forme d’une crypto-monnaie administrée par la fondation qui développe Session. Le projet est intéressant d’un point de vue technologique, astucieux même, mais il s’agit d’une solution très « web3 » drapée dans une culture cryptobro. Malgré tout ce qu’ils prétendent, leurs discussions de groupe ne sont pas conçues pour être particulièrement résistantes à la collecte de métadonnées, et les grandes discussions de groupe semi-publiques sont simplement hébergées sur des serveurs centralisés (et apparemment envahis par des cryptobros d’extrême-droite). Peut-être que si la blockchain finit par s’imposer, ce sera une bonne option, mais pour l’instant, on ne peut pas la recommander en toute bonne conscience.
MollyMolly est un fork du client Signal pour Android. Il utilise toujours le serveur Signal mais propose un peu plus de sécurité et de fonctionnalités sur l’appareil.
ContactCet article a été écrit originellement en août 2022. Courriel de l’auteur : pettingzoo riseup net ou via Cwtch : g6px2uyn5tdg2gxpqqktnv7qi2i5frr5kf2dgnyielvq4o4emry4qzid
- Par le biais d’un hameçonnage ou d’une ruse↩
- Cependant, Signal semble vraiment vouloir obtenir davantage de dons de la part des utilisateurs, malgré le prêt de 50 millions de dollars contracté par l’entreprise. ¯_(ツ)_/¯↩
- Au lieu d’un serveur physique unique, il s’agit en fait d’un énorme réseau de serveurs loués dans les datacenters d’Amazon un peu partout aux États-Unis – ce qui peut être résumé à un serveur Signal unique pour les besoins de notre discussion.↩
- Récemment, Signal a choisi de fermer une partie du code de son serveur, soi-disant pour lui permettre de lutter contre le spam sur la plateforme. Cela signifie que désormais, une petite partie du code du serveur Signal n’est pas partagée publiquement. Ce changement dénote également une augmentation, bien qu’extrêmement minime, de la collecte de métadonnées côté serveur, puisqu’elle est nécessaire pour faciliter la lutte efficace contre le spam, même de manière basique. Il n’y a aucune raison de suspecter une manœuvre malveillante, mais il est important de noter qu’il s’agit là encore d’une décision stratégique qui sacrifie les questions de sécurité dans l’intérêt de l’expérience de l’utilisateur.↩
- Stewart Baker, Conseiller Général de la NSA.↩
- Pardonnez ce pavé sur les numéros de téléphone. Bien que, dans les fils de questions-réponses sur Github, Signal ait mentionné être ouvert à l’idée de ne plus exiger de numéro de téléphone, il n’y a pas eu d’annonce officielle indiquant qu’il s’agissait d’une fonctionnalité à venir et en cours de développement. Il semblerait que l’un des problèmes liés à l’abandon des numéros de téléphone pour l’enregistrement soit la rupture de la compatibilité avec les anciens comptes Signal, en raison de la manière dont les choses étaient mises en œuvre à l’époque de TextSecure. C’est paradoxal, étant donné que le principal argument de Moxie contre les modèles décentralisés est qu’il serait trop difficile d’aller vite – il y a trop de travail à faire avant de pouvoir mettre en œuvre de nouvelles fonctionnalités. Et pourtant, Signal est bloqué par un problème très embarrassant à cause d’un ancien code concernant l’enregistrement des comptes auprès d’un serveur central. Moxie a également expliqué que les numéros de téléphone sont utilisés comme point de référence de votre identité dans Signal pour faciliter la préservation de votre « graphe social ». Au lieu que Signal ait à maintenir une sorte de réseau social en votre nom, tous vos contacts sont identifiés par leur numéro de téléphone dans le carnet d’adresses de votre téléphone, ce qui facilite le maintien et la conservation de votre liste de contacts lorsque vous passez d’autres applications à Signal, ou si vous avez un nouveau téléphone, ou que sais-je encore. Pour Moxie, il semble qu’avoir à « redécouvrir » ses contacts régulièrement et en tout lieu soit un horrible inconvénient. Pour les anarchistes, cela devrait être considéré comme un avantage d’avoir à maintenir intentionnellement notre « graphe social » basé sur nos affinités, nos désirs et notre confiance. Nous devrions constamment réévaluer et réexaminer qui fait partie de notre « graphe social » pour des raisons de sécurité (est-ce que je fais encore confiance à tous ceux qui ont mon numéro de téléphone d’il y a 10 ans ?) et pour encourager des relations sociales intentionnelles (suis-je toujours ami avec tous ceux qui ont mon numéro de téléphone d’il y a 10 ans ?). Dernière anecdote sur l’utilisation des numéros de téléphone par Signal : Signal dépense plus d’argent pour la vérification des numéros de téléphone que pour l’hébergement du reste du service : 1 017 990 dollars pour Twillio, le service de vérification des numéros de téléphone, contre 887 069 dollars pour le service d’hébergement web d’Amazon.↩
- Le créateur de Zcash, un cypherpunk du nom de Zooko Wilcox-O’Hearn, semble prétendre que Zcash est privé mais ne peut pas être utilisé dans un but criminel…↩
- Avez-vous un moment pour parler d’interopérabilité et de fédération ? Peut-être plus tard…↩
Évaluer l’impact de la médiation numérique
Cette semaine, dans le cadre de la série Lost in médiation, nous republions un article de Loïc Gervais qu’il a publié le 14 mars 2023 sur son blog personnel car nous trouvons que son contenu fait écho aux réflexions menées ces dernières semaines sur la médiation numérique. Bonne lecture !
Quand on aborde la question de la médiation numérique, la notion d’impact est très rapidement associée. Les différentes politiques publiques d’inclusion numérique partent du principe que le développement des compétences numériques va augmenter le pouvoir d’agir de l’usager. Ces politiques ont conduit à des logiques d’équipement de masse des différents publics. De nombreuses collectivités ont ainsi équipé les écoliers, collégiens ou lycéens d’ordinateurs ou de tablettes afin de contribuer à la réussite éducative de ces derniers. Pour autant chacun peut s’accorder à dire que l’équipement ne fait pas le bachelier. La réussite éducative d’un enfant ne se limite pas au fait de posséder un appareil connecté à internet fut-il la tablette dernier cri. L’accompagnement des publics s’est imposé par la force des choses. Bien souvent cet accompagnement n’a été pensé que sur la montée en compétence numérique de l’usager sans prendre en compte sa situation dans son ensemble. Aussi, si nous voulons mesurer l’impact de la médiation numérique il nous faut peut être le faire à l’aune d’autres critères.
Évaluation numériqueNous n’avons guère le choix. Notre action s’inscrit dans une logique de montée en compétences numériques des publics. La stratégie nationale d’inclusion numérique est bâtie sur cette idée d’accompagner les publics éloignés du numérique en les faisant monter en compétence afin d’être autonome d’un point de vue numérique. Personne ne prétend que cela va améliorer leur situation. Tout au plus on explique qu’ainsi ils pourraient recourir à leurs droits sans appui d’un travailleur social. Or si l’objectif de l’autonomie numérique est de pouvoir s’affranchir de l’appui d’un travailleur social pour réclamer son droit, l’une des solutions possible est de rendre ses droits effectifs en les attribuant directement sans démarche proactive de la part de l’usager. Sauf que la logique qui prévaut c’est de demander à l’usager de se mettre au niveau de l’administration, et non l’inverse.
Aussi dans nos actions de médiation numérique, il nous faut jouer le jeu de cette montée en compétences techniques. Cela nécessite un travail d’ingénierie pédagogique pour définir d’une part des compétences pédagogiques à atteindre. D’autre part, il faut également associer une évaluation de la formation. La mise en place d’un référentiel pédagogique partagé est un préalable indispensable pour évaluer une action d’inclusion numérique. Si mon objectif est d’accompagner un usager jusqu’à l’autonomie (au minimum), il me faut savoir si cela signifie qu’il doit connaître la différence entre le clic droit et le clic gauche de la souris ou si cela implique de rédiger un prompt sur ChatGPT. J’ai ainsi proposé dans le cadre du Conseil National de la Refondation dédié à l’inclusion numérique de définir un référentiel de compétences socles à acquérir pour pouvoir être déclaré « autonome d’un point de vue numérique ». Cette évaluation apparaît incontournable. Elle répond à une commande institutionnelle (qui demande à être précisée) de l’État. Elle n’en demeure pas moins incomplète pour mesurer l’impact d’une action de médiation numérique.
Évaluation socialeLes « éloignés du numérique » (pour reprendre l’expression du gouvernement) sont pour la plus grande partie des personnes en difficulté sociale. Leur motivation première est donc de trouver une réponse à cette problématique sociale dont le traitement ne peut se faire que par voie numérique. En fonction du dispositif dans lequel s’inscrit l’accompagné, nous disposons d’ores et déjà d’indicateurs à renseigner. Pour un demandeur d’emploi, nous aurons pour objectif de l’accompagner vers le retour à l’emploi. Évidemment, il faut adapter ces objectifs à la situation personnalisée de la personne accompagnée. Il est plus difficile de retrouver un emploi à 60 ans qu’à 28 ans. Dans tous les cas nous pourrons nous interroger sur la manière dont le numérique aura été mobilisé tout au long du parcours de l’usager et comment il aura contribué à répondre à la problématique. Cette prise en compte globale de la situation de la personne demande un travail en équipe transversale. Dans bien des cas, ce travail en équipe dépassera les murs de la structure en propre pour impliquer d’autres acteurs.
En intégrant la dimension sociale de l’usager à l’évaluation nous nous offrons une marge de priorisation. Une personne isolée qui a suivi dix ateliers en groupe sur le mail aura rompu son isolement sans nécessairement réussir à envoyer un mail. Nous devrons nous interroger sur ce qui nous importe et pour cette question nous devrons associer l’usager à la construction de ses propres objectifs. En ce sens, l’utilisation de la toile des capabilités pourrait s’avérer un atout précieux. Malheureusement cet outil a été abandonné avant même d’avoir eu l’opportunité d’être déployé.
Évaluation systémiqueCe qui est fascinant dans les démarches d’évaluation menées c’est qu’elles sont toutes centrées sur l’usager. Or si nous voulons répondre aux problématiques sociales des éloignés du numériques, nous devons remettre en cause notre façon d’aborder les problématiques. Nous déployons des dispositifs qui obéissent à une logique de silos, là où la prise en charge doit être transversale. Si la médiation numérique doit avoir un premier impact c’est dans notre manière de considérer la problématique de chaque individu en premier lieu. Un médiateur numérique endosse tour à tour les casquettes de travailleur social, conseiller en insertion, tiers de confiance et tant d’autres. Pour répondre à ces défis, il nous faut mobiliser des équipes pluridisciplinaires du social, de l’éducation, de l’enfance, des bâtiments, de l’informatique, des ressources humaines, des finances, de la culture, du développement durable et d’autres encore.
Si nous voulons réellement évaluer l’impact de ce que nous faisons, le premier défi auquel on doit s’attaquer c’est de réinterroger les manières de faire de l’institution à la lumière de l’impact du numérique dans la transformation de nos actions.
Un grand merci à Loïc Gervais d’avoir accepté qu’on publie ici ses réflexions. Si celles-ci vous font réagir, n’hésitez pas à partager les vôtres en commentaires.
Une « édition » minable de Pepper & Carrot sur Amazon
Depuis quelques années, Framasoft bénéficie des illustrations très appréciées de David Revoy, un artiste qui séduit autant par son talent et son imaginaire que par le choix de publier en licence libre (CC-BY), ce qui est plutôt exceptionnel dans le monde de la bande dessinée. La licence qu’il a choisie autorise à :
- Partager — copier, distribuer et communiquer le matériel par tous moyens et sous tous formats
- Adapter — remixer, transformer et créer à partir du matériel, y compris pour un usage commercial.
La seule condition impérative est l’Attribution
Attribution — Vous devez créditer l’Œuvre, intégrer un lien vers la licence et indiquer si des modifications ont été effectuées à l’œuvre. Vous devez indiquer ces informations par tous les moyens raisonnables, sans toutefois suggérer que l’Offrant vous soutient ou soutient la façon dont vous avez utilisé son Œuvre.
assortie d’une interdiction :
Pas de restrictions complémentaires — Vous n’êtes pas autorisé à appliquer des conditions légales ou des mesures techniques qui restreindraient légalement autrui à utiliser l’œuvre dans les conditions décrites par la licence.
Comme on peut le lire plus haut et comme le précise David lui-même dans sa F.A.Q, ce n’est pas parce que la licence est libre que l’on peut se servir sans scrupules des œuvres et du nom de l’auteur :
Ce n’est pas parce que vous pouvez réutiliser mes œuvres que je suis d’accord avec ce que vous faites, ou que je peux être considéré comme un auteur actif de votre projet, surtout si mon nom est écrit comme une signature de votre dérivation ou si vous réutilisez mon nom pour dire à votre public que je suis « d’accord » avec votre projet. Cela ne fonctionne pas comme ça. Restez simple : communiquez la vérité,
C’est justement ces précautions et ce respect élémentaires que n’ont pas pris les éditeurs (méritent-ils ce nom ?) d’une publication dérivée de Pepper & Carrot (déjà 37 épisodes traduits en 63 langues !) et qui est en vente sur Amazon, plateforme bien connue pour ses pratiques commerciales éthiques (non)…
Alors David, d’ordinaire si aimable, se fâche tout rouge et relève toutes les pratiques complètement hors-pistes de Fa Comics, dans l’article ci-dessous publié sur son blog et traduit pour vous par Framalang…
Article original de David Revoy sur son blog : Fa Bd Comics books on SCAMazon : don’t buy them
Traduction Framalang : GPSqueek, Sysy, Poca, goofy, macrico
N’achetez pas les BD des éditions Fa Bd sur SCAMazon par David RevoyOn atteint un record : avec la communauté de Pepper & Carrot, nous avons trouvé Fa Bd, l’éditeur du pire dérivé de Pepper & Carrot à ce jour.
Malheureusement, les produits sont publiés sous mon nom et aussi sous le nom d’artistes qui ont réalisé des fan-arts de Pepper & Carrot… Voilà pourquoi j’écris cet article, histoire de décrire un peu cette arnaque et ce carnage de la publication assistée par ordinateur qui se perpétue actuellement sur Amazon, et aussi pour dissuader le public de Pepper & Carrot de les acheter.
Accrochez-vous, car nous entrons dans le territoire du zéro absolu de la qualité, des horreurs du graphisme, des cauchemars de la colorimétrie et de l’affreuse mise en page.
Les trois albumsUn grand merci à Craig Maloney qui a acheté les trois albums pour que nous puissions évaluer leur qualité. Il a également réalisé toutes les photos que vous trouverez ici et a écrit des commentaires sur Amazon sous les albums afin d’avertir d’autres clients potentiels de leur piètre qualité.
1. HéritageLien vers Amazon : https://www.amazon.com/Heritage-David-Revoy/dp/B0BS1ZHM9T/
Il s’agit d’une version imprimable datant de décembre 2022 de mon webcomic (épisode unique) L’héritage en couleur publié en mai 2012 sous la licence Creative Commons Attribution 4.0 International.
Mes observations :
(1) bien que la couverture soit correcte, l’impression gâche totalement l’histoire elle-même : le concept de cette bande dessinée est la représentation en couleurs des sentiments du personnage principal, pourtant l’éditeur a décidé d’imprimer l’histoire complète en noir et blanc. Cela rend le tout le récit illisible et dénué de sens. Essayez de lire l’original et demandez-vous ce que vaut la bande dessinée en noir et blanc. Apparemment, c’est assez bon pour être publié de cette façon par les éditions FA Bd Comics…
(2) L’attribution est là mais l’éditeur FA BD comics n’indique pas son rôle. Et attendez, une adresse courriel Caramail ? Je croyais qu’ils avaient disparu il y a 20 ans 1. Je n’aime pas la façon dont mon crédit et mon nom sur la couverture et la page produit donnent l’impression que j’ai approuvé cette publication et que j’y ai collaboré. Il ne s’agit pas d’une « violation d’approbation » explicite, mais j’ai honte de voir mon nom figurer sur ces pages.
(3) L’éditeur a oublié une page dans l’histoire : l’avant-dernière… ce qui fait que ça casse encore plus l’histoire. Et pour remplir la fin du livre, des parties aléatoires du making of ont été téléchargées et déversées comme ça sans aucun avertissement, juste après la fin de l’histoire.
2. Les histoires de Pepper & CarrotLien vers Amazon : https://www.amazon.com/Pepper-Carrot-Novels-David-Revoy/dp/B09ZZVJLDT/
Description : Il s’agit d’une compilation imprimable datant de mai 2022 d’un mélange de Fan-art de Pepper&Carrot contenant des bulles de texte et de BD Fan-art de Pepper & Carrot.
Mes observations :
(1) Mon nom figure en haut de la couverture, alors qu’aucune illustration de moi ne figure sur cet album. C’est très problématique, car même si j’apprécie beaucoup le fan-art d’étude de Pepper envoyé par Coyau en 2015 parce que c’était parmi les premiers fan-arts que j’ai reçus sur Pepper & Carrot, je ne pense pas que Coyau s’attendait à ce qu’il soit utilisé comme œuvre d’art/visuel/illustration pour la couverture.
(2) Même si tous les fan-arts sont correctement attribués à leur auteur, l’éditeur a mal lu une information importante sur Pepper & Carrot : l’auteur du fan-art peut mettre son œuvre sous la licence qu’il souhaite. Et sauf mention explicite, ils sont tous protégés par le droit d’auteur. C’est écrit clairement dans la case « Licence » de chaque fan-art sur le site. « Cette image est un fan-art réalisé par <nom de l’auteur>. Elle est affichée sur la galerie de fan-arts de Pepper & Carrot avec sa permission. Ne réutilisez pas cette image pour votre projet sans l’autorisation de l’auteur ». L’éditeur, sur les crédits de son album, assume « basé sur le même personnage avec la même licence ». C’est faux et abusif. Notez également que l’email de l’éditeur change sur ces crédits, et que la ligne « œuvre de fiction » de Héritage est également présente… Boulot de copier-coller vite fait et négligent détecté !
(3) Les fan-arts sont imprimés en noir et blanc. Il n’y a pas d’indication permettant de savoir qui, parmi la liste des auteurs, a dessiné quelle page, et il n’y a pas de mise en page. Les dessins sont simplement collés sur la page avec de grands espaces vides, même lorsque la police est trop petite. Notez que le contraste est également faible. Ce n’est pas du tout respectueux des créations artistiques.
3. Pepper & Carrot MiniLien vers Amazon : https://www.amazon.com/Pepper-Carrot-Mini-Nicolas-Artance/dp/B0BHMPMM14/
Il s’agit d’une publication papier d’octobre 2010 de la série Pepper & Carrot Mini par Nicolas Artance. Nicolas Artance est l’un des principaux contributeurs et modérateurs de la communauté Pepper & Carrot, et joue un rôle important dans la version française de la série principale. Il publie sa série sous Creative Commons Attribution 4.0 International et partage également les sources complètes.
Mes observations :
(1) La couverture ne provient pas de Pepper & Carrot Mini, elle n’a pas été réalisée par Nicolas Artance ni par moi-même, mais c’est un fan-art de Tessou. Il y a donc un problème de copyright puisque le dessin de Tessou n’est pas publié sous la licence de Pepper & Carrot. La couverture contient également trois noms et il est difficile de savoir qui fait quoi ou qui soutient quoi. Sur le produit Amazon, nous sommes co-auteur avec Nicolas… Quel bazar !
(2) Même mensonge que pour l’album précédent à propos de la licence du fan-art, et une grosse faute de frappe dans le nom de Nicolas (Nocolas). Apparemment, cet éditeur n’a aucun correcteur et s’en moque.
(3) La qualité, la mise en page… Tout est imprimé en noir et blanc et en faible contraste. Les planches en paysage sont « adaptées à la largeur » de la page. Certaines polices sont à peine lisibles.
Et maintenant ?Tout d’abord, vous pouvez aider : si vous avez un compte Amazon [NdT : il faut un compte sur Amazon.com, ça ne marchera pas depuis un compte Amazon.fr], vous pouvez simplement cliquer sur le bouton « Utile » sur les commentaires de Craig sur chaque livre 1, 2 et 3. Ce n’est pas grand-chose, mais cela aidera probablement les acheteurs potentiels à passer leur chemin en voyant l’avis 1 étoile.
Je n’ai clairement pas la charité de penser que cet éditeur souffre juste d’incompétence flagrante et qu’il essaie simplement d’aider l’impression d’œuvres culturelles libres. Ils ne m’ont jamais contacté, ils n’ont jamais contribué à l’écosystème Pepper&Carrot pour autant que je sache, et ils ont juste fait un produit de la plus basse qualité avec peu d’efforts sur une place de marché où il n’y a aucun contrôle sur la qualité.
C’est hors de prix et le fait de voir ce niveau d’irrespect pour mon art et pour l’industrie du livre est clairement ce qui affecte mon humeur. Je ne pense pas que ce produit dérivé soit d’un grand secours. S’il vous plaît, FA Bd Comic ou Amazon : si vous lisez ceci, retirez ces produits dès que possible.
De mon côté, je vais essayer de les contacter tous les deux pour qu’ils retirent les albums. Ils ont tous trop de problèmes pour être en ligne, y compris des problèmes de copyright. J’écrirai toute mise à jour ultérieure sous cette rubrique. En attendant, ne les achetez pas !
Mises à jour
A. 2023-03-28, 01:20am : J’ai pris le temps de faire un rapport officiel pour violation de copyright sur Amazon. Je vous informerai de l’issue de ce rapport.
B. 2023-03-28, 01:00pm : J’ai reçu ma réponse : « Nous n’avons pas été en mesure de vérifier que vous êtes le propriétaire des droits ou son agent ». (réponse automatique complète). Ok, j’abandonne…
Informations complémentaires sur la licence : le texte de cet article est publié sous Creative Commons Attribution 4.0. Cependant, les images de cet article sont protégées : ne les réutilisez pas : elles contiennent du fan-art, des copyrights et des marques déposées.
Khrys’presso du lundi 10 avril 2023
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)
Brave New World- La Chine devance les États-Unis dans la recherche sur les technologies critiques (legrandcontinent.eu)
- Intelligence artificielle : pourquoi Midjourney ne permet pas de générer d’images du président chinois (radiofrance.fr)
- Le Luxembourg contraint par sa justice à réautoriser le glyphosate (liberation.fr)
Il était le premier de l’UE à avoir banni l’herbicide controversé de ses produits.
- Des rapporteurs spéciaux de l’ONU dénoncent la violation d’engagements de la France avec la proposition de loi « antisquat » (liberation.fr)
La proposition de loi, issue de la majorité présidentielle et en cours d’examen à l’Assemblée nationale, a suscité les inquiétudes de l’ONU mardi 4 avril. Elle ne répondrait pas aux engagements pris par la France en matière d’accompagnement des personnes défavorisées.
- Manifestations : alertes internationales face aux violences de la police en France (basta.media)
De l’Onu aux grandes ONG de défense des droits humains, les institutions internationales s’inquiètent des abus des forces de l’ordre face au mouvement contre la réforme des retraites et des dangers pour les libertés fondamentales.
- Les vols en jet privé atteignent des niveaux record en France et en Europe (lareleveetlapeste.fr)
- UK : RSF barred from vetted prison visit to Julian Assange (rsf.org)
- Royaume-Uni : une vague inédite de mobilisations sociales, un parti travailliste toujours plus à droite (contretemps.eu)
- Musk loses in court, has to delete tweet threatening Tesla workers who join union (arstechnica.com)
Ruling also says Tesla illegally fired pro-union worker and must reinstate him.
- Tesla workers shared images from car cameras, including “scenes of intimacy” (arstechnica.com)
- Un macaque remet en cause ce que l’on sait des premiers Hommes et de leurs outils (humanite.fr)
La production d’éclats tranchants par des singes pourrait briser certaines « vérités » paléontologiques ; la fabrication de pierre taillée étant établie comme déterminante dans l’émergence de notre lignée Homo.
- Physicists Created ‘Slits in Time’ and Discovered ‘Unexpected Physics’ in Experiment (vice.com)
- Russie : un député de la Douma propose une loi pour faire du féminisme « une idéologie extrémiste » (causette.fr)
- États-Unis : une victoire à la Cour suprême du Wisconsin pour les défenseurs de l’IVG (liberation.fr)
L’élection de Janet Protasiewicz mardi 4 avril donne la majorité aux progressistes dans cette juridiction de l’État du nord-est américain. Ils pourraient désormais réviser une vieille loi locale sur le bannissement de l’avortement.
- Avortement aux États-Unis : la pilule abortive interdite par un juge fédéral (huffingtonpost.fr)
Le juge Matthew Kacsmaryk a retiré l’autorisation de mise sur le marché de la mifépristone, utilisée pour l’avortement chimique. La Cour suprême devrait s’emparer de l’affaire.
- Florida considers ban on discussion of menstruation before sixth grade (theguardian.com)
- En Kanaky, le dégel s’annonce brûlant (cqfd-journal.org)
En Nouvelle-Calédonie, sous couvert de retour au dialogue, le pouvoir macroniste entend bien poursuivre son entreprise de démolition du processus de décolonisation. Prochain objectif : la remise en cause du gel du corps électoral, qui permet d’atténuer les effets démographiques de 170 ans de colonisation de peuplement. Inacceptable pour les indépendantistes.
- À Mayotte, Darmanin rafle et déporte en masse (lanticapitaliste.org)
Darmanin et Macron ont choisi Mayotte, le « département » le plus pauvre (à 8 000 km de la métropole !) pour frapper les esprits en mettant en scène l’application de leur loi sur l’immigration. Une armada de 400 gendarmes va y être envoyée en renfort à partir du 20 avril pour détruire à coups de bulldozer plus de 1 000 bangas (baraques des bidonvilles de l’île) où vivent 30 % de la population sans-papiers ou non, jetant à la rue au moins 5 000 personnes. […] Une répression de longue date qui fait d’un « département français » un laboratoire des mesures d’exception que Darmanin rêve d’appliquer en métropole. Les atteintes aux droits humains sont légion à Mayotte. Ainsi, la loi Darmanin pourra s’appliquer sur ordonnance à Mayotte sans passer par le vote du Parlement.
- De l’eau dans le gaz dans la tournée de Macron en Afrique centrale (contretemps.eu)
- Bernard Arnault et Françoise Bettencourt Meyers, homme et femme les plus riches au monde (huffingtonpost.fr)
Troisième du classement annuel « Forbes » en 2022, le PDG de LVMH a dépassé cette année Elon Musk et Jeff Bezos.
- Le budget des Armées explose, un choix assumé mais risqué en pleine crise sociale (huffingtonpost.fr)
La loi de programmation militaire (LPM) dotée de 413 milliards d’euros est présentée au moment où la réforme des retraites est censée combler 13 milliards de déficit.
- Dissolution de la Brav-M : la pétition signée plus de 260 000 fois a été classée par les députés (liberation.fr) – voir aussi Fin de non-recevoir de la pétition demandant la dissolution de la BRAV-M (projetarcadie.com)
- Absence de matricule des forces de l’ordre : le Conseil d’État épargne le ministère de l’Intérieur (liberation.fr)
L’instance administrative a rejeté la requête des associations et syndicats réclamant que le ministère de l’Intérieur prenne des mesures urgentes pour faire respecter le port du RIO par les policiers et gendarmes, notamment lors des manifestations contre la réforme des retraites et la mégabassine de Sainte-Soline.
- La préfecture de police de Paris sommée de publier ses interdictions de manifester dans un délai suffisant pour les contester (liberation.fr)
Après plusieurs arrêtés pris « en catimini » pour interdire les rassemblements dans la capitale contre la réforme des retraites, le tribunal administratif de Paris ordonne ce mardi à la préfecture de police de publier ses interdictions suffisamment tôt pour pouvoir être contestées.
- Interdiction d’une manif nocturne et des équipements de protection : la préfecture de Paris contredite par la justice (liberation.fr)
le tribunal administratif de Paris parle d’interdictions non « nécessaires à la sauvegarde de l’ordre public », s’agissant de l’arrêté interdisant notamment toute manifestation dans la nuit du 1er au 2 avril. En parallèle, des associations et juristes demandent que la préfecture de police communique mieux et plus vite sur les arrêtés qu’elle prend.
- Suspension des réquisitions à la raffinerie de Normandie : “La justice a mis un coup d’arrêt à une dérive inacceptable” (humanite.fr)
Saisi en référé par la CGT, le tribunal administratif de Rouen a suspendu ce jeudi les réquisitions de salariés de la raffinerie TotalEnergies de Gonfreville-l’Orcher prises en début de semaine par la préfecture de Seine-Maritime, considérant qu’elles portaient “une atteinte grave et manifestement illégale au droit de grève”
- Retraites : les députés Nupes et Liot plaident le « détournement manifeste de procédure » devant le Conseil constitutionnel (liberation.fr)
- Les 6 raisons qui peuvent amener le Conseil constitutionnel à censurer la réforme des retraites (humanite.fr)
La décision du Conseil constitutionnel, attendue le 14 avril, pourrait être historique.[…] Pour les cinq spécialistes interrogé·es, le Conseil constitutionnel est fondé à rejeter totalement la réforme des retraites car celle-ci a été inscrite dans un projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale (PLFRSS).
Voir aussi Conseil constitutionnel. Qui sont les 9 « juges » qui décideront de l’avenir de la loi retraites ? (humanite.fr)
Rue Montpensier, on ne retrouve aucun·e constitutionnaliste, peu de juristes de carrière, surtout des femmes et hommes politiques expérimentés et des hauts fonctionnaires au CV rutilant. […] « Tant qu’on nommera des ex-ministres, des ex-membres de cabinets ministériels ou des ex-parlementaires, on demandera à celles et ceux qui ont fait la loi de la juger »
- Gérald Darmanin veut faire de la gauche un ennemi de l’intérieur (humanite.fr)
Le ministre de l’Intérieur se lance à corps perdu dans la défense des violences policières, dont il nie l’existence. À coups de mensonges, il cible la Nupes qu’il veut amalgamer avec les « casseurs ». Une façon de prétendre incarner l’ordre pour mieux sortir de la séquence des retraites.
- Plusieurs dizaines de députés sanctionnés pour leur chahut post 49.3 à l’Assemblée (liberation.fr)
Après le chahut à l’Assemblée nationale lors du déclenchement du 49.3 par la Première ministre pour faire passer en force la réforme des retraites, la plus haute instance de l’Assemblée décide ce mercredi de sanctionner des dizaines de députés. De nombreux LFI sont concernés.
- Syndicats reçus par Elisabeth Borne : une petite heure et puis s’en vont (liberation.fr)
Face au refus de la Première ministre de revenir sur le report de l’âge de départ à la retraite, l’intersyndicale a coupé court, mercredi, à la rencontre avec la cheffe du gouvernement, dénonçant le « jusqu’au-boutisme » de l’exécutif.[…]« Nous avons choisi de mettre fin à cette réunion inutile dès lors que la Première ministre nous a indiqué qu’elle continuerait de gouverner contre le pays »
- Réforme des retraites : plus de six petits patrons sur dix sont contre le texte (capital.fr)
- La réforme des retraites toujours aussi rejetée par les Français·es (huffingtonpost.fr)
même si le texte a été adopté depuis l’échec de la motion de censure conséquente à l’utilisation de l’article 49-3 par Élisabeth Borne, les sondés se prononcent majoritairement pour un retrait pur et simple du texte, à 54 %. À l’inverse, seuls deux Français sur dix veulent voir la réforme promulguée après son examen par le Conseil constitutionnel.
- La lutte des classes, une réalité pour 83 % des Français·es (humanite.fr)
- Coups, PV falsifié… Jusqu’à deux ans de prison requis contre des policiers de Seine-Saint-Denis (actu.fr)
- À Nantes, un spectacle sur la question du genre visé par un sabotage, la mairie porte plainte (liberation.fr)
Un spectacle sur le genre destiné aux enfants s’est retrouvé privé de lumières, jeudi soir. La municipalité accuse des membres de l’organisation catholique traditionaliste Civitas d’être les auteurs de cet acte de malveillance.
- À Avignon, une nouvelle fresque figure Emmanuel Macron en Hitler (liberation.fr)
- Affaire des respirateurs Philips : l’agence du médicament saisit la justice (francetvinfo.fr)
Plus d’un an après la décision de police sanitaire (février 2022) imposant à Philips un calendrier de remplacement des respirateurs potentiellement cancérogènes, des milliers de machines contre l’apnée du sommeil, potentiellement cancérogènes, n’ont toujours pas été remplacées.
- Pollution dans le métro : la RATP visée par une enquête pour « mise en danger d’autrui » et « tromperie » (liberation.fr)
Le parquet de Paris a ouvert une enquête contre la régie des transports parisiens après une plainte de l’association Respire concernant la mauvaise qualité de l’air dans les souterrains du métro.
- Au sud de Lyon, des PFAS retrouvés dans les œufs, la préfecture recommande de ne plus en manger dans 16 communes (liberation.fr)
Depuis mai dernier, le sud de Lyon est secoué par les révélations de l’émission Vert de Rage sur une contamination aux PFAS : ils ont été retrouvés dans l’eau, l’air, les sols et même le lait maternel.[…] Au fil des prélèvements s’est révélée l’ampleur de la pollution : des PFAS sont décelés dans les œufs, les poissons du Rhône, les mâches de producteurs des monts du Lyonnais et même les captages d’eau potable de communes situées plus au sud.
- Un tiers de l’eau potable en France est contaminé par un pesticide (reporterre.net)
- Une agricultrice contrainte d’arrêter sa production bio à cause de pesticides épandus il y a 30 ans (basta.media)
Cette histoire est effarante.le même problème de pollution à l’aldrine est apparu dans le Bordelais, en 2016, avec des courgettes […] Rebelote en 2018 dans le Finistère, avec des concombres. « Cela signifie que les services de l’État savent ça et que nous, les producteurs, on n’est pas informés ? On nous laisse acheter des terres sans analyses préalables ? »
- Une semaine après l’incendie, le désarroi des agents de l’OFB (reporterre.net)
Après avoir été la cible des pêcheurs en colère, l’Office de la biodiversité a été incendié à Brest. Des voix s’élèvent contre le laisser-faire de la police.
- Au tribunal, biodiversité et espèces protégées pourraient couler les mégabassines (basta.media)
« Quand la présence d’une espèce protégée est prouvée et qu’un chantier va les détruire ou détruire leur habitat, ou simplement les déranger, une dérogation est potentiellement nécessaire au titre de l’article L-411 du Code de l’environnement. Or à l’heure actuelle, aucune dérogation n’a été demandée. »
- Pourquoi les JO de Paris inquiètent les autorités sanitaires qui surveillent le moustique tigre (huffingtonpost.fr)
« On était déjà débordé avec 65 cas. Si l’an prochain il y en a 300, on ne pourra pas faire face, il va falloir s’adapter »
- Arrêt de la 2G et 3G : la mise à mort de millions d’objets (reporterre.net)
À partir de 2025, les réseaux 2G et 3G vont peu à peu s’éteindre. De quoi provoquer un énorme gaspillage, de nombreux équipements étant concernés : téléphones, voitures et même les ascenseurs.
- Un projet de loi pour encadrer les algorithmes, « contremaîtres des temps modernes » (humanite.fr)
Les travailleurs sous les ordres directs de logiciels sont de plus en plus nombreux. Un projet de loi présenté par le sénateur communiste Pascal Savoldelli vise à encadrer cette nouvelle forme de management.
- ChatGPT : deux plaintes déposées à la Cnil contre le robot conversationnel (liberation.fr)
- Elles sont sportives, musclées, et parce que leur physique est hors norme, les remarques sur leurs corps sont incessantes (huffingtonpost.fr)
« Comme si le seul but de ma vie, c’était d’avoir un mec, que le seul but de mon corps, c’était de procréer… Les gens ne savent même pas si c’est ce dont j’ai envie. J’ai des objectifs un peu plus élevés que de plaire à la gent masculine. »
- Des services d’ordre loin des clichés virilistes (humanite.fr)
En marge des violences qui émaillent les cortèges, des militant·es bénévoles demeurent sur le pont pour contribuer au bon déroulement des manifestations.les SO composent avec de plus en plus de femmes dans leurs rangs. « Pour nous, à Solidaires, ça a été important de changer cette vision-là. […] Nous avons deux devises : affabilité et dignité. »
- Marlène Schiappa, Playboy, et l’image qui n’existait pas (affordance.framasoft.org)
Si l’entretien avec Playboy était déjà nécessairement acté, sa révélation (par Le Parisien) le 31 Mars est en tout cas d’un opportun cynisme au lendemain de la révélation de l’enquête de France Télévision (30 Mars) sur le détournement de l’argent du fonds Marianne.
- Réforme des retraites : quand la critique des médias vient des rédactions (acrimed.org)
Au Parisien et à France Télévisions, des sociétés de journalistes (SDJ) et des organisations syndicales ont pris position contre le traitement réservé par leur média à la mobilisation contre la réforme des retraites.
- Journalisme de préfecture : quand les médias légitiment la répression (acrimed.org)
Face à la répression des mobilisations sociales et écologistes, si les violences policières ont « fait l’agenda » de certains grands médias plus rapidement qu’au moment des manifestations des Gilets jaunes, le traitement médiatique est encore loin d’être à la hauteur des enjeux…
- Le Point s’arrange avec un sondage (acrimed.org)
En annonçant fièrement sur Twitter que « Seulement 7 % des Français estiment que les violences sont la faute des policiers selon un sondage de @Cluster17 pour Le Point », l’hebdomadaire de François Pinault tord la vérité.
- Visite d’Emmanuel Macron en Chine : “C’est un échec sur la scène diplomatique, coûteux en termes d’image”, juge le chercheur Marc Julienne (francetvinfo.fr) Voir aussi Quel bilan pour la visite d’État d’Emmanuel Macron en Chine ? (legrandcontinent.eu)
La visite d’État d’Emmanuel Macron aux côtés de la présidente de la Commission européenne en Chine visait à obtenir de Xi des concessions sur sa position vis-à-vis de l’Ukraine et de la Russie. À son issue, le message qui ressort est plutôt celui de la poursuite de la coopération économique.
- Affaire McKinsey : une ancienne cadre décrit “des prestations qui auraient dû être facturées et déclarées” dans les comptes du candidat Macron (francetvinfo.fr)
Selon les informations de la cellule investigation de Radio France, une dizaine de consultants de McKinsey a participé à la campagne d’Emmanuel Macron de 2017 de manière “active” voire “intrusive”. Une ancienne du cabinet de conseil estime que “leur travail aurait dû être facturé et déclaré”.
- La gestion du Fonds Marianne interroge (humanite.fr)
Le fonds contre la radicalisation sert-il des intérêts personnels ? […] 17 associations en bénéficient et le lien avec la lutte contre la radicalisation est parfois loin d’être évident. Une association sportive pose particulièrement question : l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation au service militaire.
Voir aussi Fonds Marianne : la famille de Samuel Paty « heurtée » par des révélations sur les subventions (huffingtonpost.fr)
« Le nom de Samuel Paty ne peut en aucun cas et en aucune manière être l’instrument de tels agissements. »
- Publicité lumineuse : la minorité présidentielle fait barrage contre son interdiction (antipub.org)
- Les syndicats alertent une fois de plus sur un système de santé en danger (humanite.fr)
« Tout le système de santé est détruit par le pouvoir. C’est un massacre. »
- Parcoursup : des lycéen·nes face à un dispositif « inégalitaire » (bondyblog.fr)
Parmi toutes les inquiétudes générées par les démarches de candidatures aux études supérieures via la plateforme Parcoursup, celles liées aux inégalités territoriales semblent particulièrement prégnantes. Un découpage par zones géographiques donne la priorité d’accès aux élèves qui vivent à proximité des universités.
- 1 500 postes d’enseignants vont être supprimés, confirme Pap Ndiaye, mais… (huffingtonpost.fr)
Le ministre de l’Éducation nationale promet, malgré tout, que les élèves ne seront pas plus nombreux en classe.
- Gérald Darmanin, la stratégie du mensonge permanent (humanite.fr)
Même pris en flagrant délit de répression aveugle, le ministre de l’Intérieur nie l’évidence des violences policières en usant d’un large arsenal de bobards.
Voir aussi Manifestations et violences : les erreurs et les approximations de Gérald Darmanin (lemonde.fr)
Droit à manifester, armes utilisées à Sainte-Soline, imputations de violences… En plein contexte de crispation, le ministre de l’intérieur a multiplié les déclarations erronées.
Et Selon Gérald Darmanin, “La participation à une manifestation non déclarée est un délit, qui mérite une interpellation” (lessurligneurs.eu)
- Loi “anti-squat” : « Il y aurait plus d’expulsions que par le passé » (bondyblog.fr)
Les députés ont voté, hier, la loi visant à protéger les logements contre l’occupation illicite. Un texte largement dénoncé par les associations.
- Loi LOPMI – un cran de plus dans l’engrenage répressif (valleesenlutte.org)
- « Terrorisme intellectuel », un concept d’extrême droite dans la bouche de Gérald Darmanin (20minutes.fr) – voir aussi Ordre nouveau (politis.fr)
L’interview accordée par Gérald Darmanin au « Journal du dimanche », où il délire sur le « terrorisme intellectuel » de « l’extrême gauche », le confirme : le macronisme nous prépare à des lendemains dangereux.
Et Gérald Darmanin et la LDH, une alarmante dérive vers l’extrême droite (telerama.fr)
Le tournant autoritaire du gouvernement s’est intensifié avec la remise en cause par le ministre de l’Intérieur de la Ligue des droits de l’homme, dont il a menacé de revoir les subventions.
- Attaquer la LDH, c’est basculer dans une dynamique illibérale (liberation.fr) – voir aussi Henri Leclerc : “Tout le monde est un peu en insécurité après une telle déclaration de Darmanin” (humanite.fr)
“Si la défense des droits de l’homme devient un danger pour l’État, alors tout est possible. La loi Séparatisme pourrait même servir de prétexte à une dissolution”
- Collectif la Defco : quel est ce groupe dont Gérald Darmanin a annoncé la dissolution ? (liberation.fr)
Interpellé par le RN, le ministre de l’Intérieur assure vouloir dissoudre la Défense collective, un groupe autonome de soutien juridique aux manifestants arrêtés lors des mouvements sociaux.
- Policiers et militaires de l’ultra-droite : pour Gérald Darmanin, il n’y a rien de mal à exprimer “une opinion” (imazpress.com)
« Virer des militaires qui ont exprimé une opinion n’est pas la position du gouvernement ». Pour rappel se revendiquer du nazisme ce n’est pas une opinion c’est un délit.
- Violences policières : Gérald Darmanin compte 36 enquêtes de l’IGPN mais annonce la création d’une cellule anti-ZAD (liberation.fr) – voir aussi Annonce d’une cellule « anti-ZAD » : Darmanin déclare la guerre aux écologistes (lareleveetlapeste.fr)
Alors que dans son interview Gérald Darmanin reproche à « l’extrême gauche » de vouloir « tuer du flic », c’est l’inverse qu’on observe sur le terrain. A tel point que la France est le pays d’Europe qui compte le plus de morts en manifestations.
- Bassines. Les produits marqueurs codés, ces nouveaux dispositifs de contrôle qui interrogent (france3-regions.francetvinfo.fr)
“Avec les produits codants, la liberté de manifester est atteinte ainsi que la dignité de la personne, explique Nathalie Tehio, membre du bureau national de la Ligue des droits de l’homme. Car avec ces produits, on marque des gens. Habituellement, on marque des objets ou des animaux, pas des humains”
Voir aussi Sainte-Soline : les autorités pistent les manifestant·es grâce à un produit invisible (reporterre.net)
« De toute la manifestation, je n’ai jamais été en contact avec les forces de l’ordre, je n’arrive pas à comprendre comment j’ai été marqué », assure Clément B., qui a encore du mal à croire à ce qui lui est arrivé. Journaliste indépendant pour Le Monde ou Radio France, il était venu faire des repérages pour de futurs sujets.
- L’arme des arrestations arbitraires pour « casser le mouvement social » (humanite.fr)
Une centaine de plaintes ont été déposées, vendredi 31 mars, par un collectif d’avocats, pour des « privations de liberté illégales », destinées selon lui à « casser le mouvement social ». […] Selon la chancellerie, sur les 1 346 personnes placées en garde à vue entre le 16 et le 25 mars en France, seules 14,4 % ont été poursuivies et 11,7 % ont fait l’objet d’une alternative aux poursuites. Près de 74 % ont donc été totalement relaxées. […] la vague d’arrestations de manifestants de ces derniers jours est très en dessous des statistiques habituelles (90 % de réponse pénale en moyenne entre 2012 et 2019, toutes affaires confondues). […] « la plupart des classements sans suite ne sont pas décidés parce que l’infraction n’est pas “suffisamment caractérisée”, mais parce qu’il n’y a pas d’infraction du tout, […] Ce sont clairement des “gardes à vue sanctions”, faites pour dissuader les gens de revenir en manifestation et pour ficher les militants ». Tous les témoignages montrent en effet la pression de plus en plus forte mise sur les interpellés pour obtenir leur relevé d’empreintes. « Si les gens refusent, on les menace de détention provisoire, c’est abject ! » […] depuis le 1er janvier, une nouvelle procédure a aussi été largement utilisée[…] : le « classement sans suite sous conditions »[…] comme l’interdiction de manifester ou de se rendre à Paris pendant six mois, la confiscation du téléphone […] « Pour le parquet, c’est le moyen de gonfler ses chiffres de réponse pénale, alors que ces dossiers auraient dû faire l’objet de relaxes pures et simples »
- Aimé-Céleste, 19 ans, deux gardes à vue en un seul week-end, « pour rien » (humanite.fr)
Les 18 et 19 mars, cet étudiant de Paris-I a été arrêté et placé sous contrôle judiciaire. Il attend son jugement, prévu le 7 septembre, et assure que l’épisode ne l’empêchera pas de défiler à nouveau.
- Bourhane, 22 ans, interpellé à la sortie du Franprix (humanite.fr)
Étudiant à la Sorbonne, le jeune Marocain ne participait pas à la mobilisation, mais venait de s’acheter une bouteille d’eau, quand il a été arrêté, le 18 mars. « Traumatisé », il dit avoir peur pour son titre de séjour.
- Dans le Tarn, la police se lève tôt pour arrêter des syndicalistes (humanite.fr)
À Albi, une opération matinale a été lancée, jeudi 30 mars, aux domiciles de six militants. Quatre d’entre eux, dont trois responsables syndicaux, ont été jugés, vendredi, en comparution immédiate.
- Agression de syndicalistes : « il a sorti une arme de poing » (rapportsdeforce.fr)
on a appelé la police, qui n’a pas vraiment bien géré. Une copine était en état de choc émotionnel, ils lui ont dit que si elle ne se calmait pas ils ne prendraient pas son témoignage… ils ont même menacé de partir. Pourtant ils étaient au courant qu’une arme avait été sortie.
- Passages à tabac, intimidations… Les écologistes pris pour cible (reporterre.net)
Des pêcheurs, des agriculteurs, des chasseurs… attaquent ou intimident militant·es, élu·es ou journalistes écologistes.
- Lyon : un policier accusé d’avoir dénudé un homme lors d’une manifestation contre les violences policières (liberation.fr)
Le parquet de Lyon a ouvert une enquête, confiée à l’IPGN, après la diffusion d’une vidéo montrant un agent qui dénude en partie un manifestant. Les faits auraient eu lieu jeudi soir.L’homme finira les parties intimes à l’air.
- Coups, insultes, brimades : les victimes témoignent (politis.fr)
Solène, Ivan, Chloé, Erwan… Politis a réuni dans ses locaux une vingtaines de victimes des violences d’État, le 30 mars dernier. Voici certains de leurs témoignages.
- Violences policières. « Je n’ai même pas entendu de sommation » (humanite.fr)
les manifestant·es atteignent la place de l’Opéra aux alentours de 18 heures. En arrivant, Hélène s’assoit sur les marches du Palais Garnier. De part et d’autre, des participants s’agglutinent devant les policiers.La femme de 48 ans comprend alors ce qu’il se passe : « Tout le monde voulait sortir mais personne n’y arrivait. Un groupe de jeunes est parti voir la police et est revenu bredouille. C’est là que nous avons compris que nous étions nassés. » […] Confuse, cette mère de deux enfants cherche une issue avant que la situation ne dérape. Trop tard. Elle n’a le temps que de ressentir un contact entre ses pieds et un petit objet : une grenade.
- Réforme des retraites : l’interpellation d’un jeune devant un lycée de Conflans-Sainte-Honorine suscite l’indignation (francetvinfo.fr)
- Un manifestant grièvement blessé par la police à Bordeaux, l’IGPN saisie (rue89bordeaux.com)
Deux hommes ont déposé plainte suite à la manifestation contre la réforme des retraites le 28 mars dernier à Bordeaux. L’un pour détention arbitraire après 48h de garde à vue, l’autre pour violences volontaires suite à une grave blessure provoquée par une grenade. Son état de santé a requis 45 jours d’ITT (interruption temporaire de travail).
- Rate explosée par un tir de LBD : une lycéenne gravement blessée par la police à la manifestation du 23 mars (revolutionpermanente.fr)
Lors de la manifestation contre la réforme des retraites du 23 mars dernier, Laurie, une lycéenne de Chambéry, s’est faite tirer dessus au LBD par la police. Touchée au ventre, l’impact a causé l’explosion de sa rate. Elle a dû être hospitalisée
- Les traumatisés de Sainte-Soline (reporterre.net)
Médecienne généraliste venue manifester à Sainte-Soline, Perle raconte avoir eu l’impression de se trouver « dans une zone de guerre ». […] « Tout le monde hurlait. Il y avait plusieurs personnes avec le visage en sang, des gens à terre, sous des couvertures de survie, qui pleuraient, à moitié conscients… » Les organes de certains ont été, selon ses observations, durablement endommagés
Voir aussi Témoignage d’Ingrid présente à Sainte-Soline (librinfo74.fr) et Sainte-Soline : la grenade GM2L, l’arme de guerre qui déchire les corps (reporterre.net)
- « Vous avez du culot de venir ici pour déposer plainte contre des collègues » (rebellyon.info)
Achour* a subi des violences policières à Lyon. L’hôtel de police a d’abord refusé de prendre sa plainte, avant de lui réserver un traitement peu compatissant.
- Les manifestant·es ont peur de la police (streetpress.com) – voir aussi Contre la réforme des retraites, les Français·es soutiennent le mouvement social, mais ont peur de manifester (huffingtonpost.fr)
les Français·es soutiennent toujours davantage le mouvement social contre la réforme des retraites. […] 58 % […] Un chiffre, en hausse de trois points par rapport au mois précédent, à mettre en parallèle avec l’opposition aussi massive que durable au projet phare d’Emmanuel Macron, puisque 71 % des Français n’en veulent toujours pas.
- « Les éboueurs sont devenus le symbole de ce mouvement » (terrestres.org)
- Grève à Radio France : entretien avec Lionel Thompson (acrimed.org)
Les salariés des médias sont aussi concernés par la réforme des retraites. Et dans les rédactions, ils sont parfois nombreux à participer à la mobilisation sociale. C’est le cas à Radio France : entretien avec Lionel Thompson (CGT Radio France).
- Jets privés : ayons le courage de les interdire ! (liberation.fr)
- Retour sur les propos de Gérald Darmanin au sujet de l’observation de la LDH à Sainte-Soline (ldh-france.org)
- La Ligue des droits de l’Homme appelle au combat pour les libertés et la démocratie (ldh-france.org)
- Un antifascisme indissociable de la lutte contre le capitalisme. Tribune de 25 collectifs antifascistes (contretemps.eu)
- Dissolution du « mouvement DefCo » : communiqué de la défense collective suite aux annonces du ministre de l’intérieur (paris-luttes.info)
- Menacés de dissolution, Les Soulèvements de la Terre répondent à Darmanin (reporterre.net)
Les avocats des Soulèvements de la Terre ont déposé au ministère de l’Intérieur une lettre de réponse à la procédure de dissolution du collectif. Ils dénoncent le « détournement d’une procédure pénale ».
Voir aussi Qui a peur des Soulèvements de la Terre ? (blogs.mediapart.fr)
D’après la police, seules 6000 personnes (5 fois plus d’après les organisateurs et organisatrices) ont pris part à la manifestation du 25 mars – alors que 3000 forces de police et de gendarmerie étaient déployées sur place, et qu’elles ont tiré au moins 4000 grenades en quelques heures. Soit, selon les chiffres de la police, un gendarme ou un policier pour deux manifestant.e.s (et une grenade et demi par manifestant.e) dans le seul but de protéger un simple trou dans la terre, au milieu des champs…
- Sainte-Soline : deux nouvelles plaintes déposées après des blessures graves sur des manifestants (huffingtonpost.fr)
- Manifestations contre les retraites : la Défenseure des droits atteint la barre des 100 saisines (ouest-france.fr)
- Journées de grève : pas plus de 4 jours prélevés par mois ! (sudeducation.org)
La Direction Générale des Ressources Humaines (DGRH) des ministères de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur et la Recherche a rappelé lors du Comité Social d’Administration du ministère de l’Education nationale du 3 avril 2023 que les prélèvements des agent·es grévistes sont plafonnés à 4 jours sur un salaire mensuel.
- Caisses de grève contre la réforme des retraites ! (paris-luttes.info)
- Petite cartographie des polices parisiennes (lundi.am)
Combien de fois avons-nous vu un voyou de la BAC accusé à tort d’appartenir à la Brav-M, un gendarme pris pour un CRS ? Cette confusion et ce brouillage semblent d’ailleurs s’étendre jusqu’à la Préfecture de police de Paris qui s’est avérée incapable de savoir pour qui travaillent les 5 militants fascistes cagoulés en intervention chez Cyril Hanouna.
- Petit topo sur les suites possibles de la garde-à-vue (mars-infos.org)
En ce temps de mouvement social, où on se prend de plein fouet un maximum de répression, on s’est dit que ça pouvait être intéressant de détailler les suites possibles de la garde-à-vue.
- Stop violences policières : mobilisez-vous ! (ldh-france.org)
- Après l’échec des négociations : « Maintenant, c’est la rue qui doit faire parler la contestation démocratique » (rue89strasbourg.com)
- On peut gagner, on doit gagner, on va gagner ! (blogs.mediapart.fr)
- Dans l’Oise, avec Sophie Binet, « on est prêts à faire trois mois de grève pour gagner deux ans » (humanite.fr)
- Grève du 6 avril à Caen : plus de 20 000 manifestants dans les rues de Caen (actu.fr)
- Opération Lyon, ville morte réussie : bloquons tout jusqu’au retrait de la réforme et au-delà (rebellyon.info)
- Paris : le siège de Blackrock envahi par les cheminots (contre-attaque.net)
Ce jeudi midi, les cheminots en lutte ont occupé le luxueux bâtiment Le Centorial au cœur de Paris, à grand renfort de fumigènes et de slogans.
- À Paris, l’Arc de Triomphe fermé après une action de la CGT (huffingtonpost.fr)
Les branches Culture et Spectacle de la CGT ont organisé une occupation du monument pour protester contre la réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron et Élisabeth Borne.« Et l’Arc de Triomphe il est à qui ? Il est à nous ! »
- Un “pot de départ en retraite” devant la permanence de Cédric Perrin, sénateur LR du Territoire de Belfort (francebleu.fr)
- Retraites. Un concert de rap en soutien aux grévistes (humanite.fr)
C’était déjà la bande son des manifestations contre la réforme des retraites. Aujourd’hui les rappeurs donnent aussi le la de l’entraide en se produisant pour remplir les caisses de grève.
- À la raffinerie de TotalÉnergies, les grévistes tiennent bon (reporterre.net)
Les salariés de la raffinerie TotalÉnergies à Donges, en Loire-Atlantique, sont en grève depuis le 7 mars pour s’opposer à la réforme des retraites.
- À Strasbourg, la lutte contre la réforme des retraites s’organise pour durer (rue89strasbourg.com)
Aide médicale et juridique des manifestants, soutien aux caisses de grève, rassemblements et assemblées générales régulières, communication sur les réseaux. À Strasbourg, la lutte contre la réforme des retraites s’est structurée au fil des semaines.
- À Ivry, les étudiants aident les éboueurs à tenir le blocage (lareleveetlapeste.fr)
Des appels sont régulièrement lancés dans les groupes politiques universitaires pour prêter main forte aux éboueurs quand ceux-ci suspectent une intervention imminente de la police pour les déloger.
- Déchets à Paris : la CGT dépose un nouveau préavis de grève à partir du 13 avril (liberation.fr)
Son préavis de grève « reconductible et indéterminé » a été déposé à la fois « pour le retrait de la réforme des retraites » et pour « un retour à la retraite à 60 ans maximum, avec pour les personnels concernés un retour à 50 et 55 ans »
- Des blocages pour soutenir les éboueurs de Paris et gagner « la guerre d’usure » (rapportsdeforce.fr)
- Le déchet comme arme et « technique de lutte » (contretemps.eu)
- Pas de bénévoles pour les JOP 2024 : un tutoriel pour gâcher leur campagne de travail dissimulé (basta.media)
Ces volontaires travailleraient entre huit et dix heures par jour, six jours sur sept, non rémunéré·es, et sans prise en charge de leurs frais de transport ou d’hébergement pour celles et ceux qui viendraient de loin.
- Le Conseil californien de l’éducation poursuit Meta pour négligence grave et pour avoir rendu les enfants dépendants des médias sociaux (developpez.com)
- Twitter remplace son logo par celui du dogecoin, dont certains investisseurs sont en conflit avec Elon Musk (lemonde.fr)
- Twitter a bloqué 122 comptes appartenant à des personnalités de renom, dont des journalistes et des auteurs afin de satisfaire aux exigences des autorités gouvernementales indiennes (developpez.com)
- Hosts use the Olympics to bolster police power — harming civil liberties (washingtonpost.com)
- Vidéosurveillance biométrique : derrière l’adoption du texte, la victoire d’un lobby (laquadrature.net)
- L’IA Potemkine et le futur du travail, une conversation avec Antonio Casilli (legrandcontinent.eu)
- On n’a pas envie de faire des blagues de merde jusqu’à 64 ans (legorafi.fr)
- Philippe Descola : « Darmanin fait de la vieille politique au service du vieux monde » (reporterre.net)
Le ministre de l’Intérieur manie le vocabulaire de la langue française avec la délicatesse d’un hippopotame ! Cette expression est absurde. Le terrorisme exprime la volonté d’imposer un point de vue ou un régime politique par la terreur. Or, je ne vois pas très bien quels seraient nos instruments, à nous, intellectuels et chercheurs, pour faire régner la violence.
- Orientations (blog.mondediplo.net – article d’avril 2020)
- Sont-ils fous ? (blog.mondediplo.net)
Les institutions de la Ve permettent, à qui en a l’inclination, de faire à peu près tout ce qu’il veut, en tout cas de pouvoir aller très loin sans rencontrer d’obstacle formel. Celui-là peut ignorer, voire abattre, toutes les médiations et gouverner dans un face-à-face quasi-direct avec le peuple […] sans que rien ne vienne se mettre en travers de ses coups de force successifs — de l’ISF 2017 jusqu’aux retraites 2023. […] Dans le triangle État-police-entreprise, c’est la même nécessité globale qui est à l’œuvre, si elle est réfractée dans des institutions différentes : la nécessité d’un capitalisme qui a transformé ses propres structures et donné au capital les moyens de ne plus transiger. […] Quand le capital ne négocie plus rien et brutalise tout, les personnages adéquats de l’État du capital ne négocient plus rien et brutalisent tout.
- Lutter et/ou se faire manipuler au nom d’un lutte ? Soulèvements de la terre versus état : même combat (nantes.indymedia.org) – voir aussi Retours sur la manif contre les méga-bassines de mars 2023 (dimanche.pm)
- Comment fanent les fleurs transphobes (labogue.info)
À leurs débuts, les Podcasts Floraisons nous ont réjoui·es ; enfin un podcast à perspective anarchiste, bien fait et couvrant plein de thèmes passionnants avec une approche radicale. Comme beaucoup d’autres, on s’est rapidement rendu à l’évidence. Derrière un paravent pseudo-anarchiste-écologiste, l’équipe de floraisons est entrée dans la spirale réactionnaire […] En invitant le groupe Pièce et Main d’œuvre à parler d’écologie anti-industrielle, vous donnez une plateforme à un groupe transphobe en accord avec votre propre position, mais également masculiniste et homophobe. […] Voilà ce que nous apprend votre cas d’étude. À force de d’(auto)-exclusion des mouvements émancipateurs […] il ne vous reste plus qu’à vous tourner vers les groupes sociaux qui surfent eux-aussi sur des positions réactionnaires.
- Lorsqu’elles sont stressées, les plantes « pleurent » en émettant des ultrasons (usbeketrica.com)
- Transparent
- Naomi Klein
- Difference
- Merci
- Feux
- Patron
- Que fait la police ?
- Urgence
- Nutriscore
- T’as vu ?
- Seule place
- 4 %
- LDH
- Super
- Protection
- Consultation
- Inutile
- Parlé
- Fête
- Aucune importance
- Prêts à tout
- Souvenir, souvenir
- Bref
- Démocratie
- Pétain
- QCM
- Macron en Chine
- J’adore !
- Traitement
- Préparation de JO
- Polices européennes
- US
- Botte
- Projected growth
- Magie
- La rhétorique de l’« ordre » et du « désordre ». – La Chronique linguiste de Laélia Veron (invidious.fdn.fr)
- Chloé Ridel à propos des “terroristes intellectuels” (mini-vidéo mamot.fr)
- Complément d’enquête – Manifs : la guerre est déclarée (videos.parleur.net)
- La France vue par Last Week Tonight (mini-vidéo mamot.fr)
- Au nom du maintien de l’ordre (so.arte – jusqu’au 21/09/2023)
- Sainte-Soline : comment le militant antibassine Serge D. a été gravement blessé (tube.fede.re)
Les dizaines d’heures de vidéos capturées ce jour-là et les témoignages recueillis par la cellule d’enquête vidéo du Monde montrent que le manifestant, en première ligne des affrontements, a vraisemblablement été touché par un tir non réglementaire de grenade lacrymogène, tiré depuis l’une des zones où étaient positionnés les gendarmes.
- Nous Sommes les Soulèvements de la Terre | 45 personnalités répondent à l’Appel (peertube.stream)
- Y en a marre. Maux du cœur, écrits de rage. (media.krashboyz.org)
- Devant le Conseil Constitutionnel (mini-vidéo mamot.fr)
- Didier Fassin – Sciences sociales par temps de crise – Leçon inaugurale (college-de-france.fr)
- Picasso, séparer l’homme de l’artiste (venuslepodcast.com) – pour un résumé, c’est par ici : PICASSO = GROSSE MERDE (invidious.fdn.fr)
- Après les menaces de Gérald Darmanin, la Ligue des droits de l’homme récolte 30 000 euros en vingt-quatre heures (liberation.fr)
Le ministre de l’Intérieur a évoqué, mercredi, un possible retrait de subventions à l’association de défense des libertés publiques et individuelles. Depuis, la structure enregistre de multiples soutiens financiers et moraux.
- Retour sur le séminaire d’ouverture d’ECHO Network, janvier 2023, Paris (framablog.org)
- Échirolles libérée ! La dégooglisation (5) (framablog.org)
- Des VPN moins chers, pour un Internet de qualité accessible à toustes (fdn.fr)
Faciliter l’accès des personnes à un internet de qualité, respectant la neutralité du net, fait partie de nos missions les plus essentielles. Nous espérons que cette mesure permettra d’y contribuer.
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
Échirolles libérée ! La dégooglisation (5)
Voici aujourd’hui le 5e et dernier article que Nicolas Vivant consacre à la dégooglisation de la ville d’Échirolles (si vous avez raté les épisodes précédents). Maintenant que les outils sont en place, il est temps d’envisager comment la mutualisation et la décentralisation conjuguées pourraient ouvrir de nouvelles perspectives aux citoyens et citoyennes de l’agglomération.
Le grand absent de ce récit est le travail important entamé sur la réduction de l’impact environnemental du numérique. C’est un fil conducteur permanent pour notre action. De nombreuses choses sont faites, mais d’autres décrivent beaucoup mieux que nous les enjeux, les outils et ce qu’il convient de faire pour avancer. Leur travail nous sert de guide. J’y reviendrai dans un article (modeste et) dédié.
Voir plus loin pour viser justeUne vision pour l’avenir, ce n’est pas une prédiction, ni même une prévision. C’est simplement un axe, une direction. C’est ce qui permet, quand deux chemins existent, de faire un choix. Ce n’est évidemment pas une garantie que ce choix soit le bon mais si, à chaque carrefour, une direction existe qui aide à se déterminer, alors nous gagnons en cohérence, en rapidité de décision et, finalement, en efficacité.
Dans un monde où la dégooglisation serait une réalité, où les logiciels libres seraient dominants et où transparence et partage des données s’imposeraient comme une évidence, quel pourrait être l’étape suivante ? Et quelles pierres poser, dès aujourd’hui, qui tendraient vers cet objectif et pourraient orienter notre action ?
La décentralisation comme facteur de résilienceHistoriquement, l’internet public est une architecture décentralisée. C’est même l’une des raisons de sa création : l’interconnexion de réseaux divers, dans un but de coopération. Même si le récit d’un internet construit comme un réseau permettant de résister à une attaque nucléaire est une légende urbaine, les événements récents ont permis de vérifier que la décentralisation était bien l’une des clés de la résilience des systèmes d’information.
En France, la plupart des accès résidentiels reposent sur Orange, Free, Bouygues et SFR. Quatre infrastructures qui, si elles étaient attaquées, affecteraient durablement nos communications. Une étude du RIPE a montré comment l’internet ukrainien résistait au black-out général malgré les nombreuses dégradations de l »infrastructure. Le secret ? Une structure distribuée, décentralisée, et des fournisseurs d’accès locaux partout dans le pays.
L’exemple le plus connu (et l’un des plus anciens) d’un système fédéré est la messagerie électronique. Les fournisseurs d’adresses e-mail sont innombrables mais, parce qu’ils ont choisi d’utiliser des protocoles standard, interopérables, chaque utilisateur peut échanger des messages avec tous les autres. Si l’un des prestataires techniques disparaît (c’est arrivé plusieurs fois), il ne met pas en danger l’intégralité du système. La domination d’un acteur, en revanche, parce qu’elle repose sur la centralisation des ressources (pensons à Gmail), peut fragiliser cette construction.
Mais l’angle de la résilience n’est pas le seul qu’il est intéressant d’interroger.
Décentralisation et mutualisationDans l’esprit de la plupart de nos décideurs, mutualisation et centralisation vont de pair, l’un des objectifs d’un effort de mise en commun des moyens étant de réaliser des économies d’échelle. Pour un certain nombre d’applications centrales, cette promesse est tenue. Cependant, quelques inconvénients sont associés à ce type de projet :
- éloignement des organes de décision
- perte d’autonomie dans les choix techniques ou politiques
- moindre connaissance de l’environnement des utilisateurs
- moindre réactivité dans la mise en œuvre des projets
- …
Comment articuler coopération (pour une plus grande efficacité dans les projets transversaux) et autonomie (pour conserver une certaine liberté de choix et d’action) ?
En coopérant, des structures indépendantes peuvent créer des réseaux au service de projets d’envergure, tout en conservant leur autonomie de gestion, d’évolution et d’action. Des moyens techniques existent, et elles sont très largement implantées dans les solutions libres. ActivityPub a été officiellement publié comme recommandation du W3C le 23 janvier 2018.
Ce standard, qui permet d’interfacer des solutions diverses, est présent dans plusieurs des logiciels utilisés par la ville d’Échirolles : Nextcloud (plateforme collaborative), Peertube (hébergement de vidéos), Mastodon (réseau social) et WordPress (création de sites web). Ces quatre outils sont de plus en plus utilisés par les collectivités territoriales, les ministères et les partenaires de la ville, mais les fonctionnalités de fédération sont rarement mises en œuvre, en interne comme en externe. Pourtant, les applications pourraient être nombreuses : partage d’annuaires/de dossiers entre collectivités (Nextcloud), meilleure visibilité de la communication des structures associées (Peertube), création de sites dans le cadre de projets intercommunaux (WordPress), mise en avant des actions d’un territoire (Mastodon), etc.
La fédération comme horizonAu sein d’Alpes Numérique Libre, le collectif de DSI de la région grenobloise autour des logiciels libres, le sujet est en train de naître, sans concrétisation pour le moment. La mise en place d’une fédération des acteurs au sein d’un même territoire géographique pourrait être une première pierre posée, une expérience intéressante du point de vue de l’action publique dont nous pourrions, peut-être, tirer des enseignements plus larges.
Les EPCI (établissements publics de coopération intercommunale), comme le SITPI ou Grenoble Alpes Métropole dans notre région, pourraient jouer un rôle moteur dans ce type d’initiative : idéalement positionnés au centre des réseaux communaux, ils disposent d’une architecture parfaitement adaptée.
L’instance Mastodon colter.social, créée, hébergée et maintenue par le SITPI est, à ce titre, un précurseur intéressant de ce que pourraient être ces fonctionnements fédératifs. Mise à disposition de l’ensemble des collectivités territoriales, sa modération est assurée par les agents de collectivités qui ne sont pas forcément adhérentes du syndicat, mais qui ont choisi de coopérer. Des outils comme Zammad ou Signal (pour des instances plus importantes, pourquoi pas un serveur Matrix ?) permettent d’organiser efficacement ce travail.
Plusieurs autres systèmes de mutualisation innovants pourraient être imaginés, alliant la mise à disposition de ressources pour les petites collectivités (un serveur PeerTube partagé, par exemple) et une fédération avec les structures de taille plus importante, chacune maintenant sa propre solution.
Nous n’en sommes pas là pour le moment, et nombreuses sont les collectivités qui reposent sur des solutions hébergées (en mode SaaS), souvent chez des grands acteurs américains (Google, Microsoft, Amazon…), parce qu’elles n’ont pas les compétences ou les ressources financières permettant un autre fonctionnement.
Pas toujours très bien structurées, focalisées sur leur transformation numérique, choisie ou subie, ce type de projet peut paraître bien éloigné de leurs préoccupations quotidiennes. Mais il me semblait intéressant de faire ce travail de prospective, comme un horizon vers lequel nous pourrions, individuellement et collectivement, choisir de tendre.
→ L’épisode 1 (structuration)
→ L’épisode 2 (transformation)
→ L’épisode 3 (solutions)
→ L’épisode 4 (inclusion)
→ L’épisode 5 (vous êtes ici)
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- Source image : https://iseremag.fr/actualites/2020-juillet-aout/echirolles-la-cite-plurielle
- Auteur : © C. Delcrampe
- Description : Vue d’Échirolles, immeubles récents avec passage du tram.
Retrouvez-moi sur Mastodon : https://colter.social/@nicolasvivant
La translittératie numérique, objet de la médiation numérique (seconde partie)
Toujours dans le cadre de la série « Lots in médiation », on retrouve aujourd’hui Corine Escobar, Nadia Oulahbib et Amélie Turet pour la suite de l’article qu’elles ont publié la semaine dernière dans lequel elles ont commencé à partager avec nous leur analyse d’une expérimentation qu’elles ont menée lors d’une recherche-action. Pour une meilleure compréhension de ce qui va suivre, nous vous conseillons vivement de prendre connaissance de la première partie. Bonne lecture !
Corine Escobar est enseignante chercheure depuis plus de 40 ans, au service de l’égalité des chances. Institutrice en France, puis professeure de français en Espagne, suède et Allemagne, elle a expérimenté différentes pédagogies holistiques. Une thèse de doctorat en sciences de l’éducation lui a permis d’observer et d’évaluer la puissance associative au service des plus faibles. Déléguée du préfet depuis plus de 10 ans, elle accompagne les associations investies auprès des publics des quartiers prioritaires notamment sur la remobilisation éducative. Nadia Oulahbib est chercheure et analyste clinique du travail en santé mentale, observatrice des scènes de travail dans le monde de la fonction publique, l’entreprise associative, coopérative, industrielle et également liés aux métiers du social. Elle apporte son soutien à la parole sur le travail pour entretenir le dialogue collectif. Elle est aussi maîtresse de conférences associée pour l’UPEC. Amélie Turet est docteure qualifiée en sciences de l’information et de la communication, chercheure associée à la Chaire UNESCO « Savoir Devenir » et au MICA, enseignante à l’UPEC sur le numérique dans l’éducation populaire et l’ESS, spécialiste de l’appropriation socio-technique des dispositifs liés au numérique. Membre de l’ANR Translit, elle a présenté ses travaux sur la médiation numérique lors des rencontres EMI de l’UNESCO à RIGA en 2016. CIFRE, diplômée de l’université Paris-Jussieu en sociologie du changement, elle a conduit des projets de R&D dans le secteur privé puis au service de l’État sur la transformation numérique, la démocratie participative, l’inclusion numérique, la politique de la ville et l’innovation. La translittératie numérique, objet de la médiation numérique.Analyse d’une expérimentation : remobilisation scolaire et articulation de médiations. Deuxième partie : Articulations et mises en synergies des médiations 2.1. La confusion entre actions de médiations et types de médiateurs
La médiation numérique a été mobilisée durant le premier confinement de la « crise COVID » pour accélérer, via un « numéro vert », l’acculturation au numérique pour tous. L’expérimentation confirme que la médiation numérique, la médiation sociale, la médiation culturelle et la médiation éducative ne portent pas sur les mêmes objets mais peuvent concerner les mêmes personnes et un même projet d’intervention : ici la remobilisation scolaire. Ces deux constats permettent d’interroger la prévalence supposée de la médiation sociale devant la médiation numérique ; cette question se pose de manière similaire s’agissant de la médiation culturelle (notamment scientifique et technique) et de la médiation éducative (voire scolaire).
Articulation, Juxtaposition,
Distinction et Confusion entre médiations
Ces hiérarchisations entre médiations renvoient à des représentations culturelles institutionnalisées et ancrées dans des considérations idéologiques qui pèsent sur les priorités de l’action publique. Selon les situations, sont privilégiées des options politiques plus ou moins favorables aux libertés publiques : socialisation, contrôle social et émancipation sociale. L’analyse des sources de confusion entre ces médiations au-delà des populations ciblées s’impose donc.
2.1.1. Limites de la médiation numérique dans l’intervention sociale et limites de la médiation sociale en ligne et hors ligne…En 2011, un rapport interministériel œuvre pour la reconnaissance des métiers de la médiation sociale : l’objet annoncé de la médiation sociale est « un mode original et efficace de résolution des tensions et d’amélioration des relations entre les populations des quartiers en difficulté et les institutions » (CIV, 20111). Sept champs d’intervention de la médiation sociale sont inventoriés : habitat, transport, santé, éducation, intervention sociale, tranquillité publique, accès aux services publics.
Le champ du travail social s’envisage à l’origine, dans une perspective réparatrice au bénéfice des personnes et des familles à soigner, à éduquer, à adapter : il ne s’inscrit pas d’emblée dans une logique de médiation. La médiation sociale apparaît à titre bénévole (femmes relais, correspondants de nuit) dans les années 80 ; elle est utilisée pour négocier les interventions des institutions et des travailleurs sociaux auprès des populations bénéficiaires. Elle naît explicitement en 1997 avec la circulaire interministérielle sur les contrats locaux de sécurité pour la prévention de la délinquance (CIV, Annexe 5, 2011).
Des médiateurs sociaux sont placés en appui des travailleurs sociaux grâce aux emplois aidés : « les grands frères », les emplois jeunes, les adultes relais… N’y apparaissent pas les éducateurs spécialisés qui opèrent dans les quartiers prioritaires, travailleurs sociaux porteurs depuis leur création de médiation sociale auprès des jeunes qu’ils accompagnent et souvent vers le droit commun. Les dispositifs publics de médiateurs sociaux, nouveaux entrants dans le travail social au statut précarisé s’additionnent. Ils permettent d’ouvrir les moyens d’intervention tout en limitant les budgets et en fluidifiant les corporatismes des travailleurs sociaux : rémunérations, conventions collectives, secret professionnel, niveaux de qualification, périmètres d’intervention.
Les objectifs des pouvoirs publics sont de faciliter la prise en charge sociale face à des situations interculturelles complexes et face à la montée du chômage notamment des jeunes issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville. Il s’agit d’en maîtriser les risques : égalité des chances, discriminations, insécurité, insalubrité, … Le rôle des médiateurs sociaux est d’intermédier, à la faveur de leur situation de proximité géographique et socio-professionnelle avec les groupes de populations visées (âge, habitat, précarité, origine sociale, sexe…). Leurs compétences attendues d’acculturation aux logiques interculturelles (bilinguisme, leadership, négociation…), sont censées faciliter les relations entre les bénéficiaires visés et les dispositifs publics du champ des politiques sociales. Ils permettent la mise en lien de personnes issues de cultures urbaines, rurales et également proches par la langue avec les structures associatives porteuses des dispositifs publics. Cette proximité enclave aussi une médiation sociale qui permettrait de sortir des recours habituels du quartier ou du territoire. L’expérimentation a montré que la médiation numérique et la médiation culturelle sont des leviers d’ouverture sur d’autres horizons.
Les premiers médiateurs numériques bénéficient des mêmes emplois aidés pour œuvrer sur les territoires : la création du premier Point Information Multiservices (PIMMS) à Lyon en 1995, les animateurs multimédias ainsi que les cyber-médiateurs qui existent réglementairement depuis 1999 pour porter ce qui deviendra la médiation numérique.
Rappelons quelques éléments repères sur l’histoire de la constitution de la médiation numérique en termes de valeurs, de principes et d’objectifs. En 2015, l’ensemble des réseaux de la médiation numérique se réunissent sous la bannière d’un logo commun. Ce rassemblement s’est opéré à la faveur des résultats de la consultation nationale de la médiation numérique, organisée par la Délégation aux Usages de l’Internet de juin à octobre 2014. Ce logo national de la médiation numérique a été proposé par le ministère du numérique, en concertation avec les acteurs de la médiation numérique, lors de l’inauguration du site gouvernemental mediationnumerique.fr en octobre 2015.
Logo gouvernemental de la médiation numérique
L’analyse des concepts constituant ce logo (innover, coopérer, réfléchir, accompagner, découvrir et échanger) montre que les champs d’action de la médiation numérique ont une dimension sociétale, avec une approche d’éducation populaire assumée : découvrir, réfléchir, coopérer…. De fait, la médiation numérique traverse les champs d’intervention de la médiation sociale (CIV, 2011), par effets de dématérialisation progressive des interactions bénéficiaires/institutions : accès aux services publics, santé, habitat…
Quand on parle de médiation numérique soluble dans la médiation sociale, dépasse-t-on les attendus des formulaires administratifs ? (Lequesne-Roth, 20212) S’agit-il d’intervenir sur les écueils de la conditionnalité et de la vulnérabilité numériques ? de trouver des solutions de formation aux logiques administratives pour éviter l’hybridation de l’accès aux services publics (accueil physique, accueil téléphonique et accueil numérique) ? En 2022, la Défenseure des droits préconise l’hybridation des modes d’accueils face à l’échec de la généralisation des « compétences numériques de base ». Après plus de 20 ans de dématérialisation, et 16,5 % de personnes touchées par l’illectronisme (INSEE, 2021), l’objectif réitéré de l’administration est la dématérialisation de 250 services publics.
L’éducation de proximité au numérique sur les territoires est très contrastée dans ses objectifs. La CAF (Caisse d’allocations familiales) est un financeur historique de la médiation numérique dans les centres sociaux, en politique de la ville. Elle finance également des interventions des « Promeneurs du Net » (CNAF, 20183). Depuis les années 2010, « Les promeneurs du Net » pratiquent du dialogue en ligne en direct avec les jeunes. Encore plus ancien, « SOS fil info santé jeunes » anime des tchats entre jeunes et médecins avec des réseaux sociaux de soutien psychologique. Comme pour « SOS fil info santé jeunes », les « promeneurs du net » ont accès aux jeunes qui sont déjà dans une pratique particulière du numérique. Ainsi les jeunes les plus éloignés d’un usage « éducatif » du numérique sont ici comme ailleurs « intouchables » (Têtard, 20104). C’est le cas par exemple, des enfants et des adolescents observés et accompagnés dans le cadre de l’expérimentation : ils ont un usage récréatif du numérique via les réseaux sociaux tels que tiktok et snapchat.
Ainsi, malgré un environnement du « tout numérique », la médiation sociale en ligne peine à « toucher » les bénéficiaires les plus éloignés des pratiques sociétales actuelles et des plus innovantes.
2.1.2. « Fractures / Inclusions » : slogans communs et prévalence associativeLa première source de confusion entre médiation sociale et médiation numérique, semble liée à l’analogie politique historique (car intrinsèque au programme des élections présidentielles de Jacques Chirac) entre « réduction de la fracture sociale » et « réduction de la fracture numérique » (Vandeninden, 20075). La dénonciation de la fracture sociale a été antérieure à la dénonciation de la fracture numérique. Cette confusion apparaît précisément au moment où le numérique est l’apanage des pionniers de l’Internet, une élite aisée et instruite. Le sujet ciblé concerne l’accès financier aux outils. Dans un deuxième temps, cette confusion a été confortée par l’utilisation généralisée des terminologies européennes : le terme choisi d’inclusion pour remplacer celui de fracture est plus propice à une vision constructive des politiques d’intervention publiques (Toledano Laredo, 20226). L’inclusion sociale a en quelque sorte embarqué l’inclusion numérique (Hue, 20197). Ces locutions ont remplacé les expressions de fractures mais aussi d’exclusions sociales et numériques. Pourtant et pendant tout ce temps, les difficultés de littératie numérique étaient tout autant socio-économiques, générationnelles, que culturelles et/ou physiologiques et cognitives (handicap).
La deuxième source de confusion peut provenir de la proximité des institutions et des acteurs eux-mêmes car les acteurs de la médiation numérique et de la médiation sociale s’inscrivent tous dans le secteur de l’économie sociale et solidaires (ESS) et dans les administrations de la fonction publique territoriale. Comme pour le champ du travail social, le champ de la médiation numérique, de la formation et de l’éducation au numérique, est l’apanage du secteur associatif, des collectivités territoriales et des services publics. A ce titre, la médiation numérique a donc été l’objet dès son lancement dans les années 2000, d’une politique publique socio-économique de réduction de la fracture numérique soutenue par des emplois aidés « les Emplois Jeunes ». Ces animateurs multimédia, médiateurs cyber-jeunes, (etc.) sont venus se juxtaposer à grand renfort de précautions juridiques sur les périmètres d’intervention à l’offre privée préexistante : les Cybercafés. Ils ont renouvelé laborieusement cette première offre pédagogique et andragogique de lutte contre l’illectronisme, centrée sur l’accès aux outils numériques, le dépannage ponctuel, le soutien individuel et les cours collectifs.
Cette réduction publique ou privée de la fracture numérique se limite donc à l’origine à mettre à disposition du matériel informatique connecté en état de marche, et à donner quelques conseils individuels d’utilisation et de manipulation. Le modèle du service à la carte du réseau du label Cyber-base (Turet, 20188) a établi une évaluation positive du service offert, en cas d’absence de nouvelle sollicitation des publics sur un même sujet. Ce modèle relevait de cette même démarche de soutien ponctuel sans qu’une recherche d’autonomie numérique globale de la personne soit engagée.
L’actuelle offre publique « France Services » encourage pour une grande part ce service ponctuel à la demande, centré sur l’accueil individuel. Les formations et les certifications des Conseillers Numériques France Service (CNFS) prennent toutefois en compte des besoins plus larges et des compétences d’accompagnement collectifs. Ces formations ne se référent pas totalement à la charte nationale9 de la médiation numérique (2015), issue de la consultation nationale sur la médiation numérique10. Elles n’englobent pas non plus la charte des Espaces Publics Numériques en vigueur de 2011 à 2016 (Turet, 201811).
2.2. La clarification des champs d’intervention des médiationsPour clarifier les périmètres d’intervention des médiations, il faut donc déterminer précisément leurs champs d’action à partir de leur objet d’existence. Les recherches interdisciplinaires de l’ANR Translit ont permis d’identifier l’objet de la médiation numérique qui jusque-là semblait s’emparer de multiples sujets. Cette multiplication des sujets numériques ont créé des frictions et des interrogations sur la nécessité de former les travailleurs sociaux au numérique mais aussi les enseignants au C2i2e. L’Éducation nationale choisit d’abandonner la logique du C2i2e au profit de l’autoformation par PIX et le travail social accentue la formation de ses cadres et de ses intervenants aux compétences numériques. L’expérimentation apporte de nouveaux angles de réflexion sur la pertinence du croisement des médiations.
2.2.1. Translittératie numérique et identité professionnelle des médiateurs numériquesLes professionnels de la médiation numérique ont pris la mesure de leur impact malgré les vagues successives de nouveaux entrants chez les commanditaires (élus, administrateurs) et chez les acteurs de terrain (services civiques, emplois d’avenir, …) au petit bonheur de la variété des politiques publiques et des acceptions locales des missions attendues. Les jurys successifs du « Label Ville, Villages et Territoires Internet » œuvrent à comparer les efforts des collectivités locales dans leur offre de médiation numérique. La transmission d’une culture numérique (Voirol, 201112) devient progressivement incontournable au-delà de la maîtrise du « socle des compétences numériques de base » définies par la Direction Générale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (DGEFP).
Des tensions existent entre les injonctions de mise en conformité aux commandes publiques, financièrement incitatives issues des politiques nationales, et les contrats européens de financement : certains appels à projets favorisent une inclusion numérique qui relève davantage des valeurs de la formation aux utilisations civiques. D’autres, plus rares soutiennent des valeurs plus émancipatrices et critiques proches de l’éducation populaire. Les institutions phares de l’éducation populaire tardent à se positionner face aux orientations de développement du numérique. Elles n’ont pas d’offre politique concernant les besoins corrélés de la population : une vision globale des enjeux, une capacité d’orientation et de choix d’émancipation et de développement personnel pour être un citoyen libre et égal en droits face au numérique. Il s’agit de surcroît, d’usages personnels mais aussi des usages des personnes dont on a la charge : enfants, ascendants, personnes en situation de handicap.
Les médiateurs numériques doivent être capables d’initier la population pour faire reculer l’illectronisme quels que soient les critères socio-économiques et culturels en jeux : ils sont donc généralement dotés non seulement des connaissances techniques (outils) liées à des technologies en perpétuelle évolution mais aussi informationnelles et médiatiques (réseaux sociaux, fake news…). Ils doivent aussi faire relais, coopération ou partenariat avec les spécialistes de champs particuliers : l’administration, le social, l’emploi, l’entreprise, le commerce, etc. Ils sont au cœur de la translittératie numérique qui elle, se déploie dans tous les champs de la société.
Dans le cadre de l’expérimentation auprès des enfants, la convocation d’un médiateur numérique s’est avérée incontournable face au manque de culture numérique transversale des autres médiateurs scolaires, sociaux, culturels, économiques. Le médiateur numérique est porteur d’une mise en intelligibilité socio-technique : il a besoin de s’acculturer pour éviter le biais de « la suprématie » et confisquer le pouvoir d’agir. Il s’est retrouvé chargé de mettre en place des ateliers non seulement pour les enfants mais aussi pour quelques adultes référents de l’expérimentation.
2.2.1.1. L’écrivain public numérique : figure croisée de médiationsL’écrivain public numérique est une figure de l’autonomie, de l’émancipation et de la citoyenneté retrouvées à l’heure de l’indispensable maîtrise des écritures numériques. Il s’agit aussi de la compréhension de la logique des algorithmes (AFFELNET13, Parcours Sup). Le médiateur du cybercafé aide à l’accès, aide parfois « à faire » quand l’écrivain public numérique fait à la place, tel le secrétaire de mairie ou le scribe des temps reculés. Il s’agit là de la méthode et de la limite de la médiation : jusqu’à quels niveaux d’émancipation et de socialisation, les clés de connaissances et de compétences sont-elles transférées ?
La vision aujourd’hui répandue d’un « médiateur numérique-administratif » est centrée sur la levée des blocages de l’utilisateur à l’utilisation des applications et des formulaires de l’eAdministration. Elle renvoie à l’image initiale du médiateur numérique centré sur l’accès aux matériels informatiques. Elle relève pourtant majoritairement d’un besoin de médiation administrative liée à la non maîtrise de la culture administrative : permettre de comprendre les attendus du formulaire opposable à l’administré. C’est le cas de la réplique célèbre du film Le père Noël est une ordure (Jean-Marie Poiré, 1982) concernant le remplissage d’un formulaire CERFA de la sécurité sociale14 : quand Josette, la protagoniste ne peut pas dire si elle travaille ou non, alors qu’il faut remplir le formulaire par oui ou par non. Elle n’est pas d’accord puisqu’elle veut écrire sa réalité mouvante par « ça dépend » mais elle constate que « ça dépend, ça dépasse » des cases à cocher. Pour remplir correctement un formulaire, il faut connaître l’approche administrative et développer une stratégie administrative. Cette logique de l’administré est niée par l’administrateur qui veut pouvoir préjuger d’une réalité fiable à partir de ses propres indicateurs non explicités à l’administré. L’administrateur, gestionnaire de l’optimisation des critères, ne saurait prendre en compte une réalité aménagée par l’administré en fonction de ses propres attendus. Le dialogue, voire la négociation, encore rendus possibles par une communication orale ou manuscrite au guichet physique, permettait cette médiation administrative. Dans un cadre informatisé non médié, cette médiation est de facto supprimée.
L’écrivain public, le « donneur de mots » pour ceux qui n’en ont pas…15 est une figure tutélaire du médiateur administratif : auparavant complémentaire, il est aujourd’hui supplétif du fonctionnaire d’accueil au guichet des administrations. De profession libérale parfois, (227 recensés en 2011 pour toute la France), il est le plus souvent bénévole (Ollivier, 200916). La profession n’étant pas réglementée, toute personne peut se déclarer écrivain public bénévole. Il est lié à la médiation sociale : il exerce souvent dans les centres sociaux. Il maîtrise à la fois les fondamentaux du savoir administratif et du savoir juridique. Il a l’expérience de situations socio-économiques et culturelles toujours singulières et donc majoritairement atypiques qu’il faut rapporter à l’étalon attendu par l’administration. L’écrivain public a dû progressivement se doter d’une culture et de compétences numériques associées aux compétences qu’il maîtrise déjà pour son métier.
Quasiment chaque administration a recruté à un moment donné, des services civiques « digital natives »17 ou Génération Z, en soutien au remplissage de tel ou tel formulaire en ligne. Ces derniers sont souvent moins performants que les anciens écrivains publics des centres sociaux qui par leur maîtrise de la culture administrative pouvaient intervenir sur tous types d’illettrismes. L’écrivain public est une sorte d’interprète entre le langage commun et le langage juridico-administratif. Il est identifié comme un levier pour créer des ponts interculturels.
Lors de l’expérimentation, deux services civiques issus du même quartier que les enfants ont permis de nouer un lien de confiance avec les intervenants et notamment avec la médiatrice culturelle qui les accompagne à écrire la musique et les paroles des chansons. L’apport médiatique d’enregistrement des répétitions, des concerts, des chorales, relayé par le numérique crée une occasion de partages de savoirs, de compétences, de remémoration qui ouvrent sur des besoins puis sur des demandes des enfants pour être en autonomie de manipulation des outils d’abord, puis à termes de création de contenus. Cette combinatoire a invité progressivement les enfants à s’initier directement à l’écriture et à la lecture.
La translittératie numérique est donc prépondérante dans cette logique de mise en autonomie : dans le cas suivant, concernant l’acculturation au numérique des chefs d’entreprise, la question de médiation sociale est remplacée par la question de la médiation de l’économie numérique.
2.2.1.2. Translitteratie et chefs d’entreprise : une médiation numérique à dominante économique ?La translitteratie numérique concerne les entreprises, qu’elles soient engagées dans des stratégies de transformation numérique ou formation continue. Le champ de la médiation numérique pour ces entreprises n’est pas soluble dans la médiation sociale même si les responsables de TPE PME bénéficient des « dispositifs publics pour tous » : Tiers lieux, Fablabs, EPN…
Dans ce champ du développement économique, les médiateurs numériques sont plutôt désignés conseillers numériques. Leur activité est bien plus lucrative et attractive en termes de reconnaissance professionnelle. A la demande d’un réseau d’acteurs économiques de haut niveau, un diplôme de niveau master (niveau 2) de conseiller numérique pour les entreprises est reconnu au RNCP. Doit-on en déduire que la solvabilité économique des bénéficiaires induit une médiation numérique et un travail translittératique hors de toute question sociale ? Dans ce cadre précis, il n’y a pas de médiation sociale sauf à y inclure les travaux de l’ANACT, sur le sujet de la transformation numérique aux prises avec la Qualité de vie au travail. A contrario, s’agit-il d’une autre médiation numérique selon qu’elle s’exerce à la chambre de commerce et d’industrie ou au centre social ? La question de la médiation numérique dans la médiation sociale n’a ici pas d’objet.
Pour ce qui concerne la participation des entreprises à l’expérimentation de remobilisation scolaire des enfants, il s’est avéré que la médiation des entreprises n’a pas opéré en tant qu’offre de services et de produits, ni en tant que passeurs de valeurs et de processus. Lors de la première phase de l’expérimentation, le groupement économique innovant devant assurer l’intégration des entrepreneurs s’est trouvé dépassé par les représentations sociales attachées aux enjeux et aux besoins identifiés de la remobilisation scolaire des enfants : le jeu de plateau a été réalisé sans les enfants et les adultes référents, le budget a été dilapidé dans des activités de secrétariats et de quelques réunions préparatoires assimilées à des séances de consulting.
Ces questionnements nous conduisent à interroger les qualifications des médiateurs numériques aux prises avec ces sphères d’intervention et l’objet de la médiation numérique : la translittératie numérique.
2.2.2. Faciliter la mobilité entre les sphères d’intervention du secteur de la médiation numériqueQuel enjeu de la gestion prévisionnelle des emplois et des qualifications « GPEQ » pour le secteur de la médiation numérique : faciliter la mobilité entre ses sphères d’intervention ? La « filière métiers de la médiation numérique » a été initiée par la Délégation aux Usages de l’Internet. Deux centres de ressource régionaux, désignés à partir des dynamiques régionales déjà existantes en 2014 ont participé à cette définition sur la question des compétences métiers et des niveaux d’intervention. Il apparaît alors la nécessité d’aligner le niveau d’intervention avec celui des enseignants du second degré et de l’enseignement supérieur : le C2I2E. Il s’agit a minima de monter le niveau d’intervention à Bac +2 pour prendre en compte les compétences nécessaires aux trois phases de diagnostic, d’ingénierie et d’intervention selon les cas pédagogiques ou andragogiques. Ce projet de filière de compétences perd sa légitimité avec l’abandon du C2I2E obligatoire pour les enseignants.
A partir de 2017, la généralisation du PIX comme outil d’auto formation et de certification accompagnée à l’éducation nationale et dans les espaces publics numériques contribue à une forme de plateformisation de la médiation numérique. Cette nouvelle médiation scolaire du numérique pour les mineurs, concomitante du renforcement de la médiation sociale du numérique pour les plus éloignés du numérique, met en tension l’éducation critique et citoyenne au numérique. Cette éducation critique nécessite l’échange, le questionnement, la confrontation à l’autre et le débat au-delà de l’apprentissage de compétences et de bonnes pratiques : « Les dispositifs artificiels reflètent une extériorisation des compétences formatives. Les dispositifs intériorisés humains sont un construit fait d’habitus et de qualifications nourries de théories et d’expériences pratiques qui se cristallise dans l’opportunité d’une rencontre favorisant la transmission et l’alerte incarnée par une histoire et un parcours de vie unique et singulière » (Turet, 2018). La filière métiers de la médiation numérique et ses portefeuilles de compétences peuvent-ils aujourd’hui se fonder sur les questions de translittératie numérique au-delà des seules transmissions de compétences et de culture numérique ?
ConclusionL’expérimentation sur la remobilisation scolaire par la translittératie numérique accompagnée par de multi-médiations invite à repenser les stratégies de reproduction (Bourdieu, 197018) et de distinction (Bourdieu, 197919) à l’œuvre : avec ces multi-médiations, les enfants peuvent transférer leurs compétences familiales, numériques et scolaires d’un univers à l’autre de manière fluide et émancipatrice. L’expérimentation rappelle l’importance de la présence humaine, de « l’adulte référent », du pair qui partage dans l’ici et maintenant, le faire ensemble et l’émotion éphémère du moment partagé. « Les scénarios d’un futur sans éducation critique et politique au numérique ouvrent sur un monde programmé par une minorité dictant au reste du monde des usages, des processus et des horizons non discutés » (Turet, 2018). L’intervention sociale et l’éducation populaire sont deux démarches qui selon les politiques publiques à l’œuvre sont souvent irréductibles l’une à l’autre mais toujours complémentaires. Les résultats de l’ANR Translit (Frau-Meigs, 2017[noteFrau-Meigs, Divina. ANR Translit 2017, Rapport final[/note]) permettent de déduire que la médiation numérique a pour objet premier la translittératie numérique. Par son approche éducative associée à sa mission socialisatrice et émancipatrice dans une société numérique, elle doit en dispenser les savoirs, les savoir être, les savoirs faire et les savoir devenir nécessaires.
La médiation numérique a des fondements politiques dans l’éducation populaire : la fabrique numérique, ses pratiques et ses usages sont politiques en ce qu’ils organisent le vivre ensemble. La médiation numérique a donc pour finalité d’éveiller l’esprit critique des « homonuméricus » : « En se concentrant sur les phénomènes de médiation technologique et sur la matérialité du travail d’intermédiation, nous interrogeons la capacité des plateformes à influencer et à configurer des pratiques, et des formes d’autorité, à organiser l’action en imposant des contraintes, mais aussi l’existence de modes d’appropriation et de critiques de la part d’usagers, souvent « dominés » par ces plateformes » (Bigot, 202120). Davantage de travaux restent nécessaires pour relier les médiations numériques au bénéfice d’une émancipation critique des usages des technologies numériques.
Constituer des savoirs collaboratifs et universitaires entre pratiquants et professionnels de différents métiers, institutions, centres de formation pourrait faire émerger les « bidouillages » (Leroi-Gourhan, 196421) de chacun afin de fabriquer un bien commun d’utilités et « la circulation de la pensée scientifique entre les littératies : la programmation informatique, la programmation médiatique et les sciences de l’information et de la communication. La question de la diffusion d’une culture numérique éclairée par la recherche et les savoirs universitaires sur le modèle de la « translittératie numérique » s’avère vitale d’un strict point de vue démocratique. » (Turet, 2018). Ainsi le cas de la translittératie numérique étudiée pendant l’expérimentation avec un groupe d’enfants dépasse la question de la remobilisation scolaire via des médiations croisées. Il s’agit par l’analyse et la réflexion collective sur leurs pratiques numériques de les conduire vers une émancipation citoyenne et l’acquisition de compétences en Savoir devenir qui donnera du sens à leurs parcours et à leurs sociabilités scolaires.
La médiation numérique par ses dimensions émancipatrices et citoyennes et ses champs d’intervention culturels, techniques et éducatifs est génératrice d’innovations socio-techniques à l’écoute d’un monde en mouvement. La médiation numérique ne vise pas intrinsèquement la remédiation des absences de compétences ; elle ne cible pas non plus uniquement les dérives d’usage en rapport à une norme minimale d’inclusion. La médiation numérique n’est donc ni soluble, ni réductible à la médiation sociale et inversement, car tout en initiant et en mettant à jour les connaissances, elle participe à la réflexion individuelle et collective pour un positionnement éclairé sur les orientations éthiques et démocratique de développement de notre humanité numérique (Guichard, 201622).
La combinatoire de ces deux types de médiation ne signifie pas la dissolution de l’une au profit de l’autre car les objets sont différents. Quand un seul médiateur porte deux types de médiation, le risque de confusion est important avec ses conséquences d’instrumentalisation. L’expérimentation a permis une observation de ces médiateurs généralistes mis en « panne » lors des collectifs de travail associant des médiateurs plus spécialisés et centrés sur leurs objets de médiation. Il en est ressorti l’importance de l’attention à porter sur l’articulation des médiations dans l’intérêt librement partagé des populations bénéficiaires.
Un grand merci à Corine Escobar, Nadia Oulahbib et Amélie Turet d’avoir partagé avec nous leurs réflexions. Si celles-ci vous font réagir, n’hésitez pas à partager les vôtres en commentaires. On en remet une couche (de réflexion) dès la semaine prochaine…
Feedback on the ECHO Network opening seminar, January 2023, Paris
From January 14 to 16, 2023, the Ceméa France and Framasoft held the opening seminar of the ECHO Network project. Here is a report of this weekend of international exchanges and discoveries.
A two-year European projectPresented on the Framablog last October, ECHO Network is one of the four flagship projects of our roadmap Collectivisons Internet, Convivialisons Internet.
Ethical, Commons, Humans, Open-Source Network is a project, but also an associative network on a European scale. Led by the new education association Ceméa France, this network is composed of 7 structures from 5 European countries :
- Ceméa France
- Ceméa Federzione Italia
- Ceméa Belgique (Belgium)
- Willi Eichler Academy (Germany)
- Solidar Foundation (European network)
- Centar Za Mirovne Studije (Croatia)
- Framasoft (France)
These structures share an intent to accompany citizens (via popular education, news, activism, etc.), and to exchange on the digital uses specific to their country, their culture, their language.
Study trips are therefore planned in 2023 in each of the countries to facilitate these exchanges and the understanding of the context of each one, so that in 2024 we can produce commons that can be used by other associations in Europe.
ECHO Network – Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0
The opening seminar in ParisThe first meeting with all the actors took place from Saturday 13 to Monday 16 January in Saint Ouen, north of Paris, France.
This opening seminar was co-organized by Ceméa France and Framasoft. While we didn’t hesitate to get involved and contribute as much as we could, we have to admit that members of the Ceméa have a precious experience in setting up these events, and that they did a great job overall on organizing this seminar.
In addition to the thirty or so participants representing the partners of the ECHO Network project, we were able to invite more than twenty people from networks interested in new education, digital mediation, the commons and free software to contribute to these first discussions on ethical digital support for citizens.
Thus, this opening seminar was designed to find out how to talk about the same thing when we don’t speak the same languages, even though our contexts are different and our digital cultures varied.
Imagine a large room, about twenty people are sitting on chairs in tight rows. In front of them, a person seems to give them instructions. That’s what it looked like.
Understanding each other through « new education »These three days were conceived beforehand using the methods of « new education » dear to the Ceméa.
The 55 people were divided into 3 reference groups, in order to share knowledge together. The concept was simple : rather than having poor interactions with 55 people, spend more quality time with a smaller group of 15 of them.
These groups were led by a team of three people (2 members of Ceméa, 1 member of Framasoft). Some periods were also reserved to be spent in micro groups (of 2-4 people) and to realize « mini projects ». Of course, all the participants gathered for the meals and conviviality times in the canteen.
Let’s take a moment to greet and thank the team managing the place, Mains d’œuvres, in Saint-Ouen, for their wonderful welcome and their delicious food. This space dedicated to culture and integrated into the life of the neighborhood was ideal to discover the flavor of Paris that’s lived by the locals. https://www.mainsdoeuvres.org/
The three days were divided into six half-days : the first one to meet each other, then 4 half-days dedicated to exchange on the notion of Ethics, Commons, Humanization and Openness in the digital world (yes, these are the words of the ECHO acronym ;)).
The last half-day of Monday afternoon allowed each group to present to the others a report of the exchanges, to put all this together and to say goodbye.
Conviviality as a political tool
The objective was to meet and to understand what brings us together in our political actions (which aim at organizing the society in a different way), and for that, the Ceméa and Framasoft relied on conviviality and exchange.
The participants had different sensitivities about digital uses. Most of them knew Mastodon but not all of them. Most of them had an idea of what free software is but not all of them. The activities allowed them to share their knowledge of the different themes.
The workshops took several very imaginative formats, such as :
- inventing one’s own social network (with its codes, terms of use, and functioning), and imagining how one would moderate the posts of other communities
- imagining what would be acceptable or unthinkable to put or remove in a « lifephone », a low-tech phone that everyone would keep all their life
- Use the Métacartes Numérique Éthique to explore one to three topics in a small group and then present these topics to the rest of the group and facilitate the discussion
- a moving debate where you position yourself in the room (near the « agree » wall or on the other side near the « disagree » wall) around assertions concerning ethics and digital technology
- and many other animations, which are documented in the article written by the Ceméa
The « Life Phone » workshop.
During the time devoted to these mini-projects, we were able to observe some beautiful initiatives :
- Imagining an adaptation of the « Métacartes Numérique Éthique » to make them more accessible to a young audience
- A writing workshop on what a desirable digital world could look like. You can read the results on Chosto’s blog (FR), from the Picasoft association
- Digging into the question of digital support for associations with a turnkey kit
- Laying down the principles that would help to create an ethical and collaborative video game
- Chatting about how to introduce the societal issues of digital technology in higher technical education.
In short, collective intelligence has shown again, during these three days, its wonderful power.
Recipe cards, a tool idea that makes you drool !
Study visits to followIf we already know that these will not necessarily resemble this seminar (where we have chosen new education methods as a tool for meeting and exchange), the next study visits have already been scheduled. In fact, as we finish writing these lines, all the partners are in Berlin for another meeting.
The main themes for those visits are, in our opinion, quite attractive :
- Germany (March 2023) – Centralized social networks among young people, a tool for emancipation or alienation ?
- Belgium (June 2023) – New Education practices to raise awareness on ethical tools
- Italy (September 2023) – Between face-to-face and distance learning, which use of digital technology ?
- Croatia (December 2023) – Inclusivity and accessibility in the Digital world
Of course, we will continue to report here about our experiences within these meetings and this project. All the articles can be found in the ECHO Network category on the Framablog… To be continued, then !
The picture is blurry, but you can see the main thing : the « Star Trek » room we used during the plenary sessions.
Retour sur le séminaire d’ouverture d’ECHO Network, janvier 2023, Paris
Du 14 au 16 janvier 2023, les Ceméa France et Framasoft ont tenu le séminaire d’ouverture du projet ECHO Network. Voici un compte rendu de ce week-end d’échanges et de découvertes internationales.
Un projet européen sur deux ansPrésenté sur le Framablog en octobre dernier ; ECHO Network est un des quatre projets phare de notre feuille de route Collectivisons Internet, Convivialisons Internet.
Ethical, Commons, Humans, Open-Source Network (Réseau autour de l’Éthique, les Communs, les Humaines et l’Open-source) est un projet, mais aussi un réseau associatif à échelle européenne. Mené par l’association d’éducation nouvelle des Ceméa France, ce réseau se compose de 7 structures provenant de 5 pays européens :
- Ceméa France
- Ceméa Federzione Italia
- Ceméa Belgique
- Willi Eichler Academy (Allemagne)
- Solidar Foundation (réseau européen)
- Centar Za Mirovne Studije (Croatie)
- Framasoft (France)
Ces structures ont en commun d’accompagner des citoyen·nes (éducation populaire, nouvelle, militantisme, etc.), et pour objectif d’échanger sur les usages numériques spécifiques à leurs pays, leur culture, leur langue.
Des visites d’études sont donc prévues en 2023 dans chacun des pays pour faciliter ces échanges et la compréhension du contexte de chacun·e, afin qu’en 2024 l’on puisse produire des communs pouvant servir à d’autres associations en dans l’Europe.
ECHO Network – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0
Un séminaire d’ouverture à ParisLa première rencontre des acteurs et actrices a donc eu lieu du samedi 13 au lundi 16 janvier dernier, à Saint-Ouen, au nord de Paris.
Ce séminaire d’ouverture était co-organisé par les Ceméa France et Framasoft. Si nous n’avons pas hésité à nous impliquer et contribuer de notre mieux, il faut reconnaître que les Ceméa ont une expérience précieuse sur l’organisation de ces événements, et qu’iels ont fourni un formidable travail sur ce séminaire (on a aidé comme on a pu ^^).
Car en plus de la trentaine de participant·es représentant des partenaires du projet ECHO Network, nous avons pu inviter plus de vingt personnes des réseaux de l’éducation nouvelle, de la médiation numérique, des communs et du libre pour alimenter ces premiers échanges autour du numérique éthique dans l’accompagnement citoyen.
Ainsi, ce séminaire d’ouverture a été pensé pour trouver comment parler de la même chose quand on ne parle pas les mêmes langues, alors que nos contextes sont différents, et nos cultures numériques variées.
Le jeu du « pac man IRL », pour se ré-énergiser après le déjeuner et avant de s’y remettre, était assez épique.
Se comprendre grâce à l’éducation nouvelleCes trois jours ont été conçus en amont en reprenant les méthodes de l’éducation nouvelle chères aux Ceméa.
Les 55 personnes ont été réparties en 3 groupes de référence, pour pouvoir partager les savoirs ensemble. Le concept était simple : plutôt que de mal rencontrer 55 personnes, prendre le temps d’échanger avec une petite quinzaine.
Ces groupes étaient animés par une équipe de trois personnes (2 membres des Ceméa, 1 membre de Framasoft). Des temps étaient aussi réservés pour se trouver en micro groupes (de 2-4 personnes) et réaliser des « mini projets ». Bien entendu, l’ensemble des participant·es se rassemblait pour les repas et temps de convivialités ; dans la cantine.
Prenons d’ailleurs un temps pour saluer et remercier l’équipe du lieu Mains d’œuvres, à Saint-Ouen, pour son accueil formidable et ses plats délicieux. Cet espace consacré à la culture et intégré à la vie de quartier était idéal pour faire découvrir à nos partenaires de l’Europe Paris telle qu’elle est vécue par les personnes qui y habitent.
Les trois jours ont été découpés en six demi-journées : la première pour se rencontrer, puis 4 demi-journées consacrées à échanger sur les notions d’Éthique, de Communs, d’Humanisation et d’Ouverture dans le numérique (oui, ce sont les mots de l’acronyme ECHO ;)).
La dernière demi-journée du lundi après-midi a permis à chaque groupe de présenter aux autres un compte rendu des échanges, de mettre en commun tout cela et de se dire au revoir.
La convivialité comme outil politiqueL’objectif était donc de se rencontrer et de comprendre ce qui nous rassemble dans nos actions politiques (qui visent à organiser la société autrement), et pour cela les Ceméa et Framasoft ont misé sur la convivialité et l’échange.
Les participant·es avaient des sensibilités différentes sur les usages du numérique. La plupart connaissaient Mastodon mais pas toustes. La plupart avaient un aperçu de ce qu’est le logiciel libre mais pas toustes. Les activités leur ont permis de se partager, entre elles et eux, leurs connaissances des différentes thématiques abordées.
Les ateliers ont pris plusieurs formes très imaginatives, par exemple :
- inventer son réseau social (avec ses codes, ses conditions générales d’utilisation, son fonctionnement), et d’imaginer comment l’on modérerait les posts d’autres communautés
- imaginer ce qu’il serait acceptable ou impensable de mettre ou de retirer dans un téléphone « lifephone » que chacune garderait toute sa vie
- Utiliser les Métacartes Numérique Éthique pour creuser un à trois sujets en petit groupe puis présenter ces sujets au reste du groupe et animer la discussion
- un débat mouvant où l’on se positionne dans la salle (près du mur « d’accord » ou de l’autre côté près du mur « pas d’accord ») autour d’affirmation concernant l’éthique et le numérique
- … et bien d’autres animations, qui sont documentées dans l’article écrit par les Ceméa
L’atelier Life Phone, imaginons à quoi ressemblerait un téléphone low-tech, qui nous tiendrait toute notre vie.
Durant les temps consacrés à ces mini-projets, nous avons pu observer de belles initiatives :
- Imaginer une adaptation des Métacartes Numériques pour les rendre plus accessibles à un public d’enfants.
- Un atelier d’écriture sur ce à quoi pourrait ressembler un numérique souhaitable. Vous pouvez lire les créations sur le blog de Chosto, de l’association Picasoft.
- Approfondir la question de l’accompagnement numérique des associations avec une mallette clé-en-main (ça a notamment causé de RÉSOLU).
- Poser les principes qui permettrait de créer un jeu vidéo éthique et collaboratif
- Papoter sur la façon d’introduire les enjeux sociétaux du numérique dans les formations supérieures techniques.
En bref, l’intelligence collective a encore montré, durant ces trois jours, ses merveilleuses capacités.
Les cartes-recettes, une idée d’outil qui fait saliver !
Des visites d’études à suivreSi l’on sait déjà qu’elles ne ressembleront pas forcément à ce séminaire (où nous avons fait le choix de l’éducation nouvelle comme outil de rencontre et d’échanges), les visites d’études sont déjà programmées. D’ailleurs, au moment où nous finissons de rédiger ces lignes, c’est à Berlin que l’ensemble des partenaires est en train d’échanger.
Le programme des thématiques est alléchant :
- Allemagne (mars 2023) – Les réseaux sociaux centralisés chez les jeunes, outil d’émancipation ou d’aliénation ?
- Belgique (juin 2023) – Pratiques d’Éducation Nouvelle pour sensibiliser aux outils éthiques
- Italie (septembre 2023) – Entre présentiel et distanciel, quelle utilisation du numérique ?
- Croatie (décembre 2023) – Inclusivité et accessibilité du Numérique
Bien entendu, nous continuerons de rendre compte, ici-même, de notre expérience au sein de ces rencontres et de ce projet, l’ensemble des articles pourra être suivi grâce à la catégorie ECHO Network sur le Framablog… à suivre, donc !
La photo est floue, mais on y voit le principal : la salle « Star Trek » qui nous a servi lors des séances de plénière.